vendredi 20 avril 2012

Une savoureuse satire africaine sur les Européens


Hayibo est un magazine satirique d’Afrique du Sud. Il s’est emparé de deux affaires qui ont quelque peu défrayé la chronique ces derniers jours, celle du monarque espagnol victime d’un accident lors d’une chasse à l’éléphant (un loisir dispendieux aux dépends d’une espèce fragile au moment où ses sujets sont appelés à se serrer la ceinture) et celle de cette ministre Suédoise qui coupe un gâteau à l’effigie de ce qui ressemble à une caricature de femme africaine. L’idée n’était certes pas bonne mais peut-être a-t-on fait hâtivement le procès de la ministre

Mais peu importe car autant j’ignore si le gâteau était savoureux, autant je suis en mesure de vous dire que l’article l’est incontestablement.


Hayibo (Afrique du Sud) avril 2012 traduit de l’anglais par Djazaïri

Les Africains disent avoir peu d’espoir de voir l’Europe jamais devenir civilisée, après une semaine qui a vu le roi d’Espagne Juan Carlos lancé dans une chasse frénétique pour tuer des éléphants et la ministre Suédoise de la culture s’amuser d’un gâteau aux relents racistes. « Vous pouvez retirer le blanc de la jungle, mais vous ne pouvez par retirer la jungle qui est dans les Européens, » soupire un habitant de Kinshasa.

August Mwanasa, de Libreville au gabon, dit ne pas avoir été surpris par ces récentes atrocités parce que les Européens restent des «sauvages.»

“Je ne veux pas avoir l’air raciste, et certains de mes meilleurs amis sont blancs, mais soyons honnêtes : la violence est au plus profond de leur ADN, » affirme Mwansa. « Je m’explique, les Européens ont tué 20 millions d’autres Européens dans les années 1930 et 1940.  C’est une barbarie à une échelle sans précédent dans l’histoire.»

Jenkins Odumbe, un styliste de Nairobi, déplore un sentiment d’assistanat bien ancré en Europe.

“S’ils ne vont pas pointer au chômage, ils demandent à être renfloués, » dit-il. « Pourquoi est-ce qu’ils ne peuvent pas simplement se lever plus tôt et travailler plus dur, c’est ce que je voudrais savoir ?»

Liberte Aidoo, une voyagiste Ghanéenne, dit avoir été “choquée et dégoûtée » par ce qu’elle a découvert lors de son premier voyage en Espagne.

“Les brochures promettaient la mer et le soleil, mais ils sont encore incroyablement arriérés en Espagne,” se souvient-elle. «A la base, ils vivent tous dans des huttes en boue qu’ils appellent haciendas, et ils dorment pendant deux heures au milieu de la journée. En Europe, ils appellent ça la ‘siesta’. Au Ghana, on appelle ça « être un putain de paresseux.»

Mais, ajoute-t-elle, il fallait s’attendre à ce genre « d’inertie de déprime » dans un pays plus endetté que toute l’Afrique réunie.

Entre temps, la plupart des Africains ont rejeté les appels à une d&mission de la ministre Suédoise de la culture Lena Adelsohn Liljeroth suite à la débâcle après qu’elle ait été photographiée en train de manger un gâteau conçu pour ressembler à la caricature raciste d’une femme africaine.

«Les seules personnes qui appellent à sa démission sont des libéraux Européens qui se cachent derrière un mince vernis de civilisation, » explique le sociologue Burundais Descarte Tugiramahoro. « Nous Africains, ne sommes pas choqués le moins du monde.

“Elle ne fait que se livrer à de vieux rituels européens : se moquer des gens qui ont une apparence différente, et le cannibalisme symbolique tel qu’il a été introduit par l’église catholique. Tout est absolument normal.»

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