vendredi 16 septembre 2011

Un antisémite Canadien qui échappe de peu au licenciement


C’est de manière très sobre que le Toronto Star rapporte cette histoire d’enseignant universitaire accusé d’avoir tenu des propos antisémites pendant une conférence et dont des organisations communautaires juives ont exigé le licenciement..
C’est que ce journal, qui a « sorti » l’affaire pour le grand public est un peu gêné aux entournures sur ce sujet. Parce qu’au Canada, depuis l’arrivée au pouvoir de Stephen Harper, on ne rigole pas avec ce qui pourrait s’apparenter de loin à des propos antisémites. Par exemple, si vous posez le pied à Montréal ou à Halifax, essayez de vous garder de critiquer un peu vigoureusement les politiques du régime sioniste. Vous encourriez les foudres du B’nai Brith et donc de l’Etat canadien.
Beaucoup moins de componction par contre dans le compte rendu que fait de l’incident la magazine US Time qui considère que l’étudiante qui a incriminé l’enseignant était « perdue », c’est—dire qu’elle n’avait pas compris le propos de son professeur faute d’avoir été attentive. Time note aussi que, au lieu de lever le doigt et de demander une clarification (d’un propos cependant très clair), elle s’est précipitée hors de la salle pour aller alerter une organisation juive qui active sur le campus. Time observe aussi sans détour que l’étudiante n’a absolument pas présenté  d’excuses  par la suite pour le tort qu’elle a causé à un professeur chevronné
Pour sa part, Gawker écrit :
Sarah Grunfeld, une étudiante de 22 ans peu douée pour l’écoute était incapable de comprendre ce qu’il venait juste de dire. Elle s’est précipitée hors du cours et a informé une organisation juive du campus que le professeur Johnston était un antisémite virulent. Une indignation prévisible s’ensuivit ! Le professeur Johnston vient de passer une semaine à expliquer que ce qu’il a réellement dit est le contraire de ce que Grunfeld a pensait qu’il avait dit.
Elle ne regrette vraiment rien, miss Grunfeld, ainsi que le démontre un communiqué publié originalement sur le Toronto Star (qui l’a, fait curieux, retiré de son site). Elle y affirme notamment que le professeur n’a pas clarifié son propos (dont vous verrez qu’il était très clair) tenu devant 450 étudiants « impressionnables. »
« Impressionnable », est un de ces mots qu’affectionne la propagande sioniste quand elle ne veut pas qu’un sujet soit traité d’une manière qui ne lui convient pas. C’est un adjectif qui va bien pour des enfants mais qu’on a du mal à appliquer à des étudiants âgés de 22 ans.
Et non seulement miss Grunfeld n’a pas présenté ses excuses à l’enseignant, mais elle estime que c’est à ce dernier d’en présenter conformément à ce que lui auraient promis Martin Singer, doyen de la faculté et Rhonda Lenton, vice doyenne. Elle est par contre un peu gênée aux entournures et accuse maintenant les autres de la même incapacité de comprendre dont elle a fait preuve pendant le cours (il n’y avait quand même pas 450 antisémites impressionnables dans l’amphithéâtre). Pour ce genre de personnes, nul doute que la meilleure défense, c’est l’attaque.
La capacité de nuisance de Mlle Grunfeld tient, vous l’aurez compris, aux relations qu’elle entretient avec des organisations « juives » qui se chargent de traquer non seulement l’antisémitisme à l’université mais aussi de contrer l’antisionisme.
Or, voyez-vous, si la lutte contre l’antisémitisme est une cause on ne peut plus légitime, cette dernière gagnerait beaucoup à éviter d’être confondue avec la cause sioniste et à employer les méthodes «commando» des sionistes qui visent et touchent le plus souvent des personnes absolument innocentes.
Par Brendan Kennedy, The Toronto Star (Canada) 14 septembre 2011 traduit de l’anglais par Djazaïri
Une étudiante qui écoute à moitié, un campus hypersensible et la vitesse de circulation des ragots sur internet ont conspiré cette semaine pour créer un très dangereux jeu du téléphone « arabe » pour un professeur de l’université de York.
Cameron Johnston, qui enseigne à York depuis plus de 30 ans a été oblige de répondre à des allégations selon lesquelles il aurait tenu des propos antisémites pendant une conférence lundi après midi suite à la mauvaise interprétation de ses propos par une étudiante et a dû envoyer des courriel à des organisations juives et à la presse.
Johnson donnait une conférence d’introduction aux sciences sociales sur le “Soi, la culture et la société” dans laquelle il a expliqué à 500 étudiants environ que le cours allait se centrer sur les textes et non sur les opinions, et qu’en dépit de ce qu’ils ont pu entendre ailleurs, toutes les opinions ne sont pas légitimes.
“Tous les Juifs devraient être stérilisés” peut être un exemple d’opinion inacceptable et dangereuse, a dit Johnston aux étudiants.
Il n’avait alors pas remarqué que Sarah Grunfeld s’était ruée vers la sortie. Grunfeld, une étudiante de 22 ans en année terminale à York, avait compris que l’exemple cité par Johnston était son opinion personnelle.
Elle a contacté Oriyah Barzilay, le président de Hasbara [pédagogie du mensonge en hébreu] à York – une organisation de soutien à Israël sur le campus – qui a ensuite envoyé un communiqué de presse aux media et à d’autres organisations communautaires juives, pour appeler au licenciement de Johnston.
Des blogs et des groupes sur Facebook ont repris le communiqué, et en quelques heures les allégations se répandaient dans la communauté juive de la ville, surtout par le biais d’internet.
La sensibilité à l’antisémitisme est particulièrement forte à York qui a une importante population juive et une histoire de relations tendues entre partisans et détracteurs d’Israël sur le campus.
“Je suis terriblement bouleversé,” a déclaré Johnston ce mardi. « Je suis très fier du fait que tout au long de ma carrière d’enseignant, j’ai pris position pour les grandes valeurs qui constituent la richesse de l’humanité»
Johnston, qui est juif, dit que sa religion a probablement influé sur son choix des mots et pourquoi il a recouru à « cet exemple d’opinion complètement répréhensible » qui a un précédent historique.
Pendant la seconde guerre mondiale, les scientifiques Nazis avaient expérimenté la stérilisation de masse sur des prisonniers Juifs dans les camps de concentration.
“Je pense que c’est une très bonne chose que les gens soient sensible à l’égard de ce genre de propos, et je pense que c’est très bien que des personnes réagissent immédiatement pour qu’ils soient traités si elles pensent que les paroles qu’elles ont entendues sont antisémites », déclare Johnston. « Mais dans ce cas précis, c’es une mésinterprétation.»
Ironie du sort, Johnston voulait faire comprendre à ses étudiants que les idées ont des conséquences.
“Alors je suis assez choqué de voir que les conséquences – ce dont je parlais dans ma conférence – ont été que j’ai été perçu comme un exemple de [porteur de] préjugé. »
Grunfeld a déclaré mardi qu’elle a peut-être mal compris le contexte et l‘intention des propos de Johnston, mais que ce fait est sans importance.
“Les mots “Les Juifs devraient être stérilisés,” sont quand même sortis de sa bouche, donc, indépendamment du contexte, je continue à penser que c’est assez grave. »
Grunfeld a aussi fait part de son scepticisme quant au fait que Johnston est juif.
Questionnée directement par un journaliste pour savoir si elle croyait que Johnston était juif, elle est restée floue.
“Qu’il le soit ou pas, personne ne le saura,” a-t-elle dit.”… Peut-être a-t-il pensé que parce qu’il est juif il pouvait parler mal d’autres Juifs. »
Sheldon Goodman, co-président pour le grand Toronto du Centre for Israel and Jewish Affairs, qui parle au nom de la communauté juive organisée de la ville, a qualifié l’incident de “méprise malheureuse.”
“Cet événement nous rappelle de manière opportune qu’il faut être très prudent avant de conclure qu’une déclaration ou un acte est antisémite, » a-t-il dit.

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