vendredi 18 juillet 2014

Pourquoi le Hamas tire-t-il ces roquettes?

Par sadomasochisme doit-on comprendre à l'écoute de la majorité des commentateurs qu'on entend à la télévision ou à la radio. Sinon comment expliquer le fait de s'exposer ainsi au déchaînement de la violence sioniste ? Les Palestiniens sont méchants, peut-être même antisémites, mais aiment aussi souffrir et voir leurs enfants mourir sous leurs yeux.
A moins de l'expliquer par le contexte politique et économique dans lequel se trouve la Palestine en général et la bande de Gaza tout particulièrement.
The Economist expose ce qu'il considère, à juste raison me semble-t-il, être la logique qui sous-tend l'action du Hamas.
Et on comprend bien, à la lecture de cet article, que ce sont les Palestiniens qui se défendent contre les agressions sionistes, et certainement pas le contraire.
Et que la démarche du Hamas est purement politique, avec des objectifs conformes au droit et cherchant à impliquer les instances de l'ONU.
A comparer avec celle des terroristes sionistes.

NB : les articles de The Economist ne sont en général pas signés

Pourquoi le Hamas tire ces roquettes

Le Hamas veut deux consessions importantes qu'il risque ne pas obtenir
The Economist (UK) 19 juillet 2014 traduit de l'anglais par Djazaïri

Beaucoup d'habitants de Gaza, pas seulement leurs dirigeants du Hamas, pensent qu'ils n'ont pas grand chose à perdre à poursuivre le combat. Pour une bonne raison, l'attention s'est à nouveau portée sur eux depuis le début de la campagne militaire israélienne ce mois-ci. Aux yeux des gens de Gaza, le Hamas profite de la violence parce que le monde extérieur peut, conséquence le sinistre publicité qui résulte de l'effusion de sang, se sentir obligé de reprendre en considération ses revendications. Cette semaine, le Hamas a publié un plan en dix points. Un cessez-le-feu, suggérait ce plan, devrait être suivi d'une trêve de dix ans. Parmi ses exigences essentielles, figurent la levée du siège de Gaza et la libération des prisonniers. Le port maritime et l'aéroport seraient rouverts sous supervision de l'ONU.
Inauguré en 1998, l'aéroport de Gaza a été en grande partie rasé puis bombardé par les sionistes
Inauguré en 1998, l'aéroport de Gaza a été en grande partie rasé avant d'être bombardé par les sionistes en 2001
Après le derniers gros effort israélien pour arrêter les tirs de roquettes en novembre 2012, il y avait eu accord pour que, à côté du cessez-le-feu, le blocus de Gaza soit levé progressivement  et que les points de passage vers l'Egypte et Israël seraient rouverts. Le cessez-le-feu avait tenu dans l'ensemble mais le siège s'est poursuivi. De leur point de vue, les habitants de Gaza sont restés enfermés de manière cruelle dans une prison à ciel ouvert. Les tirs de roquettes, font valoir nombre d'entre eux, sont la seule manière à leur disposition pour protester alors même qu'ils savent que les Israéliens se feront un devoir de les punir de temps en temps.
Plus récemment, disent les Gazaouis, les Israéliens sous la direction de Benjamin Netanyahou ont montré leur détermination à détruire le gouvernement palestinien d'unité nationale formé dans un esprit de paix approuvé par le Hamas et le Fatah, le parti plus modéré dirigé par Mahmoud Abbas, après l'échec des discussions entre M. Abbas et M. Netanyahou sous l'égide des Etats Unis. Le gouvernement israélien avait fait clairement savoir qu'il ne discuterait jamais avec un gouvernement soutenu par le Hamas, même si l'Amérique l'avait prudemment salué. Il a alors tout fait, disent les Palestiniens, pour le faire capoter [le gouvernement d'union].
Entre autres choses, le gouvernement de M. Netanyahou a empêché M. Abbas de réaffirmer son autorité sur Gaza dans le cadre de l'accord d'union – et de payer les salaires des fonctionnaires du Hamas là-bas.
En fait, M. Abbas est apparu encore plus faible que d'habitude pendant l'opération Bordure de Protection : il ne pouvait pas, en tant que leader engagé en faveur de la paix, applaudir aux roquettes du Hamas. Pourtant, ses appels à la retenue des deux côtés n'ont eu pour l'instant que peu d'effet.
Les griefs du Hamas au sujet des prisonniers ont un impact émotionnel très fort chez les Palestiniens où qu'ils se trouvent. Après l'enlèvement le 12 juin en Cisjordanie de trois étudiants israéliens retrouvés ensuite assassinés, les forces de sécurité israéliennes ont raflé plus de 500 membres du Hamas, en dépit du fait que ce mouvement n'avait pas revendiqué le crime. L'augmentation du nombre de tirs de roquettes avait en partie pour but de protester contre la rafle de prisonniers. Tout cessez-le-feu, dit le Hamas, doit inclure la libération au moins de ceux qui ont été arrêtés le mois dernier.

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