lundi 25 novembre 2013

Un ministre sioniste menace d'attaquer de grandes villes occidentales

Benjamin Netanyahou, c'est cet ami de François Hollande qui est allé le rencontrer récemment en Palestine occupée .Quelles peuvent bien être les accointances idéologiques entre un politicien Français supposé être de gauche et un politicien sioniste de la droite dure?



Vous avez du mal à trouver? Moi aussi.

C'est peut-être simplement que leurs accointances ne sont pas tant d'ordre politique que liées à des considérations qui ne sont pas forcément d'ordre public.


Dans le gouvernement de Benjamin Netanyahou, on trouve un certain Naftali Bennett qui est un extrémiste sioniste (pléonasme) encore plus ultra si possible que son premier ministre. Naftali Bennett qui est l'homologue  de Pierre Moscovici occupe donc un poste important.

Naftali Bennett, comme les autres dirigeants de l'entité sioniste, a fait part de sa vive désapprobation du récent accord signé entre le groupe P5+1 et l'Iran. Il a assorti sa réprobation d'une menace claire contre deux grandes villes occidentales qui pourraient connaître d'ici cinq ans une attaque qui verrait exploser une "valise nucléaire" (bombe sale?).

Soyons cependant soulagés. En effet,  vu que François Hollande a proclamé son amitié personnelle et indéfectible pour l'Etat juif, Paris sera épargnée et les cibles désignées par ce ministre de l'Etat (prétendu) juif sont Madrid et New York.

Remercions le président Hollande qui devrait pourtant savoir que les sionistes ne connaissent que l'amour vache.


Nous nous sommes éveillés ce matin à une nouvelle réalité. Une réalité dans laquelle un mauvais accord a été signé avec l'Iran. Un très mauvais accord.

Ce mauvais accord donne à l'Iran exactement ce qu'il voulait: un allègement significatif des sanctions tout en maintenant les parties les plus importantes de son programme nucléaire.

Si une valise nucléaire explose d'ici cinq ans à New York ou à Madrid, ce sera à cause de l'accord qui a été signé ce matin.

Nous avons encore une campagne de longue haleine devant nous. Nous continuerons à agir de toutes les manières possibles.

Il importe que le monde le sache: Israël ne sera pas lié par un accord qui met en danger son existence même.


via Justin Raimondo

lundi 18 novembre 2013

Les pays arabes et l'Etat sioniste: du boycott à la coopération?

Qui sont les véritables amis de la Palestine ?
Il est difficile de répondre à cette question simple.
Il est par contre plus facile de dire qui sont les vrais ennemis de la Palestine.
Il y a bien sûr l'entité sioniste elle-même mais il faut lui ajouter la quasi-totalité des monarchies arabes.
Toutes ont en effet trouvé des accommodements avec le régime sioniste quand elles n'ont pas pactisé ouvertement avec cette dernière.
La Jordanie nous en fournit un nouvel exemple avec ce projet de zone industrielle à cheval sur le territoire jordanien et la Palestine occupée qui devrait permettre à des entreprises sionistes d'accéder [plus facilement] aux marchés arabes grâce à l'étiquette « fabriqué en Jordanie ».
La Jordanie est le premier pays arabe à avoir contrevenu au boycott des produits de l'entité sioniste institué par la Ligue Arabe, un boycott dont la portée s'est fortement atténuée même s'il reste une entrave à l'accès des entreprises sionistes aux marchés arabes
Nous avons là la concrétisation de ce qu'annonçait en 1998 Gil Geiler dans son livre intitulé «Du boycott à la coopération économique » qui traite de l'évolution des relations économiques entre les Etats arabes et l'entité sioniste.
gil geiler

Israël veut pénétrer les marchés arabes avec des étiquettes «Made in Jordanie»

par Mohamad Bdeir, Al-Akhbar (Liban) 17 novembre 2013 traduit de l'anglais par Djazaïri
Les projets transfrontaliers se matérialisent, pas entre les pays arabes - comme les Arabes auraient pu l'espérer - mais entre Israël et la Jordanie. Un parc industriel conjoint doit être établi le long de la frontière israélo-jordanienne qui donnera aux entreprises israéliennes la possibilité d'accéder aux marchés arabes puisque leurs produits porteront l'étiquette trompeuse "Made in Jordan".
La presse israélienne rapporte que la zone industrielle - fruit du cerveau du ministre israélien de la coopération régionale, Silvan Shalom - sera soumis au gouvernement israélien pour approbation la semaine prochaine. Le parc industriel sera composé d'une section près du kibboutz Tirat Zvi du côté israélien, qui sera reliée par un pont sur le fleuve Jourdain à la section jordanienne.
Du côté jordanien, des installations industrielles seront construites par des entreprises israéliennes et jordaniennes, devraient employer jusqu'à 2.000 travailleurs jordaniens, tandis que la gestion, , la logistique et le marketing seront installés du côté israélien.
Le coût estimatif du projet, baptisé Sha'ar Hayarden, ce qui signifie Porte de Jordanie, sera d'environ 180 millions de shekels (environ 50 millions de dollars).
Selon le quotidien israélien Yedioth Ahronoth, la Jordanie bénéficiera de l'augmentation des créations d'emploi, tandis qu'Israël fera d'énormes économies sur les coûts de main-d'œuvre en rémunérant les travailleurs avec des salaires relativement faibles (pas plus de 500 $ par mois côté jordanien). Mais plus important, les produits fabriqués dans cette zone seront estampillés du label «Made in Jordan» ce qui permettra aux entreprises israéliennes de vendre leurs produits dans les pays arabes.
Le Yedioth Ahronoth note également que le projet, qui est considéré comme un geste historique entre Israël et la Jordanie, sera supervisé par une agence gouvernementale rattachée au ministère de la Coopération régionale, qui collaborera avec les ministères de l'économie, des affaires étrangères, de la défense et des transports.
Le journal cite les propos suivants de Silvan Shalom : "Sha'ar Hayarden représente une véritable percée. Le projet contribuera à renforcer les relations entre Israël et la Jordanie, et stimulera la croissance économique dans la région grâce à la création de nouvelles usines et de coentreprises et à la création d'emplois. Nous allons continuer à prendre l'initiative et aller de l'avant avec ces projets."

mercredi 13 novembre 2013

Le racisme, Mme Taubira: derrière l'indignation réelle ou feinte, un événement politique peut-être capital

Après un retard à l'allumage qui en dit long, la presse et la classe politique françaises mettent les bouchées doubles pour condamner les propos racistes tenus à l'encontre de Mme Christiane Taubira, ministre de la justice du gouvernement Ayrault. Est particulièrement visée la une du magazine d'extrême droite "Minute".

Des poursuites seraient engagées par le premier ministre contre le magazine en question. Sans aller jusqu'à préjuger de  la tournure que prendra la procédure judiciaire, il y a quand même fort à parier qu'elle débouchera sur un non lieu étant donné que la une de Minute emploie deux expressions tout à fait banales dans le parler français: "malin comme un singe" et "avoir la banane".

Après, il faut aller voir le contenu rédactionnel. Je n'ai personnellement pas l'intention d'aller jusque là quoique, comme le disait Pierre Desproges:
"Il est plus économique de lire Minute que Sartre. Pour le prix d'un journal, on a à la fois La Nausée et Les Mains sales"
Si on n'en reste pas au stade de l'émotion, réelle ou feinte, on a quand même quelque peine à voir ici une lame de fond qui permettrait à la France d'éviter de connaître à nouveau certains errements tels que ceux qui ont marqué le déplacement de Mme Taubira à Angers le 25 octobre.

Comme d'autres l'ont dit avant moi, on est en effet confondu par l'inertie de la classe politique concernant les propos tenus à Angers. Or, c'est seulement en référence à ces propos qu'on peut espérer qualifier de raciste la une de Minute.

Et on ne peut qu'être interloqué par l'indignation exprimée par jean-François Copé, l'homme qui excite à l'islamophobie avec son histoire de pains au chocolat des petits infidèles confisqués par leurs camarades de confession musulmane pour cause de Ramadan.
S'il fallait un indice du caractère surjoué de l'indignation de la classe politique, ces deux me semblent parfaitement suffisants.

Et ce n'est pas dans ce spectacle en trompe l'oeil que se joue quoi que ce soit de fondamental pour l'Hexagone où l'islamophobie est devenue le véritable bien commun de la république.
Le véritable événement politique qui pourrait avoir une portée considérable vient de se dérouler à la Haye aux Pays Bas où
La présidente du parti français Front national Marine Le Pen et le chef de file de l'extrême droite néerlandaise Geert Wilders (PVV) ont conclu mercredi à La Haye une alliance en vue des élections européennes de mai 2014.
lit-on dans 7sur7
Une alliance dont Mme Le Pen attend beaucoup:
"Aujourd'hui est un jour historique", a déclaré Mme Le Pen lors d'une conférence de presse à La Haye
Un jour historique dit-elle et elle n'a peut-être pas tort. Et pour comprendre ce qu'elle entend par là, il suffit de lire la suite de l'article.
Et Geert Wilders, qualifiant l'UE d'"Etat nazi", de renchérir: "aujourd'hui marque le début de la libération de ce monstre nommé 'Bruxelles'".
Image
Geert Wilders

Dans la bouche d'un leader politique d'extrême droite; Etat nazi devrait avoir une connotation positive, or ce n'est évidemment pas le cas dans le propos de Wilders puisque cet Etat nazi qu'est l'Europe est un monstre.
Le groupe envisagé par Mme Le Pen et M. Wilders pourrait inclure, entre autres, le Vlaams Belang, la Ligue du Nord italienne, l'Alternative pour l'Allemagne (AfD) et le Parti de la liberté autrichien (FPÖ) ainsi que des partis d'Europe du Nord.
La liste n'est pas exhaustive mais on apprend un peu plus loin que
Mais Mme Le Pen et M. Wilders ont exclu de s'associer, par exemple, avec les Hongrois du Jobbik et d'autres députés nationalistes slovaques, roumains et bulgares, tous accusés de dérives racistes.
Par dérives racistes, il faut entendre antisémites. Geert Wilders est par contre connu pour ses positions clairement philosémites et ultrasionistes.

Charmants: Marine Le Pen et Geert Wilders
Charmants: Marine Le Pen et Geert Wilders

L'alliance avec Wilders va contribuer à accélérer l'aggiornamento de l'extrême droite française qui tente depuis quelque temps, sous l'impulsion de Marine le Pen et de Florian Philippot, de tourner le dos aux classiques antisémites qui sont un des héritages de l'époque de Vichy et donc de la droite nationaliste classique.

Le Front National pourrait alors se situer, relativement à la question de l'antisémitisme et à celle du sionisme, dans le droit fil des positions adoptées par ces partis qui, comme le Vlams Belaang , aspirent à peser sur la vie politique de leurs pays respectifs.

L'idée force est que l'antisémitisme affiché dans le discours officiel du parti ou de certains de ses militants est un des obstacles concrets à une véritable émergence sur la scène politique et que face à ce qui est perçu comme une menace de la présence musulmane, les institutions, ou une partie des institutions communautaires ou organisations juives, peuvent être de précieux alliés aussi bien en termes de dédiabolisation que de convergences idéologiques.
L'alliance avec Wilders n'est qu'accessoirement une alliance contre l'Union Européenne, c'est avant tout un élément clef de la recomposition politique en France et de l'évolution du rapport de forces à l'intérieur du Front national.

L'extrême droite et ces organisations juives ont l'islamophobie en partage, l'extrême droite ayant en propre un racisme dont les cibles sont bien connues et les organisations juives étant motivées par la défense et la promotion du projet sioniste, raciste aussi dans son essence et sa pratique.

Une telle convergence est certainement de nature à mettre le Front national dans une position avantageuse en cas d'éclatement de l'Union pour un Mouvement Populaire (UMP)
Ces synergies sont particulièrement claires aux Pays Bas, mais aussi en Angleterre et aux Etats Unis.

la différence étant qu'aucun de ces pays ne dispose d'un parti d'extrême droite aussi puissant que le Front National, parti qui s'ancre dans une réalité sociale, politique et historique différente de celle de ses homologies européens.

dimanche 10 novembre 2013

Echec des négociations avec l'Iran: le rôle de la diplomatie française dans la stratégie sioniste

La position intransigeante de la France dans les toutes récentes négociations avec l'Iran n'a échappé à personne. Elle en a désarçonné plus d'un et a eu pour résultat l'échec au moins momentané des discussions alors qu'un compromis semblait à portée de main.

On peut se demander ce qui a motivé cette position dure de la France.
On peut d'emblée écarter un motif lié à l'orgueil national blessé par la reculade de Barack Obama sur le dossier syrien alors que François Hollande était fin prêt à envoyer l'aviation française bombarder la Syrie.

Il n'est effectivement nullement question d'orgueil national et cocardier dans la démarche française mais plutôt d'un alignement et d'une obéissance complète à l'Etat (prétendu) juif dont les intérêts se confondent plus que jamais avec ceux de la France.

Du moins dans la tête de Laurent Fabius et de tous ceux qui à Paris ont soit des affinités tribales avec l'Etat prétendu juif, soit ont une dette envers les représentants du lobby sioniste dans l'hexagone ou aux Etats Unis.

Que je sache, l'Iran n'a jamais menacé la France et a toujours, au contraire, fait savoir son souhait d'entretenir des relations normales avec ce pays.

Le blogueur américain Moon of Alabama nous livre son analyse de l'échec des négociations de Genève en situant le positionnement de la France dans son contexte politique et dans la duré historique.

Il nous explique que si, à son avis, la France ne peut pas empêcher durablement les Etats Unis de conclure un accord avec l'Iran parce qu'un tel accord est d'une nécessité vitale pour Washington, l'objectif de la diplomatie française est, en accord avec Tel Aviv et les néoconservateurs Américains, d'obtenir le délai qui permettra au Congrès des Etats Unis d'adopter une nouvelle vague de sanctions contre l'Iran.

Voilà comment Laurent Fabius et François Hollande agissent au nom de la France mais en réalité comme de simples exécutants de la volonté des sionistes et de leurs amis néocons.
Cette attitude française, notamment de la gauche non communiste, n'est en rien une nouveauté ou un secret, On peut ainsi lire sur Juif.org :
- C’est Shimon Pérès [membre de l'Internationale Socialiste] qui est le grand architecte de ce programme et sans sa volonté déterminée et son grand talent diplomatique, Israël n’aurait jamais eu la Bombe atomique !
Dès 53, ce jeune DG de 30 ans (!) du Ministère de la Défense, aidé par Joseph Nahmias, délégué de la défense israélienne, pilote la coopération franco-israélienne.
Son contact est le 'Dir Cab' de Bourgès-Maunoury, Ministre de l'Intérieur, Abel Thomas, sioniste militant (frère mort à Buchenwald). La séduction passe, la coopération est totale : Thomas fournit les contacts nécessaires et un bureau au Ministère de la Défense !!
En 56, coup de chance avec Bourgès-Maunoury, nommé Ministre de la Défense de Guy Mollet.
Une étroite coopération s'amorce.
Eh oui, vous avez bien lu : l'Etat sioniste disposait d'un bureau dans les locaux du ministère français de la défense !
Vive la France crie-t-on à Tel Aviv.

La France bloque la bascule des USA vers la Perse

Moon of Alabama (USA) 10 novembre 2013 traduit de l'anglais par Djazaïri

La France a été un important agent de la prolifération nucléaire au Moyen Orient. Alors qu'elle a travaillé et continue à le faire pour permettre à certains pays de produire des armes atomiques, elle prétend s'opposer à toute capacité nucléaire civile dans d'autres. Les raisons premières de cette attitudes sont la rapacité et une certaine nostalgie de sa grandeur passée qui ne peut plus s'appuyer aujourd'hui sur les indispensables moyens économiques et militaires.

Le 3 octobre 1957, la France et Israël ont signé un accord révisé appelant la France à construire un réacteur de 24 MW (quoique les dispositifs de refroidissement et de traitement des déchets aient été conçus pour trois fois cette puissance) et, dans des protocoles non rendus publics, une installation de retraitement chimique. Ce complexe a été construit en secret, hors du régime d'inspection de l'AIEA, par des techniciens Français et Israéliens à Dimona dans le désert du Negev, sous la supervision du colonel Manes Pratt de l'armement israélien.
Saudi Gazette, Oct 3, 2013 La France prête à être le partenaire stratégique du royaume d'Arabie Saoudite dans les domaines du nucléaire et des énergies renouvelables
S'exprimant devant la Saoudi Gazette, l'ambassadeur de France auprès du royaume a déclaré «l'objectif de cette rencontre est très clair. La France a été le premier pays a signer un accord d'Etat à Etat sur le nucléaire et l'énergie parce que nous pensons qu'il faut prendre en compte le vaste programme que le gouvernement saoudien veut lancer dans le domaine nucléaire et que la France a beaucoup à apporter en terme d'excellence dans la technologie nucléaire au niveau mondial. 
Un jour après que Benjamin Netanyahou a exhorté la France a adopter une position de fermeté sur l'Iran, la président Français François Hollande a parlé au téléphone avec le premier ministre Israélien et a promis le soutien de la France.
The Guardian : Les discussions de Genève se terminent sans accord sur le programme nucléaire iranien
Trois jours éprouvants de diplomatie au plus haut niveau à Genève se sont achevés sans accord sur le programme nucléaire iranien, après le blocage par la France d'un accord intérimaire visant à réduire les tensions et à donner plus de temps aux négociations.
...
Les diplomates participant aux discussions étaient furieux du rôle joué par le chef de la diplomatie française, Laurent Fabius qu'ils ont accusé de briser l'unité des rangs en révélant des détails sur les négociations dès son arrivée à Genève samedi matin, puis d'avoir enfreint le protocole en présentant les résultats à la presse avant l'arrivée d'Ashton et de Zarif à la conférence de presse de clôture.
Un accord provisoire à Genève aurait été la première étape pour un accord plus global sur le nucléaire qui aurait ramené l'Iran dans le concert des nations. Cet accord aurait été le point de départ de la «bascule vers la Perse» par laquelle les Etats Unis auraient compensé leurs relations difficiles avec Israël et l'Arabie saoudite grâce à des relations amicales avec l'Iran. Sans un tel rééquilibrage au Moyen Orient, les Etats Unis seront financièrement et militairement incapables d'exécuter leur plan de recentrage vers l'Asie.

La France a fait capoter un accord historique et, malgré les signaux précédemment envoyés par la France, les autres pays «occidentaux» engagés dans les négociations n'étaient pas préparés et leurs ministres des affaires étrangères ont été incapables de gérer l'intransigeance française. Cette désunion à l'intérieur du groupe des P5+1 qui négocie avec l'Iran va entraver toute négociation ultérieure. Avec qui l'Iran peut-il négocier s'il n'y a pas d'opposition unie ?

A gauche: Laurent Fabius est le seul à sourire. A droite: ambiance détendue avec Catherine Ashton, John Kerry et Mohammad Javad Zarif,

L'impasse actuelle donne au Congrès des Etats Unis et aux laquais de Netanyahou en son sein une occasion d'infliger de nouvelles sanctions à l'Iran en les adjoignant au National Defense Authorization Act qui doit être voté d'ici quelques semaines. Mais la désunion des P5+1 est, au moins à court terme, positive pour l'Iran. Personne ne peut l'accuser de ne pas vouloir négocier et de ne pas chercher activement un compromis. Les sanctions que le Congrès va adopter seront des sanctions sur les parties tierces qui «puniront» les pays pour leur commerce avec l'Iran. Comme il est évident que ce n'est pas l'Iran qui fait obstacle à un accord, ces pays tiers seront peu disposés à se conformer à un tel diktat du Congrès US. Le régime des sanctions va donc se déliter. Lentement d'abord, puis de plus en plus vite.

Il est douteux que la France, l'Arabie Saoudite et Israël seront capables de bloquer un accord avec l'Iran pendant plus d'un an Il y a une logique historique dans un basculement des Etats Unis et de «l'Occident» en général vers la Perse car un tel repositionnement leur permettrait de se détacher des «alliés» capricieux qui sont actuellement les leurs au Moyen Orient. La réaction hostile de l'opinion américaine à la tentative de lancer une guerre ouverte contre la Syrie a été un signe que des changements historiques dans les alliances actuelles sont inévitables.

lundi 4 novembre 2013

Quand l'Iran gagne un procès aux Etats Unis

C'est le genre d'informations dont la presse hexagonale n'aime pas trop parler: chaque fois que l'Iran [ce pays supposé comploter la production de l'arme atomique] est dans une action en justice avec des intérêts occidentaux, les tribunaux lui donnent raison.

On avait ainsi vu en juin 2013 la plus haute juridiction britannique donner tort au gouvernement de David Cameron en annulant les sanctions prises par ce dernier contre une banque privée iranienne. Un peu plus tôt dans l'année, la même banque avait obtenu l'annulation des sanctions adoptées à son encontre par l'Union Européenne.
 
Cette fois c'est une société américaine qui vient de se voir donner tort en première instance puis en appel par la justice fédérale des Etats Unis.

Bell Helicopter perd un procès en appel contre l'Iran

par Michael Doyle, McClatchyDC (USA) 1er novembre 2013 traduit de l'anglais par Djazaïri Posted by Michael Doyle on November 1, 2013

Une cour d'appel a rejeté les réclamations de Bell Helicopter Textron contre l'Iran.

Dans une décision de 19 pages rendue vendredi, la Cour d'appel fédérale du District de Columbia a confirmé la décision antérieure prise en faveur de l'Iran par un juge de première instance. Le juge de première instance avait annulé un jugement par défaut contre ce pays au motif de la fabrication et la commercialisation d'un hélicoptère qui ressemble au Jet Ranger 206 de Bell.

Comme le résume la cour d'appel, "dans les années 1970, Bell a exploité une usine d'hélicoptères en Iran, qu'elle a abandonné après la révolution iranienne de 1979. En Décembre 2002, Bell a appris que l'Iran Aircraft Manufacturing Indistrial Company, une société entièrement détenue et contrôlée par le gouvernement iranien, utilisait l'usine pour fabriquer des hélicoptères qui ressemblaient au Jet Ranger 206 ".

Bell avait intenté un procès en 2006. L'Iran n'étant pas représenté au tribunal, Bell avait obtenu $22,035,002.28 plus les frais de justice au terme d'un jugement par défaut. L'Iran avait pas la suite obtenu l'annulation de de jugement.

Bell Jet Ranger et son jumeau iranien, le Shahed 278

La cour d'appel, dans une décision écrite de la juge Judith W. Rogers, a tenu compte dans son raisonnement du fait que Bell ne pouvait pas exploiter l'exemption de l'activité commerciale dans la Loi sur l l'Immunité des Etats Etrangers - Foreign Sovereign Immunity -(qui retire l'immunité en matière commerciale à un Etat en cas de préjudice pour les USA) en raison d'un «manque de preuves que l'activité commerciale de l'Iran provoquait un «effet direct» aux Etats-Unis ".

vendredi 1 novembre 2013

L'opposition syrienne achète son lait en Libye et ses armes en.... où ça au fait?

On savait que de prétendus «djihadistes» sont venus de divers pays d'Europe pour faire le coup de feu en Syrie et participer ainsi à la tentative de renverser le pouvoir de Bachar al-Assad.

On n'avait par contre pour l'instant eu aucune information sur l'organisation non étatique en Europe d'un trafic d'armes à destination de ceux qui combattent l'armée gouvernementale.

Eh bien c'est chose faite et ce n'est personne d'autre qu'un imam dont le rôle a été mis en évidence.
Cet imam est un Suédois d'origine syrienne et n'est nullement un marginal mais quelqu'un qui a pignon sur rue dans son pays d'adoption.
Et l'organisation qui a servi de paravent à ses opérations d'achat et de transfert d'armes est une association à but humanitaire, la Commission pour la Protection des Civils.

Le plus beau est que ces opérations de type militaire conduites à partir du sol d'un pays européen, membre de l'UE, n'avaient pas de caractère vraiment secret, ainsi que l'observe un spécialiste de ces questions.

On notera la défense plutôt molle de l'actuel président de cette association qui prétend que son organisation n'a pas acheté d'armes en Libye mais du... lait.

C'est normal, la production de lait en Libye s'élevait à 224 000 tonnes en 2009 (dont près de 30 % de lait de brebis) contre 2 974 000 tonnes pour la Suède (100 % lait de vache).  


http://chartsbin.com/view/1492
Production mondiale de lait

On note une fois de plus le sens logique remarquable qui caractérise les prétendus rebelles en Syrie. 
 

Un imam Suédois achemine clandestinement des armes en Syrie

The Local (Suède) 31 octobre 2013 traduit de l'anglais par Djazaïri

Un imam Suédois a acheminé clandestinement de grandes quantités d'armes destinées aux rebelles en Syrie, un délit passible quatre ans de prison.
Des sources ont déclaré à Sveriges Radio (SR) que l'homme d'origine syrienne était l'un des principaux fournisseurs d'armes ses rebelles et qu'il livrait des armes depuis 18 mois dans ce pays déchiré par la guerre civile.
Selon SR, le fournisseur d'armes présumé qui se nomme Haytham Rahmeh aurait acheté des armes principalement en Libye, mais aurait aussi fait des achats en Bosnie-Herzégovine. Les armes ont ensuite été transportés à travers la Turquie puis livrées aux rebelles en Syrie. 

Haytham Rahmeh est membre du Conseil National Syrien
 
Raphaël Lefèvre, un chercheur de l'Université de Cambridge qui a interviewé Rahmeh, a déclaré sur SR que Rahmeh a été souvent vu auprès de l'opposition syrienne et ne s'est pas caché d'envoyer des armes aux rebelles via une organisation appelée Commission pour la Protection des Civils.
"L'envoi d'armes en Syrie par cette organisation n'est pas un secret", a dit Lefèvre sur SR. 

Rahmeh a officié pendant plusieurs années en tant qu'imam à la mosquée de Stockholm qui se trouve près de Medborgarplatsen, en centre ville. Il a aussi été président le l'organisation européenne des imams avant de tourner son attention vers l'assistance aux rebelles Syriens. 

Thomas Tjäder, un expert en matière de sécurité à l'Agence Suédoise pour la Non Prolifération et le Contrôle des Exportations (Inspektionen för strategiska produkter – ISP) a expliqué que la contrebande d'armes en Syrie était une infraction à la réglementation suédoise sur le contrôle des armes et était passible d'une peine pouvant aller jusqu'à quatre ans de prison.

La loi s'applique à tous les citoyens Suédois ainsi qu'aux étrangers en séjour régulier, que les armes aient transité par la Suède ou pas, a déclaré Tjäder sur SR. L'embargo de l'Union Européenne sur les armes pour la Syrie implique de veiller à son application au niveau des Etats, a-t-il expliqué, voulant dire ainsi que c'était à la Suède d'enquêter sur d'éventuelles infractions.

Nazir Hakim, président de la Commission pour la Protection des Civils a confirmé que Rahmeh avait collecté des fonds pour l'organisation et qu'une partie de l'argent avait servi à acheter des armes. Il a cependant affirmé que les armes avaient été achetées en Syrie et non importées de Libye.

«Nous avons acheté deux cargaisons de lait en Libye» a-t-il dit sur SR.

SR a cependant cité plusieurs sources qui affirment que l'organisation a importé des armes de Libye.