mardi 28 septembre 2010

Ed Miliband, sionisme et "tradition" familiale

Ed Miliband vient d'accéder à la tête du parti travailliste britannique au terme d'une compétition peu banale qui l'a vu l'emporter sur son propre frère David.
Ed (debout) et David Milband
Ed, tout comme David a été ministre du gouvernement travailliste. Il a emporté le suffrage des militants sur la présomption qu'il allait mettre un coup de barre à gauche, ce qui lui a valu le soutien syndical qui a été décisif.
Ed s'est cependant empressé de démentir toute éventualité d'un véritable cap à gauche. De ce point de vue, il est tout à fait caractéristique de cette nouvelle génération de politiciens Européens qui évitent de déplaire outre mesure à ce qu'un marxiste de la vieille école appellerait le grand capital, ou les multinationales; des termes qui semblent aujourd'hui complètement désuets.

Ed et David Miliband sont justement les fils de Ralph Miliband, un théoricien marxiste Britannique d'origine polonaise bien connu (je confesse n'en avoir cependant jamais entendu parler).
Ed Miliband n'a d'ailleurs pas oublié d'évoquer ses parents  lors de son premier discours en  tant que dirigeant devant la conférence du parti travailliste:
"Deux jeunes gens avaient fui les ténèbres qui avaient englouti les Juifs à travers l'Europe.
"En Grande Bretagne, ils trouvèrent la lumière de la liberté.
"Ils étaient arrivés sans rien. Ce pays leur a tout donné."
 Belle et émouvante déclaration d'attachement à la Grande Bretagne, il faut en convenir.
Donc Ed et David Miliband sont juifs ou d'origine juive. Les deux frères se présentent d'ailleurs comme des amis critiques de l'entité sioniste et on peut supposer qu'une fois aux affaires, Ed Miliband se montrerait un peu plus sévère à l'égard de l'entité sioniste que ne l'ont été les gouvernements Blair et Brown (il semble que l'actuel premier ministre n'ait pas encore trouvé son point d'équilibre, tiraillé qu'il est entre les intérêts de son pays et la pression du lobby sioniste qui lui a même trouvé des ancêtres juifs pour faire bonne mesure).
Devant la conférence du parti, Ed Miliband a appelé à la levée du blocus même si, ne nous leurrons pas, il s'agit en réalité d'une volonté d'aménagement du blocus qui vise à continuer à ignorer le Hamas. A son crédit, notons qu'il a qualifiée de "wrong" l'intervention de l'armée sioniste contre la flottille pour Gaza. Wrong est un de ces termes anglais polysémiques et passe partout qui veut aussi bien dire erreur que faute ou délit.

Il y a quand même du progrès au niveau de l'affichage! Pourtant, quand on sait qui est la mère de David et Ed Miliband, on se dit que les deux frères pourraient mieux faire et prendre des leçons de leur maman qui semble, à 75 ans, toujours aussi hostile à la politique du régime sioniste.

La mère d'Ed Miliband, Marion Kozak, et Israël
par Marcus Dysch, The Jewish Chronicle (UK) 28 septembre 2010 traduit de l'anglais par Djazaïri

La mère d'Ed Miliband, le nouveau chef du parti travailliste est depuis longtemps partisane de longue date d'organisations pro palestiniennes de gauche.

Marion Kozak, 75 ans, qui est restée très discrète au moment où Ed battait son frère David pour devenir leader de l'opposition, est signataire de la déclaration fondatrice de Jews for Justice for Palestiniens (JfjP) et d'Independent Jewish Voices (IJV).

Ses enfants se sont tous deux présentés comme des "amis critiques" d'Israël pendant la campagne électorale pour accéder à la tête du Labour en juin. Mme Kozak milite depuis longtemps pour les droits de l'homme et a très tôt milité pour le désarmement nucléaire.

Elle est née en Pologne et, alors enfant, elle a fui la persécution pendant l'holocauste. Elle s'établit en Grande Bretagne et épousa l'influent intellectuel marxiste Ralph Miliband.

Richard Kuper, co-fondateur de JfjP, affirme: "Marion soutient la cause depuis longtemps, mais elle reste très discrète et est une femme très réservée. Elle a adhéré assez tôt à notre campagne."

Il explique que les gens ne devraient pas être choqués par son soutien à l'organisation. "Ce n'est pas une surprise. C'est une femme aux principes affirmés. je ne crois pas qu'il y ait là matière à sourciller de la part de quiconque."

La déclaration fondatrice de JFJP souligne son opposition aux "politiques israéliennes qui atteignent aux moyens d'existence, aux droits humains, civiques et politiques du peuple palestinien," et s'engage à faire en sorte que "les opinions juives critiques vis-à-vis de la politique israélienne soient entendues en Grande Bretagne."

La proclamation d'Independent Jewish Voices affirme que les organisations juives britanniques ne représentent pas l'ensemble de la communauté juive.

Un membre du groupe de pilotage d'IJV déclare que Mme Kozak était une sympathisante de l'organisation, mais pas un membre dirigeant.

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