mercredi 5 octobre 2011

Syrie: décapitée, démembrée... mais vivante!


Le régime syrien n’est pas constitué d’enfants de chœur et quand il réprime, il le fait brutalement. Figé et monolithique en apparence, ce régime est en fait depuis plusieurs années en quête d’évolution, d’une ouverture qui n’avait pu se concrétiser du fait des oppositions internes au régime, mais aussi des menaces externes, dont celle posée par le régime sioniste n’est qu’un aspect. Ce qu’il faut bien appeler maintenant le prétendu « printemps arabe » nous a démontré que le plus grand danger pour les peuples arabes est représenté par l’Arabie Saoudite et ses soutiers, que ce soit la monarchie marocaine ou l’émirat du Qatar. Son contentieux avec le régime sioniste l’a surtout empêché de se rapprocher durablement des Etats Unis, malgré des services rendus comme la torture de prisonniers expédiés en Syrie par la CIA ou la participation de l’armée syrienne à la première guerre dite du Golfe.

Le président Assad aurait sans doute été tenté de s’emparer des légitimes revendications de la population de son pays, mais ni les « durs » de son régime, ni ses opposants radicaux ne lui en ont laissé la latitude. Et le gouvernement syrien se retrouve maintenant face à deux contestations : une contestation complètement ancrée en Syrie (ce qui ne signifie pas qu’elle n’a pas d’écho et de soutien dans la communauté syrienne à l’étranger) et une opposition adossée aux monarchies arabes.
Si la première est désireuse de compromis pour une transition progressive et la plus pacifique possible, ce n’est pas le cas de la deuxième dont une fraction opte pour la confrontation violente et armée, avec l’appui de l’Arabie Saoudite, de la Jordanie et des habituelles démocraties occidentales.

Comme en Libye, la presse joue un rôle propagandiste évident pour diaboliser le régime syrien tandis que les services secrets s’activent discrètement à encourager ceux qui auraient, dans l’armée ou la police, le désir d’agir en factieux.

Il n’y aura pas de résolution de l’ONU trop contraignante sur la Syrie parce que la Russie et la Chine y sont opposées mais aussi parce que le régime sioniste ne veut pas vraiment d’une chute brutale du régime Assad qui pourrait se solder par l’arrivée au pouvoir de Frères Musulmans qu’on n’aurait pas eu le temps d’amadouer, comme on s’attelle à le faire en Egypte et en Tunisie.

En attendant, comme je le disais, la propagande va bon train ainsi que l’histoire d’une jeune fille, Zayneb al Husni, « tuée, décapitée, écorché » par les services de répression du gouvernement syrien et qui vient d’être présentée à la télévision syrienne, bien vivante et surtout contente d’avoir réussi à fuir ses frères, des « militants contestataire » qui la brutalisaient et lui faisaient subir des sévices.

Friday-lunch-club, 4 octobre 2011 traduit de l’anglais par Djazaïri
Human Rights Watch, il y a quelques jours: 

“… Le meurtre et la mutilation de Zaynab al-Husni, 18 ans, commis par des inconnus souligne le besoin urgent pour l’ONU d’exiger la venue en Syrie d’une enquête internationale sur la torture et les meurtres de plus en plus fréquents en Syrie, a déclaré aujourd’hui Human Rights Watch. Zaynab, dont les frères sont actifs dans la contestation anti-gouvernementale a disparu en juillet dernier après être sortie acheter des médicaments pour sa mère. Les autorités syriennes ont restitué le corps démembré d’al-Hosni à sa famille le 17 septembre 2011, sans donner d’informations sur les circonstances de sa mort, et ont obligé sa mère à un signer un papier affirmant qu’elle a été tuée ‘’par des bandes armées’’…»
Eh bien, il semblerait que Zaynab soit vivante et a quitté le domicile familial en raison des mauvais traitements que lui infligeaient ses “militants de frères’.
“…Zaynab al-Husni est devenue célèbre : on l’a présentée comme une victime du régime syrien qui a été décapotée puis écorchée. Amnesty International a publié un rapport détaillé sur son cas et la plupart des media occidentaux ont rendu compte de cette affaire.
Aujourd’hui, Zaynab al-Husni est soudainement apparue à la télévision syrienne et a dit qu’elle avait fui le domicile familial parce que ses frères la frappaient et lui infligeaient des sévices… Les media occidentaux devraient maintenant faire une pause pour se rendre compte que les media de l’opposition syrienne ont posé des affirmations infondées et fabriqué des informations et que les media occidentaux ont reproduit de manière automatique ces assertions… »
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