samedi 4 juillet 2009

Après le CRS arabe de Coluche, le flic juif de Gotham


Comme chacun le sait, les agents de police sont des personnels assermentés et, faute de témoins en votre faveur, le moindre désaccord avec un agent sur une éventuelle infraction peut déboucher sur une inculpation pour outrage voire rébellion.
Un exemple du genre de situation (vécue) qui peut en arriver à ce genre de choses.
Il y a quelques années, je circulais en voiture dans le quartier de
Vaise à Lyon avant de prendre une voie en direction de Saint Cyr auMont d’Or dans la banlieue nord.
Après une centaine de mètres, mon véhicule est intercepté par une voiture de police dont sortent deux agents qui m’annoncent que j’ai commis pas moins de trois infractions : emprunté un couloir d’autobus, grillé un feu rouge et roulé sur une voie en sens interdit.
Devant la manifestation de mon incrédulité, un des agents m’adresse la question suivante : « Alors, vous nous traitez de menteurs ? »
Question piège s’il en est car, en répondant oui et sans prononcer moi-même le mot « menteurs,» j’étais bon pour une accusation d’outrage à agent.
Je ne suis heureusement pas tombé dans le panneau, à la différence d’autres automobilistes dans ce secteur car, on l’a su plus tard par la presse locale, ces policiers étaient coutumiers du fait.
C’est un peu une histoire de ce genre qui est arrivée à une certaine Chrissie Brodigan de Gotham, c’est-à-dire New York. Sauf que cette jeune femme est accusée d’une forme d’outrage particulièrement grave : avoir tenu des propos racistes (pardon, antisémites ce qui est pire) à l’encontre d’un policier juif hassidique. Sur la photo, on voit bien que l’agent est juif puisqu’il arbore une kippa et des mèches de cheveux en papillotes.
Les accusations d’antisémitisme ont été formulées dans le journal The New York Post, qu’on pourrait qualifier d’organe officieux du lobby sioniste dans cette ville. Ce qui est intéressant, c’est que ce journal a trouvé très rapidement un témoin à charge dans cette affaire. Alors qu’apparemment il était moins bien informé sur l’incident que le Gothamist, ce qui explique quelques propos acides sur le New York Post dans l’article que je vous livre dans une traduction en français.




Un témoin: la propriétaire du chien s’en est prise aux juifs pendant son arrestation dans le métro

Par John Del Signore, Gothamist (USA) 1er juillet 2009 traduit de l’anglais par Djazaïri

Un passant qui a assisté à l’arrestation lundi d’une femme qui transportait son carlin malade dans le métro affirme que la propriétaire de l’animal a proféré des remarques antisémites à l’encontre de l’agent qui procédait à l’interpellation et qui se trouve être le premier flic hassidique de la ville. Hier, la propriétaire du carlin, Chrissie Brodigan, nous a déclaré (ce que confirme un autre témoin) qu’alors qu’elle était toute retournée par l’incident, l’agent Joel Witriol lui a dit, "Si vous voulez vous comporter comme une femme, je vais vous traiter comme on traite une femme."

Elle indique que quand Witriol a procédé à son arrestation, "Il m’a pis un coup de poing dans le dos (où il y a des bleus), il m'a menottée et, dans l’empoignade a pris mes seins et les a pincés." Et Jason Wagner, un autre passant qui a pris des photos, nous a déclaré que Witriol a dit: "Vous voulez parler comme une femme? Vous voulez qu’on vous cogne dessus comme [on le fait sur] une femme?"
Mais un autre témoin, Viane Delgado, a indiqué au New York Post que Witriol a de manière « répétée » demandé à Brodigan de mettre le carlin « dans son sac. » (Brodigan explique qu’elle transportait son chien dans un sac mais qu’il avait vomi dedans et c’est pourquoi elle l’en avait sorti dans la station de métro). Delgado poursuit en mettant l’accent sur le fait qu’au cours de la dispute, Brodigan a dit au policier, «Enc.lé de juif, vous n’êtes même pas humain.» Et une source non identifiée a indiqué au New York Post que Brodigan s’était également exclamé «Les juifs pensent que tout leur appartient.»

Il est remarquable que le New York Post ait pu remonter si rapidement à un témoin et à une «source» alors qu’il nous avait envoyé un courriel à 17h10 pour nous demander des informations, vingt minutes après que nous ayons publié la nouvelle hier (peut-être ce journal a-t-il été lis en relation avec Delgado par le New York Police Department?). Pourtant, Melissa Randazzo, un témoin, nous dit, « Ca ne s’est pas du tout passé ainsi. Je n’ai entendu absolument aucun propos de ce genre.» Par courriel, nous avons demandé à Brodigan de confirmer ou démentir les allégations d’antisémitisme; l’intégralité de sa réponse est reproduite ci-dessous.



Je pense que cette affaire est prise en mains dans des lieux obscurs dont je ne suis pas familière. Je ne me rappelle pas avoir tenu les propos auxquels réfère le témoin. Je ne présentais certes pas non plus mon visage le plus avenant et je pleurais en implorant l’aide des témoins présents sur les lieux. Après avoir été malmenée et m’être entendue dire "Si vous voulez vous comporter comme une femme, je vais vous traiter comme on traite une femme." J’étais dans une totale confusion.


Je sais avoir proféré quelques insanités. Je sais aussi que j'implorais pour mon ticket, mon chien et qu’on me laisse rentrer chez moi. Des témoins ont demandé l’aide de la police parce que c’était une situation tellement dingue.
Hier, j’ai été contacté par près d’une dizaine de personnes sur Facebook qui se proposent de témoigner. Je ne sais pas trop ce que je vais faire maintenant. Ca fait beaucoup d’histoires pour un chien.
Je l’ai bien traité de trou du cul, mais j’étais impuissante dans cette situation. J’admets l’avoir traité de trou du cul, de mauvais flic, d’agent de la circulation et lui avoir dit que ce qu’il faisait était inhumain. Je ne pense pas que vous pouvez faire respecter la loi si vous ne pensez pas que les femmes ont les mêmes droits [que les hommes. Quand un agent qui représente la loi menace, frappe et opprime une femme sur la base qu’elle se comporte comme une femme – c’est là qu’est le problème. Proférer des grossièretés me semble normal – quand il ne reste plus à une personne que sa voix. J’implorais à l’aide et n’utilisais pas ce moment comme plateforme antisémite.


Qu'en pensez-vous, vous qui n'y étiez-pas?

1 commentaire:

  1. Un nouveau Starbucks Coffee en centre-ville
    Au 65, rue de la République (2e), à la place d'Alain Afflelou, Thomas Broquet Conseil implante Starbucks Coffee.
    Ouverture annoncée pour septembre.

    le progres
    05.07.2009

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