jeudi 12 mai 2011

Oussama ben Laden est mort, la preuve par l'ADN


Normalement, quand vous avez le corps d’une personne et que vous avez des motifs raisonnables de supposer que vous savez de qui il s’agit, par exemple parce que vous l’avez tuée intentionnellement du fait qu’elle est supposée être qui elle est et que vous aviez des griefs contre elle, on peut alors dire que le processus d’identification du corps est très simple.

Par que tout d’abord vous avez tué la personne parce que vous l’avez reconnue comme étant celle que vous cherchiez à assassiner. A partir de là, nul besoin d’autre élément de preuve sauf pour convaincre  les associés et amis de la victime que vous avez vraiment eu sa peau.

Dans le cas d’Oussama ben Laden, nous n’avons rien eu de tel. Une personne a effectivement été assassinée par des soldats US parce que ces derniers l’ont précisément identifiée comme étant le chef d’al Qaïda.. Mais ces soldats se sont très rapidement, sur ordre de leur hiérarchie, débarrassés du corps d’une manière qui se voulait définitive, en le lestant puis en le larguant d’hélicoptère en pleine mer.

L’identification du corps se serait donc faite en l’absence du cadavre sur la base de photos, en faisant appel à des techniques sophistiquées d’identification faciale (là où normalement un simple coup d’œil sur le cadavre aurait dû suffire) et aux tests ADN, en procédant à une comparaison de l’ADN du présumé Oussama ben Laden avec celui d’une de ses sœurs décédées quelques années plus tôt dans un hôpital aux Etats-Unis.

Et on a on pu lire que les résultats des tests ADN ont été parfaitement concluants

Pourtant, en matière d’identité judiciaire (crimes ou accidents), «Hors catastrophes de masse, comme dernièrement au Japon où l’identification odontologique joue un grand rôle, c’est la simple reconnaissance visuelle qui dans 90% des cas permet d’attribuer une identité à un défunt», résume le Dr. Vincent Castella. Empiriquement, du moins en Suisse, les références familiales sont plus souvent utilisées que les référentiels personnels prélevés sur la victime de son vivant.

Ce qui signifie tout simplement que tout le tralala technologique déployé par les Etats-Unis n’est qu’un misérable moyen d’escamoter les véritables questions puisque, un peu comme je le fais, on s’interroge plus sur les procédés techniques « extraordinaires » utilisés par les Etats-Unis que sur la réalité de ce qui s’est passé à Abbottabad.

Vous me direz : pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué ?

Question qui garde toute sa pertinence après lecture de l’article qui suit.

Un expert : les résultats des tests ADN de ben Laden sont incohérents

par Elizabeth Sehon, Business press (USA) 8 mai 2011 traduit de l’anglais par Djazaïri

 Un spécialiste des tests ADN à Fort Worth affirme qu’aucun résultat portant sur les échantillons d’ADN prélevés sur le corps d’Oussama ben Laden après qu’il ait été tué pendant un raid US suur sa cachette au Pakistan n’a été rendu public et que toutes les informations de la presse sur cet ADN sont inexactes.

Bruce Budowle est un spécialiste local de l’ADN qui enseigne au département de médecine légale et de génétique judiciaire de  la faculté de médecine de North Texas et est directeur exécutif de l’Institute of Investigative Genetics.
Budowle a fait la une la semainde dernière quand il a été cité par la presse nationale en tant que spécialiste de l’ADN et qu’il a affirmé que l’aspect ADN n’avait pas été rapporté correctement dans l’affaire ben Laden.
 « D’après ce que j’ai vu pour l’instant, il y a certaines incohérences dans ce qui a été présenté, et on ne sait pas encore pourquoi, » a-t-il dit la semaine dernière dans une interview avec Business Press.

Budowle, qui a travaillé au laboratoire de police scientifique du FBI pendant 26 ans et à contribué à identifier les victimes des attentats du 11 septembre, affirme que les media n’ont fait que spéculer sur les preuves ADN, mais qu’aucune information précise n’a été présentée.
 « C’est peut-être parce que quelqu’un a commis une erreur dès le départ, ou que quelqu’un ne dit pas les choses ou que la presse a fait une mauvaise interprétation, mais tout n’est que spéculation à ce stade, » a déclaré Budowle.
Les résultats des tests ADN qui ont été rapportés présentaient aussi des chiffres incohérents, a-t-il dit.
 « Nous avons entendu que c’est l’ADN de sa sœur [qui a servi à la comparaison], c’est une version, et quelqu’un d’autre a dit que c’était seulement une demi-sœur et non une sœur à part entière, pourtant ils avaient une certitude à 99,99 %. A soi seul, cela nous dit que les calculs ont été arrangés, » a-t-il dit.
Mais si les officiels avaient besoin de l’ADN de ben Laden pour confirmer que c’était son cadavre que le commando US a sorti du Pakistan, ils auraient pu l’avoir facilement, a daffirmé Budowle.

« Dans les laboratoires de police scientifique, ça peut prendre beaucoup plus de temps, mais en théorie, si vous n’avez qu’une seule mission et que vous faites une comparaison, ça peut sans doute être fait en quelques heures, » a-t-il dit.
Les tests ADN peuvent accroître la probabilité d’identifier correctement un individu en recourant à un grand nombre de marqueurs génétiques, comme ceux du sang ou provenant d’un frottis buccal.
 « Si vous disposez d’un échantillon prélevé sur l’individu des années auparavant et qu’il y a comparaison directe, vous pouvez avoir une probabilité très très élevée, comme 99 ,99 %. Cependant, si vous faites une comparaison indirecte et n’avez pas d’échantillon de l’individu mais faites la comparaison avec un parent, vous n’avez qu’une information partielle, la précision du test est alors réduite, sauf si vous disposez de beaucoup [d’échantillons d’ADN] de parents, » a expliqué Budowle..
Plus on a de membres de la famille à comparer avec l’ADN d’un individu, meilleur sera le résultat de l’identification.

On spécule beaucoup pour savoir si les autorités possèdent un échantillon d’ADN de ben Laden ou si elles n’ont qu’une échantillon indirect d’ADN d’un membre de la famille pour comparer les résultats.
« C’est là que ça devient problématique. Pour l’heure, tout n’est que spéculation au, au mieux, un problème de compréhension, » a-t-il dit.

Budowle dit ne pas savoir ce dont les officiels se sont servi pour comparer les résultats des tests ADN de ben Laden, mais il suppose qu’elles ont dû utiliser d’abord les marqueurs génétiques les plus courants, ceux qu’on utilise dans la plupart des laboratoires de police scientifique.
Les résultats des tests ADN de ben Laden dépendent aussi de quel membre de la famille a servi pour la comparaison.
 « Je pense qu’il y a eu beaucoup de confusion jusqu’à présent dans ce qui a été transmis, » a-t-il dit.
Selon les officiels de l’administration, un logiciel de reconnaissance facile a été aussi utilisé pour aider à identifier le corps de ben Laden. 
«Les deux peuvent être très précis, mais compte tenu des individus, il se peut qu’une technique soit meilleure que l’aute dans une situation donnée, » a déclaré Budowle.
Précision et probabilité sont les deux plus grands facteurs quand on compare des résulats de tests ADN.
« La probabilité n’est pas la précision, parce que quelque chose peut être très précis mais être un résultat qui ne vous donne pas une forte probabilité de certitude sur l’identité d’une personne, » a-t-il dit. 

Si les officiels ont l’ADN de ben Laden, il servira alors probablement pour des études ultérieures, peut-être pour voir si on en trouve trace sur d’autres éléments matériels, comme des engins explosifs ou dans d’autres attentats terroristes.

 « Mon sentiment est qu’il est très peu probable qu’on retrouve son ADN parce qu’il ne semblait plus être personnellement actif. Il semble qu’il utilisait d’autres personnes pour faire le travail, alors les chances que son ADN conduise à d’autres pistes semblent faibles, » a déclaré Budowle.

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