dimanche 22 avril 2012

Télé réalité iranienne aux Etats Unis


Les résultats du 1er tour du scrutin présidentiel français, tels qu’ils ressortent des estimations, sont tout à fait étonnants et annoncent un nouveau durcissement du discours de droite, en l’absence probable d’une possibilité de recomposition sous la houlette de François Bayrou.

Mais bon, je ne voulais pas vous parler de ça, mais plutôt d’un autre phénomène malencontreux que peut produire la démocratie libérale dans sa forme la plus aboutie
.
Admirez la conclusion de l’article.

Temps pour une révolution ?
The Economist (UK) 21 avril 2012 traduit de l’anglais par Djazaïri

Ceux qui connaissent Los Angeles savent bien que certaines parties de la ville fourmillent de riches expatriés Iraniens. Des dizaines de milliers d’entre eux, fuyant la révolution islamique de 1979, s’étaient établis dans la partie ouest de la ville, particulièrement dans des quartiers chics comme Beverly Hills. Dans le quartier de Westwood, une avenue très fréquentée qui s’est vite remplie de magasins et d’entreprises iraniens est appelée maintenant «Téhérangeles.»

Plus de trente ans après, la chaîne de télévision Bravo et Ryan Seacrest productions ont pensé que le moment  était venu pour un feuilleton télé mettant en scène les rejetons de ces immigrants. « Les Shahs de Sunset » - un show au scénario minimal [soft-scripted] qui mélange comédie et réalité et dont une deuxième série d’épisodes vient juste d’être commandée – suit la vie de six Irano-américains riches et gâtés. Quatre d’entre eux travaillent dans l’immobilier. Le nom du spectacle donne à comprendre qu’ils sont la nouvelle dynastie de Sunset Boulevard, qui traverse certains des quartiers les plus huppés de la cille.

A l’intérieur de la communauté irano-américaine très soudée, “Shahs of Sunset” a causé sa propre mini-révolution. Certains veulent que la série continue, d’autres veulent qu’elle s’arrête.
Le second groupe est écœuré par le comportement dissolu des personnages et par la manière dont certains aspects de la culture perse sont brocardés sur le petit écran.

Avant même la diffusion des premiers épisodes, Jimmy Delshad, un Irano-Américain qui a été maire de Beverly Hills, s’inquiétait du fait que la série allait “nous ramener en arrière et nous donner l’air de gens indésirables » M. Delshad, qui vit aux Etats Unis depuis des années, se rappelle de la crise des otages de 1979 – 1981 en Iran et de ses répercussions.

Après les tout premiers épisodes de Shahs”, des pétitions ont commencé à circuler dans la communauté irano-américaine pour obtenir l’interdiction de la série. Ma mairie de West Hollywood avait adopté une résolution pour la condamner. Un conseiller municipal s’inquiétait du fait que la « dissémination de stéréotypes négatifs sur n’importe quelle communauté… peut mener à de la discrimination et  même, dans des cas extrêmes à de la violence.»  D’autres Irano-Américains s’inquiètent beaucoup plus du fait que le programme est surtout devenu célèbre pour ses ignobles scènes de télé réalité comme les vomissements dans les boîtes de nuit de Las Vegas et les lavements colorectaux portés à l’écran.

La théocratie iranienne a produit cette année le lauréat de l’Oscar pour le meilleur film en langue étrangère (“Une séparation”). Certains trouvent ironique que dans le même temps, des acteurs et des actrices Irano-Américains dont les parents avaient échappé aux griffes des mollahs pour fuir vers la démocratie aient créé des joyaux du genre «Shahs of Sunset, épisode 2 : C’est mon anniversaire Salopes.»

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Commentaires publiés après modération. Les propos injurieux, diffamatoires ou à caractère raciste ne seront pas publiés.