jeudi 31 mai 2007

Les universités britanniques, le boycott de l'entité sioniste, et le lobby qui n'existe pas...

Les syndicats britanniques de l'enseignement supérieur se mobilisent depuis un certain temps en faveur d'un règlement du conflit du Proche-Orient dans le respect des résolutions de l'ONU. Si on lit la presse sioniste, par exemple le Yedioth Ahronoth, mon torchon préféré, on apprend que le British University and College Union (UCU) vient de voter une motion appelant à débattre d'un boycott de la coopération avec les institutions universitaires de l'entité sioniste. Il ne s'agit donc pas d'un boycott à proprement parler mais d'un appel aux différentes branches du syndicat à discuter de la question, le boycott lui-même étant peu susceptible de recueillir l'agrément de la majorité et ne figurant pas parmi les priorités des adhérents selon Sally Hunt, la secrétaire générale de l'UCU.
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La réaction sioniste ne s'est pourtant pas faite attendre et est d'abord venue des USA. En effet, Goldhirsh foundation, une importante fondation basée aux USA selon le vocabulaire sioniste (c'est-à-dire juive mais sise aux Etats-Unis, américaine mais pas américaine) vient d'annoncer que :

"elle a annulé ses projets de créer une procédure d'attribution de bourses pour des chercheurs Britanniques".Cette fondation spécialisée dans la recherche sur les tumeurs du cerveau pèse quelques 150 millions de dollars et finance des projets dans le monde entier."

La punition a été notifiée dans un courrier envoyé aux universités britanniques par Elizabeth Goldhirsh, la présidente de la fondation :

"Cette action représente un important revers pour la liberté académique et la libre expression. De plus, la décision de stigmatiser et de diaboliser Israël bien plus que d'autres pays - en gardant le silence sur la brutale occupation de la Tchétchénie par la Russie par exemple, où l'oppression qu'exerce actuellement la Chine au Tibet - est, au mieux, troublante. Au pire elle renvoie à une motivation bien plus sinistre et tragique.
"Ce qui est également gênant c'est d'agir ainsi au moment où les civils Israéliens sont confrontés à des tirs presque quotidienns de missiles lancés depuis Gaza et où le partenaire pour des négociations est une organisation qui pratique les attentats suicide et refuse de reconnaître le droit à l'existence d'Israël.
"Compte tenu de cette décision, je suis profondément attristée de dire que, alors que ma fondation avait envisagé d'ouvrir l'accès à des bourses aux chercheurs Britanniques, nous ne serons dès lors plus en mesure de le faire.
Je vous conjure d'oeuvrer contre ce boycott et de faire revenir l'université britannique aux nobles idéaux de la recherche libre et sans préjugés".

On remarque dans le contenu de la lettre les clichés propres à la propagande sioniste : la non reconnaissance du droit à l'existence de l'entité par l'organisation non citée nommément (le Hamas), les civils sionistes victimes de tirs de roquettes depuis Gaza, la diabolisation de l'entité sioniste tandis qu'on se tait debvant les crimes commis par d'autres Etats. Et enfin une accusation à peine voilée d'antisémitisme.
Ce qui détonne, c'est le rappel des principes de liberté académique, liberté dont l'entité se gausse ou cherche à contraindre partout quand il s'agit des thèmes qui la gênent. L'entité n'est-elle pas un des plus fervents partisans des lois qui interdisent la recherche libre sur les crimes nazis?
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Mais les sionistes ne comptent pas en rester là car, après tout, cette fondation envisageait seulement de délivrer des bourses à des chercheurs Britanniques et ne l'avait donc jamais fait auparavant.
C'est Z'ev Boim, ministre sioniste de l'absorption des immigrants (Immigrant Absorption Minister, je n'invente rien), qui s'y est collé en premier. Profitant de sa présence à Londres et pour montrer sa non ingérence dans les affaires de l'université britannique, Boim a lancé l'idée que les donateurs Juifs gèlent leurs donation aux institutions académiques britanniques. Idée qu'il envisage de discuter avec les responsables de la communauté juive en Grande-Bretagne ainsi qu'avec les représentants d'Israël qui ont abordé le problème avec les autorités britanniques chargées de l'enseignement supérieur.
C'est donc d'un contre boycott que parle explicitement Boim qui invite la communauté juive mondiale (world Jewry) à envisager des mesures contre ce boycott britannique "futile."
Pour quelque chose de futile, on dirait bien que Boim vient de sonner l'alerte générale.
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Le ministre britannique de l'Enseignement Supérieur a fait part de sa déception au sujet de la motion syndicale qui selon lui "ne permet pas de promouvoir le processus de paix au Moyen-Orient."
S'il avait demandé à ses chercheurs, ces derniers lui auraient peut-être que leurs recherches sur un tel processus avait permis de conclure à son inexistence.
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C'est semble-t-il à la même conclusion qu'est parvenu UNISON, le principal syndicat britannique qui se prépare à rétablir son boycott économique de l'entité sioniste en réaction à la guerre contre le Liban l'été dernier et aux attaques sionistes contre Gaza. Suite au désengagement sioniste en 2005, UNISON qui rassemble quelque 1,6 millions de travailleurs avait levé un précédent boycott des biens et des investissements sionistes. Désengagement que n'importe quel observateur un tant soit peu attentif avait bien interprété comme de la poudre aux yeux.

mardi 29 mai 2007

Lyon : projection débat sur la résistance des femmes Palestiniennes

Le centre Tawhid vous propose la projection du film

"Women in struggle"
de Buthayna Khoury

et un débat sur la résistance des femmes palestiniennes

le jeudi 7 juin 2007 à 19h00

Le débat sera animé par
Fatima BEZINE (militante de Palestine en marche)

Entrée gratuite
Ouvert à tout public
8 rue Notre-Dame Lyon 69006

Bus 1 / 34 - Ligne T1, Métro Charpennes
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transmis par Palestine en marche (Lyon)

Illuminons les flambeaux de la résistance de Jérusalem (Al Qods)

40 ans d’occupation de la ville d’al-Quds
Illuminons les flambeaux de sa résistance
(transmis par Palestine en marche, Lyon)

Il y a 40 ans (6 juin 1967), les troupes israéliennes achevaient l’occupation de la Palestine en s’emparant de la partie orientale de la ville d’al-Quds, de la Cisjordanie et de la bande de Gaza, ainsi que de territoires arabes (Golan en Syrie et Sinaï en Egypte). Depuis, seul le territoire du Sinaï fut rendu à l’Egypte. Le Golan et Jérusalem-Est sont annexés et colonisés, la Cisjordanie démantelée par des colonies, des routes et le mur de l’annexion. Pour la bande de Gaza, le désengagement des colons et de l’armée réalisé en 2005 a permis à l’Etat sioniste d’instaurer « une prison à ciel ouvert » pour faciliter le bombardement de la population, avec l’appui actif des Etats-Unis, de l’Union européenne et des régimes arabes à leur solde.

40 ans après cette occupation et près de 60 ans après l’occupation et la colonisation des territoires palestiniens formant ce qui est appelé aujourd’hui l’Etat d’Israël, suite à la destruction de la Palestine et l’expulsion de près d’un million de Palestiniens, le peuple palestinien poursuit sa résistance.

En annexant la ville d’al-Quds (Jérusalem), les autorités de l’occupation s’imaginaient qu’elles pourraient en déraciner les Palestiniens et les pousser vers les routes de l’exil. Les mesures de colonisation et de destruction qui ont suivi l’occupation de la partie orientale d’al-Quds furent nombreuses et multiples.

Administrativement, le fait de rattacher la partie orientale occupée en juin 1967 à la municipalité sioniste donna libre cours à tout un ensemble d’actes illégaux visant à réduire la population palestinienne, à favoriser l’implantation des colonies juives, à l’intérieur même des quartiers arabes, à réduire la fréquentation des lieux saints palestiniens, chrétiens ou musulmans, à étouffer l’économie palestinienne, à contrecarrer les efforts palestiniens à l’éducation, la santé et le développement humain d’une manière générale : de nombreuses maisons sont régulièrement détruites, des Palestiniens originaires de la ville sont refoulés et leurs papiers d’identité confisqués pour les prétextes les plus divers, des lieux publics comme les bibliothèques sont transformés en casernes, les marchés de la ville sont envahis par les produits israéliens, les terres et les propriétés palestiniennes sont volées par des moyens mafieux et détournés, les centres sociaux et éducatifs fermés et saccagés.

Récemment, le mur de l’annexion construit par les autorités coloniales a voulu parachever l’isolement de la ville sainte de la Cisjordanie, alors que depuis des années, la population de la bande de Gaza est interdite de s’y rendre. En étouffant et en isolant la population palestinienne d’al-Quds, Israël procède au nettoyage ethnique comme il l’a précédemment fait dans les villes palestiniennes de Yafa, Akka, Ber Saba’, Haïfa, Lod et Ramleh.

L’annexion de la partie orientale de la ville d’al-Quds a servi aux autorités de l’occupation de morceler encore une fois le peuple palestinien, non seulement géographiquement, mais aussi au niveau de son rattachement administratif. Pour l’Etat sioniste, les Palestiniens de l’Est d’al-Quds ont un statut différent de celui des Palestiniens de la Cisjordanie et de la bande de Gaza, mais aussi de celui des territoires occupés en 48, y compris la partie occidentale d’al-Quds. Ce statut administratif différent leur a servi pour réprimer tous ceux qui ont participé aux élections législatives de l’Autorité palestinienne et pour nier le caractère palestinien et arabe de la ville.

Mais, malgré toutes ces mesures coloniales et répressives, la population palestinienne d’Al-Quds résiste encore : les dernières statistiques israéliennes nous informent que le nombre des Palestiniens vivant dans la municipalité élargie de Jérusalem, soit les parties occidentale et orientale de la ville, est encore plus élevé que celui de la population israélienne, malgré toutes les colonies récemment installées. Même si ces statistiques servent aux sionistes pour activer leur colonisation, il n’en reste pas moins qu’ils affirment aussi que les Palestiniens résistent à leur expulsion et à leur étouffement.

En annexant la ville d’al-Quds, les autorités de l’occupation ont aussi ouvert la voie aux Palestiniens de 48 d’accourir au secours de la ville sainte : parmi tous les actes de résistance, citons celui initié par sheikh Raed Salah, fondateur et dirigeant du mouvement islamique, qui organise régulièrement des programmes où les Palestiniens de 48, venant du Nord (Galilée) ou du sud (Naqab), se rendent régulièrement à la ville d’al-Quds, pour animer ses rues, acheter ses produits et remplir ses lieux saints. Les organisations de la résistance palestinienne sont également actives, directement ou par le biais de structures associatives, pour permettre à la population de demeurer sur place : empêcher les destructions de maisons, dénoncer les ventes illégales et mafieuses, mobiliser la population et notamment les jeunes, installer des structures d’aide à l’éducation, aux soins, entre autres.

Ce sont tous ces actes de résistance quotidienne de la population d’al-Quds, à laquelle nous rendons hommage, qui freinent la judaïsation rampante de la ville. Cependant, notre rôle doit être plus actif et nous devons contribuer à illuminer les flambeaux de la résistance sur place.

C’est pourquoi nous vous invitons à participer à la campagne lancée par
la Fondation internationale pour al-Quds
du 7 au 23 juin
« Al-Quds, 40 ans d’occupation : illuminons les flambeaux de sa résistance »

Cette campagne internationale de sensibilisation vise à faire prendre conscience de la gravité de la situation faite par l’occupation à cette ville en particulier, à dénoncer les mesures d’annexion et de nettoyage ethnique en cours, mais aussi à expliquer et à mettre en valeur tous les actes de résistance quotidienne menées par la population palestinienne.
Elle vise aussi à développer la solidarité concrète avec la ville sainte et sa population, en prenant en charge ou en participant à des projets de développement, social, éducatif, médical et d’infrastructure, menés par la fondation en direction de la population d’al-Quds, par le biais des structures palestiniennes sur place.
Pour avoir plus d’informations sur la fondation internationale pour al-Quds et ses projets de développement, consulter le site http://www.alquds-online.org/Org/ qui présente ses actions passées et ses projets futurs.


Notre association participe à cette campagne internationale en diffusant :
- un dépliant sur la ville d’al-Quds : « al-Quds, patrimoine en danger ? »
- une étude sur les prisonniers palestiniens de la ville d’al-Quds.
Vous pouvez obtenir ces deux documents par mail ou par courrier postal.

Contactez-nous si vous souhaitez participer à cette campagne de 15 jours en faveur de la résistance à al-Quds en nous précisant les formes possibles que vous envisagez : diffusion de l’information, collecte de fonds, etc..

Pour participer aux actions de solidarité avec la résistance palestinienne
(diffusion de l’information et financement de projets culturels et sociaux en Palestine occupée)
Contacter Palestine en marche

Adresse postale : Palestine en marche c/o EPI
13 chemin Auguste Renoir
69120 Vaulx-en-Velin
Palestine_en_marche@yahoo.fr

lundi 28 mai 2007

Azmi Bishara diffame-t-il l'entité sioniste en la comparant au régime d'apartheid. La réponse d'un spécialiste.

Ronnie Kasrils, le ministre Sud-Africain des services de renseignements, est issu d'une famille juive Balte et c'est un vétéran de la lutte clandestine contre l'apartheid dans son pays. Ses prises de position en faveur des Palestiniens et sa condamnation nette du sionisme irritent le lobby sioniste dans son pays et, bien sûr, les chefs du gang sioniste à Tel Aviv. Kasrils est un marxiste, ce qui ne l'a pas empêché, au cours d'une récente visite effectuée en Palestine occupée d'inviter officiellement en Afrique du Sud Ismaïl Haniyeh, le premier ministre Hamas de l'Autorité Palestinienne. C'est que Kasrils ne s'y trompe pas et sait parfaitement faire la différence entre un mouvement d'émancipation tel que le Hamas et l'idéologie sioniste qui charrie en son coeur même le racisme et l'apartheid. Et en tant que Sud-Africain, il sait parfaitement de quoi il parle. Ses propos apportent une réponse sans équivoque au Yedioth qui accuse Azmi Bishara, un membre Palestinien du parlement sioniste, de diffamer l'entité sioniste en la comparant au régime d'apartheid de l'ancienne Afrique du sud. Il faut aussi se souvenir qu'alors que l'entité sioniste était une alliée fidèle du régime d'apartheid, les pays arabes ont généralement soutenu l'ANC telle l'Algérie où Mandela avait pu recevoir une formation militaire. Laissons donc la parole à Ronnie Kasrils.
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(le texte provient du quotidien sud-africail Mail & Guardian du 21 mai 2007, via Random Pottins, le blog de l'historien Britannique Charlie Pottins) Traduit de l'anglais par Djazaïri
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Voyager en Palestine, dans la bande de Gaza et en Cisjordanie où je me suis rendu récemment, c'est faire un voyage surréaliste à rebours dans l'état d'urgence de l'apartheid. On se décourage à devoir passer par une myriade de checkpoints – plus de 500 en Cisjordanie. Ils sont contrôlés par des soldats lourdement armés, jeunes mais à l'air sinistre, nerveusement attentifs à chaque mouvement, les doigts sur la gâchette.
Heureusement pour moi, que du fait que je circulais dans un véhicule de l'ambassade d'Afrique du Sud avec des documents officiels et une escorte, les délais de passage étaient brefs. Balayer du regard les files de palestiniens à pied ou en voiture c'était comme voir les files d'attente silencieuses et tristes devant les bureaux de passage de l'ancienne Afrique du Sud.
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Le trajet d'une ville de Cisjordanie à une autre, qui pourrait prendre 20 minutes en voiture dure actuellement 7 heures pour les Palestiniens, soumis à de multiples vexations par de très jeunes soldats. Mon ami, la militante pour la paix Terry Boullata a quasiment abandonné son travail d'enseignant. Le monstrueux mur de l'apartheid s'interpose entre son domicile de Jérusalem Est et son école qui se trouvait de l'autre côté de la rue, lui imposant désormais un trajet d'une heure. Elle s'en tire mieux que les paysans de Qalqilya dont le bourg rural autrefois prospère est totalement cerné par le mur avec ses deux portes d'entrée. Ce sont les troupes d'occupation qui en ont la clef. Souvent elles ne sont même pas là pour permettre à quiconque d'entrer ou de sortir. Bethléem aussi est complètement enfermée par le mur avec deux points de passage. Les Israéliens ont ajouté l'insulte à la blessure en placardant les entrées avec des affiches pittoresques souhaitant la bienvenue aux touristes dans le lieu où est né le Christ.
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La « barrière de sécurité, » selon les termes israéliens, a autant pour but de briser le moral des hommes que de parquer les Palestiniens dans des ghettos. Comme un serpent, elle change de forme et coupe à travers les terres agricoles sous la forme d'une barrière d'acier et de fil de fer, avec des tours de guet, des fossés, des chemins de patrouille et des systèmes d'alarme. Elle aura 700 km de long et, d'une hauteur de 8 à 9 mètres par endroit, elle éclipse le mur de Berlin. La fonction de la barrière devient claire en rase campagne. Son tracé englobe de larges pans de la Cisjordanie pour incorporer en Israël les colonies juives illégales – dont certaines sont de grandes agglomérations – et annexer toujours plus de territoire palestinien.Les Israéliens affirment que l'objectif du mur est seulement de prévenir les attaques terroristes. Si c'était le cas, expliquent les Palestiniens, pourquoi n'a-t-il pas été construit le long de la frontière marquée par la ligne verte?
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On ne peut que souscrire à l'observation du ministre Sud-Africain Essor Pahad qui a déclaré : « Il est devenu parfaitement évident que le mur et les checkpoints ont pour rôle principal d'améliorer la sécurité des colons et de leur faciliter les choses. »La Cisjordanie, 22 % de ce qui fut la Palestine historique, a vu sa superficie réduite de 10 à 12 % pour ses habitants et est scindée en plusieurs fragments dont la vallée du Jourdain qui est une zone de sécurité pour les colons Juifs et l'armée israélienne. Comme le bande de Gaza, le Cisjordanie est de fait une prison hermétiquement fermée. Il est choquant de découvrir que certaines routes sont interdites aux Palestiniens et réservées aux colons Juifs. J'essaye vainement de me souvenir de de quoi que ce soit d'aussi obscène dans l'Afrique du Sud de l'apartheid. La bande de Gaza offre un paysage désolé de pauvreté, de crasse et d'infrastructures bombardées.
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De façon incongrue, nous avons pu prendre part à une réception donnée pour la journée de la libération de l'Afrique du Sud dans un restaurant avec vue sur le magnifique port et la plage. Des tirs résonnaient dans la rue, interrompant brièvement nos activités; c'étaient des milices ou d'autres groupes de personnes qui fêtaient la sortie d'hôpital d'un camarade blessé. De longues rangées de bateaux de pêche se balancent, inutiles, dans le port car les temps sont durs. Israël leur interdit de s'éloigner de plus de 3km de la côte rendant ainsi la pêche improductive. Pourtant, malgré tout, nos hôtes nous ont offert un banquet digne des meilleures traditions palestiniennes.
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Nous repartons par l'aéroport de Tel Aviv où un fonctionnaire Israélien repère mon accent. « Êtes-vous Sud-Africain? » me demande-t-il avec l'accent typique de la région de Gauteng. Ce jeune homme a quitté Benoni alors qu'il était enfant en 1985. « Comment est Israël? » lui ai-je demandé. « C'est un endroit pourri [fucked place], » dit-il en riant, « je pars bientôt pour l'Australie. » « De l'autre côté du miroir? » me suis-je dit. J'ai fait exactement comme Alice, je suis allé de l'autre côté du miroir dans un monde surréaliste qui est infiniment pire que l'apartheid. Dans quelques heures je serai en Irlande du Nord, invité à voir Ian Paisley et Martin MC Guinness prêter serment pour le partage du pouvoir à Stormont. Même PW Botha et Ariel Sharon n'ont jamais été aussi extrémistes que Ian Paisley dans sa période la plus belliqueuse et sectaire. L'Irlande a été sous la botte anglaise pendant 800 ans, le régime d'apartheid sud-africain a duré 350 ans. Le projet colonial sioniste remonte aux années 1880. La classe dirigeante israélienne, corrompue et dépourvue de vision, ne peut plus continuer à diriger à l'ancienne manière. Les Palestiniens ne sont pas disposés à rester plus longtemps sous oppression.
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Ce qu'il faut, c'est l'unité des Palestiniens derrière leur gouvernement élu renforcé pat les luttes des Palestiniens et des Israéliens progressistes avec le soutien de la solidarité internationale. Les exigences immédiates sont la reconnaissance du gouvernement d'unité nationale, le levée des sanctions économiques et du bouclage des territoires Palestiniens, la inde 40 ans d'occupation militaire et la reprise des négociations pour une solution avec deux ÉtatsRemarquons pour finir que l'invitation du premier ministre Ismaïl Haniyeh en tant que chef du gouvernement d'unité nationale a été saluée par le président Mahmoud Abbas et sera honorée par notre gouvernement. Comme ils disent en arabe : « Inch Allah si Dieu le veut].

vendredi 25 mai 2007

Entretien avec l'Arabe en colère

Dans mon précédent post, je vous parlais d'As'ad Abukhalil, cet universitaire Libanais qui vit et enseigne aux USA mais qui surtout anime Angry Arab News Service, un blog où, souvent au détour de phrases aussi mordantes que brèves on perçoit la richesse d'une analyse qui se donne parfois à voir dans des développements plus longs. As'ad Abukhalil appartient à une espèce qu'on aurait pu croire disparue, celle des intellectuels Arabes patriotes, mais pas sectaires, enracinés dans leur culture, mais pas au prix d'un enfermement qu'il refuse, ouvert au monde mais sans jamais le confondre avec l'Occident. C'est ce type d'intellectuels qui fait cruellement défaut aujourd'hui dans le monde arabe. Il est intéressant de souligner que tout en ayant été éduqué dans la culture musulmane, l'approche d'As'ad Abukhalil est du type profane pour ne pas dire marxiste. A la fois respectueux et contempteur de la religion [ou plutôt des clercs de cette religion] dans laquelle il a été éduqué, il nous offre l'image de ce que pourrait être un discours musulman mais non religieux sur l'Islam et la culture musulmane mais également sur les autres religions ou cultures. Paradoxe? A y réfléchir pas vraiment.
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As'ad Abukhalil est un intellectuel engagé, au service de son pays mais aussi, et peut-être surtout, en faveur de la cause palestinienne. D'où ce long entretien qu'il a accordé à Electronic Intifada sur les événements en cours au Liban dans le camp de réfugiés de Nahr al-Bared près de tripoli.
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Entretien avec As'ad Abukhalil sur le siège du camp de Nahr al-Bared
Ali Abunimah, Electronic Lebanon, 24 Mai 2007, traduit de l'anglais par Djazaïri
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Des milliers de réfugiés Palestiniens fuient le camp de réfugiés de Nahr al-Bared dans le nord Liban au cinquième jour de combats entre l'armée libanaise et un groupe militant connu sous le nom de Fath al-Islam qui ont causé la mort de dizaines de soldats et de militants ainsi que celle d'un nombre indéterminé de civils. Le monde assiste en silence à l'aggravation de la situation des réfugiés Palestiniens, 50 ans après leur expulsion de leur patrie vers le Liban. Ali Abunimah, le co-fondateur d'Electronic intifada s'est entretenu avec As'ad Abukhalil, le créateur du blog Angry Arab news Service. Abukhalil explique les origines du Fath al-Islam, les événements qui ont abouti à cette violence et leur signification pour le Liban et la région.
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EI : Qu'est-ce que le Fath al-Islam
ABUKHALIL: On n'avait pas entendu parler de Fath al-islam avant la fin de l'année dernière. On a eu des articles ces deux dernières années, particulièrement après le retrait des forces syriennes du Liban, sur l'existence d'un type d'organisations de militants extrémistes en cours d'émergence dans les camps de réfugiés au Liban et ailleurs en dehors des camps, notamment dans le nord du Liban.
Certaines informations faisaient dans le sensationnalisme et parfois, des organisations dont le gouvernement avait à se plaindre s'avéraient avoir été financées par la famille Hariri, par exemple Asbat al-Ansar et Jund as-Sham dans le camp de réfugié de Aïn Héloué et dont certains membres ont rejoint par la suite Fath al-Islam.Il est évident que Fath al-Islam n'est pas, ou du moins n'a pas comme caractéristique première d'être une organisation palestinienne. Sur la base des interview de ses chefs que j'ai pu voir à la télévision ou lire dans la presse ces tout derniers mois, on peut discerner l'armature idéologique de cette organisation. Ce sont des fondamentalistes sunnites qui se fixent ces objectifs généraux grandioses des fondamentalistes qui ne séduisent que les plus marginales parmi les organisations fondamentalistes marginales. Ils réfutent tout lien avec al Qaïda même s'ils partagent sa rhétorique et s'ils ne cachent pas leur sympathie voire leurs affinités avec al Qaïda.
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EI: A-t-on des preuves que la famille Hariri a financé Fath al-Islam?
ABUKHALIL: Nous n'avons pas de preuves que la famille Hariri a financé spécifiquement Fath al-islam. Mais deux possibilités restent à envisager. L'Afghanistan nous a enseigné le phénomène du retour de flamme imprévu. Il arrive qu'un sponsor finance un client et qu'après un certain laps de temps, le client se retourne contre son sponsor. La possibilité existe donc mais je n'ai connaissance d'aucune preuve que Hariri ait financé directement cette organisation en particulier. Ce que nous tenons pour établi, c'est que ces dernières années, et singulièrement depuis 2005, pendant les élections parlementaires, la famille Hariri a dépensé énormément d'argent, particulièrement au nord Liban, pour recruter dans les organisations fondamentalistes extrémistes sunnites.Certains des membres de Fath al-Islam qui combattent en ce moment avaient été libérés lors d'une amnistie sans précédent en 2005, sur l'insistance de la famille Hariri qui voulait s'attirer les faveurs d'organisations fondamentalistes sunnites de Tripoli. Il est donc très probable que certaines de ces personnes ont été bénéficiaires des largesses de Hariri dans la région nord du Liban. Mais ça ne veut pas dire que les Hariri ont financé en connaissance de cause Fath al-Islam, même si nous savons qu'ils ont financé des groupes sunnites fanatiques dont des membres ont plus tard rejoint Fath al-Islam.
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EI: On rapporte dans la presse que des Palestiniens qui fuient le camp de Nahr al-Bared disent que les militants de Fath al-islam se sont infiltrés dans le camp l'année dernière, qu'ils ne se mêlaient pas aux gens et avaient peu de contacts avec les habitants du camp sauf pour condamner le fait de fumer, de jouer de la musique ou d'afficher des posters. Un réfugié remarque que le camp est surveillé de tous côtés par l'armée libanaise et il se demande comment ces militants ont pu y pénétrer vu qu'ils ne sont pas tombés du ciel. Comment répondriez-vous à cette question?
ABUKHALIL: Je trouve vraiment suspecte la manière dont tous ces gens sont entrés au Liban, et tout indique qu'ils y sont entrés légalement. Nous n'avons pas affaire à des infiltrations du genre de celles dont parle la presse américaine pour l'Irak. Ils sont donc entrés au Liban avec leurs passeports, sont passés par les ports où ils ont été contrôlés par les forces de sécurité et l'armée libanaise puis ils se sont installés dans ces camps; et comme vous l'indiquez à juste titre, tous ces camps sont sous la surveillance de l'armée libanaise.Au cours d'un entretien accordé à la chaîne TV Al-Arabiya le 23 mai, le ministre libanais de la défense, Elias Murr a déclaré que pas un seul combattant n'a été identifié comme palestinien parmi les dizaines de combattants tués dans les affrontements. Il a indiqué que la plupart étaient Libanais, Saoudiens, Yémenites, Algériens, Tunisiens, marocains etc.
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EI: Qu'est-ce qui a déclenché la violence à Nahr al-Bared?
ABUKHALIL: C'est là que ça devient bizarre et qu'apparaissent de nombreuses questions. Après l'assassinat de Rafiq Hariri en février 2005, la famille Hariri n'a pas eu confiance dans les services de sécurité et de renseignements existants et donc, sous la supervision et avec des financements des USA et avec le soutien de l'Arabie Séoudite, de la Jordanie et des Émirats Arabes Unis, elle a constitué sa propre quasi milice, les Forces Intérieures de Sécurité. Ils ont aussi créé quelque chose appelé Jihaz al Ma'alumat, un appareil de renseignement, dont l'existence ne repose sur aucune base légale au regard de la législation libanaise. Quoi qu'il en soit, ce sont aujourd'hui les plus importants services de sécurité et de renseignements au liman et ils ont marginalisé les autres.
La veille de la flambée de violence, Al-Mustaqbal, le journal des Hariri, faisait sa une sur le cambriolage d'une banque près de tripoli. Le journal affirmait que c'était l'oeuvre de Fath al-Islam. On peut se demander pourquoi si on savait qui avait cambriolé la banque, les autorités ne se sont-elles pas rendu sur les lieux pour les arrêter?Selon les informations dont je donne la primeur à vos lecteurs, l'appareil sécuritaire des Hariri avait apparemment prévu de faire un raid spectaculaire sur un appartement appartenant à Fath al-Islam à Tripoli, et désirait tirer bénéfice de l'affaire afin d'impressionner le public libanais; ils avaient donc emmené avec eux des équipes des chaînes TV de Hariri. Eh bien, ils sont allés faire ce raid le jour en question. Ca a été un fiasco du début à la fin. Ils ont été écrasés par une poignée de combattants de Fath al-Islam. C'est alors qu'ils ont fait appel à l'armée libanaise. La presse libanaise rapporte que l'armée libanaise n'était pas au courant de tout ça et qu'elle n'avait pas été prévenue et qu'elle a été simplement appelée à intervenir après que les forces de sécurité et les services de renseignements de Hariri aient échoué dans leur raid qui était supposé impressionner l'opinion libanaise.
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EI: Quelles ont été les réactions à ces événements au Liban et des organisations ou des partis ont-ils condamné le bombardement du camp de Nahr al-Bared?
ABUKHALIL: De mon point de vue, s'agissant des réactions au Liban, c'est un des éléments les plus douloureux de cette affaire.
Aucun parti politique libanais n'a pris position, pas un seul, contre le bombardement indiscriminé du camp de réfugié de Nahr al-Bared. Le Hezbollah a choisi de soutenir l'armée, comme l'ont fait le Parti Communiste et d'autres organisations. Bien entendu, il ne fallait pas s'attendre à autre chose de la part du mouvement du 14 mars, mais dans l'opposition ça a été à qui manifesterait le plus fortement son soutien. Le général Aoun, le principal leader de l'opposition chrétienne a apporté un soutien total et inconditionnel à l'armée libanaise et à son recours à ce qu'on appelle une « option militaire décisive » - ce qui veut dire autoriser l'armée à entrer dans les camps ou à les investir.
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EI: Pourquoi en est-il ainsi?
ABUKHALIL: En premier lieu, je comprends que l'armée libanaise a été frappée durement l'été dernier. Son moral et son prestige ont énormément souffert de son manque d'efficacité face aux brutales agressions israéliennes. Comme il n'existe aucun symbole de l'unité du Liban, les gens veulent toujours mettre en avant que, bon, « c'est peut-être l'armée. » Ça ne peut pas être toujours le caviar d'aubergines ou le hoummous. Ce doit être quelque chose de plus concret. Et c'est pourquoi on a cet engouement pour le soutien à l'armée. Ensuite, il y a une attitude générale raciste – le racisme classique à l'encontre des Palestiniens – et Khalid Saghiyya, un courageux éditorialiste Libanais en a parlé dans al-Akhbar. C'est pourquoi il est facile pour de nombreuses personnes de tolérer des attaques indiscriminées contre les camps de réfugiés Palestiniens. Ce n'est pas la première fois. Exactement comme en Jordanie il y a eu tous ces épisodes de bombardement des camps qui ont culminé pendant le Septembre Noir. Pendant toute ma vie au Liban il y eu toutes ces attaques par l'armée libanaise et plus tard par d'autres milices. En 1973, j'avais 13 ans, les camps de réfugiés Palestiniens au Liban avaient été bombardés par l'aviation libanaise. La liste est longue. Cette armée libanaise ne montre sa force que contre des réfugiés palestiniens sans défense. D'accord il y a l'organisation Fath al-Islam, ainsi que je l'ai dit, mais c'est un petit groupe fanatique dont on aurait pu s'occuper comme d'un problème de sécurité. Il était inutile de recourir à la puissance de feu de l'armée dont nous ne soupçonnions certainement pas l'existence quand l'été dernier le Liban était agressé par Israël et que l'armée libanaise se cachait surtout pour regarder quelques centaines d'irréguliers Libanais résister courageusement à l'agression israélienne.
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EI: Le gouvernement libanais vous rétorquerait certainement qu'il ne vise pas les habitants du camp et il a même fait des déclarations dans lesquelles il dit comprendre que l'organisation qu'il vise n'a rien à vois avec les palestiniens du Liban.
ABUKHALIL: L'ironie est que certes, il a dit tout ça et qu'il a dit plus. Il a eu recours au même que les Israéliens quand ils ont bombardé les camps de réfugiés en Cisjordanie et à Gaza. C'est le même langage que celui pratiqué par les USA en Afghanistan et en Irak : « Ils se cachent au milieu des civils. Ils se servent des civils comme de boucliers humains. Frapper les civils est une faute, l'armée se préoccupe de la population civile. » Toute cette propagande des dommages collatéraux est utilisée par le gouvernement.Les Palestiniens sont faibles au niveau régional et international. Ils ne reçoivent aucun soutien des gouvernements arabes, ce qui explique que le gouvernement libanais a non seulement eu la capacité et la volonté de faire ce qu'il a fait, et hier une déclaration officielle de la Ligue Arabe a non seulement apporté son soutien et exprimé sa « satisfaction » pour reprendre ses termes, au sujet de ce qui se passe mais a proposé une assistance militaire en récompense des bombardements du camp.
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EI: La main des USA est évidente dans cette affaire. Nous avons vu le gouvernement libanais solliciter une assistance militaire, dont des munitions et du matériel américains en réaction aux événements de Nahr al-Bared. Comment voyez-vous le rôle des USA et permettez moi d'élargir un peu ma question. En quoi les événements du Liban sont-ils liés à ce qui se passe à Gaza et les USA ont-ils réellement une stratégie pour la région? Quelle est la vision d'ensemble ici?ABUKHALIL: Les USA jouent certainement un rôle considérable dans toute cette affaire. Il y a à peine une semaine, David Welch, le sous-secrétaire US pour le Proche Orient visitait le Liban. Fait sans précédent, il a rencontré le commandant en chef de l'armée libanaise. Ce n'était jamais arrivé auparavant. On ne sait pas de quoi ils ont discuté mais la presse libanaise – même la presse pro gouvernementale – a souligné le caractère sans précédent de la rencontre entre Welch et le commandant en chef.En ce qui concerne les Américains, nous devons aussi observer qu'ils ont annoncé officiellement que le gouvernement libanais leur avait fait une requête d'assistance militaire d'urgence. Et encore que le gouvernement libanais a promptement démenti avoir fait une telle demande. Et que ensuite il a démenti le démenti. Regardez Gaza et vous constaterez que les Américains ont soutenu, financé et armé les milices de Muhammad Dahlan et que Mahmoud Abbas le président de l'Autorité Palestinienne] a été chargé de combattre et de tuer d'autres Palestiniens. Voyez le Liban d'aujourd'hui et vous trouvez un gouvernement libanais soutenu, financé et armé par le gouvernement américain et qui fait la même chose. La Palestine et le Liban sont devenus plus importants pas tellement parce que l'administration US aurait la volonté de leur accorder une quelconque attention mais tout particulièrement en raison de l'échec du projet américain en Irak. Et il a choisi la Palestine et le Liban parce que ce sont des endroits où se trouvent des milices fantoches armées et financées par les USA que ces derniers peuvent utiliser contre leurs ennemis et les ennemis d'Israël.
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EI: Que nous disent les événements en cours sur l'évolution de la situation au Liban? La presse israélienne par exemple, parle d'une autre guerre cet été. S'agit-il de signaux avant coureurs comme beaucoup de gens le craignent?
ABUKHALIL: Je suis plus d'avis que c'est peut être une indication que ce conflit pourrait être une alternative à une telle guerre. Les Israéliens comme le Hezbollah ne sont pas du tout intéressés par une flambée du conflit cet été. Et je pense que les USA ont la volonté et la capacité de faire pression sur le gouvernement libanais pour qu'il désarme les camps de réfugiés palestiniens de manière à accroître la sécurité d'Israël à leur point de vue. Même cela aurait une effet de choc en retour car nous avons déjà vu que les camps de réfugiés palestiniens sont très mécontents devant ce qui se passe.

mardi 22 mai 2007

Les terroristes de Fath al Islam au Liban

Des affrontements se déroulent actuellement à Tripoli, nord-Liban, entre l'armée libanaise et, semble-t-il un groupuscule nommé Fath-Al-Islam. Wayne Madsen considère que l'émergence de cette organisation vient s'inscrire à point nommé dans les projets US d'ouverture d'une base de l'OTAN dans le nord du pays. Le fait est que la présence de groupements liés d'une manière ou d'une autre à la nébuleuse al Qaïda coïncide souvent avec des zones géographiques correspondant aux intérêts US. C'est le cas en Afghanistan qui a un rôle stratégique par rapport aux nappes d'hydrocarbures d'Asie centrale et permet de maintenir la pression sur un Iran lui aussi riche en pétrole et en gaz.
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C'est aussi le cas en Somalie, idéalement placée pour assurer l'évacuation des ressources pétrolières qui sommeilleraient dans le sous-sol de l'Ogaden éthiopien etc. Quelques informations utiles ici.
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Angry Arab émet de sérieux doutes à la fois sur les motifs de l'intervention de l'armée libanaise et sur la nature de l'organisation Fath-Al-Islam, bien vite présentée comme une faction palestinienne alors que ses membres semblent appartenir pour l'essentiel à d'autres notionalités : Libanais, Marocains, Algériens, Séoudiens ... avec un financement initial en provenance du clan Hariri. Angry Arab, alias As'ad AbuKhalil, un universitaire Libanais, dénonce en effet depuis des semaines la volonté de puissants clans libanais de relancer les conflits sectaires. Et il écrit ceci :
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Conclusion : certaines armées arabes [toutes?] ne valent guère mieux que les bandes sionistes.

lundi 21 mai 2007

Tirs en l'air à la mode sioniste.

Avez-vous déjà vu un paramilitaire sioniste [un agent de sécurité chargé du mur] tirer en l'air au dessus de journalistes couvrant une manifestation pacifique de quelques dizaines de personnes contre le mur de séparation érigé par la bande terroriste de Tel Aviv?



Non?





Eh bien, ça donne à peu près ça :









Ah oui, vous avez remarqué qu'il n'a pas l'air spécialement de viser les cieux?





Tout juste car il vise en réalité des journalistes qui ont vu les balles leur passer à quelques centimètres.






Rassurez-vous, celui-ci se contente de crier, la portée de sa voix étant renforcée par celle de son arme.
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Ceci s'est passé lundi 21 mai 2007 près de la colonie d'Efrat en Cisjordanie occupée. Ces "gardes de sécurité" sont rattachés au ministère sioniste de la défense.

dimanche 20 mai 2007

Un cas de discrimination judiciaire, de discrimination tout court aux USA

Voilà qui m'éloigne un peu de la thématique de mon blog, c'est-à-dire le Monde Arabe pour ne pas dire la palestine tout simplement. En effet, pourquoi parler de la survivance de mentalités ségrégationnistes aux USA, mentalités entérinées par la puissance publique, magistrature et police en tête?
C'est que selon moi, la justice est une notion indivisible et qu'elle doit donc être recherchée partout. Mais aussi que la façon dont une puissance publique gère ses administrés et les relations entre ses administrés nous donne une idée de ce qu'elle est capable de faire chez des gens qui ne sont pas ses administrés.
Je veux dire par là qu'il n'y a pas de différence entre politique intérieure et politique étrangère. Que celui qui promet et promeut l'injustice et l'inégalité chez lui, ne promouvra jamais justice et égalité à l'étranger.
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Munis de ce principe nous comprenons mieux la politique de Georges W. Bush en Irak, Afghanistan et ailleurs : elle n'est que la manifestation à l'étranger des conséquences de sa politique économique et sociale chez lui. Ces mêmes principes permettront aux esprits sagaces de déduire les grandes lignes de la future politique étrangère de l'attelage néo-conservateur Sarkozy-Kouchner. Il parait que Kouchner est socialiste me direz-vous? Oui, il l'est pour une presse dans laquelle le sens des mots est travesti voire où les mots n'ont plus de sens.

Le racisme à nouveau en procès dans le Sud profond des USA
Les poursuites engagées contre trois adolescents noirs aux USA révèlent la montée d'une discrimination sournoise
par Tom Mangold à Jena, Louisiane, 20 mai 2007 The Guardian (UK) traduit de l'anglais par Djazaïri
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Il fait frais dans la petite salle d'audience pavoisée de drapeaux du tribunal de Jena en Louisiane où trois écoliers noirs – Robert Bailey, Theodore Shaw et Mychal Bell – sont sur le point de comparaître pour une bagarre de cour de récréation qui pourrait leur valoir entre 30 et 50 ans de prison.
Jena, à environ 350 km au nord de la Nouvelle Orléans est une petite ville de 3000 habitants dont 85 % sont blancs. Demain, elle sera le théâtre d'un procès racial qui pourrait lui faire ajouter son nom à ceux de villes de triste mémoire dans les années 60 du Mississipi Burning comme Selma ou Montgomery en Alabama.
Jena doit sa notoriété nationale en sa qualité d'exemple d'un nouveau racisme « sournois, » qui montre que les démons du préjugé racial couvent toujours dans le sud profond des USA, même en cette année où un noir, Barak Obama, est sérieusement en lice pour la Maison Blanche.
Tout a commencé en août dernier au lycée de Jena lorsque Kenneth Purvis demanda à son professeur principal s'il pouvait rompre avec une vieille tradition et rejoindre les blancs qui s'assoient sous l'arbre pendant les récréations. Le professeur avait répondu que lui et ses amis pouvaient s'asseoir où ils voulaient.
Le matin suivant, les élèves blancs avaient accroché trois noeuds coulants à cet endroit. « De mauvais goût et idiote certes, mais juste une blague, » pour la majorité des blancs de Jena.
« Pour nous, ces noeuds coulants signifient le KKK [Ku Klux Klan], ils voulaient dire, « Négros, nous allons vous tuer, nous allons vous pendre jusqu'à ce que mort s'en suive, » explique Casseptia Bailey, une responsable de la Communauté noire et mère d'un des accusés. Les trois auteurs blancs de ce qui a été perçu comme un délit xénophobe ont fait l'objet d'une mesure « d'exclusion-inclusion scolaire temporaire (envoyés dans une autre école pendant quelques jours).
La ressource économique principale de Jena est l'exploitation et le commerce du bois de pin. Descendez la rue principale, généralement peu fréquentée, vous y verrez peu d'employés noirs. Bailey, 59 ans, ancienne officier de l'armée de l'air possède un diplôme en gestion commerciale. « Je ne pouvais même pas obtenir un emploi de guichetier de banque, » dit-elle. « Voyez les banques et les postes les plus qualifiés, ils ne sont occupés que par des blancs et des red necks. » [cous rouges : désignation des blancs du Sud].
Billy Doughty, le coiffeur du coin, n'a jamais coupé les cheveux à un noir. « Ils ne viennent tout simplement pas ici, » marmonne-t-il. « De toutes façons, leur chevelure est différente et difficile à couper. »
La majorité des noirs habitent dans un quartier connu sous le nom de Ward 10. Beaucoup de maisons sont en fait des camping cars ou des cabanes en bois. Des détritus jonchent les rues. A « Snob Hill, » où habitent les blancs, les jardins et gazons spacieux sont bien entretenus, des véhicules 4X4 et des berlines neuves ornent les allées en gravier. Seules deux familles noires habitent ici. Un enseignant du lycée de Jena avait les moyens d'effectuer une acquisition. Mais à son arrivée, les agents immobiliers locaux avaient refusé de lui montrer une propriété de « blancs » même si plusieurs étaient proposées dans les petites annonces du journal local ['elles sont toutes vendues' mentaient les agents]. L'enseignant se résolut donc à aller voir lui-même un propriétaire blanc et de lui proposer un paiement comptant. Le type a préféré les billets verts à pas de billets du tout, alors j'ai obtenu le bien, ' dit-il en riant, 'mais depuis trois ans que nous avons emménagé, nous n'avons pas été invités par un seul voisin. '
Le 30 novembre, quelqu'un a essayé d'incendier le lycée de Jena. Le crime n'est toujours pas élucidé. Le même week end, des affrontements raciaux se sont produits entre adolescents au centre ville et, le 4 décembre, la tension raciale est montée encore d'un cran à l'école. Justin Barker, un élève blanc, aurait été agressé par six élèves noirs.
Au lieu d'une inculpation prévisible pour agression et coups, ce sont des poursuites pour tentative de meurtre au deuxième degré et de préméditation en vue de commettre un crime au second degré qui ont été engagées. Ils risquent désormais la prison à perpétuité.
Neuf jours plus tard, l'affaire étant techniquement entre les mains de la justice, le procureur du district s'était exprimé publiquement dans le journal local pour affirmer : 'Je ne tolérerai pas de tels agissements. A ceux qui se comportent de cette manière je dis qu'ils seront poursuivis avec toute la sévérité permise par la loi et avec les inculpations les plus graves que peuvent impliquer les actes commis. Quand vous serez condamnés, je requerrai la peine maximale prévue par la loi. Je veillerai à ce que vous ne menaciez plus les élèves dans ce comté.'
Le soir même de l'agression, Barker avait passé la soirée à l'église baptiste locale où des amis l'ont vu arborer sa mine souriante habituelle.
La caution pour ces élèves issus de milieux défavorisés a été fixée à un montant absurdement élevé et la plupart restent détenus. L'opinion de la ville semble faite.
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Mais aujourd'hui, la National Association for the Advancement of Colored People et l' American Civil Liberties Union – 'de sacrés gêneurs'- s'en mêlent et ont commencé à mobiliser et à galvaniser la population noire locale. Des journalistes de la BBC et du New-York Times ont été sensibilisés à l'affaire. Jena n'aime pas cette publicité et se sent mal à l'aise sous les regards extérieurs. 42 ans ont passé depuis que le président Lyndon Johnson a mis fin à l'anomalie qui permettait à des Etats du Sud de pratiquer la discrimination contre les noirs. Quand demain, les accusés franchiront le seuil du tribunal, c'est Jena qui sera jugée.

Alors que son pays est en "guerre contre le terrorisme," son rêve est de s'enrôler dans l'armée sioniste!

Gila Rosenberg est une jeune femme Américaine âgée de 23 ans. Grâce à sa qualification de pilote de ligne obtenue dans son pays, elle avait un emploi chez American Airlines, une importante compagnie aérienne US.
Eh bien, Mlle Rosenberg vient de tout plaquer pour s'enrôler dans l'armée sioniste car, rapporte le Yedioth Ahronoth, elle a
toujours rêvé de servir dans l'IDF [l'armée sioniste]. "J'ai visité Israêl à maintes reprises et j'ai toujours voulu être recrutée," dit-ellle.
Elle a été incorporée sous le statut de "soldat isolé," soldat sans famille proche dans l'entité sioniste. En dépit de sa qualification de pilote, elle a été affectée dans une unité de recherche et de secours du Commandement Intérieur.
"J'aurais aimé servir comme pilote de l'armée de l'air, mais en raison de mon âge et du problème de la langue, je ne crois pas que ça arrivera. J'espère à l'avenir pouvoir trouver un emploi dans l'aviation civile israélienne," a-t-elle déclaré.
Oserais-je suggérer à Mlle Rosenberg qu'elle aurait peut-être pu mettre ses qualifications au service de son président engagé dans une "guerre contre le terrorisme" en Irak, en Afghanistan et aux Philippines?

lundi 14 mai 2007

Le revers peu connu d'un cheminement sionisto-nazi

Charlie Pottins est un historien Britannique de gauche engagé dans le mouvement syndical mais aussi auprès de la cause palestinienne. En tant qu'historien, il tente d'avoir une approche objective de l'histoire, c'est à dire de s'intéresser aux faits et à leurs relations entre eux plutôt qu'à la prise en compte des mythologies telles qu'elles se donnent à voir. Tiens en tapant son nom sur Yahoo, j'apprends qu'il est Juif. Comme quoi il ne suffit pas d'être Juif pour être sioniste.

C'est de cette démarche d'historien que découle l'article qui suit dans lequel il aborde l'histoire largement ignorée sans doute d'une médaille commémorative nazie portant sur une face l'étoile de David et sur l'autre une croix gammée (le symbole du judaïsme mais aussi du sionisme et le symbole du National Socialisme). Et en lisant l'article, on peut justement se dire que notre ignorance ne vient qu'en partie de notre paresse mais qu'elle est surtout due à une démarche d'occultation active de certains aspects de l'histoire. D'aillleurs, quand on tape sur Google les noms de certains protagonistes de cette affaire, on constate que le fameux moteur de recherche a retiré certains liens. Google fait ça sur demande et nous renvoie au site "chilling effects" ou on apprend qu'un contenu est "alleged" illegal ici ou là : alleged = allégué, c'est à dire que n'importe quel groupe de pression assez puissant peut pousser google à censurer.

Une pièce à deux facespar Charlie Pottins (UK), traduit de l'anglais par Djazaïri
sFin 1979, une polémique avait éclaté en Grande Bretagne à propos de l'innocent et respectable magazine History Today qui met des articles d'historiens à disposition des enseignants, des étudiants et du lectorat en général. Des protestations avaient été adressées aux éditeurs, des lettres envoyées aux journaux et il y avait même eu des tentatives de retirer ce magazine des rayonnages de certains distributeurs.


Une telle publicité avait du choquer quelque peu les éditeurs et la rédaction du magazine même si j'imagine qu'elle avait dû peu affecter le volume de la diffusion. J'avais moi-même investi 60 pence dans un exemplaire du numéro de janvier 1980 (je pense qu'aujourd'hui le magazine coûte plus de 3 £).

La cause de cette fureur était un article intitulé « Un Nazi voyage en Palestine, » rédigé par Jacob Boas. Ou plutôt, c'était la publicité faite à cet article car les gens avaient commencé à s'agiter avant même d'avoir pu lire ce que Boas y racontait.

L'article de Boas décrivait comment, au printemps 1933, le Baron Leopold Itz von Mildenstein, un membre du parti Nazi et de la SS d'Hitler, accompagné de son épouse et de Kurt Tuchler, un responsable de la Fédération Sioniste d'Allemagne, lui-même en compagnie de son épouse, s'était rendu en Palestine. Hitler venait juste d'être désigné chancelier et avait engagé ses politiques anti-juives. Julius Streicher voulait expulser les Juifs d'Allemagne. Mais les Nazis hésitaient sur la manière de réaliser cette expulsion sans aggraver l'état d'une économie allemande déjà en dépression, et ils ignoraient aussi quels en auraient été les effets sur les relations de l'Allemagne avec le reste du monde.

De leur côté, les sionistes savouraient le raffermissement du soutien apporté par les Juifs Allemands après sa prise de fonctions par Hitler en janvier 1933. Pour la plupart, ils ne voyaient pas l'intérêt de quitter un pays où ils étaient bien établis pour aller tenter leur chance dans une Palestine pauvre et en proie à l'agitation. Ils se percevaient eux-mêmes comme de bons Allemands dont l'avenir, comme une grande partie de leur passé, était dans la mère patrie. Mais désormais, Hitler les amenait à penser autrement. Le Juedische Rundschaue, bimensuel de la Fédération Sioniste, avait vu sa diffusion passer de moins de 10 000 exemplaires à près de 38 500 fin 1933. Il affirmait que seuls ceux dont l'engagement aux côtés du peuple Juif était irréprochable pouvaient défendre les droits des Juifs. Il expliquait aussi que seuls les Sionistes étaient capables d'entrer en relation avec les Nazis en confiance et comme « partenaires honnêtes. »Les Sionistes proposaient que le statut des Juifs soit régi sur une base collective et demandaient au gouvernement d'aider à l'émigration [vers la Palestine, NDT].

Contacté pour écrire quelque chose favorable au sionisme et à son projet en Palestine, Von Mildenstein avait accepté à condition de pouvoir se rendre là bas, en compagnie de Kurt Tuchler. Favorablement impressionné, il y voyait des avantages pour l'Allemagne comme pour la SS dans la proposition d'une politique.Sous le titre « Un Nazi en Palestine, » une série de douze articles fut publiée à partir de septembre 1934 dans Der Angriff, le journal de Goebbels. Von Mildenstein voyait dans la colonisation juive une forme de renaissance s'inscrivant dans les notions nazies de terre et de sang [race] ainsi qu'une façon de se débarrasser des Juifs. Mais la vie était difficile en Palestine et des problèmes surgissaient, causés par la résistance arabe palestinienne à la colonisation sioniste et les autorités britanniques.


Quoique la SS avait accordé des privilèges aux Sionistes par rapport aux autres organisations juives, en aidant leurs mouvements de jeunesse et en les autorisant à porter l'uniforme et à arborer le drapeau bleu et blanc [le drapeau de l'entité sioniste, NdT], l'étoile propre de Von Mildenstein avait pâli sous l'effet des jeux de pouvoir et de ses échecs politiques, tandis qu'un homme qu'il avait introduit aux affaires juives arrivait au premier plan, un certain Adolf Eichmann.
Lui-même rescapé des camps et né au camp de concentration de Westerbork, Boas est un éducateur et un historien réputé de l'holocauste, et il s'est gardé du sensationnalisme ou de la diabolisation de ceux qui ont pris part à cette phase de l'histoire. Il n'a pas pris en considération les responsabilités ultérieures, le rôle de la conférence d'Evian, des accords passés par l'Agence Juive ou encore si plus de Juifs auraient pu être sauvés s'ils avaient pu aller ailleurs. La partie de l'histoire qu'il étudie s'arrête là, en 1936.


sMais à l'époque où Von Mildenstein était un politique influent, Der Angriff avait fait frapper une médaille pour commémorer son voyage en palestine, une médaille avec la croix gammée nazie sur une face et l'étoile de David sur l'autre. History Today avait utilisé ce motif dans la publicité pour son numéro de janvier 1980 qui contenait l'article de Jacob Boas.
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Ce qui avait déclenché des protestations scandalisées de la part de porte parole étudiants sionistes et d'autres, convaincus que leur devoir était de protéger le sionisme contre toute suggestion que ses leaders aient jamais collaboré avec les Nazis, et de dénoncer les motivations supposées de History Today ainsi qu'un article qu'ils n'avaient pas encore lu. Pour certains, ce sujet reste tabou, même quand il est abordé par un historien objectif et même relativement favorable au sionisme comme l'était Boas.

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Quand Lenni Brenner, l'auteur de « Le sionisme à l'ère des dictateurs, » vint s'exprimer en Grande Bretagne quelques années après cette polémique, ce fut infernal et je peux en témoigner, ayant reçu quelques coups de poings de la part de loubards sionistes faisant interrompre un meeting et renversant de mobilier un peu partout. Qu'on apprécie ou pas Brenner, qu'on admette ou pas son approche, ses opposants étaient incapables de débattre des faits rapportés dans ses livres, et devaient se convaincre eux-mêmes qu'ilsne se trompaient pas d'ennemi.
Aujourd'hui je suis reconnaissant à Brenner de m'avoir envoyé une photo qui rappelle avec force le passé. Il écrit que John Sigler, un Juif antisioniste, a retrouvé une des médailles de Goebbels, frappées pour commémorer le voyage de Von Mildenstein.

«John a acheté cette médaille chez un numismate honorablement connu. D'un peu moins de quatre centimètres de diamètre, elle était à l'origine en bronze. Elle est plus épaisse qu'une pièce de monnaie. La photo montre une médaille en bronze argenté (les médailles argentées sont très courantes).« L'inscription sur la face à l'étoile de David est : EIN NAZI FÄHRT NACH PALÄSTINA – Un Nazi voyage en Palestine. Côté Swatiska, l'inscription est UND ERZÄHLT DAVON IM Angriff – Et en parle dans le Angriff. »
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Nazis et Sionistes n'ont pas joué un rôle équivalent dans la cauchemar des années 30 et leurs motifs n'avaient pas non plus le même degré de nocivité. Mais le révisionnisme et le déni actuels de l'holocauste, aussi bien les néo-nazis que leurs dupes, considèrent le revers de la médaille, la manière dont la machine de propagande sioniste cherche à monopoliser et à distordre ce moment de l'histoire pour leurs propres fins, écartant et niant tout ce qui ne correspond pas à ses mythes. L'Histoire doit être protégée de l'un comme l'autre des adversaires.

lundi 7 mai 2007

Saint-Nicolas (Sarkozy?) de Cappadoce

Nicolas Sarkozy vient d'être élu président de la république française avec une majotité confortable qui atteste du succès de son OPA sur l'électorat de Le Pen et, à contrario, de l'échec de la démarche de Mme Royal pour obtenir un soutien massif de l'électorat centriste.
Car c'est dans cette ponction des voix lepénistes que réside le succès de M. Sarkozy qui a soigneusement choisi ses thèmes de campagne dans ce but.
De la glorification du "travail" et non des travailleurs au mouton égorgé dans la baignoire en passant par une forme de réhabilitation de l'OAS, tous les thèmes chers à MM de Villiers et Le Pen ont été repris par notre désormais président de la république.
Bonne analyse, bon marketing : la droite gagne en se positionnant à droite, la gauche en se positionnant à gauche. Une gauche qui tend vers le centre ne peut que perdre.
Dans la thématique lepéniste agitée par N. Sarkozy, figure également son opposition affichée à l'entrée de la turquie dans l'Union Européenne. Ce qui le place également dans la même ligne que la chancelière conservatrice Allemande. Tout cela n'a pas échappé aux observateurs Turcs ainsi qu'on peut le lire dans l'article que je vous propose ci-après. On remarque que si les Turcs semblent prêts à faire leur deuil d'une entrée dans l'UE, ils n'apprécient guère l'argumentation employée par M. Sarkozy lors de son face à face avec Mme Royal et se plaisent à rappeler entre autres, que c'est dans cette même Cappadoce, que M. Sarkozy refuse de voir en Europe, qu'est né et a vécu Saint-Nicolas dont notre président porte le prénom.
par Emine KART, Zaman (Turquie) 7 mai 2007

Les électeurs Français votent ce dimanche pour une élection présidentielle qui désignera le premier président français né après la 2ème guerre mondiale. Les sondages d'opinion suggèrent que le conservateur Nicolas Sarkozy, opposé à la démarche d'adhésion de la Turquie à l'Union Européenne sortira gagnant de l'élection.
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Sarkozy, à la différence de Ségolène Royal, sa concurrente socialiste, était déjà bien connu de l'opinion publique turque, avant même la campagne présidentielle au cours de laquelle il a souvent marqué son opposition à l'adhésion de la Turquie à l'UE. Tout au long de sa carrière de ministre de l'Intérieur, il n'a jamais fait mystère de ses sentiments et de sa pensée au sujet de la Turquie. Sarkozy a, avec constance, mis l'accent sur une offre officieuse de statut de « partenaire privilégié » à la place de l'objectif turc d'adhésion pleine et entière à l'Union Européenne.
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Jusqu'à quel point la description géographique propre à M. Sarkozy des 27 membres actuels du bloc européen sera-t-elle adoptée par d'autres leaders de l'UE est un sujet de curiosité en Turquie. « Il est évident que sa présidence ne sera pas très positive concernant les relations de la Turquie aussi bien avec l'UE qu'avec la France, s'il agit réellement dans la logique qu'il a suggéré pendant sa campagne présidentielle, » a déclaré Oguz Demiralp, haut responsable des relations de la Turquie avec l'UE.
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« Il aura montré son obstination jusqu'à la dernière minute, » ajoute Demiralp, chef su Secrétariat Général pour les relations avec l'UE, en référence à la position de Sarkozy pendant le débat houleux avec Mme Royal, diffusé en direct par la chaîne française TV5. Pendant le débat, Royal a plaidé que, en tant que membre de l'UE, la France ne pouvait ignorer qu'elle était liée par un engagement au lancement de négociations d'accession entre Ankara et l'UE, mettant l'accent sur le fait que « la porte ne pouvait pas être fermée complètement à un grand pays et à une grande civilisation comme la Turquie.»
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« Quand vous dites à ceux qui vivent en Cappadoce qu'ils sont Européens, la seule chose que vous réussirez à faire est de renforcer l'islamisme, » avait alors répondu Sarkozy. Demiralp pense que Sarkozy a choisi le plus mauvais exemple pour affirmer que la Turquie n'est « pas sur le continent européen et appartient à l'Asie, et donc n'appartient pas à la civilisation européenne. » « Une Europe sans la Cappadoce est simplement inimaginable, » explique Demiralp qui rappelle que la Cappadoce est la région où les penseurs pré socratiques ont jeté les bases de la philosophie européenne. L'Asie mineure est aussi le lieu où est né le saint dont Sarkozy porte le nom, ce qu'un commentateur Grec a rappelé dans un article publié ce week-end par le quotidien grec Kathimerini. « L'histoire de l'Anatolie est en même temps l'histoire de l'Europe, l'argument de la Cappadoce était un très mauvais choix pour l'intérêt même de Sarkozy, » ajoute Demiralp.
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Des experts considèrent que Royal a fait une erreur en ne saisissant pas cette occasion de marquer un point important face à Sarkozy. « Si un adversaire plus brillant s'était trouvé face à Sarkozy ce mercredi soir, il ou elle aurait pu contre attaquant en démontrant son ignorance des racines de l'histoire, de la culture et de la philosophie européennes, » explique l'un d'entre eux. L'offre de « partenariat privilégié » - une invention d'Angela Merkel, la chancelière Allemande reprise par Sarkozy – traduit une tendance à ne percevoir la Turquie que comme un partenaire commercial et sécuritaire du bloc européen.
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Rappelé au fait que chaque fois que la Turquie se sent menacée elle tend à se replier sur elle-même et que généralement ce petit retrait psychologique du reste du monde devient un abîme qui conduit à un auto-isolement du pays, et questionné sur l'éventualité que la position de Sarkozy contre la Turquie pourrait influer négativement sur le soutien de l'opinion à l'adhésion de la Turquie à l'UE, Demiralp répond : «"En tout cas, la réponse à ces leaders Européens qui s'opposent à l'adhésion pleine et entière de la Turquie à l'UE se fera au niveau politique officiel. Ce qui compte n'est pas de laisser ce genre d'approches tuer l'envie de la population turque d'atteindre les standards européens, qui sont les standards modernes. Nous pouvons envisager une attitude réactionnaire envers à l'UE mais pas envers la civilisation".

mercredi 2 mai 2007

De la vallée des loups à la réalité... il n'y a qu'un pas.

Le film turc "La vallée des loups" mettait en scène, entre autres vilains, un médecin Américain de confession juive qui s'occupait de prélever des organes sur des victimes Irakiennes.
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Pure fiction direz-vous?
Pas tout à fait si on en croit cette information qui n'est pour l'heure relayée que par les media iraniens [qui la tiennent d'une source turque] et par la presse sioniste, notamment le Jerusalem Post et le Yedioth Ahronoth.
Ces media rapportent qu'un certain Zaki Shapiro, un médecin originaire de l'entité sioniste, vient d'être arrêté en Turquie pour son rôle dans un trafic d'organes. Shapiro n'est pas un obscur professeur Nimbus ou Tournesol puisque le Jerusalem Post le décrit comme un des plus importants spécialistes de la transplantation d'organes de l'Etat sioniste, l'ancien chef de service de transplantation à l'hôpital Beilinson de Petah Tikva.
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Les prélèvements d'organes et les greffes se déroulaient dans des cliniques privées d'Istambul et c'est justement dans un de ces établissements que le Dr Shapira a été arrêté dans des circonstances dramatiiques. Le Yedioth rapporte ce qui suit :
Le professeur Zaki Shapira a été arrêté au cours d'une fusillade qui s'est produite dans la clinique le week-end dernier après que quatre hommes armés ont fait irruption dans l'établissement pour exiger qu'on leur restitue leur argent.
D'après la presse turque, les quatre hommes ont ouvert le feu sur le personnel médical. Les forces de l'ordre ayant été alertées, un policier a été blessé dans la fusillade.
L'enquête policière a fait apparaître qu'après de multiples avertissements, la justice avait ordonné depuis plus d'un mois la fermeture de cette clinique à cause de sa pratique de greffes illégales. Outre le Dr Shapira, 16 autres personnes ont été interpellées dont deux médecins Turcs.
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Pourquoi ces gens réclamaient-ils "leur argent"? Mystère et boule de gomme. Mais compte tenu de la déclaration d'un des patients en attente de greffe selon qui "les opérations organisées par le Dr Shapira n'étaient pas autorisées" on peut supposer qu'il s'agissait de proches qui venaient d'apprendre la manière illégale dont la clinique se procurait les greffons.
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Le Jerusalem Post donne la parole à l'avocat du Dr Shapira qui affirme que son client
"n'avait jamais commis de délit en relation avec le trafic d'organes ou autre. Shapira n'a jamais été poursuivi ou condamné à ce jour et pas dans cette affaire non plus. Toutes les actions du professeur Shapira ont eu pour but de sauver des vies."
Peut-être mais il n'empêche qu'une déclaration de 2002 du Professeur Nancy Scheper-Hughes d'Organs Watch devant la chambre des représentants des USA vient quelque peu troubler ce tableau par trop idéal :
"Le Dr Zaki Shapira, chef du service de transplantation au Beilison Medical Center près de Tel Aviv... s'es mis hors la loi dans le domaine de la transplantation depuis le début des années 90 lorsqu'il a recouru à des intermédiaires Arabes pour trouver des vendeurs d'organes parmi les tavailleurs pauvres de Gaza et de Cisjordanie... Entre temps, des organisations des droits de l'Homme de Cisjordanie se sont plaints à moi de vols d'organes et de tissus humains, prélevés sur des Palestiniens assassinés, par des pathologistes Israéliens à l'Institut National Israélien de Médecine Légale de Tel Aviv."
Habituellement ce genre d'affaires fait du bruit surtout qu'elle se passe en Europe [ou aux portes de l'Europe selon qu'on considère ou non que la Turquie fait partie de l'Europe]. Mais s'il y a une règle d'or trop souvent observée quand il s'agit des agissements des ressortissants de l'entité sioniste, c'est bien celle du silence.