dimanche 13 mai 2012

Un article sympathique sur le métro d'Alger


Je n’ai pas parlé des élections législatives en Algérie.
 Pas intéressant.
Certains pensent peut-être qu’elles ont été truquées mais ce n’était sans doute pas le cas. Le morcellement voulu par les autorités de l’offre politique et l'abstention étaient en réalité la clef du succès du FLN et, plus largement, de l'équipe au pouvoir.

J’ai par contre trouvé un article bien sympathique sur le métro d’Alger.


Par Rosa Meneses à Ager, El Mundo (Espagne) 13 mai 2012 traduit de l’espagnol par Djazaïri

- Les habitants de la capitale ont attendu 30 ans pour le voir terminé
- Conçu dans les années 70 avec 64 kilomètres de réseau, le chantier, a débuté en 1982
-Jusqu'en 2006, le projet n’a pas été relancé, mais ces longues années d’abandon ont renchéri le projet
- Le billet, 50 dinars (50 cents €), est cher pour les habitants

C’est le premier métro du Maghreb et probablement le plus lent du monde. Les Algérois ont dû attendre trente ans pour voir se concrétiser le projet du métro de la capitale. La première ligne a été inaugurée fi octobre 2011 par le président Abdelaziz Bouteflika. Le centre d’Alger, avec ses édifices blancs et ses balcons bleus avait été nettoyé pour l’occasion.

 «Un pays riche comme l’Algérie a dû attendre trente ans pour avoir un transport en commun comme le métro, » se lamente Dalila Taleb, une militante Algérienne. Projeté sans les années 1970 avec un réseau de 64 kilomètres, les travaux n’avaient pas réellement commencé avant 1982. Par la suite, la crise économique, la chute des prix du pétrole et le manque d’expérience des entreprises nationales se conjuguèrent à l’inertie des autorités pour retarder le projet.

Puis vint la « décennie rouge », les années 1990 pendant lesquelles le terrorisme tacha le pays de sang. Les tunnels et les bouches qui avaient été construits durent être obturés pour éviter que les miliciens islamistes s infiltrent pour contrôler la ville en profitant de l’obscurité ses souterrains.

Les autorités n’ont pas repris le projet avant 2006. Elles ont ensuite décidé de le confier aux entreprises Siemens, Vinci et à l’espagnole CAF. Mais la topographie difficile d’Alger et la proximité de la mer n’ont pas facilité la tâche. Toutes ces années ont renchéri le projet qui a coûté au total 1 000 millions d’euros.

Le 1er novembre dernier, la Ligne 1 a été ouverte au public. Les habitants d’Alger sont déjà plus habitués à utiliser les installations, mais les premiers jours, il avait fallu leur montrer comment se déplacer avec ce nouveau moyen de transport. Le métro d’Alger est propre, sûr – 400 policiers le surveillent – et il fonctionne de manière très efficace. « Les seul aspect négatif est que dans beaucoup de stations, il n’y a pas d’escaliers mécaniques, » se plaint une dame d’un certain âge devant la perspective d’un long escalier pour rejoindre la surface.

Sur la plate-forme de la station de Tafoura, des jeunes habillés à la dernière mode se photographient en posant avec des gestes de rappeurs. A côté d’eux, un homme d’âge moyen immortalise avec son appareil photo les jeux et les sauts de ses trois filles. Le train, blanc et bleu – comme le paysage algérois – arrive par la droite. Les portes s’ouvrent sur des wagons spacieux. Un policier a oublié sa casquette noire sur un siège.

La Ligne 1 relie le centre de la capitale – où se dresse l’imposante façade blanche de la grande poste – le quartier colonial français, à Al Badr, à Kouba, un faubourg populaire en périphérie sud est.Dix stations, neuf kilomètres. Le métro peut assurer le transport de 25 000 personnes par heure. Pourtant, taxis et autobus restent les plus populaires étant donné que le métro ne dessert que certaines parties de cette ville de près de 2,5 millions d’habitants, la plus grande du Maghreb.

La prolongation de la Ligne 1 et la construction d’une seconde ligne sont en cours. En 2014, on prévoit l’ouverture des extensions à l’est. Et on espère disposer de 40 kilomètres de réseau en 2020.

Le ticket, 50 dinars (50 centimes d’euros) est un peu cher pour la population. Le salaire minimum en Algérie est de 18 000 dinars (environ 180 euros). « Le trajet coûte en réalité 84 dinars. Le prix est subventionné par l’Etat, » se défend le ministre des transports, Amar Tou.

Le vendredi, jour de prière, le métro est un peu vide. Ce sont alors les familles qui accaparent la ligne pour emmener leurs enfants au jardin botanique ou à l’aire de jeux installée au monument des martyrs. Un trajet court qui suppose en réalité un voyage à travers le temps pour les Algérois .

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