dimanche 10 juin 2012

Syrie: la vérité sur le massacre de Houla


e vous avais mis très tôt en garde contre l’attribution de la tuerie de Houla à l’armée syrienne ou à des milices fidèles au régime de Bachar al-Assad.
On peut affirmer aujourd’hui que le régime syrien est entièrement disculpé de cet acte barbare.
Ce sont en effet des miliciens « rebelles » qui ont perpétré ce crime sauvage, n’hésitant pas à exploiter les images de leurs victimes innocentes pour servir leur ignoble propagande reprise sans examen par la presse et les politiciens occidentaux.
Des moyens de vérifications existent pourtant mais ne sont absolument pas mis à contribution, comme ce monastère de Qara en Syrie qui dénonçait le massacre à Homs de citoyens Chrétiens et Alaouites par ces mêmes rebelles retranchés dans certaines parties de la ville comme Baba Amr.
Mais rien n’y fait car comme je l’écrivais le 29 mai :
ce n'est pas la vérité qui guidera l'action des Etats Unis et de leurs amis de l'OTAN.
Même si on comprend mieux les réticences de l’Allemagne devant la perspective d’une intervention militaire des forces du « bien. »

par John Rosenthal, National Review (USA) 9 juin 2012 traduit de l’anglais par Djazaïri

C’était, selon les propres termes de l’envoyé spécial de l’ONU Kofi Annan, «le « point de bascule » du conflit syrien : le massacre sauvage de plus de 90 personnes, en majorité des femmes et des enfants que la presse occidentale presque unanime a imputé immédiatement au régime de Bachar al-Assad. A peine quelques jours après les premières informations sur le massacre de Houla, les Etats Unis, la Grande Bretagne, la France et plusieurs autres pays occidentaux annonçaient qu’ils expulsaient les ambassadeurs Syriens en protestation.

Mais selon de nouvelles informations parues dans un des plus grands quotidiens allemands, la Frankfurter Allgemeine Zeitung (FAZ), le massacre de Houla a en fait été commis par des militants sunnites hostiles à Assad et la plus grande partie des victimes appartenaient aux minorités chiites et alaouites qui sont en majorité favorables à Assad. Dans son compte rendu du massacre, l’article du journal allemand cite des opposants à Assad qui ont cependant refusé que leurs noms soient publiés par crainte de représailles de la part des organisations d’opposition armées.

Selon les sources de l’article, le massacre est intervenu après l’attaque par des rebelles de trois barrages routiers contrôlés par l’armée à l’extérieur de Houla. Les barrages avaient été mis en place pour protéger les villages majoritairement alaouites des alentours contre les attaques de milices sunnites. Les attaques rebelles ont été suivies d’appels à des renforts par les unités de l’armée encerclées. L’armée syrienne et les rebelles se seraient alors engagés dans une bataille d’environ 90 minutes au cours de laquelle des «dizaines de soldats et de rebelles» ont été tués.

 «Selon des témoins oculaires,» poursuit la FAZ, 
le massacre a eu lieu à ce moment. Ceux qui ont été tués appartiennent presque tous à des familles des minorités alaouite et chiite de Houla. Plus de 90 % de la population de Houla est sunnite. Plusieurs dizaines de membres d’une même famille ont été massacrés étaient des convertis du sunnisme à l’Islam chiite. Des membres de la famille Shomaliya, une famille alaouite, ont aussi été assassinés  comme l’a été la famille d’un membre sunnite du parlement syrien qui est considéré comme un collaborateur. On suppose que les auteurs ont filmé leurs victimes tout de suite après le massacre et les ont présentées comme des victimes sunnites dans des vidéos postées sur internet.
L’article de la FAZ fait écho à des témoignages oculaires recueillis auprès de réfugiés de la région de Houla par des membres du monastère de Saint Jacques à Qara en Syrie. Selon des sources du monastère citées par le spécialiste Hollandais du Moyen Orient Martin Janssen, des rebelles armés ont assassiné des « familles alaouites entières » dans le village de Taldo dans la région de Houla.

Début avril déjà, Mère Agnès-Mariam du monastère de la Croix de Saint Jacques avait mis en garde contre les atrocités commises par les rebelles et reconditionnées dans les media occidentaux et arabes en tant qu’atrocités perpétrées par le régime. Elle avait cité le cas d’un massacre dans le quartier de Khalidiya à Homs. Selon un récit publié en français sur le site internet du monastère, des reblles avaient rassemblé des otages chrétiens et alaouites dans un immeuble de Khalidiya avant de faire exploser le bâtiment à la dynamite. Ils avaient ensuite attribué ce crime à l’armée régulière syrienne. « Même si cet acte a été attribué aux forces de l’armée régulière… les preuves et les témoignages sont irréfutables : c’était une opération effectuée par des groupes armés affiliés à l’opposition, » écrivait Mère Agnès-Mariam.

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