lundi 3 mai 2010

Pseudo révélations de la BBC sur le blocus de Gaza

Certains croient qu'ils pourront obtenir quelque chose des tribunaux et du système judiciaire de l'entité sioniste. Alors ils défèrent l'Etat sioniste devant ses propres juridictions pour qu'il s'explique.
Et il le fait! Enfin, il donne l'impression de le faire exactement comme ses tribunaux donnent l'impression de rendre la justice.
Une telle action en justice fait l'objet de cet article de la BBC qui a eu le privilège d'accéder à des documents de l'Etat voyou présentés devant un tribunal de Tel Aviv où il comparaissait suite à une requête en justice effectuée par une organisation des droits de l'homme nommée Gisha.
Contrairement à ce qu'indique le titre de l'article, l'action en justice n'apporte pas grand chose en termes d'informations. En effet, la liste [non fournie à l'audience] des produits autorisés à franchir le blocus aurait pu être obtenue de n'importe quel importateur Gazaoui, de l'ONU ou d'organisations humanitaires, bref de tous les organismes concernés directement par l'approvisionnement de la bande de Gaza assiégée.
Les documents fournis par l'Etat voyou ne permettent pas en particulier de répondre à cette question essentielle: pourquoi la cannelle est-elle autorisée et le coriandre interdit? Où encore, pourquoi l'importation de chaussures n'est-elle permise que depuis mars dernier?
 
Même le travail d'évaluation des besoins caloriques des habitants de Gaza n'a rien d'un scoop: un haut responsable sioniste n'avait-il pas parlé de mettre les habitants de Gaza à la diète? Tout bon praticien sait que la diète impose une évaluation des besoins caloriques des individus... Il est certes plus compliqué de mettre quelqu'un à la diète que de le faire mourir de faim comme le préconisait Jacques Kupfer du Likoud de France.
Donc, pas de révélations, pas de "coup" judiciaire. L'Etat sioniste veut bien en dire plus au juge, mais en audience privée, c'est-à-dire avec la contrainte du maintien secret des informations que Gisha cherchait précisément à obtenir.
Mais enfin, la BBC a quand même appris une chose de ce procès: que l'entité sioniste considérait le blocus comme une pièce maîtresse de sa stratégie de confrontation avec le Hamas. Comme quoi, tout arrive! C'est ce qu'on appelle la vertu pédagogique d'un procès.


Révélation de détails sur le blocus de Gaza
par Tim Franks BBC News (UK) 3 mai 2010 traduit de l'anglais par Djazaïri


BBC News a vu des documents présentés devant un tribunal israélien, qui donnent plus de détails que jamais auparavant, sur la manière et les motifs du maintien par Israël de son, blocus de Gaza.
Dans un document, Israël décrit la diminution des importations comme "un pilier central dans le conflit armé avec le Hamas."
Il confirme aussi que des estimations ont été faites sur la quantité de calories dont ont besoin les habitants de Gaza, mais affirme qu'elles n'ont pas servi à la prise de décision politique.
Israël affirme que le blocus est une pression exercée sur le Hamas qui ne reconnaît pas Israël et encourage des attaques contre ses citoyens.

Il y a trois ans, après la prise du pouvoir par le mouvement islamiste Hamas, Israël et l'Egypte ont renforcé le bouclage des frontières de Gaza, laissant ce territoire de 1,5 million d'habitants subir une pénurie aigüe.

Mais Israël n'a jamais publié de liste des produits interdits, affirmant approuver les demandes sur la base du cas par cas.
Les articles autorisés ont évolué avec le temps, ce qui a réduit les importateurs et les organisations humanitaires à constamment tenter de deviner ce qui sera autorisé.
Le recours en justice a été introduit par Gisha,une organisation israélienne des droits de l'homme.

L'organisation essayait depuis plus d'un an, au moyen de la législation sur la liberté de l'information, d'obtenir des informations de l'Etat sur ce qu'il est exactement permis d'importer à Gaza, et pourquoi.

En janvier, Gisha a poursuivi en justice les autorités israéliennes pour tenter de les contraindre à donner ces informations.

Sari Bashi, directrice de Gisha, explique ne pas être une spécialiste des questions de sécurité, "mais empêcher des enfants de recevoir des jouets, empêcher les fabricants d'obtenir des matières premières - je ne vois pas en quoi cela répond aux besoins sécuritaires d'Israël."

Et elle affirme que certaines des interdictions semblent d'un arbitraire absurde: "Je ne comprends pas du tout pourquoi la cannelle est autorisée, mais le coriandre interdit. Est-ce qu'il y a quelque chose de plus dangereux avec le coriandre? Le coriandre est-il plus vital pour l'économie de Gaza que la cannelle? Cette politique semble dépourvue de sens."
Elle soutient que s'il y a une logique derrière de telles décisions, l'armée devrait révéler sa teneur.

'Conflit avec le Hamas'

En ce moment, après plusieurs mois d'attente, l'Etat a donné sa réponse au tribunal, dans une communication écrite qu'a vue la BBC.

Elle jette un peu de lumière sur le processus derrière le blocus.
Le rationnel qui le sous tend est rédigé en caractères gras: "La limitation du transfert de marchandises est un pilier central parmi les moyens à la disposition de l'Etat d'Israël dans le conflit armé entre lui et le Hamas."
Les autorités israéliennes confirment aussi l'existence de quatre documents concernant le fonctionnement du blocus: comment sont traitées les requêtes d'importation de biens à Gaza, comment sont contrôlées les pénuries dans Gaza, la liste d'approbation de ce qui est autorisé à entrer à Gaza, et un document intitulé "Consommation amimentaire dans la Bande de Gaza - Lignes Rouges" qui définit l'apport calorique minimum nécessaire pour le million et demi d'habitants de Gaza, selon leur âge et leur sexe.

Ce document n'était cependant, insiste l'Etat, qu'un simple projet de présentation power point utilisé pour le "travail interne de planification," qui n'a jamais servi de base à la politique du gouvernement."
Mais alors que les trois premiers documents promettent de nombreuses précisions, ces précisions ne sont pas apportées.

Dans chaque cas, l'Etat soutient que révéler ce qui est autorisé et pourquoi pourrait, ce sont ses temes, "porter atteinte à la sécurité nationale et nuire aux relations internationales."

Au lieu de quoi, il [l'Etat] propose de divulguer le contenu des documents au tribunal lors d'une session privée avec le juge.

'Punition Collective'

Ce manque de clarté cause énormément de frustration, non seulement chez les Habitants de Gaza, mais chez les organisations humanitaires, les dimplomates et à l'ONU qui a qualifié le blocus israélien de Gaza de "punition collective."

Le problème, disent-ils, ce ne sont pas seulement les pénuries elles-mêmes, mais l'imprévisibilité et la nature changeante de ce qu'il est permis d'importer.

Par le passé, des responsables Israéliens ont dit être préoccupés que les matériaux de construction en particulier puissent être détournés par le Hamas à des fins militaires.

Mais certains commentateurs Israéliens - même ceux qui soutiennent une ligne dure contre le Hamas - affirment que la stratégie derrière le blocus très élargi est mal définie et nuisible à la position internationale d'Israël.

La BBC a reçu des informations de sources fiables selon lesquelles 81 produits sont autorisés à l'importation en ce moment - depuis les haricots aux conserves de viande - et, depuis mars, les chaussures.

Parmi la vaste gamme des produits actuellement interdits, se trouvent la confiture, le chocolat, le bois d'ameublement, les jus de fruits, les textiles et les jouets en plastique.

Le texte de 13 pages communiqué par les autorités israéliennes au tribunal de Tel Aviv soulève plus de questions qu'il n'apporte de réponses.

Il définit le contexte du blocus: en ce qu'Israël considère son conflit existentiel avec le Hamas.

Mais il ne satisfait pas ceux qui appellent bruyamment Israël à être plus transparent sur une de ses politiques les plus controversées.

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