dimanche 30 novembre 2008

Quelques éléments de réflexion sur le récent carnage de Mumbai en Inde

Il y a certainement des choses à dire sur cette vague d’attaques meurtrières dont les effets politiques immédiats semblent être un aiguisement de la tension entre l’Inde et le Pakistan, ces deux frères ennemis [en passant, je dirais que ceux qui ont demandé et obtenu une sécession d’avec l’Inde pour fonder un Etat distinct pour les Musulmans du sous continent ont fait une grave erreur tant il est évident que le Pakistan appartient à la nation indienne].

Personnellement, je note deux choses curieuses dans ces événements. La première est que, pour ne s’en tenir qu’à ce cas, la direction de l’hôtel Taj Mahal avait été informée de l’existence de menaces. On trouve cette information en français dans le Post et en anglais dans the Indian Times. Si on lit avec attention l’article du post qui correspond en résumé à l’article du journal indien, on constate qu’alerté le propriétaire de l’hôtel avait renforcé les mesures de sécurité à l’entrée principale de l’hôtel avant d’alléger ces mêmes mesures par la suite.

Eh oui, à quoi bon ces mesures puisque, toujours selon le propriétaire, les terroristes ne sont pas entrés par l’issue principale ?

Je ne sais pas vous, mais moi, si je possédais un hôtel de cette envergure, qui accueille d’importants hommes d’affaires, des diplomates ou encore des acteurs connus, et si comme le véritable propriétaire j’avais mes entrées à tous les niveaux du gouvernement de mon pays, je ferais deux choses : 1) je prendrais des mesures à l’interne pour renforcer la sécurité de mon établissement en « sécurisant » tous ses points d’accès 2) je m’ouvrirais de ces menaces à la police afin qu’elle prenne des dispositions.

Mais bon, je ne possède pas d’hôtel, je ne suis pas un richissime industriel ; juste quelqu’un qui prend une minute pour réfléchir.

La deuxième chose tient à un des lieux qui ont été attaqués, un centre religieux juif orthodoxe [hassidique] où plusieurs personnes de confession juive (certaines de nationalité sioniste) ont été tuées. Les terroristes semblaient parfaitement connaître les lieux (il s’agit quand même d’un immeuble de cinq étages, le Nariman House qui comprend un hôtel).

Comment expliquer ce fait étrange ?

Selon une source non identifiée citée par The Times of India «Il ont séjourné dans Nariman House en tant que locataires en se faisant passer pour des étudiants Malais.»

Et poursuit l’article : « La police cherche à savoir comment des chambres ont pu être louées à des non Juifs. La police a pris tous les registres pour vérification. »

Bonne question en vérité car si, le succès des Hassidiques dépend de leur accessibilité, il s’agit bien entendu de leur accessibilité aux seuls Juifs. Pour les autres, le Hassidisme est fermé comme une huître.

Et remarquons que, du point de vue de la presse sioniste, la tragédie qui vient de se produire est avant tout une tragédie pour les Juifs, le sort des autres victimes relèvent presque de l’anecdote servant simplement à justifier une fois de plus un appel aux puissances occidentales à s’aligner derrière l’étendard de Sion. Anecdote ainsi que la mort, rapportée par the Hindustan Times, de ces deux Musulmans de Mumbai membres d’une même famille tués par les terroristes au début de leur attaque contre Nariman House.

Et une autre question : en admettant que les propriétaires de Nariman House aient loué des chambres à des non Juifs, comment ont-ils pu confondre ces jeunes qui ne parlaient semble-t-il (article ci-dessous) que le Pendjabi avec des Malais?

L’entité sioniste entend bien tirer profit de la tragédie et les informations à ce sujet ne manquent pas sur internet. Mais elle entend aussi tirer bénéfice sur un aspect qui échappera sans doute à beaucoup de gens et qui touche au hassidisme. Les Chabad House sont nombreuses à travers le monde et exercent un rôle de structuration des communautés juives en plus d’un rôle missionnaire de rappel à la foi auprès des brebis égarées du judaïsme (un peu comme le Tabligh chez les Musulmans).

Comme le remarque le Jerusalem Post, sans être sioniste le mouvement hassidique a été un puissant ambassadeur de l’entité sioniste et «le hassidisme a proposé une alternative non territoriale à l’Etat sioniste. A la différence du sionisme il n’a jamais rejeté l’exil. Il n’a jamais lié les Juifs à un territoire spécifique. »

De fait, le hassidisme peut même parfois être vigoureusement antisioniste.

Il n’est pas anodin de constater que l’entité sioniste veut mettre à profit les attaques de Mumbai pour exercer, au motif sécuritaire, un contrôle sur des institutions plus nombreuses à travers le globe que les ambassades sionistes. Occasion inespérée de faire basculer complètement dans le sionisme une famille spirituelle où l’unanimité ne règne pas sur cette question ?

Et pour contribuer à la réflexion, je me suis dit qu’il fallait que je traduise l'article ci-dessous à l’intention des lecteurs non anglophones. L’auteur, un journaliste Japonais réputé, se penche sur les attentats qui viennent de frapper Mumbai, l’ex Bombay. Il nous offre une mise en perspective intéressante de ces attaques qu’il attribue sans hésiter à un certain Ibrahim Dawood dont je n’avais personnellement jamais entendu parler.

Un cerveau du crime organisé a-t-il mis en scène le cauchemar de Mumbai?


Par Yoichi Shimatsu,

New America Media (USA) 28 novembre 2008, traduit de l'anglais par Djazaïri

L’attaque nocturne coordonnée contre sept cibles d’importance à Mumbai rappelle les attentats de 1993 qui avaient dévasté la bourse de Bombay. Cette nouvelle attaque porte la marque du même cerveau criminel – préparation minutieuse, exécution impitoyable et absence de revendications ou d’exigences.

Ce silence étrange qui a accompagné les explosions est la signature même d’Ibrahim Dawood, aujourd’hui propriétaire multimillionnaire d’une société de construction à Karachi au Pakistan. Son nom n’est pas aussi familier pour le monde que celui d’Osama ben Laden. Cependant, en Asie du sud-est, Dawood est un homme craint et, par une sorte de renversement des valeurs, admiré pour sa transformation tardive de parrain du crime en redresseur de torts autoproclamé.

Son accession aux plus haut sommets de la hiérarchie de la pègre indienne a démarré avec sa position de fils dévoué d’un agent de police de la populeuse capitale économique connue à l’époque sous le nom de Bombay.

Remontant à l’enfance, sa familiarité avec les procédures policières et les rouages internes de l’appareil judiciaire avaient donné à cet adolescent ambitieux une capacité remarquable ruser avec les autorités avec des projets criminels toujours plus sophistiqués. Dans le milieu des gangs sans instruction de Bombay, Ibrahim put émerger comme le leader cohérent d’une mafia multi religieuse, pas seulement en raison de son aptitude à pratiquer l’extorsion de fonds et à rétribuer son personne, mais aussi en éliminant impitoyablement ses rivaux.

Dawood, toujours professionnel de la résolution de problèmes, gagna l’amitié d’aspirants officiers du service de renseignement indien connu sous le nom de Research and Analysis Wing (RAW). Il attira rapidement l’attention des agents secrets Etatsuniens qui à l’époque appuyaient mes moudjahidin Musulmans dans leur lutte contre l’occupation soviétique en Afghanistan. Dawood contribua personnellement à de nombreuses opérations secrètes US destinées à financer les rebelles Afghans via des casinos gérés par les Américains à Katmandou au Népal.

Désireux de complaire à tout le monde, Dawood jouait à l’occasion sur deux tableaux, fournissant des documents de voyage et d’autres services à des pirates de l’air islamistes. En réaction, les maîtres espions de Washington tentèrent de « confisquer » hors voie officielle ses investissements dans les casinos népalais. La colère qui s’empara de Dawood est légendaire chez les habitants de Bombay. Honorable homme d’affaires, il s’en tenait strictement à la conviction qu’un accord était un accord et qu’aucune raison ne pouvait justifier sa remise en cause.

Comme Bombay devenait unes des premières places asiatiques – les tarifs de l’immobilier et des hôtels sont parmi les plus élevés de la région – Dawood aurait pu mener une vie confortable de caïd reconverti. Au lieu de quoi, il fut saisi d’une crise de conscience, une indignation morale inédite chez lui, quand des nationalistes Hindous de droite détruisirent une mosquée du nord de l’Inde en 1992, tuant 2000 fidèles Musulmans, des femmes et des enfants pour la plupart.

Un jour du mois de mai suivant, ses hommes de main placèrent des bombes à Bombay, tuant plus de 300 personnes. Ses convictions personnelles avaient – de manière inhabituelle- pris le pas sur sa froide éthique professionnelle. Secoué par le choc, son bras droit Hindou tenta d’assassiner Dawood. Une guerre sanglante déchira ensuite la bande mais, comme toujours, Dawood en sortit vainqueur malgré son exil à Dubaï et à Karachi.

Pendant les dix années qui ont suivi, la violence au Cachemire ayant atteint ses sommets, Dawood envoya par bateau ses jeunes recrues lourdement armées pour débarquer discrètement sur des plages indiennes. La même méthode a été utilisée dans les attaques de Mumbai avec plus de bateaux, sept embarcations d’après les rapports initiaux de la marine indienne.

Pourquoi cette attaque maintenant, au début des fêtes de Thanksgiving aux Etats-Unis ? Le leader d’opposition Indien et ancien vice premier ministre L.K. Advani a longtemps essayé d’obtenir l’extradition de Dawood du Pakistan, démarche qui avait rencontré l’opposition de gouvernement militaire d’Islamabad à l’époque. Suite à la restauration d’un gouvernement civil, le nouveau premier ministre Pakistanais (Gillani) a consenti à faire droit à la requête d’extradition de New Delhi.

Washington comme Londres sont tombés d’accord sur la démarche judiciaire de l’Inde et ont retiré l’ancienne « protection officielle » accordée à Dawood pour ses services passé rendus aux agences de renseignement occidentales. Pourtant, les diplomates Etatsuniens ne pourront jamais permettre le retour de Dawood. Il en sait tout simplement trop sur les secrets les plus sombres des USA an Asie du sud et dans le Golfe dont la révélation pourrait torpiller les relations entre l’Inde et les Etats-Unis. Dawood a été transféré fin juin en lieu sûr à Quetta près des zones tribales du Waziristan et, depuis, il a disparu, probablement de retour au Moyen Orient.

Comme dans le cas d’Oussama ben Laden, le protégé américain de la guerre en Afghanistan, le retour de flamme de la politique secrète des Etats-Unis s’est manifesté soudainement avec des effets spectaculaires à Mumbai. L’attaque contre l’hôtel Taj Mahal s’avérera probablement comme le premier coup fatal porté à l’administration Obama à venir. Les assaillants, qui parlaient le Pendjabi et non le dialecte du Deccan, se sont donnés beaucoup de mal pour incendier cet hôtel prestigieux qui est la propriété du groupe Tata. Ce géant industriel est le plus important soutien parmi les milieux d’affaires de l’accord de coopération nucléaire entre les USA et l’Inde et tata envisage actuellement de devenir un fournisseur d’énergie nucléaire. Les Clinton, en leur qualité d’émissaires d’Enron, furent les premiers à proposer un accord nucléaire avec New Delhi ; ainsi Obama hérite de la catastrophe de Mumbai avant même d’avoir pris ses fonctions.

Dawood figure en quatrième position sur la liste Forbes des dix hors la loi les plus recherchées. Après la nouvelle vague d’attaques qui vient de tuer plus de cent personnes et dévasté des hôtels cinq étoiles, Dawood peut désormais briguer la première place dans les mois et années à venir. En contraste avec le fanatisme souvent inefficace de ben Laden, Dawood est un professionnel à tous points de vue et donc un adversaire bien plus redoutable. Pourtant certains parmi les services de renseignements militaires pakistanais déclarent que Dawood est mort, tué en juillet. Cette version des faits a tout d’une variation sur l’histoire de ben Laden. Si elle est vraie, alors ses sous fifres assument la mission d’un hors la loi transfiguré en légende.

Yoichi Shimatsu, ancien rédacteur en chef de The Japan Times à Tokyo et chargé de cours de journalisme à l’université Tsinghua de Pékin a couvert la crise du Cachemire et la guerre en Afghanistan.

samedi 29 novembre 2008

Vous pouvez commander dès maintenant votre calendrier Palestine 2009

Le calendrier 2009 Palestine Libre est maintenant disponible
Al Quds [la ville Sainte : Jérusalem] Capitale de Palestine.
Alors que la colonisation sioniste de la ville de Al-Quds est galopante, que l’occupant menace de vider la ville de sa population arabe d’ici 2020 et d’effacer le caractère arabe de la ville, le Comité Action Palestine a souhaité réaffirmer la centralité de Al Quds pour la lutte de libération de la Palestine .
En 2009, Al Quds sera capitale culturelle du Monde Arabe .




Ce calendrier est entièrement bilingue arabe/français.
Il présente chaque mois de l’année sur 2 pages au format 21*29,7. Chaque mois, un texte décrit la situation dans la ville de Al Quds occupée.

Le calendrier est vendu au prix de 5 euros. L’argent collecté permet de soutenir les actions de l’association et notamment l’invitation de Palestiniens pour qu'ils présentent eux-mêmes en France leur lutte de libération.
Ce calendrier est réalisé par le CAP en collaboration avec le Centre d'Information sur la Palestine (CIREPAL-Liban) et QII Institution Internationale Al-Quds. Vous pouvez le commander dès maintenant grâce à ce formulaire . Imprimez-le et renvoyez-le nous accompagné de votre règlement.

Transmis par CIREPAL

mardi 25 novembre 2008

Quand la voix du Sud se fait entendre à l'ONU...

Il est « honteux que l’on ne puisse toujours pas célébrer la naissance d’un État palestinien, 61 ans après l’adoption de la résolution 181 (1947), texte historique qui instaura le partage de la Palestine en prévoyant d’y installer deux États, un juif et un arabe. « La communauté internationale ne devrait pas aujourd’hui ménager ses efforts pour aider aussi bien les Israéliens que les Palestiniens à atteindre une solution conduisant à la coexistence de deux États », a dit le Président de l’Assemblée, en demandant que la recherche d’un accord de paix, entre les deux parties, s’appuie sur l’Initiative de paix arabe».

Les propos entre guillemets sont ceux de M. Miguel d’Escoto Brockmann, Président de l’Assemblée générale de l’ONU. Ils sont clairs dans leur condamnation sans appel d’une situation qui n’a que trop duré.
Inutile de la chercher dans la presse hexagonale qui a d’autres chats à fouetter : seul le media sioniste Arouts7 en parle dans la langue de Molière.
Arouts 7 nous explique en quoi les propos du père d’Escoto Brockmann sont intolérables : il a osé comparer les agissements du régime sioniste à ceux des régimes d’apartheid et nazi.
Et n’oublions pas, nous rappelle Arouts7 que ce même d’Escoto Brockmann avait donné récemment l’accolade à M. Ahmadinedjad qui, selon les sionistes, chercherait à préparer un nouvel « holocauste » (oui, je sais avec un h majuscule).
Arouts7 se garde bien de nous expliquer pourquoi le führer Persan ne commence pas par gazer ses propres concitoyens de confession juive. De même, Arouts7 ne nous rappelle pas quels pays ont, mettons ces cinquante dernières années, été agressés militairement par l’Iran. J’ai l’impression que le compteur de l’entité sioniste est sensiblement plus garni.
Et puis, s’agissant de la demande de boycott, n’est-ce pas la démarche que
les sionistes invitent tous les Etats à suivre à propos des relations en tous genres avec l’Iran ?

D’autant que cet appel à boycott qu’aurait formulé le père d’Escoto Brockman ne figure nullement dans le compte rendu officiel de l’ONU. Dommage, car boycotter les criminels est le moins que l'on puisse faire.

jeudi 20 novembre 2008

"Mort aux Arabes," "Mahomet est un cochon" nous donnent une indication sur le problème que pose le sionisme

C'est fou comme on a du mal à trouver cette information en français, à croire que la presse hexagonale a passé un contrat avec la frange la plus extrémiste de Sion.

Parce que les colons sionistes d'Hébron, ceux-là dont même Ehud Olmert a par dessus la tête non seulement se livrent à des exactions contre les autochtones de Palestine mais profanent aussi des sépultures, écrivent "Mort aux Arabes" et Mahomet est un cochon" sur le mur d'une mosquée.
Il faut savoir que ces gens là sont généralement des colons de fraïche date, accourus récemment d'Europe ou d'Amérique pour participer au pillage de la Palestine.
Belle éducation en vérité!

Au cas où le journal La Croix retirerait son article, je vous le reproduis in extenso ci-dessous.
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HÉBRON (Cisjordanie), 20 nov 2008 (AFP) - Des colons profanent une mosquée et un cimetière musulman à Hébron

Des colons juifs ont profané une mosquée et un cimetière musulman jeudi avant l'aube dans la ville de Hébron en Cisjordanie, ont indiqué des témoins.

Les colons ont inscrit en hébreu "Mahomet est un cochon" et "mort aux arabes" sur la façade d'une mosquée et dessiné des étoiles de David sur plusieurs pierres tombales dans un cimetière palestinien, selon des témoins.

La mosquée et le cimetière se trouvent à proximité d'une maison dans laquelle se sont retranchés des dizaines de colons juifs, défiant un ordre d'évacuation de la justice israélienne.

Des soldats israéliens patrouillent en permanence dans le secteur.

Les colons, déterminés à résister à toute tentative de la police de leur faire quitter les lieux, occupent l'édifice de quatre étages depuis mars 2007.

Ils affirment avoir racheté le titre de propriété d'un habitant palestinien de Hébron pour la somme de 700.000 dollars, ce que ce dernier dément.

La Cour suprême israélienne avait ordonné dimanche l'évacuation dans les trois jours de cette maison affirmant que le document d'achat en possession des colons était "un faux".

La Cour a précisé que la police se chargerait de les évacuer de force s'ils refusaient de partir de leur propre gré. Selon l'arrêté de la Cour, les policiers disposent désormais de 30 jours pour procéder à l'évacuation.

Hébron est un haut lieu de tensions entre Palestiniens et Israéliens depuis son occupation en 1967. Aux termes d'un accord avec les Palestiniens, Israël avait évacué, en 1997, 80% de Hébron, occupant encore une enclave où plusieurs centaines de colons vivent retranchés sous la protection de l'armée au milieu de plus de 170.000 Palestiniens.

Les colons se livrent régulièrement à des exactions contre la population arabe. Les dernières en date, fin octobre, avaient été sévèrement condamnées par le Premier ministre israélien Ehud Olmert.

Somalie : quels pirates faut-il éradiquer M. Kouchner?

Ces derniers temps, on nous parle beaucoup des actes de piraterie commis par des Somaliens, que ces actes aient visé des navires de plaisance ou, plus spectaculaire, des navires marchands battant divers pavillons.
Comme d'habitude, on s'émeut et on cherche, et Bernard Kouchner cherche aussi, comment mander une force navale afin de mettre un terme aux activités de ces pirates Barbaresques (pardon Somaliens).
Si mon clavier a fourché, ce n'est en réalité pas par hasard car comme hier les corsaires barbaresques, les "pirates" Somaliens ne sont que la conséquence normale d'actes de prédation comme l'occupation militaire éthiopienne ou, moins souvent évoqués, d'actes de prédation et de dégradation que j'assimile volontiers, comme le fait l'auteur de l'article que je vous propose, à de la piraterie.

Des boucaniers dans les eaux somaliennes - mais ils ne sont pas Somaliens

Un commentaire sur Black Agenda Radio par Glen Ford, 19 novembre 2008 traduit de l'anglais par Djazaïri

« 700 bateaux d’étrangers ‘pirates de la pêche’ pillent les eaux somaliennes – une armada de boucaniers businessmen. »

Cette année, au moins deux douzaines de navires ont été abordés et capturés par des hommes armés au large des côtes somaliennes, le dernier en date étant un pétrolier géant saoudien d’une capacité de deux millions de barils de pétrole. J’évite d’utiliser le terme « pirate » parce qu’il y a beaucoup d’actes de piraterie dans les eaux somaliennes, dont la plupart ne sont pas commis par des Somaliens mais par des étrangers du monde entier. Cette nation du nord-est de l’Afrique, avec ses 2000 miles de côtes, se flattait autrefois d’avoir des zones de pêche parmi les plus riches du monde, grouillant de thons, de langoustines, de requins, de crevettes et de poisson blanc. Mais il n’existe plus de réel gouvernement en Somalie depuis 1991 et, en conséquence, pas de garde côtes somaliens pour protéger les fonds marins contre les navires braconniers étrangers. Le niveau de dommage infligé aux réserves halieutiques est inconnu – des étrangers naviguent dans ces zones poissonneuses comme si elles leur appartenaient et prélèvent ce qu’ils veulent.

Le dictionnaire définit la piraterie comme un «vol commis en haute mer. » Dans cette acception, la Somalie est victime de pirates du monde entier. Selon les Nations Unies, ces « pirates de la pêche » étrangers pillent les eaux somaliennes au moyen d’environ 700 bateaux – une armada de boucaniers businessmen.

Avant de sombrer dans le chaos, 30 000 pêcheurs tiraient leurs revenus de la mer. Mais ils ne peuvent soutenir la compétition contre les navires étrangers modernes et il n’y a personne pour éloigner ces pirates de la pêche.

Certaines sociétés de pêche étrangères passent leurs propres accords, achetant des « licences » à des seigneurs de la guerre prétendant représenter l’autorité côté somalien. Ce qui ressemble fort à la « diplomatie » pratiquée par les colons blancs USA pendant la période coloniale et à leurs débuts, où on passait des « traités » avec de pseudo « chefs » Indiens qui bradaient le territoire indigène contre de la pacotille et de l’alcool.

« La marine militaire américaine fait peu de choses pour empêcher le déversement illégal de déchets radioactifs dans les eaux somaliennes. »

Des milices locales et claniques ont remplacé le pouvoir central dans une Somalie partiellement occupée par l’armée éthiopienne. L’invasion et l’occupation éthiopiennes, à l’instigation des Etats-Unis fin 2006, ont déplacé des millions de personnes dont beaucoup sont menacées par la famine. Les pêcheurs de la côte sont aussi membres de milices. Les media occidentaux les qualifient de pirates mais, ainsi que l’a déclaré un de ces marins armés au New York Times : « Considérez nous comme des garde côtes. »

Quelqu’un doit surveiller les ressources des eaux somaliennes, mais sûrement pas les Américains. La cinquième flotte US, du Commandement Central de la marine américaine patrouille dans la mer Rouge, la mer d’Oman et l’océan Indien – c’est-à-dire à proximité de la Somalie. Elle bombarde également les Somaliens qui résistent à l’occupation éthiopienne et vise des gens dont les USA prétendent qu’ils sont liés à al Qaïda. Mais la flotte américaine fait peu de choses pour empêcher le déversement illégal de déchets radioactifs dans les eaux somaliennes et d’autres crimes contre l’environnement, les ressources et la souveraineté nationale de la Somalie.

S’agissant de piraterie, les Somaliens sont, tout bien pesé, plus victimes qu’acteurs. On estime à 300 millions de dollars le revenu du braconnage dans les zones de pêche somaliennes. Les milices maritimes somaliennes extorquent environ 1/3 de ce montant – 100 millions de dollars – aux propriétaires des navires capturés. Alors, qui sont les véritables pirates ?

Les Etats-Unis ont aidé l’Ethiopie à s’emparer de toute la Somalie : un crime international contre la paix. L’Oncle Sam est le plus grand pirate du monde.

mercredi 19 novembre 2008

J'ai dit bizarre, comme c'est bizarre !

Certains d’entre vous ont peut être vu le film «Une étrangère parmi nous» réalisé en 1993 par Sidney Lumet avec la comédienne Mélanie Griffith dans le rôle d’une femme flic immergée dans le monde des Juifs hassidiques.
J’ai eu personnellement la nausée en voyant ce film qui cumule les poncifs racistes. La police est en effet chargée d’enquêter sur un assassinat commis dans cette communauté et l’agent chargée de l’enquête entretient un étrange rapport de suspicion – séduction avec un charmant monsieur de la dite communauté. Il va sans dire que la fliquette, qui est à la fois jolie et Gentille [au sens de non juive] est présentée comme quelqu’un de déluré [malgré elle car c'est quand même une gentille fille].

Le suspense est double dans ce film passablement ennuyeux :
1er motif de suspense : la fliquette va-t-elle réussir à séduire notre jeune spécialiste des écritures et à le détourner de la voie droite.
2ème motif de suspense : notre spécialiste des écritures talmudiques est-il coupable d’assassinat ?

Rassurez-vous, l’agent interprété par Mélanie Griffith ne réussira pas à faire chavirer le charmant Hassidim et ce dernier n’a pas de sang sur les mains.
Et c’est là qu’intervient l’autre lieu commun raciste de ce film : les responsables du crime ne sont autres que des maffieux Italiens, correspondant à ce que Marlon Brando appelait le personnage du Rital fabriqué par Hollywood.
Conclusion : la communauté hassidique peut sembler étrange au premier abord, mais c’est une communauté que rien ne saurait détourner de la voie droite, que le malin soit incarné par une jolie [et Gentille] femme ou par l’appât du gain.
C’est ce tableau d’austérité impeccable que met à mal cet article du New York Times qui relate la mise au jour de ce qui semblerait être la commission assez fréquente d’abus sexuels sur de jeunes élèves d’écoles talmudiques par des membres du corps enseignant.
En elles-mêmes, ces informations ne présentent ni plus ni moins d’intérêt que celles qui portent sur des abus commis dans d’autres institutions, religieuses ou non.
Elles sont cependant intéressantes car elles ont tout l’air d’une première s’agissant d’une communauté qui se veut extrêmement fermée à ceux qui lui sont « étrangers » comme la femme flic du film.
Surtout, il faut noter la résistance qu’oppose celui par qui le scandale est arrivé à fournir les informations que la justice lui demande au prétexte de la confidentialité qu’il doit aux victimes qui lui ont rapporté ce qu’elles ont subi.
Cet individu n’est pourtant ni médecin, ni avocat, ni prêtre. C’est un élu local [du parti Démocrate] qui devrait savoir que dissimuler un crime est un délit passible de poursuites. Or, il se dit prêt à aller en prison plutôt que de dire ce qu’il sait à la police.
Etrange comportement qu’on ne peut comprendre à mon avis que par le fait qu’il appartienne lui-même à la communauté juive orthodoxe. Et que peut-être préfère-t-il passer dix années de sa vie derrière les barreaux plutôt qu’encourir les foudres de clercs qui semblent avoir un pouvoir démesuré car, nous dit l’article, les victimes craignent d’être exclues « d’une communauté où les personnes perçues comme fauteurs de troubles risquent d’y laisser leur emploi, leur logement et même leurs perspectives de mariage ».
Si M. Hikind s’avérait être considéré comme un « fauteur de troubles,» il faut donc comprendre que lui aussi, ainsi que sa famille pourraient bien y laisser des plumes et qu’à côté de ça, dix années de prison ne seraient qu’une sinécure.
Enfin, il faut constater que le New York Times a publié cet article dans ses pages locales et qu’il n’a donné lieu à pratiquement aucune reprise par d’autres journaux ou agences dans le reste du pays [tenez moi au courant si vous en trouvez plus d’une].
- Je vous assure mon cher cousin, que vous avez dit bizarre, bizarre.
- Moi, j'ai dit bizarre, comme c'est bizarre !"

Citation à comparaître pour plaintes d’abus sexuels
Par Paul Vitello, New York Times (USA) 13 novembre 2008 traduit de l’anglais par Djazaïri

Un an après avoir invité les auditeurs de son émission de radio à discuter d’une question explosive – les abus sexuel sur des enfants dans la communauté juive orthodoxe – l’élu local Dov Hikind dit avoir collecté plus de 1.000 plaintes et les noms de 60 personnes désignées en tant que prédateurs sexuels.
Il dit avoir gardé ces histoires enfermées à double tour dans son bureau de Brooklyn car les gens qui lui ont dit être victimes lui ont fait jurer le secret, de crainte d’être exclus d’une communauté où les personnes perçues comme fauteurs de troubles risquent d’y laisser leur emploi, leur logement et même leurs perspectives de mariage.
Mais un avocat connu qui représente une demi douzaine d’anciens élèves de yeshiva [école talmudique] qui affirment dans une procédure au civil avoir été abusés sexuellement par un enseignant de Borough Park à Brooklyn, ont obtenu que M. Hikind soit cité à comparaître cette semaine et exigé qu’il livre ces dossiers.
M. Hikind a refusé. « Je ferai dix ans de prison d’abord, » a-t-il affirmé mercredi.
Ce conflit en justice a révélé la profondeur des tensions à l’intérieur de la communauté orthodoxe dont la presse juive hebdomadaire a fait état, et a été le sujet de discussion presque exclusif sur certains sites web juifs orthodoxes comme
failedmessiah.com et unorthodoxjews.blogspot.com dans les mois qui ont suivi l’évocation des abus sexuels par M. Hikind.
« J’ai été choqué et accablé devant la magnitude du problème, » a déclaré M. Hikind, Juif orthodoxe et Démocrate qui représente politiquement la communauté orthodoxe prédominante à Borough Park.
Les victimes sont venues se présenter dans son bureau à un rythme régulier pour raconter leurs histoires, dit-il. « Des enseignants et des rabbins qui commettent des abus à l’école, » dit-il. « Pédophiles dans la rue. Inceste à la maison.»
Michael G. Dowd, l’avocat qui a fait citer Hikind à comparaître, a été un avocat très en vue de plaignants qui affirmaient avoir été abusés sexuellement par des prêtres catholiques. Il représente six hommes qui disent avoir été abusés sexuellement par le rabbin Yehuda Kolko qui enseignait à la yeshiva Torah Temimah de Brooklyn. Le rabbin Kolko, déféré en justice pour abus sexuels en 2006, avait plaidé coupable d’une accusation moins grave et n’exerce plus dans l’école.
La citation introduite par M. Dowd demande que l’élu local fournisse non seulement les plaintes que M. Hikind pourrait avoir reçu à l’encontre du rabbin Kolko, mais aussi « l’ensemble des informations sur des abus sexuels dans n’importe quelle yeshiva et par n’importe quel rabbin ou employé d’une yeshiva à New York. » M. Dowd affirme que ces informations sont cruciales pour prouver les affirmations de ses clients selon lesquelles les abus sexuels étaient chose courante et couverts de manière routinière par les administrateurs des yeshivas.
Il a qualifié le refus de M. Hikind de « fourvoiement. » Tout en disant avoir envisagé de faire imposer l’exécution de la citation, il affirme également comprendre l’hésitation à affronter le pouvoir qui domine la communauté orthodoxe. « Les grands rabbins ont le même pouvoir pour faire taire les gens que celui dont disposait l’église catholique il y a 50 ou 60 ans, » a-t-il expliqué.
M. Hikind a indiqué que chaque plainte qui lui a été soumise l’était en confidentialité absolue, entendu que « en aucunes circonstances leurs noms ne seraient connus dans la communauté. »
« Pour rien au monde, alors que des gens sont venus me voir et m’ont ouvert leurs cœurs, ont partagé avec moi les choses les plus intimes et privées, dans l’espoir que je ferai quelque chose pour traite le problème plus large et plus global, je ne trahirai leur confiance, » a-t-il affirmé.
M. Hikind explique avoir réagi a ce qui se disait dans la communauté sur des abus sexuels non rendus publics lorsqu’il décida de consacrer une série de trois émissions à ce sujet dans son programme radio hebdomadaire qui est diffusé le samedi soir sur
WMCA-AM (570). Les appels furent immédiats et nombreux, émanant non seulement de Brooklyn mais aussi des alentours de New York comme du New Jersey.
Il a essayé de demander aux leaders de la communauté de Borough Park de s’associer à lui pour participer au traitement de ce problème, avec un succès mitigé. « Il existe un tabou culturel sur ce genre de choses et particulièrement sur l’idée de présenter aux autorités séculières [c’est-à-dire à la police et à la justice] des affaires d’abus sexuels, » a-t-il expliqué.
En septembre, le rabbin Benzion Twerski, un psychologue clinicien qui avait initialement accepté de diriger une équipe sur ce dossier, avait démissionné au bout d’une semaine. Dans une lettre à un hebdomadaire juif, il précisait avoir démissionné sous la pression de ses enfants qui lui avaient dit se sentir « honteux » de sa participation.
Selon M. Hikind, parmi toutes les personnes qui ont dit être victimes, « 99 % n’iront pas en aucun cas devant la police – c’est juste une réalité. »
Mais Joe Engelman, 23 ans, qui a grandi dans la communauté orthodoxe de Williamsburg, Brooklyn, et a contribué à créer l’association de victimes baptisée Survivors for Justice considère qu’en dépit « de ses bonnes intentions, » M. Hikind manifeste l’incompréhension classique au sujet des prédateurs sexuels immergés dans des communautés fermées comme le clergé catholique ou l’univers orthodoxe. « La communauté ne peut pas faire sa propre police, » explique-t-il. « Cela a été démontré de façon répétée.»
Sur son propre cas, M. Engelman a déclaré qu’une plainte qu’il avait portée à l’attention de la direction de l’United Talmudical Academy à l’encontre d’un enseignant qui l’avait violé quand il avait huit ans avait abouti à une brève suspension de l’enseignant et à sa reprise de fonctions subséquente. M. Engelman a depuis engagé une procédure au civil contre l’enseignant et l’école.
Le professeur Marci Hamilton, professeur associé à la Yeshiva University School of Law et spécialiste des abus sexuels de la part de clercs religieux, considère que le refus de M. Hikinfd de livrer les noms des prédateurs présumés, ou même de l’ensemble de son dossier, était « scandaleux.»
Elle a précisé que Charles J. Hynes, le procureur du district de Brooklyn, « aurait déjà dû réunir un grand jury » pour enquête.
John Schmetterer, le porte parole de M. Hynes a déclaré : « Si quelqu’un a des informations sur un crime sexuel, il ou elle doit donner cette information à notre unité chargée des crimes sexuels et nous effectuerons les investigations nécessaires. »

mardi 18 novembre 2008

La répression de l’antisémitisme progresse…

L'article ci-dessous expose une affaire de dégradations et d'inscriptions nazies effectuées sur des institutions juives de Baltimore aux Etats-Unis. Ce genre de faits, rien qu'aux USA, remplit des pages sur internet et fait le tour du pays par le biais des dépêches d'agences reprises par la presse au niveau national, et le tour de la communauté juive mondiale, répercuté par les media des communautés juives.

Les auteurs de ces agissements délictueux sont finalement rarement interpellés par la police. Et quand ils le sont, il arrive qu'on ait droit à une surprise.


Trois inculpations pour vandalisme contre des institutions juives

par Nick Madigan, Baltimore Sun, (USA) 8 octobre 2008 traduit de l'anglais par Djazaïri

Un jeune homme de 19 ans, membre de la congrégation hébraïque de Baltimore a été arrêté aujourd'hui après avoir été inculpé en relation avec le bombage d'une croix gammée et du mot « Nazis » sur la synagogue de Pikesville.

Mathew Ian Saunders, dont la famille fréquente ce lieu de culte, ainsi que deux autres jeunes hommes Juifs – Daniel Alexander Diaz, 19 ans, et un jeune âgé de 17 ans dont l'identité n'a pas été donnée par la police – ont été inculpés des chefs de destruction de biens et de détérioration de la propriété d'une entité religieuse.

Les accusations concernent le bombage de graffiti insultants tôt le dimanche sur un symbole religieux de la Baltimore Hebrew Congrégation de Park Heights Avenue et d'une autre institution de Pikesville, le lycée de la congrégation Beth Tfiloh d'Old Court Road.

La police a indiqué que Saunders et Diaz ont été écroués au Baltimore Detention Center, avec un montant de caution fixé à 50 000$, tandis que le plus jeune des trois à été remis à la garde de ses parents.

Le caporal Michael Hill, un porte parole de la police du Comté de Baltimore a déclaré que l'affaire n'était pas traitée comme crime de haine (hate crime) car « nous en ignorons la motivation. » D'après lui, selon la loi du Maryland et dans n'importe quelle affaire on ne peut accuser une personne d'avoir commis un crime de haine per se, mais doit être inculpée pour avoir commis des actes comme la dégradation d'une propriété religieuse qui entre dans le cadre du statut définissant les crimes racistes.

Bill Tohey, un autre porte parole de la police, a indiqué que les incidents de Pikesville n'étaient pas motivés par la haine [raciste]. Après avoir interrogé les suspects, les enquêteurs ont déterminé que les sites n'avaient « pas été visés parce qu'il s'agissait de synagogues, » « -t-il dit. « Ils ne ciblaient pas l'institution et n'étaient pas motivés par l'hostilité envers cette croyance. »

Del. Samuel I. Rosenberg, qui introduisit le statut de crime de haine en 1988, a déclaré que « On n'a pas besoin d'établir une animosité religieuse pour prouver que quelqu'un a endommagé des biens appartenant à une institution religieuse. »

En raison de Yom Kippour, le jour de l'expiation, les bureaux du lycée et de la synagogue étaient fermés aujourd'hui et personne n'a pu être joint pour commenter la situation.

Que les trois accusés soient Juifs « en est l'aspect le plus problématique, » explique Art Abramson, directeur exécutif du Baltimore Jewish Council. « La crainte au départ est d'avoir affaire avec un groupe raciste (hate group) ou à un incident terroriste. Heureusement, il n'en est rien, mais c'est un gros souci, pas seulement une question d'application de la loi mais un problème d'éducation de ces individus. »

Abramson, qui s'est entretenu avec le rabbin de Saunders pour se voir confirmer que la famille appartient bien à la Baltimore Hebrew Congregation, a formulé la possibilité que, comme il le dit, ces jeunes gens pourraient être des « self-hating Jews » [Juifs qui ont la haine de soi].

Les arrestations sont intervenues après qu'un agent de police se soit rappelé avoir vu une Dodge Neon transportant trois personnes quitter le parking de la Baltimore Hebrew Congregation le dimanche à 15h alors qu'il s'occupait d'une autre affaire. Plus tard, lorsque l'acte de vandalisme fut notifié, les détectives de Pikesville se servirent du numéro d'immatriculation du véhicule pour remonter à son propriétaire, ce qui aboutit mardi à l'interpellation des trois jeunes.

dimanche 16 novembre 2008

La propagande dans l'information

Hier comme aujourd’hui, la lecture des media reste un exercice délicat. Nous croyons souvent que dans les démocraties dites avancées, la liberté de la presse nous protège contre la désinformation et la propagande.
Ce n’est malheureusement pas le cas et, entre autres, le traitement médiatique des deux guerres du Golfe nous en a administré la preuve. La presse dite libre et indépendante se garde cependant généralement d’asséner des contre vérités trop flagrantes quoique ses campagnes menée à chaud donnent parfois l’exacte mesure de sa capacité de nuisance et de décervelage
.
L’action propagandiste de la presse s’effectue habituellement cependant de manière plus discrète. Vous vous demandez : comment ?
L’article ci-dessous en donne un bon exemple. Rédigé par Sharif Nashashibi, directeur d’Arab Media Watch, un observatoire de la presse sur les questions qui touchent au monde arabe, il démonte un mécanisme simple qui permet, subrepticement il est vrai, d’inoculer une idée au lecteur.

Comment les assertions américaines sur la Syrie sont devenues des faits pour les media
Des journalistes négligents qui répètent les assertions US sur la Syrie et l’Irak deviennent les instruments d’une guerre de propagande.
Par Sharif Nashashibi, The Guardian (UK) 14 novembre 2008 traduit de l’anglais par Djazaïri

Dans tout conflit, les parties belligérantes s’efforcent de convaincre l’opinion que la justice est de leur côté. La façon la plus efficace d’y parvenir passe par les media. Il est impératif que les journalistes portent un regard critique sur l’information qu’ils reçoivent afin d’éviter de devenir les instruments inconscients de la guerre de la propagande de guerre. En particulier, ils ne devraient pas rapporter des assertions comme des faits.
De erreurs fondamentales ont caractérisé la couverture journalistique par la presse britannique des récents raids US en Syrie. Par exemple, Richard White du Sun et Patrick Cockburn, correspondant de The Independent, ont tous deux rapportés comme un fait la mort au cours du raid d’Abu Ghadiya, un présumé cadre d’Al Qaïda qui faisait entrer des combattants en Irak,
De même, Catherine Philp, correspondante diplomatique du Times, avait rapporté comme un fait que les commandos américains avaient pénétré en Syrie et s’étaient affronté dans « une courte bataille à l’arme légère à Abu Ghadiya et aux membres de son groupe.»
Pour les lecteurs, de telles informations justifient le raid car la cible était suffisamment importante pour amener à violer la souveraineté d’un autre pays. Cependant, la mort d’Abu Ghadiya et les combats contre lui sont des assertions américaines non corroborées. Les informations n’ont pas été présentées par les journalistes comme émanant des sources américaines.
De plus, The Independent et le Sun n’ont pas publié les lettres concises er polies que je leur ai adressées et soulignant ce point. Cependant, le chef de la rubrique diplomatique du Daily Telegraph, David Blair, a répondu rapidement et de manière louable à mon courriel demandant pourquoi il avait rapporté la mort d’Abu Ghadiya comme un fait :
« Merci beaucoup pour votre courriel. Le point que vous soulevez est tout à fait valide et j’ai amendé la version web de mon article en conséquence. Vous avez dû constater que la version papier est complètement différente et ne pose pas l’assertion sur laquelle vous avez attiré notre attention. Ce qui s’est passé, c’est que la version web avait été mise à jour par une personne inconnue de mou, qui l’a insérée tard dans la nuit, nous avons donc corrigé cette erreur… Merci d’avoir porté ceci à mon attention. »
Les articles sur le raid américain comprenaient des rappels du bombardement israélien de l’année dernière de ce qu’elle présentait comme un site nucléaire (une affirmation que la Syrie dément avec véhémence). Malgré l’absence de preuves des assertions israéliennes, elles étaient rapportées par certains comme factuelles. Là encore, les lecteurs étaient encouragés à voir ce bombardement comme une mesure nécessaire pour stopper la prolifération nucléaire dans une région agitée. Se trouvait ainsi en faute un article non signé du Daily Mail et un éditorial du Guardian. Simon Tisdall, l’analyste du Guardian prend des précautions en qualifiant la cible de « supposée installation nucléaire, » même si, lui non plus, ne fait pas état du démenti syrien. Le Guardian a publié ma lettre signalant ce fait. Le Mail ne l’a pas fait.
Pire, l’article du tabloïd [Daily Mail] disait :
« On pense que la Syrie a poursuivi son programme nucléaire en suivant la voie montrée par l’Iran et en dispersant son programme de développement nucléaire autour de plusieurs sites de sorte à rendre plus difficile son interruption par une seule frappe. »
L’article ne précise pas qui pense cela, ce qui aurait pu être fort utile car non seulement il n’offre aucune preuve mais, depuis huit ans que je suis la couverture par la presse britannique du monde arabe, dont la Syrie, je ne me souviens pas d’avoir rencontré une telle affirmation. Elle n’était apparue absolument nulle par dans la couverture britannique du raid américain pas plus qu’après le bombardement israélien.
Une autre assertion rapportée comme un fait, par Catherine Philp, correspondante diplomatique du Times, était que la frontière syrienne est « la route empruntée par 90 % des djihadistes étrangers. » A ma question sur la source de ses statistiques, elle a répondu en citant un rapport du Combating Terrorism Center, qui a analysé des documents saisis par les forces américaines chez les soi-disant cellules Sinjar d’al Qaïda en Irak. Pourtant ce rapport avertit que : « Le CTC ne peut garantir l’authenticité ou l’exactitude de ces documents, » qui sont par «nature imparfaits. » Et d’ajouter :
« Le lecteur doit être conscient que l’analyse de données saisies sur le champ de bataille comporte de gros risques. Certains des documents sur les personnels étaient renseignés incomplètement et certains peuvent avoir été perdus accidentellement ou détruits par les forces US… Les lecteurs et les chercheurs devraient accueillir avec circonspection les conclusions tirées seulement sur la base de ces documents. »
Philp a elle-même copié collé au bas de son courriel [de réponse] cet extrait du document du CTC : « La plupart des combattants des documents saisis sur Sinjar n’expliquent pas l’itinéraire qu’ils ont pris pour venir en Irak. » Elle m’a expliqué ne pas avoir cité sa source « parce que ce chiffre [90 %] est très généralement le chiffre accepté. » Pourtant, les autres articles des media grand public qui avaient fait état de cette statistique (The Independent et le New York Times) avaient cité cette source.
Philp m’a expliqué que « les documents d’al Qaïda indiquent que 603 combattants étaient venus par la Syrie, un chiffre qui correspond à 90 % de l’ensemble des combattants étrangers estimés se trouver en Irak. » Cependant, cette estimation provient, ainsi qu’elle m’en a fait part, de l’armée des Etats-Unis. Philp n’a pas répondu à mon courriel sur la première partie de mes remarques.

Les néo nazis : de leur perception comme une «race» et du soutien de certains à l’entité sioniste

Il n'y a que dans la presse sioniste qu'on peut lire ce genre de choses : que les Juifs se sentent plus mal aujourd'hui en Europe qu'il y a soixante ans et que «Le nombre de néo Nazis dépasse celui des Juifs en Europe.»

Essayons de comprendre un peu tout ça car ce n'est pas facile pour un esprit cartésien. Comment les Juifs peuvent-ils se sentir plus mal aujourd'hui qu'après la deuxième guerre mondiale et son cortège d'horreurs ?

Ce qu'il faut retenir, c'est que « il y a soixante ans » correspond à l'année 1948, c'est-à-dire l'année de la fondation manu militari de l'entité sioniste. Il faut donc comprendre que les responsables de la « communauté juive européenne » sentent que, petit à petit certes, les opinions autrefois très favorables à l'entité sioniste tendent à se retourner en faveur du droit des Palestiniens.

Et quand à ce raisonnement étrange sur le nombre de néo nazis qui surpasserait celui de Juifs en Europe, on ne peut le comprendre que par une conception raciale de l'idéologie : comme il existerait un peuple juif, il existerait un peuple néo Nazi. Si vous avez une autre explication, merci de me la fournir.


Le nombre de néo Nazis dépasse celui des Juifs en Europe

(IsraelNN.com) Il y a plus de néo nazis que de Juifs en Europe, ce qui crée une situation « pire que celle d'il y a soixante ans,» telle est la mise en garde faite aux leaders Européens à Bruxelles cette semaine par Moshe cantor, le président de l'European Jewish Congess. « Nous nous sentons plus mal qu'après la seconde guerre mondiale, » a dit Cantor pendant une conférence de presse. Le premier ministre Belge Yves Leterme a déclaré, « Nous devons rester éveillés devant un nouvel antisémitisme parfois trop souvent banalisé, et devant un nouvement antisionisme qui est un antisémitisme masqué qui en réalité n'a pas accepté l'existence de l'Etat d'Israël même 60 année après sa fondation. »

Maintenant, rassurons M. Moshe Cantor : tous les néo Nazis ne sont pas « antisémites, » la preuve avec l'histoire de Frank Vanhecke, ce député européen Belge qui proteste contre les accusations de racisme qui le visent en arguant de son soutien à l'entité sioniste et de ses bons contacts avec la « communauté juive » d'Anvers.

Le leader belge d'extrême droite : je suis un des plus ardents défenseurs d'Israël

par Cnaan Liphshiz, correspondant Haaretz(Sionistan)10 novembre 2008 traduit de l'anglais par Djazaïri


A la demande de la Belgique, le Parlement Européen doit lever le mois prochain l'immunité d'un de ses membres, l'ancien chef du parti de droite Vlaams Belang afin qu'il réponde d'accusations de racisme. Se présentant lui-même comme la victime d'une persécution flagrante, Frank Vanhecke a déclaré à Haaretz que cette décision pourrait signer son « arrêt de mort politique. »
Au cours de l'interview, Vanhecke s'est défendu contre les accusations selon lesquelles Vlaams Belang est un parti antisémite, disant qu'elles sont « injustes et infondées, » citant à l'appui les états de sa coopération avec la communauté juive d'Anvers et ses positions favorables à Israël au Parlement Européen.

Vlaams Belang est un parti hostile à l'immigration de la Communauté Flamande de Belgique qui revendique l'indépendance de la Flandre et la séparation d'avec la population francophone.
En dépit de son statut de parti parmi les plus importants du pays, et de deuxième plus grande force politique en Flandre, il est tenu à l'écart du gouvernement par le Cordon Sanitaire, un pacte scellé par tous les autres partis belges pour qu'ils s'abstiennent de former une coalition avec Vlaams Belang.

Jo Vandeurzen, le vice Premier ministre et ministre belge de la justice a demandé en avril au parlement Européen de lever l'immunité de Vanhecke de sorte à ce qu'il puisse être poursuivi pour un petit article publié en 2005 dans une brochure locale du parti qui établissait un lien entre un acte de vandalisme dans un cimetière chrétien et la minorité musulmane de Sint-Niklaas, une ville de la province flamande de Flandre Est.
Même si Vanhecke n'était pas l'auteur de l'article, en qualité de président de Vlaams Belang à l'époque – et par conséquent de directeur de la publication – il était responsable de toutes les publications de son parti. Vanhecke affirme ne pas avoir eu connaissance de l'article avant sa publication.
La police a appréhendé les vandales, mais la législation belge interdit de divulguer leurs identités car ils sont mineurs. Vlaams Belang affirme être ainsi empêché de prouver que les jeunes étaient bien des immigrés Musulmans. L'auteur de l'article, dont le nom est connu, n'est pas poursuivi.

En cas de condamnation aux termes de la législation belge contre le racisme, Vanhecke pourrait perdre son siège au Parlement Européen ainsi que ses droits à participer à la vie politique. Lundi dernier, la commission parlementaire européenne des affaires juridiques a voté en faveur de la levée de l'immunité de Vanhecke ; le vote définitif aura lieu à la session plénière de décembre. Les observateurs qui suivent ce dossier expliquent que le vote de décembre est une simple formalité dans la procédure de levée de l'immunité de Vanhecke.
« Le gouvernement belge me persécute parce que je suis membre d'un parti qui appelle à l'indépendance flamande, » a affirmé à Haaretz le parlementaire européen Frank Vanhecke la semaine dernière. Vlaams Belang a réagi officiellement au vote de lundi en déclarant notamment que « La Belgique est en réalité une république bananière. » [J'ignorais que la Belgique était une république, NdT].

Guido Naets, ancien journaliste Belge et ex porte parole du parlement Européen a demandé à la commission des affaires juridiques de rejeter la demande du gouvernement belge sur la base d'un conflit d'intérêt de la part de la partie bruxelloise.
Naets a également souligné que Vlaams Belang est un parti sécessionniste flamand qui vise à l'indépendance de la Flandre vis-à-vis de la Belgique. Il considère que c'est ça, et non le racisme, qui motive réellement la démarche pour exclure Vanhecke des prochaines élections européennes.
« Depuis près de 30 ans que je connais Vanhecke […] je n'ai jamais pu déceler chez lui quelque forme de racisme que ce soit, » a affirmé Naets. Vanhecke va être poursuivi car il est un symbole d'un parti qui veut abolir la Belgique. »

Avant de devenir le Vlaams Belang en 2007, le parti s'appelait Vlaams Block. Il avait changé de nom et adapté sa plate forme après que la Cour Suprême belge ait déclaré que c'était un mouvement raciste, l'évinçant de fait de la classe politique.
Pendant l'interview, Vanhecke, 49 ans, a déclaré être conscient que de nombreux Juifs percevaient Vlaams Belang comme antisémite. « C'est une sorte d'automatisme où on nous range tout de suite parmi les antisémites en dépit de la réalité sur le terrain. »
Notant les « excellents contacts » de Vlaams Belang avec la communauté juive d'Anvers, Vanhecke en est venu à expliquer que cette « idée fausse » tient en partie à une « grave erreur » d'une partie de certains sécessionnistes Flamands qui se sont rangés du côté des Nazis dans les années 1940 « seulement dans une tentative mal orientée et naïve d'obtenir l'indépendance. »
Un autre problème à prendre en compte est « la conduite inacceptable de quelques mauvaises graines » qui se présentent eux-mêmes comme proches du parti, explique Vanhecke.
Vanhecke ajoute, un sentiment de frustration perceptible dans sa voix : « Ils disent que je suis antisémite alors qu'en vérité je suis un des plus ardents défenseurs d'Israël au Parlement Européen. Je vous invité à lire mes questions au Parlement Européen au sujet du traitement injuste infligé à Israël et du soutien que le même parlement apporte aux assassins Palestiniens. »

Vanhecke poursuit en disant qu'il se voit lui-même comme « un défenseur d'Israël et du peuple juif, » et ajoute : « Israël défend les même valeurs que nous, la liberté et l'autodétermination. »


Les extrémistes de droite ont souvent oscillé entre le soutien à l'entité sioniste, qu'ils perçoivent comme moyen de légitimer l'expulsion et le caractère foncièrement allogène des Juifs et l'hostilité envers cette même entité.

Ce qui doit être clair cependant, c'est que jamais cette hostilité envers l'entité sioniste ne recouvre un réel soutien de la cause palestinienne. Leurs diatribes contre l'entité sioniste ne doivent pas nous abuser car elles ont d'autres fondements que ceux auxquels personnellement j'adhère : nationaliste face à l'oppresseur étranger, patriote face à l'oppresseur intérieur [mon compatriote tortionnaire, corrompu et/ou exploiteur], fraternel envers toute personne de toute nationalité ou confession victime de l'injustice.

samedi 15 novembre 2008

Halte à la drogue dans les lieux de culte.

Rishon Lezion: des milliers de pilules d'Ecstasy saisies dans des synagogues
La drogue a été découverte dans les plafonds et salle de bain de synagogues ; la police explique que les dealers prévoyaient de vendre les pilules pendant une fête
par Eli Senyor, Yediot (Sionistan) 15 novembre 2008 traduit de l'anglais par Djazaïri

Quelque 6000 pilules d' Ecstasy ont été saisies vendredi au cours d'une descente de police dans deux synagogues du quartier de Shikun Hamizrach à Rishon Lezion.

La police locale, qui avait été renseignée sur la drogue quelques jours avant, a trouvé 3000 pilules d'Ecstasy et un revolver cachés dans le plafond d'une synagogue rue Shitvei Yisrael.

3000 autres pilules ont été découvertes dans la salle de bain d'une autre synagogue située non loin de la première.

Selon les enquêteurs, les dealers de drogue, qui sont toujours en fuite, prévoyaient de vendre les pilules pendant une fête qui doit se tenir dans les prochains jours.

vendredi 14 novembre 2008

Une affaire type RER D en Allemagne (sans RER)

L’antisémitisme, au sens qu’on lui donne en Europe de haine anti juive basée sur des stéréotypes est un sentiment condamnable au même titre que toutes les formes de racisme.
Comme la plupart d’entre vous, je ne pense pas qu’il y a un racisme avec un grand R et d’autres racismes avec un r minuscule. Il y a le racisme qui cible telle ou telle catégorie de population.
S’agissant de l’antisémitisme (au sens d’hostilité aux Juifs), il semble que toutes les démarches médiatiques, éducatives et politiques pour en faire un racisme d’exception aboutissent à son contraire, c’est-à-dire l’exacerbation de sentiments anti juifs chez ceux qui les éprouvent déjà et facilitation de la manifestation de ce genre de sentiments chez ceux qui en étaient indemnes (personnellement je pense que c’est le but de la manœuvre). Et puis ça aboutit aux
résultats dramatiques voire simplement navrants (affaire dite du RER D) que vous connaissez déjà, auxquels celui relaté ci-dessous vient s’ajouter.

Une jeune femme condamnée pour mensonge sur une svastika
BBC (UK) 14 novembre 2008 traduit de l’anglais par Djazaïri

Une jeune Allemande qui s’était vue décerner une récompense pour « courage citoyen » pour avoir prétendument défendu un enfant immigré contre des néo Nazis a été reconnue coupable d’avoir inventé cette histoire.
La jeune fille âgée de 18 ans – nommée Rebecca K – avait taillé une svastika sur sa propre cuisse, a conclu la cour, rejetant ses dires selon lesquels c’était l’œuvre de néo Nazis.
Elle avait reçu en février une récompense d’une association berlinoise qui milite contre la violence d’extrême droite.
Elle avait affirmé que quatre hommes l’avaient agressée dans la ville de Mittweida.
Dans sa décision de vendredi le tribunal de Hainichen dans l’est de l’Allemagne lui a infligé 40 heures de travaux d’intérêt général.
Les médecins qui l’ont examinée ont attesté que la svastika s’avérait relever de l’auto mutilation. Elle avait 17 ans – mineure – au moment où elle avait rapporté les faits à la police.
Elle affirmait être venue à l’aide d’un enfant immigré que quatre néo Nazis qui l’avaient jetée au sol et gravé la svastika sur sa peau.
L’enquête n’a pu trouver aucun témoin pour corroborer son récit, indique la presse allemande.
Son histoire avait fait la une des journaux dans toute l’Allemagne à l’époque, conduisant à la multiplication des enquêtes d’opinion sur la montée de la violence néo nazie.

Le bouffon Américain et son acolyte Arabe.

Piqué sur le site d' Angry Arab (photo + légende). Et non, ce n'est pas de l'homophobie!



Voyez ces deux là. SVP, faites vos propres plaisanteries. Elle vient de la conférence wahabbite sur la tolérance religieuse : ces deux bouffons se tolèrent l'un l'autre.

jeudi 13 novembre 2008

Obama, le Palestinien ?

Obama l'Américain, Obama le Kenyan, Obama l'Irlandais, Obama le Musulman, Obama le Juif et maintenant Obama le Palestinien!

Drôle d'histoire que celle de cette tribu de Palestine occupée qui affirme avoir un lien de parenté avec Obama.
Peut-être pas si drôle en réalité car on sait que
les Bédouins ne plaisantent pas quand il s'agit de lignage.
Maintenant on va voir si Obama le Palestinien fait aussi peur qu'Obama le Musulman (en fait nous savons qu'il n'est ni Musulman ni Arabe puisque c'est un "decent man").

La famille Bédouine d'Obama fête l'élection

Une tribu d'un village de Bir al-Maksour au nord du pays affirme avoir des liens de parenté avec le président élu des USA. Ses membres préparent une grande fête en son honneur et envisagent d'envoyer une délégation à Washington pour le féliciter.
par Sharon Roffe-Ofir, Yadiot (Sionistan), 13 novembre 2008, traduit de l'anglais par Djazaïri


Au moment où le président élu des Etats-Unis, Barack Obama prépare son entrée à la maison Blanche, ses cousins auto proclamés d'une tribu du nord d'Israël se préparent à se rendre aux USA pour le féliciter personnellement.

"Nous envisageons d'envoyer une forte délégation aux Etats-Unis, pour lui serrer la main et lui adresser nos 'félicitations, » déclare Sheikh Abdul Rahman Abdullah du village de Bir al-Maksour.

Abdullah et sa tribu croient avoir des liens de parenté avec le nouveau président. « Chez nous les Bédouins, on sait avec certitude avec qui on est apparenté, même après plusieurs générations,» a expliqué Abdullah dans une interview au Yediot ce jeudi.

Le cheikh affirme que le grand-père Kenyan d'Obama était marié à une des femmes de la tribu. « Un jour, au début de la campagne électorale, une des vieilles femmes de la tribu m'a dit que le père du père d'Hussein Obama avait un lien avec nous, » a expliqué Abdullah.

"Au début, je ne l'ai absolument pas crue," a-t-il poursuivi mais elle m'a dit par la suite que les Africains, exactement comme nous, de déplaçaient d'un lieu à l'autre en quête de nourriture et de travail. Ils savaient qu'avec nous, comme avec notre ancêtre Abraham, la tente était toujours ouverte à celui qui demandait l'hospitalité comme la nourriture. »


Abdullah a dit être capable de prouver les liens avec le nouveau président. «Quand vous voyez quelque chose qui coule dans son corps et est comme votre propre sang, vous vous en rendez compte. Il y a un lien que vous pouvez constater dans le comportement d'Obama – sa façon de s'asseoir bien droit, ses gestes avec les mains. Il est l'un d'entre nous et nous le ressentons dans nos cœurs.»

Malgré sa connaissance de cette information depuis un certain temps, la tribu avait décidé de ne rien dire avant le scrutin de sorte à ne pas influencer les électeurs.

"Tout le monde disait qu'il était Musulman, alors nous n'avons pas voulu dire qu'il était affilié aux Bédouins. Nous craignions que les gens ne votent pas pour lui, mais nous avons veillé toute la nuit et quand nous avons entendu les resultants, nous avons commence tout de suite à distribuer à tout le monde des baklawas et des friandises."

Cheikh Abdullah qui, par le passé, a été president du conseil municipal de Bir al-Maksour, declare qu'il espérait qu'Obama aiderait les Bédouins. "Les Bédouins sont la catégorie la plus défavorisée d'Israël, j'espère qu'il comprendra nos difficultés et interviendra en notre faveur."


Pendant ce temps, et avant l'envoi d'une délégation de Bédouins à Washington, Abdullah projette d'organiser dans les prochains jours une grande cérémonie en hommage à la victoire d'Obama, et des moutons seront sacrifiés en son honneur.

mercredi 12 novembre 2008

L'industrie du vagin et quelques réflexions sur un fait divers

Vous avez sans doute comme moi entendu parler de cette affaire qui s’est produite à Toulon. La presse l’a par exemple évoquée sous le titre « Une lycéenne violentée par sa famille car elle refusait un mariage forcé en Algérie.» Vous trouverez ici un compte rendu de cette affaire qui est celui qui grosso modo a été repris par les journaux.
J’ai personnellement un doute sur la véracité du contenu des faits reprochés à la famille. Ce doute tient aux quelques éléments suivants : dans le dépôt de plainte initial, la victime [la fille] n’évoque pas les lettres tracées avec une lame sur son ventre mais ne le fait que le lendemain. Ce point me semble-t-il pose problème. Quant aux lettres tracées, il s’agit de UTE ; on déduit sans efforts que l’intention était d’écrire le mot « pute.» Mon expérience de tortionnaire est nulle, et c’est tant mieux, mais j’imagine qu’il faut une sacrée dose de haine et/ou de méchanceté pour faire ce genre de choses et… qu’on s’applique à tracer à peu près correctement au moins la première lettre. Et ça, c’est juste l’expérience de quelqu’un à qui il arrive d’écrire. Dans la phrase « Omar m’a tuer,» la faute se trouve à la fin du dernier mot sans toutefois pénaliser le sens, ce qui n’est pas le cas avec UTE au lieu de PUTE.
L’autre point qui soulève des interrogations en moi est le fait que la justice, tout en inculpant et en plaçant les auteures de l’acte sous contrôle judiciaire les a laissées en liberté. Or le chef d’inculpation est rien moins que "enlèvement, séquestration, violences aggravées."
Quelque part, je n’ai pu m’empêcher de penser à un rapprochement
avec cette affaire là.
Ce ne sont bien sûr que des déductions fragiles et reste certain pour l’instant que la jeune fille a bien été séquestrée chez ses parents pendant un certain temps.
Autre point que j’ai trouvé étonnant : on nous dit que cette lycéenne de 18 ans s’est mise en ménage avec un camarade de son âge, lycéen également. Vous connaissez beaucoup de lycéens de 18 ans qui ont leur propre logement ? A part en
MAJO ou en FJT, je n’en ai jamais connu.
Bon, j’ai peut être tort de douter sur certains points et il reste que la famille aurait dû respecter la volonté de la fille et surtout ne pas recourir à certains actes regrettables et, s’ils sont confirmés, graves. Même si, personnellement, tout en respectant la loi et, du mieux possible, la liberté de ma fille, je veillerai à ce qu’elle ne fasse pas n’importe quoi.
Et pour ceux qui pensent que je suis macho ou « réac, » qu’ils sachent bien que la mise en ménage signifie le plus souvent la fin des études pour les filles. Que cette mise en ménage soit « forcée » ou « volontaire. »
Maintenant, je voudrais vous faire partager cet article tiré du Guardian britannique (via comme souvent
Angry Arab). Juste pour faire comprendre que la domination masculine (quoique notre affaire semble à 100 % féminine) reste plus que jamais d’actualité en Occident. Elle prend seulement le visage du négoce, et de la cotation en bourse, le libéralisme quoi. Et aussi afin que, pour reprendre une formule connue qui est aussi le titre d’un blog intéressant, la paille ne masque pas la poutre. L’article que je vous propose déborde mon propos mais comme je ne veux pas qu’on dise que je ne traduis que ce qui m’arrange, je vous en livre la traduction intégrale.
Les positions défendues par l’auteure sont parfois contestables mais, et c’est ce qui m’a aussi intéressé, elle donne cependant des indications chiffrées, des précisions sur des modes de fonctionnement qui elles sont incontestables.
Pour ceux qui voudraient creuser les questions féministes, je ne saurais trop leur recommander le classique de Claude Alzon «
Femme mythifiée, femme mystifiée. »

Le 'mariage est une forme de prostitution’
L'auteure féministe Sheila Jeffreys n'a jamais craint la controverse. Aujourd’hui, avec l’industrie du vagin, elle s’intéresse au commerce global du sexe. Julie Bindel l’a rencontrée.
Par Julie Bindel, The Guardian (UK) 12 novembre 2008 traduit de l’anglais par Djazaïri

C’est lorsqu’elle émigra en Australie au début des années 1990, que la féministe Britannique Sheila Jeffreys se rendit compte de l’énorme importance qu’avait acquise l’industrie globale du sexe0 La prostitution avait été légalisée en 1984 en Australie et c’est en parcourant un quotidien un jour, qu’elle réalisa avec horreur que des femmes étaient proposées à la vente dans des annonces accompagnées de leurs photos. En phase avec les autorités politiques, de nombreuses féministes Australiennes en étaient venues à voir la prostitution simplement comme une forme de travail, et Jeffreys de retrouva effarée par ce ‘’néolibéralisme” – l’absence complète d’indignation concernant la vente de corps de femmes.
Ceci s’avéra un des nombreux motifs qui l’incitèrent à écrire son dernier livre, L’industrie du vagin : Economie politique du commerce global du sexe. Professeur de science politique à l'université de Melbourne et militante de longue date contre les violences sexuelles, Jeffreys avait auparavant publié ‘’Anticlimax’’, qui avait mis à nu mythe de la révolution sexuelle des années 60, et ‘’Beauté et misogynie’, qui révélait la brutalité de l'industrie de la beauté. Elle nous explique que l’idée d’écrire L’industrie du vagin a pris forme lorsqu’ elle s'est rendue compte que l'industrie du sexe « se développait “en spirale hors de tout contrôle ».
Le livre de Jeffreys explore la manière dont le commerce du sexe s’est transformé d'artisanat caché et honteux, en une industrie très rentable et légitime. Aussi, le livre présente de nombreux chiffres effrayants. Il y a le fait que l'industrie du strip tease a un chiffre d’affaire mondial d’au moins 75 milliards de dollars, dont 15 milliards rien qu’aux USA - plus que les revenus générés par le base-ball. Ou ce détail que le commerce de la pornographie connait maintenant une telle réussite qu’il se banalise et que la presse financière en rend compte, et que certaines entreprises, comme Beate Uhse – le plus gros réseau de sex shops d'Allemagne sont cotées en bourse. “La « prostitution est maintenant un secteur significatif du marché dans certaines économies nationales”, «dit-elle, du ton direct qui est le sien. « L'industrie du sexe aux Pays Bas, où elle [la prostitution] est légale, représente environ 5% du PIB. «
Ceci s’est produit à l’époque où le pouvoir des femmes était supposé s’être accru. Pourquoi la prostitution, le strip tease et la pornographie sont-ils devenus plus populaires au moment où les femmes acquéraient un rôle public plus fort ? Jeffreys nous explique que c’est parce que les femmes sont maintenant plus souvent en position de dire «non’ aux pratiques sexuelles dégradantes »; le recours à des prostituées est une manière pour les hommes de maintenir leurs privilèges traditionnels.
Jeffreys a justement découvert qui faisait de l’argent avec ce marché. Il s’agit bien entendu d’une énorme source de revenus pour des souteneurs, des trafiquants et des gérants de bordels, mais beaucoup d’autres catégories en profitent aussi : les hôteliers se font des revenus supplémentaires en fournissant des prostituées à des hommes d’affaires; les chauffeurs de taxi empochent des commissions en conduisant les touristes hommes dans des bordels précis.
“Des milliards et des milliards de dollars se font sur le dos des femmes dans cette industrie,” explique Jeffreys et les féministes qui s’y opposent font face à des groupes d’hommes puissants et souvent à des gouvernements tout entiers... Où est la critique de gauche contre cette énorme industrie capitaliste? Nous pouvons démolit les industries du tabac et nucléaires, mais pas l’industrie du sexe qui maltraite les femmes les plus pauvres et qui ont le moins de droits.”
Les femmes concernées s’enrichissent rarement par la prostitution, affirme-t-elle, malgré le lieu commun selon laquelle ce travail est très lucratif pour elles. Jeffreys fournit des preuves tirées d’études conduites en Australie et au Canada qui montrent que le revenu moyen annuel d’une femme prostituée dans un bordel n’est que de 15 000 £ (environ 17 800€). “Nous devons en discuter indépendamment des arguments féministes qui consistent à savoir si c’est néfaste ou non pour les femmes,” dit-elle, “et l’examiner en tant qu’industrie de masse dont les profits ne vont pas aux femmes.”
Jeffreys n'a jamais craint de traiter des sujets controversés, un aspect qui lui a valu de nombreux détracteurs ainsi que de nombreux admirateurs. En 1979 elle avait été une des co auteures de “L'amour votre ennemi”, un pamphlet qui s’interrogeait sur le degré d’engagement des féministes hétérosexuelles dans le mouvement féministe. Elle a également critiqué les lesbiennes pour leur usage de la pornographie, et a affirmé que la chirurgie de changement de sexe était une forme d'automutilation. Elle dit qu'elle aimerait écrire une histoire du mouvement des femmes dans «une perspective féministe révolutionnaire » ; le fil conducteur de son travail est sa ferme conviction que les hommes maintiennent leur domination sur les femmes par les relations sexuelles, et que l’hétérosexualité est donc mauvaise pour les femmes.
Cette conviction se reflète dans ‘L’industrie du vagin’ dans sa description du mariage comme une forme de prostitution; une transaction légale qui a traditionnellement garanti l’accès aux corps des femmes en échange de leur subsistance. “La prostitution et la mariage ont toujours été liés,” explique Jeffreys. “Ce qui est choquant est que de nos jours le mariage devient plus à la mode chez certaines jeunes femmes.” Elle écrit que même dans le cas de femmes qui travaillent et sont bien payées, “les droits des hommes sur le corps des femmes à des fins sexuelles n’a pas disparu mais reste un présupposé à la base de la relation hétérosexuelle.”
Elle met en évidence d’autres liens plus évidents entre mariage et prostitution – comme le problème croissant de l’industrie du mariage par e-mail. L’industrie du mariage par e-mail est, affirme-t-elle, une forme de trafic où bon nombre des femmes qui se font connaître pas des sites web d’agences matrimoniales finissent par être vendues pour prostitution pas leurs maris. La majorité des hommes qui ont accès à ces services sont des blancs originaires de pays riches, leurs épouses venant de cultures où le stéréotype féminin la soumission et la docilité.
La force du nouveau livre de Jeffreys réside précisément dans les nombreux aspects de l’industrie du sexe qu’il traite et la compréhension de leurs relations. Par exemple elle souligne les liens entre les sites web matrimoniaux et la pornographie; entre les clubs de danse nue et les opérations de trafic.
Elle pense que le recours à des prostituées par l’armée, qui se fait depuis longtemps dans des endroits comme la Thaïlande, la Corée du Sud et les Philippines, a été le facteur le plus important dans la globalisation de l’industrie du sexe. Dans les pays “où cette industrie a prospéré sous occupation militaire, des hommes sont venus d’ailleurs pour accéder aux services de la prostitution.” Jeffreys assure que les pays qui ont légalisé la prostitution sont des “Etats proxénètes.” “Si l’Etat facilite la prostitution des femmes, il maintient directement les femmes dans l’inégalité.”
Alors que nous parlons, Jeffreys fait ses préparatifs pour un voyage en Europe où elle donnera des conférences sur la prostitution comme pratique culturelle néfaste, sur le même pied que les mutilations génitales. Nous lui demandons si elle s’attend à des auditoires critiques. “Bien sûr,” s’esclaffe-t-elle, “les féministes se font toujours tirer dessus à boulets rouges quand elles disent la vérité sur l’industrie du sexe. Mais les femmes continueront à en être victimes tant que nous continuerons à croire les mensonges.
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• The Industrial Vagina: The Political Economy of the Global Sex Trade by Sheila Jeffreys is published by Routledge at £14.99, and can be ordered at http://www.routledge.com/ or through Bookpoint on 01235 400524