mercredi 31 octobre 2012

Le Parti Socialiste et le mariage homosexuel:tout ça pour ça!


On s'en rend déjà compte, le changement sous la présidence de François Hollande ne concernera véritablement ni la politique économique, ni la fiscalité, pas plus que la politique étrangère et encore moins celle qui a trait aux populations d'origine étrangère, de confession musulmane notamment.

Non, la grosse affaire du quinquennat Hollande sera le mariage homosexuel qui est apparemment la grave question de société qui doit mobiliser l'ensemble de la classe politique. Sur ce dossier, le gouvernement passera certainement outre les réticences ou les oppositions qu'on suppose présentes dans l'opinion publique.

Lors même que les réticences de l'opinion sont invoquées pour justifier la remise à plus tard de l'examen du droit de vote pour les résidents étrangers non ressortissants de l'Union Européenne. Car, faut-il le rappeler, il y déjà un certain temps que les Belges, Anglais, Italiens etc. qui vivent en France sont non seulement électeurs mais éligibles...

Une ministre qui aurait pu donner clairement de la voix, je pense à Mme Najat Vallaud-Belkacem n'a pas pris publiquement position sur ce sujet, ou plutôt si, pour faire part de ses doutes!.

Elle a par contre donné le coup d'envoi d'un vaste plan conte l'homophobie. Ce qui consiste concrètement à aller débusquer les préjugés homophobes et rééduquer ceux-là mêmes qui subissent au quotidien la discrimination à l'emploi et au logement et sont stigmatisés comme délinquants ou terroristes réels ou potentiels.

C'est ça le socialisme appliqué façon Hollande.

En matière de mariage  homosexuel, on en fait des tonnes, c'est le moins qu'on puisse dire. Mais quelle réalité peut bien se cacher derrière tout ce verbiage?

Les statistiques produites par l'INSEE peuvent nous aider à en prendre la mesure:

Mariage et PACS 
Ce graphique a entre autres mérites de nous rappeler que la France s'est dotée du PACS (pacte civil de solidarité), qui est justement une alternative au concubinage et au mariage et a été ouvert dès le début aux couples du même sexe.

La première chose que nous pouvons constater sur ce graphe, c'est la désaffection progressive pour le mariage, même s'il reste la forme dominante d'union matrimoniale: on passe en effet de 305 234 mariages en 2000 à 251 654 en 2010.

A l'inverse, le PACS qui démarre timidement en 2 000 avec 22 271 unions progresse fortement sur la période considérée pour faire presque jeu égal avec le mariage: 205 558 PACS signés en 2010! La statistique 2011  fait apparaître une poursuite du recul du mariage avec 241 000 unions de ce type.

On peut donc se demander en premier lieu pourquoi il est si urgent d'autoriser des homosexuels à contracter des mariages alors même que nous sommes devant une institution en perte de vitesse. Et que la parentalité n'est plus du tout liée au mariage dans la France actuelle.

Le nombre de PACS signés entre personnes du même sexe donne une idée du nombre de personnes qui pourraient être concernées par un mariage homosexuel:
en 2000, 5412 PACS ont concerné des personnes du même sexe, soit 24,30 % de l'ensemble des PACS contractés cette année là.

En 2010, ce sont 9 143 PACS entre deux personnes du même sexe qui ont été signés, soit 4,5 % de l'ensemble des PACS contractés.

Entre 2000 et 2010, le nombre de PACS entre personnes du même sexe s'est accru de 68,9 % tandis que le nombre de PACS entre personnes de sexe différent a plus que décuplé!

Tout ça pour ça! Le titre de ce film nul convient parfaitement pour résumer cet emballement politicien sur un sujet qui montre quelle emprise peuvent avoir des groupes qui ne représentent rien du tout dans la société, pas même les homosexuels, mais sont en mesure d'actionner les leviers du pouvoir.





mardi 30 octobre 2012

Sectarisme et prise d'otages en Syrie


150 combattants membres de l’opposition syrienne armée sont détenus par les autorités de Damas. Alors que faire pour obtenir leur libération ? se sont demandés leurs camarades.

La réponse est simple : on intercepte un autobus de voyageurs, des civils bien sûr, on sélectionne parmi eux les hommes de confession chrétienne et on les retient pour les échanger contre ses compagnons d’armes.

Et on donne un délai de trois jours, faute de quoi les civils seront exécutés.

Personnellement, je ne suis pas chrétien mais vraiment, je n’arrive pas à comprendre de tels agissements qui sont indignes de tout combattant qui se respecte vraiment et en disent long sur la cause qu’il prétend défendre.

Ils ont quand même épargné les femmes...
Panorama (Arménie) 30 octobre 2012 traduit de l’anglais par Djazaïri
Des rebelles Syriens armés ont arrêté un bus de voyageurs qui circulait de Beyrouth vers Alep et a forcé les passagers à descendre.
Yerkir Media TV, qui cite des témoins, rapporte qu’ils ont relâché les femmes mais que dix hommes, dont 7 Arméniens et 3 Arabes Chrétiens ont été retenus en captivité.
Les hommes armés, vêtus de noir, ont obligé les passagers [les dix hommes] à s’agenouiller, les ont frappés et les ont emmenés, disent les témoins.
Les ravisseurs exigeraient qu’on leur livre leurs compagnons d’armes – 150 personnes en tout – qui sont détenus [par les autorités syriennes] et ils menacent de tuer les dix captifs si les rebelles ne leur sont pas remis dans les trois jours.
On ignore encore les identités des captifs.

L'Algérie partie prenante d'une intervention militaire au Mali?


La crise au Mali donne lieu à de grandes manœuvres diplomatiques qui pourraient déboucher sur une intervention militaire d’Etats membres de la Communauté Economique des Etats d'Afrique de l'Ouest (CEDEAO), de l’OTAN en fait qui non seulement assurera la véritable direction des opérations mais en dictera l’objectif politique.

La nature de cet objectif reste mystérieuse car si on peut tomber d’accord pour dire que le Mali doit recouvrer son unité territoriale, il n’est pas du tout sûr qu’il y parvienne avec l’aide des pompiers pyromanes français ou américains.

C’est que la crise au Mali ne concerne pas que la partie nord du pays, elle touche également la partie méridionale qui est aussi la plus peuplée et celle qui donne le ton politiquement.
Avant tout processus de réunification, qu’il se fasse par la voie militaire ou autrement, il importe donc d’engager un processus politique qui permette de définir la relation qu’entretiendront les différentes régions du Mali dans le cadre d’un Etat unitaire.

Parce que si le mouvement touareg a dores et déjà fait savoir qu’il renonçait à une indépendance qui lui a de toute façon immédiatement été confisquée par ceux qui se présentent comme des émules d’al Qaïda, il n’empêche que la réalité sur le terrain montre que si ces « djihadistes » ont un comportement abject, il en va de même de l’armée malienne.
C’est cette réalité dont ne veulent pas tenir compte les autorités des pays occidentaux et que leurs médias tendent à ignorer superbement à la différence d’un Boulkindi COULDIATI qui écrit dans Le Pays, un journal burkinabé.

Le magazine Jeune Afrique parle aussi de ces huit ou neuf civils qui ont été massacrés récemment par l’armée malienne alors qu’ils étaient en chemin vers la Mauritanie.
En langue française, c’est à peu près tout ce que méritent ces pauvres bougres, de simples pasteurs éleveurs qui n’avaient que le tort d’être des Touareg

Il va donc sans dire qu’une intervention militaire serait pour le moins prématurée, si tant est même qu’elle ait une quelconque utilité, et qu’elle risquerait de plonger un peu plus la région dans le chaos.

On dit que Hillary Clinton s’est déplacée à Alger pour persuader le gouvernement algérien de s’ impliquer dans une telle opération militaire.
Incroyable, je lui ai demandé sa main et elle a dit oui!
Elle aurait obtenu ce qu’elle voulait nous dit le journal La Croix selon qui l’armée algérienne, sans intervenir directement, participera à la planification des opérations militaires de reconquête du nord Mali.

Si c’était le cas, ce serait une erreur de plus à mettre à l’actif de la diplomatie algérienne qui n’en finit pas de céder sur des questions qui la regardent pourtant plus que n’importe quel politicien américain ou parisien.

Curieusement, le journal algérien L’Expression nous chante apparemment une chanson très différente sur l’issue des discussions entre Mme Clinton et les autorités d’Alger. on comprend cependant que les Etats Unis attendent de l’Armée nationale Populaire qu’elle agisse en tant que force supplétive des Etats Unis dans la région.

De quoi flatter l’ego national avec un prétendu «axe Alger-Washington» par opposition bien entendu à un axe Paris-Washington.

Un sous-texte qui semble donc confirmer les informations du journal La Croix.

A Alger comme dans d’autres pays arabes, on aime à se bercer d’illusions…


Démocraties en déliquescence: l'exemple du Canada


La France a connu récemment ce qui aurait pu être un scandale de première ampleur avec l’affaire  Florence Lamblin, cette conseillère municipale parisienne du mouvement Europe Ecologie-Les Verts qui avait cru bon de rapatrier discrètement de l’argent qu’elle possédait en Suisse en utilisant les services d’intermédiaires qui se sont avérés être au coeur d’un réseau de trafiquants de drogue et de blanchiment d’argent.

D’une certaine manière, elle était la moins criminelle de toutes les personnes impliquées puisque son objectif était simplement de soustraire cet argent au fisc.

Ce n’est certes pas glorieux, surtout quand on a des responsabilités politiques, mais c’est quand même moins grave que de fourguer de la drogue et de blanchir de l’argent en quantité.
Vous remarquerez que cette affaire s’est dégonflée médiatiquement dès lors que sont apparues les identités de ceux qui tiraient les ficelles de l’organisation criminelle bien huilée avec laquelle la conseillère municipale avait traité: Nessim, Meyer et Mardoché El Maleh et le palais royal [démocratique] de Rabat.

Voyez-vous, dans cet article du Télégramme daté du 15 octobre, on parle de Suisse, de France, de Mme Lamblin, de la clique El Maleh mais on ne lit nulle part Maroc, Casablanca, Marrakech.

Il serait intéressant de savoir ce que faisait la clique El Maleh d’une partie de ses gains qu’elle ne se contentait pas de blanchir ici-bas mais qu’elle blanchissait probablement spirituellement en abondant ce qu’on appelle pudiquement des oeuvres philanthropiques. Et là, on risquerait de trouver beaucoup de gens mouillés mais je ne crois pas que la police, et encore moins la presse, iront beaucoup fouiller de ce côté.

On verra si cet argent sale souillera bientôt publiquement ceux qui en ont bénéficié. C’est en tout cas l’amère expérience que sont peut-être en train de vivre des politicards très en vue au Canada, surtout des gens liés au pouvoir conservateur actuel.

Parce que figurez-vous que ces gens frayaient avec un personnage qui fraudait le fisc américain en trichant sur ce que lui rapportait son commerce de pharmacie en ligne (un genre de commerce qui vend souvent comme on le sait des produits inefficaces ou frelatés et dangereux). Ce type possédait même une entreprise basée à Tel Aviv qui était spécialisée dans le traitement des payements en ligne, par carte bancaire, sur les sites de jeux d’argent ou pour adultes, euphémisme pour pornographiques.

C’est ce genre de personnes qui était supposé présider à la cérémonie de remise d’un diplôme honorifique que devait remettre l’université de Haïfa à Jason Kenney, ministre de la Citoyenneté et de l’Immigration.
Je vous ai déjà parlé de ce Jason Kenney, un de ces individus mis en esclavage par les sionistes, ce qui ne les empêche pas d’être pleins de morgue, de suffisance ou d’agressivité  à l’égard de ceux que leurs maîtres pointent du doigt. Exactement comme les chiens, oui.

Des gens qui prétendent agir au nom de valeurs conservatrices ( travail, famille, patrie en quelque sorte) mais sont redevables à des individus qui activent dans le milieu des jeux d’argent et de la pornographie.
Vous avez là exactement le profil d’un Mitt Romney, héraut du puritanisme et du conservatisme mais qui accepte sans broncher l’argent d’un Sheldon Adelson, un magnat des casinos, soupçonné de fraude fiscale et d’être impliqué dans une affaire de prostitution.

Si la démocratie, c’est ça, on peut alors dire qu’elle est très très malade. Dans les dictatures, la pourriture du politiques se passe au moins du consentement de ses administrés.

La police de Toronto interpelle un homme d’affaires lié à Jason Kenney et à John Baird

par Stephen Maher, Canadian Press 26 octobre 2012 traduit de l'anglais par Djazaïri
Nathan Jacobson a été arrêté jeudi à Toronto
Nathan Jacobson a été interpellé jeudi au centre de Toronto  en relation avec une inculpation pour blanchiment d’argent aux Etats Unis.

L’homme d’affaires Nathan Jacobson est passé de la fréquentation des plus puissants politiciens du Canada à une cellule de prison.

Le fugitif, qui risque une peine de prison aux Etats Unis pour blanchiment d’argent se trouve dans  dans le Metro West Detention Centre de Toronto, a déclaré vendredi un responsable du centre de détention.
Il a été cueilli par des membres de la brigade de recherche des fugitifs de la police de Toronto au centre ville de Toronto ce jeudi et a été présenté au tribunal de la ville, sur University Avenue ce vendredi.

Jacobson avait plaidé coupable dans une affaire de blanchiment d’argent en lien avec une pharmacie en ligne à San Diego en 2008. Mais le plaidoyer avait été accepté en raison de sa collaboration à l’enquête et il avait pu voyager de par le monde, passant du temps avec des ministres influents du gouvernement canadien.

Peu de gens étaient au courant de ses démêlés avec la justice américaine avant sa non comparution à une audience de verdict en juillet à San Diego, ce qui amena la juge Irma Gonzalez de l’US District Court pour le sud de la Californie à émettre un mandat d’arrêt à son encontre.
Selon Howard J. Wolch, l’avocat canadien de Jacobson, son client se trouvait à l’époque en Asie pour affaires, et il n’était pas au courant d’une quelconque procédure judiciaire le concernant.

Jacobson est rentré à Toronto où il a été placé en détention vendredi.
Jason Kenney au parlement d'Ottawa
Jacobson, qui a grandi à Winnipeg, a la double citoyenneté canadienne et israélienne, et il possédait jusque à l’an dernier une société de règlement par cartes de crédit à Tel Aviv, la société Paygea qui assurait le traitement de paiements pour des sites de jeux en ligne et des sites pour adultes. Des articles de la presse israélienne affirment que quand la compagnie a cessé ses activités, elle a a laissé des créanciers dans le pétrin.

Jacobson est un membre influent de la communauté juive canadienne et il a soutenu avec ardeur le gouvernement conservateur. Il a siégé auparavant dans le conseil d’administration de la chambre de commerce israélo-canadienne et au Canada-Israel Committee.
En mai 2009, il avait été le maître de cérémonies d’une fête pour célébrer le 61ème anniversaire d’Israël dans l’Édifice administratif de l'ouest sur la colline du Parlement [à Ottawa], introduisant la conférence de l’invité d’honneur, Jason Kenney, ministre de la Citoyenneté et de l’Immigration.

Il s’est rendu en Israël avec le ministre des affaires étrangères John Baird et on dit qu’il a des relations amicales avec les deux ministres.
Ces derniers ont tous deux affirmé ne pas être au courant de ses ennuis judiciaires avant qu’ils soient rapportés par Postmedia News cet été.

Le mois prochain, Kenney avait prévu d’être en compagnie de Jacobson au Royal York Hotel de Toronto où le ministre doit recevoir un doctorat honoris causa de l’université de Haïfa. Jacobson, qui devait présider la cérémonie s’en est retiré après que ses ennuis judiciaires ont été rendus publics.

Jacobson poursuit en justice Mark Adler, le député conservateur de la circonscription de York Centre.

Dans sa déclaration en justice, déposée en octobre 2011, Jacobson soutient qu’en 2009 et 2010, il avait prêté $265 000 à Adler et à son Economic Club of America, une émanation de l’Economic Club of Canada, une société qu’Adler avait créée pour servir de forum à des conférenciers influents à Toronto.

La déclaration en défense d’Adler, déposée en janvier, affirme que Jacobson lui avait apporté $114 962 en 2009 et 2010 dans un “geste amical,” et qu’il n’en attendait pas le remboursement.  En mars, jacobson a été photographié avec le premier ministre [du Canada] Stephen Harper et me premier ministre Israélien Benjamin Netanyahou. La photo avait été prise lors d’une réception à la Railway Room [une salle du parlement canadien] dans la soirée du 2 mars 2012 qui avait vu 150 à 200 personnes se rassembler pour saluer les deux premiers ministres.

Entre 2004 et 2011, Jacobson a donné environ $10 000 au parti Conservateur, y compris des dons au siège du parti et aux organisations de circonscriptions de l’ancien député Wajid Khan, du ministre de l’environnement Peter Kent et de la ministre du travail Lisa Raitt.
He also donated $1,100 to to the federal NDP on election day in 2011.
Il avait aussi donné $1 100 au New Democratic Party fédéral pendant la journée de électorale de 2011

Jacobson doit être entendu par le tribunal cette semaine

lundi 29 octobre 2012

Selon les investisseurs, la Grèce est plus risquée que la Syrie

Sans commentaire!

Associated Press, The Hindustan Times (Inde) 29 octobre 2012 traduit de l’anglais par Djazaïri

Les marches mondiaux peuvent croire que le pire de la crise financière en Europe est passé après trois années de turbulences, mais ceux qui contrôlent les cordons de la bourse du business mondial n’en sont pas pour autant soulagés. Une enquête annuelle auprès des directeurs financiers effectuée par BDO, une firme de consulting sur le climat mondial des affaires, montre que la crise de la dette publique en Europe reste un de leurs principaux motifs de préoccupation, à tel point que la Grèce est considérée comme une destination plus risquée pour les investissements et le lancement d’affaires que la Syrie déchirée par la guerre.
Seuls l’Iran et l’Irak sont considérés comme plus risqués que la Grèce qui s’efforce en ce moment de convaincre les créanciers internationaux qu’elle mérité des prêts en urgence pour éviter la banqueroute et une éventuelle sortie de l’euro.

“Les directeurs financiers sont de plus en plus préoccupés par l’Europe du Sud dont ils considèrent qu’une partie est aussi risquée et que les pays politiquement instables du Moyen Orient, » explique le PDG de BDO, Martin Van Roekel
La Grèce n’est pas le seul des 17 pays dont la monnaie est l’euro à figurer dans la liste des dix pays où l’investissement est le plus risqué selon l’enquête. L’Espagne, alors même qu’elle représente la 4ème économie de l’eurozone et a une ancienne relation avec l’Amérique latine, se trouve classée N°7.
Cette réticence des directeurs financiers, notamment ceux des économies en forte croissance comme la Chine ou le Brésil,  à investir dans les pays européens endettés se trouve au cœur de la crise financière. Le redressement de ces pays dépend en bonne partie de l’engagement du secteur privé pour combler le déficit d’investissement laissé par la réduction des dépenses publiques.

Alors que des pays comme l’Espagne et la Grèce s’efforcent de convaincre les milieux d’affaires internationaux qu’ils offrent de bonnes destinations pour l’investissement, d’autres pays sont en essor. Malgré des signes de ralentissement, la Chine est considérée comme le pays le plus attractif pour l’expansion, suivie de près par les Etats-Unis. D’autres pays comme l’Inde, le Brésil, l’Allemagne et le Royaume Uni figurent aussi dans le top 10des pays qui vont connaître la croissance.

Dans l’ensemble, l’enquête de BDO observe que les directeurs financiers dans le monde trouvent qu’il est maintenant plus difficile de faire des affaires à l’étranger. A côté d’une situation économique mondiale incertaine, ils évoquent le renforcement des réglementations et une plus forte concurrence.

Van Roekel indique aussi avoir “été surpris” de ne pas avoir entendu plus de responsables financiers manifester une preoccupation vis-à-vis du fort endettement de pays non européens, notamment le Japon et les Etats Unis.
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Quoique la dette du Japon représente presque le double de son PIB, ce pays a réussi à éviter d’éveiller la méfiance de beaucoup d’investisseurs parce que sa dette est en grande partie autofinancée par ses propres fonds de pension.

Les USA, qui ont l’avantage d’avoir le dollar, qui sert au monde de monnaie de réserve, ont leurs propres problèmes et le vainqueur de l’élection, quel qu’il soit, sera vite aux prises avec la «montagne fiscale» , tout un ensemble d’augmentations d’impôts et de coupes dans les dépenses qui entreront en vigueur automatiquement si les différentes forces politiques ne parviennent pas à un accord sur le budget de l’Etat.
BDO a enquêté auprès de 1 000 directeurs financiers de companies de taille moyenne qui envisagent d’investir à l’étranger.

L’artillerie turque sait-elle contre qui elle riposte en Syrie? En tout cas l’OTAN ne le sait pas.

Dans la gestion de ses relations avec la Syrie, on a vu comment le gouvernement turc était allé jusqu’à se ridiculiser en arraisonnant un avion de ligne syrien au motif qu’il aurait transporté des armes.

Ces armes, on ne les a jamais vues, et pour cause… En attendant, le gouvernement turc a froissé son homologue russe, accusé d’avoir fourni cet armement imaginaire.

On le sait les Turcs avaient agi sur la foi d’informations fournies par les services secrets des Etats Unis qui ont été par contre parmi les premiers à admettre que la cargaison de l’avion n’était en rien illégale.

Comme quoi les Américains se moquent ouvertement du gouvernement turc qui ne s’en offusque pas pour autant.

Dans la même veine, où on voit Ankara rouler des mécaniques en étant soit disant soutenu par l’OTAN, on peut évoquer les fameuses ripostes turques aux obus tirés depuis la Syrie qui tombent en territoire turc, faisant parfois des dégâts et des victimes dans la population civile.
J’avais déjà attiré votre attention sur cet obus anti-aérien tombé en Turquie qui n’avait pu être tiré que par les opposants au gouvernement syrien, dans la mesure où seul ce dernier dispose d’avions et d’ hélicoptères.

Mais c’est maintenant au tour d’un général américain d’en rajouter une couche et de renvoyer Recep Tayyip Erdogan et Ahmet Davutoglu à leurs chères études. Et ce général n’est pas n’importe qui puisqu’il s’agit du patron de l’armée américaine en Europe.

Lisez plutôt ce que rapporte la presse turque :
Hürriyet, 27 octobre 2012 traduit de l’anglais par Djazaïri
On ne sait pas qui tire des obus depuis la Syrie sur la Turquie, a déclaré hier à la chaîne de télévision privée NTV, le commandant de la 7ème armée et de l’US Army en Europe, le Lt. Gen. Mark Hertling.
Il n'y a pas que Michelle Obama que le Lt. Gen. Mark Hertling a du mal à intéresser
«Nous ne savons pas si ce sont des obus de l’armée syrienne ou de rebelles qui veulent que la Turquie entre dans le conflit, ou encore des obus du PKK (Parti des Travailleurs du Kurdistan),» a-t-il dit.
Ni l’OTAN, ni l’armée américaine ne veulent être impliqués dans un problème syrien de plus en plus complexe, a déclaré Hertling, ajoutant que pour l’instant il n’y avait qu’un partage d’informations avec la Turquie et une observation des évènements en cours en Syrie.
Un obus tiré le 3 octobre depuis la Syrie avait tué cinq civils Turcs dans la ville frontalière d’ Akçakale dans la province méridionale de Şanlıurfa.
Des incertitudes qui n’ont pas empêché l’artillerie turque de «répliquer» aujourd’hui à un tir d’obus venu de Syrie.

dimanche 28 octobre 2012

Qui dirige le sionisme chrétien?


Maidhc Ó Cathail est un journaliste Irlandais ouvertement engagé en faveur de la Palestine. Tout en contribuant à un certain nombre d’organes de presse, il anime un blog baptisé The Passionate Attachment.

Son engagement affiché ne lui fait cependant pas perdre de vue les règles du journalisme et il s’efforce d’avancer des informations étayées et vérifiables.

Il nous en donne ici un exemple en mettant en évidence cette situation en principe incongrue dans laquelle on constate qu’un des dirigeants du mouvement sioniste chrétien aux Etats Unis est certes sioniste mais pas du tout chrétien.

A chacun d’en tirer les conclusions qu’il voudra.

par Maidhc Ó Cathail, The Passionate Attachment 22 octobre 2012 traduit de l’anglais par Djazaïri

Afin de détourner l’attention de son influence sue la politique des Etats Unis au Moyen Orient, le lobby pro-israélien souligne parfois le soutien passionné apporté par de nombreux Chrétiens évangéliques – qualifiés habituellement de sionistes chrétiens – à l’Etat juif. La plus importante des organisations sionistes chrétiennes, avec plus d’un million d’adhérents – est Christians United for Israel (CUFI); ce qui en fait dans le même temps la plus grande organisation pro-israélienne établie aux Etats Unis. La plupart des gens qui s’intéressent à cette organisation extrémiste pro-israélienne l’associent à John Hagee, le théâtral pasteur sioniste chrétien de San Antonio qui préside CUFI. On en sait beaucoup moins par contre sur le directeur exécutif de CUFI.

Fait révélateur, la personne qui dirige la plus importante organisation sioniste chrétienne n’est même pas un Chrétien. Dans un questions – réponses avec des lecteurs du journal israélien Haaretz il y a quelques années, il avait été demandé à David Brog si sa conception religieuse voulait qu’Israël contrôle l’ensemble de la Terre Sainte. «Simplement pour clarifier les choses,» avait répondu Brog, «la théologie évangélique sur laquelle j’écris n’est pas ma théologie. Je suis juif.»
David Brog (à gauche sur la photo)
Si le directeur exécutif de Christians United for Israel n’est peut-être pas Chrétien, il n’y a aucun doute sur son pedigree sioniste. Quand un autre lecteur lui avait demandé s’il était apparenté à l’actuel ministre de la défense Israélien, Brog l’avait complimenté pour sa perspicacité. Et le directeur de CUFI d’expliquer :
L’ancien premier ministre Ehud Barak est mon cousin. Il a changé son patronyme de «Brog» en «Barak» au moment de son entrée dans l’armée. Compte tenu de son illustre carrière dans l’armée et le gouvernement israéliens, c’est un lien dont je suis très fier.
Avec des liens aussi étroits entre le gouvernement israélien et l’homme qui dirige la majorité des sionistes chrétiens aux Etats Unis, on ne doit pas s’étonner que les dirigeants Israéliens puissent se permettre de se moquer des croyances soigneusement entretenues de ces sionistes chrétiens. C’est ainsi qu’avait plaisanté l’ancien premier ministre Menahem Begin, considéré par un initié bien placé comme le «père» du mouvement sioniste chrétien :
Je vous dis que si ces Chrétiens fondamentalistes nous soutiennent au Congrès aujourd’hui, je les soutiendrai demain quand arrivera le Messie.
Peut-être Arlen Specter, un autre pilier du lobby pro-Israël sourit-il dans sa tombe à l’idée de voir son adjoint de longue date exercer une si forte influence sur la droite chrétienne que ce sénateur avait dénoncée lors dune campagne présidentielle en 1995 (Specter avait été candidat à l’investiture républicaine) comme une tendance extrémiste qui joue un trop grand rôle dans la définition de l’agenda politique du Parti Républicain.

Dernière info : Selon un article du Jewish Georgian Newspaper d’Atlanta, chaque fois qu’Ehud barak se rend à Washington, il consacre toujours du temps à son cousin David Brog.

Un gouvernement européen le dit: les sanctions contre l'Iran sont inacceptables


Vous ne trouverez pas cette information en français alors qu’elle concerne aussi un pays voisin de la France,  en partie  francophone de surcroît.

C’est que, à force de dire et répéter « la communauté internationale veut ceci, ou attend cela,» les pays occidentaux ont fini par croire qu’ils étaient à eux seuls la communauté internationale, notamment sur des questions comme celle du programme nucléaire iranien.

On a vu il n’y a pas bien longtemps que les Non Alignés avaient infligé un démenti cinglant à cette prétention de l’Occident en se réunissant au complet justement à Téhéran, et en  confirmant aux termes des débats leur soutien au droit de l’Iran à disposer d’un programme nucléaire à des fins pacifiques.

Maintenant c’est au tour de la Suisse de rappeler que les sanctions unilatérales adoptées à l’encontre de l’Iran par les USA et l’Union Européenne étaient «inacceptables» pour reprendre l’adjectif choisi par la présidente de la confédération helvétique.

Parce que si des pays comme la France ou le Royaume Uni se targuent de vouloir faire respecter le droit, et même d’être les bras armés de ce droit, il faut bien reconnaître que sur le dossier iranien, comme sur bien d’autres en réalité, ils se comportent comme de vulgaires hors-la-loi.

Par Atul Aneja, The Hindu (Inde) 27 octobre 2012 traduit de l’anglais par Djazaïri

La Suisse a insisté à nouveau sur son opposition aux sanctions unilatérales imposées à l’Iran en dehors du cadre des Nations Unies, défiant ainsi la position d’Israël, des Etats Unis et de l’Union Européenne.
Didier Burkhalter (à gauche) et Serguei Lavrov
Le ministre Suisse des affaires étrangères, Didier Burkhalter a déclaré jeudi à Moscou que son pays ne soutiendra jamais de sanctions, imposées par quelque alliance que ce soit, en dehors du cadre juridique du Conseil de Sécurité de l’ONU. «Par principe, nous ne soutenons pas de telles sanctions,» a déclaré M. Burkhalter après des discussions avec son homologue Russe Sergei Lavrov.

Non membre de l’Union Européenne (UE), la Suisse n’est pas liée par les décisions de ce groupement de 27 nations qui vient d’imposer de nouvelles sanctions dont l’interdiction d’importer du gaz iranien. Le mois dernier, la présidente de la Suisse, Eveline Widmer-Schlumpf a critiqué les sanctions unilatérales de l’occident contre l’Iran en les qualifiant «d’inacceptables.»
Elle avait souligné que la Suisse poursuivrait ses relations économiques avec l’Iran en accord avec le cadre fixé par les décisions de l’ONU.

La Suisse est aussi un important centre mondial pour le négoce du pétrole, et elle accueille les bureaux de la National Iranian Oil Company (NIOC, la société pétrolière publique iranienne). Des organisations pro-israéliennes s’en sont pris vigoureusement à berne après des informations selon lesquelles Vitol – une entreprise domiciliée en Suisse (liée au gouvernement britannique, ce qui confirme que l'argent n'a pas d'odeur)  – avait commercialisé des millions de barils de pétrole iranien. Josh Block, un ancien officiel de l’administration Clinton et, encore récemment, président de The Israel Project, une organisation pro-Israël basée à Washington, a déclaré au Jerusalem Post : «Il est vraiment honteux que le gouvernement suisse continue à aider l’Iran à contourner les sanctions de l’Union Européenne alors que le régime de Téhéran continue sa marche vers l’arme nucléaire, nie l’holocauste, menace ses voisins et opprime sa population.»

Une dépêche de l’AFP qui cite la presse locale indique que les sanctions économiques occidentales ont touché environ six millions de malades en Iran, en raison des difficultés pour importer des médicaments. Fatemeh Hashemi, directrice d’une fondation pour la santé, explique que même s’il n’y a pas d’interdiction explicite d’importer des médicaments, l’imposition de sanctions bancaires a «gravement affecté» les importations de médicaments nécessaires pour soigner des pathologies complexes. «Nous ressentons une pénurie surtout pour les médicaments pour traiter le cancer et la sclérose en plaques. Bien sûr, les patients atteints de thalassémie et les dialysés sont aussi touchés par ces difficultés,» a-t-elle dit selon la presse.

«Le prix des médicaments produits localement a augmenté de 15 à 20 % ces trois derniers mois, et celui des médicaments importés a cru entre 20 et 80 %, a récemment déclaré à l’agence de presse ISNA le pharmacien Mohammad Hossein Hariri.

jeudi 25 octobre 2012

Après le sondage du Figaro sur l'Islam et les musulmans, on attend un sondage sur le judaïsme et les juifs


Le journal Le Figaro vient de publier les résultats d'un sondage selon lesquels:

L'image de l'islam se dégrade fortement en France

avec
un durcissement supplémentaire des Français vis-à-vis de cette religion et d'une perception négative renforcée de l'islam. Même si une proportion non négligeable de Français, 40 %, continue à se dire indifférente à la question de la présence de l'islam en France.»
Selon Jérôme Fourquet de l'IFOP, l'institut qui a réalisé le sondage:
Ce qui explique, à ses yeux, un tel durcissement - 43 % des sondés considèrent l'islam comme une «menace» - est lié à une «visibilité» fortement accrue de l'islam sur la scène publique et médiatique. «Ces dernières années, il n'est pas une semaine sans que l'islam, pour des questions sociétales, voile, nourriture halal, ou pour une actualité dramatique, attentats, ou géopolitique, n'ait été au cœur de l'actualité.» D'où cette autre impression: 60 % pensent que cette religion a désormais «trop d'importance». Ils étaient 55 % il y a seulement deux ans. Ceux qui se disaient indifférents à cette question passent de 41 à 35 %.
Je me disais qu'il serait intéressant (ou de très mauvais goût) que le journal Le Figaro convoque un sondage du même type sur le judaïsme, en adaptant au besoin le questionnement proposé aux sondés. par exemple, en leur demandant si cette religion et ses adeptes ne sont pas trop présents dans tel ou tel domaine de la vie publique et économique, reproches qui étaient communément adressé aux Juifs par une fraction de l'opinion publique entre les deux guerres.

Olivier Roy faisait déjà ce genre de réflexion dans un entretien accordé au Nouvel Observateur suite à un sondage du même type pratiqué par l'institut CSA en 2009.
Quand on dit qu'on ne tire pas assez de leçons de l'histoire, c'est un euphémisme. Encore faudrait-il qu'on enseigne l'histoire et pas des mythes.

"Les mêmes questions se posaient avec la pratique du judaïsme"

Le Nouvel Observateur,  le 10-12-2009

Un sondage CSA publié jeudi 10 décembre semble montrer une spécificité de la perception de l'islam par les Français. Alors que les religions catholique et juive sont jugées compatibles avec la vie en société pour 82% et 72% des Français, seuls 54% d'entre eux estiment que la pratique de la religion musulmane s'accorde avec le mode de vie français.
Nouvelobs.com donne la parole à Olivier Roy, professeur à l'Institut universitaire européen de Florence.

Selon vous, la pratique de l'islam est-elle compatible avec la vie en société en France ?
- Evidemment. Les plus de 5 millions de musulmans en France le prouvent. Le problème est qu'en ce moment certaines personnes essaient de définir une sorte d'islam libéral (qui validerait l'homosexualité, par exemple), alors que cela n'existe pas. De même que le catholicisme libéral n'existe pas. La religion est ce qu'elle est. Ce sont les pratiques de la religion qui diffèrent. Il y a trente six manières de pratiquer l'islam.
Le sondage pose une question à laquelle il faut répondre par oui ou par non, elle ne peut donc pas rendre compte de la compatibilité des pratiques, mais plutôt du rapport des gens à l'image qu'ils ont de l'islam.
Comment expliquer cette perception négative de l'islam en France et en Europe ?
- Par sa nouveauté. L'islam est intégré en Europe seulement depuis trente ans. Si on regarde la presse française, dans les années 30, les mêmes questions se posaient avec la pratique du judaïsme. La pratique israélite était intégrée, mais pas celles des nouveaux arrivants. Ils étaient qualifiés de métèques quotidiennement. Il n'y avait pas besoin de lire les pamphlets antisémites de Céline pour trouver ce genre d'expression. Aujourd'hui, à travers ces sondages, c'est un discours tout à fait théorique qui est relayé selon lequel le musulman est un immigré, alors que l'intégration est faite, et depuis des années.
Pensez-vous que le débat sur l'identité nationale présenté par le gouvernement influence cette perception ?
- C'est un discours purement idéologique et politique (car il n'aura aucune traduction dans la législation) qui crispe un débat qui a lieu depuis des années d'un point de vue pratique. Quand Eric Besson dit qu'il y a un fort intérêt pour son débat, qu'il y a une forte participation, ce n'est pas vrai. Les gens ne sont pas dupes. Ils connaissent bien la réalité : en France la mixité est très forte. Le discours qui consiste à considérer les musulmans comme des étrangers est totalement abstrait. Le président de la République fait comme s'il fallait séduire un électorat, mais en fait il n'a pas compris cette réalité. Il a 20 ans de retard. Comme lui, le président du Conseil français du culte musulman, Mohammed Moussaoui, considère que l'Europe est une terre chrétienne. Les promoteurs de la vision culturaliste qui consiste à associer la religion à la culture se trouvent donc des deux côtés. Alors que cette vision est dépassée.
Les élus locaux connaissent-ils mieux cette question ?
- Oui. Ils ont une pratique beaucoup plus subtile. Ils constatent que la mixité a lieu. La question des minarets, par exemple, a lieu au sein des mairies depuis les années 80. Les maires, connaissent bien la question et se la pose en termes de compatibilité architecturale. Dans cette réalité, les musulmans sont perçus comme des citoyens français et non comme des immigrés.
La religion doit-elle rester dans la sphère privée ?
- Pas du tout. A aucun moment la loi de 1905 sur la laïcité ne le laisse entendre. Ce serait une vision idéologique de la laïcité. Par ailleurs, les minarets ont été créés par symétrie aux clochers. Mais ces derniers ne sont pas évoqués dans la Bible, ils apparaissent plus tard, et sont culturels. C'est pour cela que l'interdiction des minarets est discriminatoire. En revanche, il n'a jamais été question d'autoriser l'appel à la prière par le muezzin, de même que la sonnerie des cloches est très réglementée, et n'est permise que lorsque la tradition le justifie. Si une nouvelle église s'implante et fait sonner ses cloches, vous pouvez faire appel à la jurisprudence pour porter plainte.
Propos d'Olivier Roy recueillis par Donald Hebert
le jeudi 10 décembre (Nouvelobs.com)

mercredi 24 octobre 2012

L'émir du Qatar à Gaza: les dessous d'un flop


La presse nous parle abondamment de la visite de l’émir du Qatar, cheikh Hamad ben Khalifa al-Thani, dans la bande de Gaza.
Prêts à accueillir l'émir du Qatar
On peut lire que
 Yigal palmor, porte-parole du ministère israélien des Affaires étrangères, s'est dit "atterré" que le Qatar ait pris le parti d'une formation considérée par les Etats-Unis et l'Union européenne comme une organisation terroriste.
Il est cependant évident que cet un évènement qu’on ne saurait minimiser n’a pu se produire que grâce à l’assentiment des autorités sionistes. Ces dernières ont d’ailleurs tenu à montrer, avant et après cette visite, qu’elles restaient maîtresses du jeu en bombardant ce territoire comme elles ont coutume de le faire.

On ne peut pas préjuger des conséquences diplomatiques de cette visite dont l’objectif est avant tout de renforcer la position du Hamas, moins face au régime sioniste que face à l’Autorité Palestinienne et s’inscrit dans la recomposition du paysage politique arabe recherchée par les Etats Unis et les monarchies (démocratiques) du Golfe.

Le fait que le Hamas soit classé par les Etats Unis parmi les organisations terroristes ne constitue en rien une entrave à cette recomposition palestinienne. Les Etats Unis n’ont en effet pas hésité à s’allier avec ce qu’on appelle des djihadistes en Libye et même en Syrie, et ils se sont longtemps servis des Moudjahidine Khalq iraniens, pourtant inscrits sur la liste des organisations terroristes il y a peu de temps encore.

Le Qatar entend sans doute remercier le Hamas pour s’être démarqué du régime syrien qui offrait encore tout récemment à ce mouvement les moyens de son déploiement vers les Palestiniens de l’extérieur et vers des pays amis de la cause palestinienne.
De fait, le soutien à la cause palestinienne est un des paramètres de la légitimité de tout gouvernement arabe et c’est cet attribut qu’entend s’accaparer l’émir du Qatar après en avoir supposément privé le régime de Damas.

Comme il se doit,
Le Comité exécutif de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP) a dénoncé la visite, appelant les pays arabes à "ne pas poursuivre la politique d'établissement d'une entité séparatiste dans la bande de Gaza, qui sert fondamentalement les desseins israéliens".
De fait, ce qu’on a du mal à percevoir, c’est ce que retirera le projet national palestinien de cette visite et de ces annonces. Elle enfonce un coin supplémentaire entre l’OLP et le Hamas, c’est un des buts recherchés, alors qu’il faudrait au contraire rapprocher ces deux organisations et éloigner l’OLP de l’entité sioniste.

C’est tout le contraire qui va se passer et le risque est bien présent de confirmer le régime sioniste dans la possibilité de constituer des Bantoustans palestiniens, l’un sous la dépendance du Qatar et de l’Egypte, l’autre directement supervisé par le régime sioniste et la Jordanie à un moindre degré. Jusque à l’expulsion complète et progressive des Palestiniens de Cisjordanie qui céderont toute la place aux colons.

L’émir a, nous dit-on, inauguré un certain nombre de projets et annoncé des centaines de millions de dollars d’investissements dans la bande de Gaza, pour construire des routes et des logements notamment.

Faute de règlement politique, ces réalisations seront détruites lors de la prochaine offensive sioniste contre Gaza. Et l’émir est peut-être venu avec de l’argent mais sans proposition politique correspondant aux aspirations nationales du peuple palestinien. Exactement comme lors de sa première visite à Gaza en 1999.

Et la solution des bantoustans, même avec un soupçon de prospérité, ne répondra pas aux aspirations du peuple palestinien qui la rejettera nécessairement.

Côté Hamas, l’heure est à l’enthousiasme apparemment puisque :
Acclamé par des milliers de Palestiniens, alors que sa limousine cahotait sur la chaussée défoncée qu'il a promis de reconstruire, l'émir a ensuite été accueilli avec les honneurs par Ismaïl Haniyeh, Premier ministre de l'administration mise sur pied par le mouvement islamiste.
Et peut-on lire aussi :
"Aujourd'hui, vous annoncez officiellement la levée du blocus politique et économique imposé à la bande de Gaza", a dit à cheikh Hamad le chef du gouvernement du Hamas Ismaïl Haniyeh, à l'occasion de la pose à Khan Younès (sud) de la première pierre d'un projet immobilier destiné à des familles défavorisées, qui portera le nom de l'émir.
"Aujourd'hui, nous abattons le mur du blocus (israélien) grâce à cette visite historique et bénie", a-t-il ajouté.
L’émir n’a pourtant rien annoncé de tel. Il a simplement dit qu’il allait un peu dorer la cage dans laquelle sont enfermés les habitants de Gaza, dont la plupart sont des réfugiés ou descendants de réfugies d’autres régions de la Palestine.

Si la direction du Hamas et certains Palestiniens semblent se bercer d’illusions sur l’impact de la visite de l’émir, l’opinion palestinienne fait preuve semble-t-il de plus de maturité. Et c’est sans doute pour cette raison que l’engouement populaire pour cette visite est plus apparent que réel.

 Vous voulez une preuve ?
par Ibrahim Barzak | Associated Press –  23octobre 2012 traduit de l’anglais par Djazaïri
Ville de Gaza, Bande de Gaza – L’émir de Qatar a annulé un discours qu’il devait prononcer devant les Palestiniens dans le plus grand stade de football de la ville de Gaza.
Les responsables du Hamas présents dans le stade ont annoncé l’annulation et ordonné aux milliers de personnes présentes ce mardi de rentrer chez elles.
Ce discours était le point d’orgue de la visite historique de l’émir dans la bande de Gaza.
Le Hamas a invoqué l’emploi du temps chargé de l’émir quand il a annoncé le changement. Mais le stade n’était plein qu’à environ un cinquième de sa capacité au moment de l’annonce de l’annulation.
A la place, l’émir a prononcé un discours devant un auditoire beaucoup plus réduit à l’université de Gaza.
Comme on le voit, pas plus l’OLP que le Hamas ou l’émir du Qatar ne doivent se faire d’illusions quant à leur popularité réelle auprès de la population palestinienne. Tous incarnent, à des degrés divers, l’incapacité des élites politiques arabes à être à la hauteur des enjeux.

L’OLP va peut-être commencer à en prendre conscience suite à son échec aux élections municipales en Cisjordanie. Il faudra sans doute un peu plus de temps à un Hamas grisé par son succès diplomatique pour comprendre qu’une légitimité acquise dans les urnes il y a quand même quelques années, ne signifie pas un blanc seing ou une adhésion unanime à des démarches qui contribuent à diviser les Palestiniens et à mettre en échec leur projet national.

Le déblocage de la situation s’amorcera peut-être une fois que la crise syrienne s’apaisera au profit, je l’espère, d’une solution conforme à l’intérêt national syrien et arabe. Après tout, c’est bel et bien avec les basses manœuvres du Qatar, de l’Arabie saoudite, de la Turquie et des Etats Unis que s’est sédimentée cette évolution inattendue et funeste de la scène politique palestinienne.

Le Hamas qui incarnait jusque là l’esprit de résistance a pris le chemin du renoncement pour une poignée de dollars. Il lui reste quand même encore un petit bout de chemin à faire pour rejoindre l’OLP dans l’abjection.