vendredi 25 novembre 2011

Syrie: le vice premier ministre Turc met les points sur les i

Si on en croit la presse, la Syrie a tellement mis à bout le gouvernement turc que ce dernier serait prêt à prendre des mesures importantes contre le régime syrien, comme de participer à la mise en place de corridors humanitaires, d’une zone d’exclusion aérienne, de zones tampons qui serviraient de sanctuaires aux opposants armés voire même à une intervention militaire en bonne et due forme.
Et il est vrai que la rhétorique particulièrement dure des diplomates ou même du chef du gouvernement Turcs est de nature à confirmer ces impressions.
Les choses doivent cependant être plus nuancées. Je vous propose ici un article qui donne la parole à Bülent Arinç qui est à la fois vice premier ministre et porte parole du gouvernement.
C’est-à-dire qu’il est doublement autorisé à donner la position officielle des autorités d’Ankara vis-à-vis de la situation en Syrie.

Et sa position est on ne peut plus claire : pas d’intervention militaire, ni même participation à des dispositifs qui pourraient déboucher sur une action militaire. C’est-à-dire pas de zones tampons par exemple.
Les seules choses qui pourraient faire changer d’avis son gouvernement seraient un afflux massif de réfugiés ou des tueries de masse. Aucune de ces conditions n’est réunie si je suis son raisonnement.

Le ministre conclut sur la proximité des relations entre Damas/Assad et le gouvernement d’Ankara. Cette proximité ne semble pas être remise en cause et, si je puis me permettre d’extrapoler les propos sibyllins de M. Arinç, ce dernier semble nous dire que la Syrie est passée d’un régime Assad/ami à un gouvernement despotique et que les deux ne se confondent pas.
Et notez bien que ce ministre s’exprimait sur une télévision locale et donc à l’intention de l’opinion de son pays à qui il a dit clairement : nous n’allons pas entrer en guerre.

Certains de vos journaux parlent des propos tenus par M. Arinç, mais n'en sélectionnent que ce qui les arrange.
Il y a là de quoi méditer.

Zaman (Turquie) 24 novembre 2011 traduit de l’anglais par Djazaïri


La Turquie a déclaré que le soulèvement en Syrie est une affaire intérieure de son voisin et qu’elle ne permettra à aucun pays d’intervenir militairement contre la brutale répression per le régime d’une insurrection qui dure depuis huit mois, et a écarté toute possibilité  de voir le Turquie militairement impliquée.
« Nous n’enverrons pas de soldats [en Syrie], nous n’interviendrons pas et nous ne permettrons pas et ne créerons pas les conditions pour que d’autres interviennent, » a déclaré le vice premier ministre et porte parole du gouvernement  Bülent Arinç à une station de télévision locale, affirmant que toute intervention étrangère créera des divisions non seulement en Syrie mais dans toute la région. Il a ajouté que les incidents en Syrie se développaient suivant des lignes ethniques et que le sectarisme joue également un rôle.

Les propos d’Arinç interviennent au moment où les groupes armés de l’opposition demandent à la Turquie de créer une zone tampon où les combattants hostiles au régime seraient à l’abri.  Le lieutenant Salem Odeh, un déserteur de Lattaquié, a déclaré à Reuters cette semaine que les liens historiques et religieux avec la Turquie qui remontent à l’Empire ottoman font que les opposants au président Syrien Bachar el-Assad, généralement méfiants à l’égard des ingérences étrangères – accepteraient un rôle militaire de la Turquie.

“J’espère seulement qu’il y aura une intervention militaire turque. C’est mieux et ils ont avec nous des liens de sang qui remontent à l’ancien temps, et ils sont plus proches de l’Orient que de l’occident, » a-t-il ajouté.

Se référant à des officiels des services de sécurité; le journal israélien Haaretz a rapporté jeudi que ces derniers pensaient que la Turquie allait vers une intervention militaire en Syrie afin de créer une zone tampon pour les militants de l’opposition. En conséquence, le Turquie devrait mettre en place des zones tampon sur sa frontière qui permettraient aux groupes armés de l’opposition de s’organiser contre le régime syrien depuis des bases sous protection de l’armée turque, selon Haaretz.

Arinç a démenti catégoriquement toute discussion au niveau des cercles du gouvernement sur l’hypothèse d’une intervention militaire turque. « Il n’y a absolument rien de ce genre, » a-t-il souligné.
Certains politiciens Turcs et certains pays disent que la Turquie interviendra en Syrie. C’est complètement faux. C’est impossible, nous ne l’envisageons pas, » a déclaré Arinç.

Le président Turc Abdullah Gül, en visite officielle en Grande Bretagne, a déclaré cette semaine que le changement est inévitable en Syrie, mais a affirmé qu’il devait venir de l’intérieur de la Syrie, pas à travers une intervention extérieure. Auparavant, le premier ministre Recep Tayyip Erdoğan, avait parlé du destin des dictateurs vaincus depuis Adolf Hitler à Benito Mussolini et Mouammar Kadhafi pour demander sans ambages à Assad de s’en aller.

Arinç a aussi écarté la possibilité que la Turquie prenne la direction des événements en Turquie et a ajouté que les développements dans ce pays son tune affaire intérieure syrienne. Il a exhorté le gouvernement syrien de s’abstenir d’utiliser les armes contre ceux qui revendiquent des droits et a exigé que les autorités procèdent à des réformes immédiatement, aillent à des élections, renforcent la démocratie et accroissent la participation politique pour que touts les forces d’opposition soient représentées au parlement.

Arinç a déclaré que la Turquie exhorte seulement les autorités syriennes à ne pas recourir aux tanks pour répondre à ces exigences parce que cela signifie que vous combattez votre propre people.” Le rejet du ministre Truc de toute intervention contraste nettement avec des propos antérieurs de diplomates Turcs selon lesquels le Turquie pourrait intervenir s’il y avait un énorme afflux de réfugiés Syriens fuyant les violences ou un massacre à grande échelle.

Il a ajouté que la Turquie surveille de près ce qui se passé en Syrie et que les relations étroites entre le gouvernement turc et la famille et le gouvernement d’Assad sont bien connues, ajoutant qu’il y a maintenant un gouvernement despotique.

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