samedi 31 mars 2007

La détention des 15 soldats Britanniques en Iran. Le point de vue d'un ancien Monty Python.

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Pas de tête encapuchonnée. Pas de décharges électriques. Pas de coups. Ces Iraniens sont à l'évidence des gens non civilisés.
par Terry Jones, The Guardian (UK), Samedi 31 mars 2007, traduit de l'anglais par Djazaïri

Je partage l'indignation exprimée dans la presse britannique au sujet du traitement des membres de nos forces navales accusés par l'Iran d'être entrés illégalement dans ses eaux territoriales. C'est déshonrant. Nous n'aurions jamais songé à traiter des captifs de cette manière - leur permettre de fumer des cigarettes par exemple, même s'il a été prouvé que fumer tue. Et quant à contraindre la pauvre militaire Faye Turney à porter un foulard noir, puis à en laisser la photo être diffusée dans le monde entier - les Iraniens n'ont-ils aucune notion de ce qu'est un comportement civilisé? Pour l'amour de Dieu, quel mal y aurait-il eu à lui mettre la tête dans un sac? C'est ce que nous faisons avec les Musulmans que nous capturons : nous leur mettons des sacs sur la tête, ce qui gêne la respiration. Il est alors parfaitement admissible de les photographier et de diffuser les images à la presse car les captifs ne peuvent pas être reconnus et humiliés comme le sont ces malheureux militaires britanniques.
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Il est de même inacceptable que ces captifs Britanniques soient contraints de parler à la télévision et de dire des choses qu'ils pourraient regretter plus tard. Si les Iraniens leur mettaient des bandes adhésives sur la bouche, ils ne pourraient pas parler du tout. Bien entendu ils auraient probablement encore plus de mal à respirer - particulièrement avec un sac sur la tête mais au moins ils ne seraient pas humiliés.
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Et qu'est-ce que ça veut dire de permettre aux captifs d'écrire des lettres à leurs familles pour dire qu'ils vont bien? Il est temps que les Iraniens s'alignent sur le reste du monde civilisé : ils devraient accorder à leurs captifs l'intimité du confinement solitaire. C'est un des nombreus privilèges octroyés par les USA à leurs captifs de Guantanamo Bay.
La vraie marque d'un pays civilisé est qu'il ne se précipite pas pour inculper des gens qu'il a arbitrairement arrêtés dans des endroits qu'il vient d'envahir. Les détenus de Guantanamo, par exemple, ont joui de toute l'intimité qu'ils désiraient pendant près de cinq ans, et le premier détenu vient à peine d'être inculpé. Quel contraste avec la scandaleuse hâte des Iraniens pour exhiber leurs captifs devant les caméras!
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Qui plus est, il est évident que les Iraniens ne proposent aucun exercice physique digne de ce nom à leurs prisonniers Britanniques. L'armée US s'assure que ses captifs Irakiens profitent d'activités physiques sous la forme d'excitantes "postures de stress" que les captifs doivent conserver pendant des heures sans interruption afin d'améliorer leur résistance et renforcer leur musculature. Un exercice courant consiste à les faire se tenir debout sur la pointe des pieds puis à s'accroupir de sorte à ce que leurs cuisses soitnt parallèles au sol. Ce qui provoque une douleur on tense et, fianalement, une défaillance musculaire. C'est un loisir tout ce qu'il y a de sain avec l'avantage que les captifs avoueront n'importe quoi pour que ça s'arrête.
Et ceci m'amène à cette dernière observation. Il est évident, d'après les images TV que la soldat Turney a subi des pressions. Les journaux ont convaincu des psychologues d'examiner les images et tous ont conclu qu'elle était "malheureuse et sous contrainte."
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Ce qui est si effroyable, c'est la manière sournoise dont les Iraniens l'ont mise dans cet état. Elle ne porte aucun signe de marques d'électrocution ou de brûlures ni de traces de coups au visage. C'est inacceptable. Si des captifs doivent être soumis à la coercition, comme par exemple les forcer à mimer des positions sexuelles, ou leur délivrer des chocs électriques sur les parties génitales, ils doivent être photographiés, comme à Abou Ghraib. Les images devraient alors être diffusées dans tout le monde civilisé afin que chacun puisse voir exactement ce qui s'est passé.
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Comme Stephen Glover l'a souligné dans le Daily Mail, il ne serait peut-être pas bon de bombarder l'Iran en représailles à l'humiliation infligée à nos soldats, mais il est certain que les Iraniens doivent en souffrir les conséquences - par un renforcement des sanctions, comme le Mail le suggère, ou simplement en obligeant le Président Bush à agir vite et à envahir l'Iran, comme il l'envisage de toute façon, et à apporter la démocratie et les valeurs occidentales à ce pays, comme il l'a fait en Irak.
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Terry Jones est réalisateur, acteur et membre des Monty Python

mercredi 28 mars 2007

Le poids des mots, le choc des photos de la capture des 15 soldats Britanniques par la marine iranienne

Qui ne saurait être attendri devant l'image d'une maman heureuse tenant son bébé dans ses bras?


Pas vous, pas moi. Et c'est vrai que cette photo a beaucoup de charme : une maman fière de son bébé qui dort gentiment contre elle.
Mais les Iraniens ne partagent pas notre sentiment car, nous dit le titre du Daily Mail qui surplombe cette photo :
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A ce point comment ne pas croire que les Iraniens ne sont pas des gens dépourvus d'humanité.
OK, OK, quand on lit le texte de l'article, on comprend bien que cette maman a un métier, qu'elle est soldat et qu'elle exerçait sa profession en Irak et qu'elle a été capturée au cours d'une mission, en territoire irakien selon les Britanniques, dans les eaux territoriales iraniennes selon les autorités de Téhéran.
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Certes d'autres photos la montrent l'arme au poing, en patrouille au Sierra Leone ou encore pilotant un canot de combat.
Il n'empêche que le titre et la première photo produisent un effet puissant d'orientation du lecteur en faisant appel à l'émotion que tout un chacun peut ressentir à l'idée de voir un bébé séparé brutalement de sa mère.
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Ce n'est d'ailleurs pas un hasard si l'article est fermé par une 2ème photo tout aussi attendrissante où nous voyons la soldate et son mari (lui-même soldat) réunis autour du bébé.
Un article postérieur publié le même jour nous apprend que l'Iran, qui a exhibé [parade] à la TV ses prisonniers Britanniques, envisageait de libérer la mère-soldat "très rapidement." Le même article recourt toutefois au verbe "kidnapper" pour qualifier ce qui est arrivé aux quinze militaires du Royaume-Uni.
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Or si les mots ont un sens, kidnapper consiste à enlever quelqu'un pour en obtenir une rançon; c'est un délit de droit commun et ce n'est pas ainsi qu'on doit qualifier l'arrestation et la détention de soldats dans le cadre d'une action hostile. Et action hostile il y a eu, si comme le prétendent les Iraniens, les forces britanniques se trouvaient dans les eaux territoriales de l'Iran. Sans oublier que, plus généralement, les Anglo-Saxons ne sont pas présents en Irak pour faire du tourisme.
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Un hebdomadaire français avait pour slogan "le poids des mots, le choc des photos." Cet hebdomadaire oubliait de préciser que la photo de presse a souvent beaucoup plus de poids que les mots mais que les mots peuvent aussi provoquer le choc.

lundi 26 mars 2007

Gagner les coeurs et les esprits des Afghans (par les armes si nécessaire).

Officiellement, les Occidentaux sont intervenus en Afghanistan pour sanctionner le régime des Talibans accusé d'avoir aidé les instigateurs des attentats du 11 septembre à New-York et à Washington. Pour mieux vendre l'intervention dans ce pays, on a aussi invoqué la nécessité d'éliminer un régime qui opprime la population en général et les femmes en particulier.
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Après avoir établi un gouvernement local sous la direction de Hamid Karzai, les troupes occidentales ne sont pourtant pas parties. A cela au moins deux raisons avouables : la première est que les Talibans n'ont pas été tout à fait éliminés de la scène afghane et qu'ils semblent même reprendre du poil de la bête, la deuxième est que les Occidentaux, se sentant peut-être coupables d'avoir détruit le pays, restent pour le reconstruire, à la demande du gouvernement afghan "élu" (ils sont vraiment trop sympas ces Occidentaux).
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Tout le problème d'une intervention militaire étrangère est que, au-delà des motifs avoués, ce qui la motive réellement ce sont les intérêts des puissances étrangères qui la conduisent. Il n'est donc pas étonnant qu'au lendemain de l'éviction d'un régime qui n'était certainement pas le meilleur possible pour les Afghans, la joie de certains laisse rapidement la place au désespoir ou à la colère et, finalement, à la résistance active ou passive contre l'occupant.
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Simplement parce que l'occupant a mis en place un régime fantoche, faible mais brutal et corrompu. Et aussi parce que les soldats occupants se comportent comme le font habituellement les troupes d'occupation : arrogance, répression aveugle sans oublier une petite dose de racisme.
Dans toute situation d'occupation prolongée, le véritable enjeu est la population. Si elle adhère largement aux visées de l'occupant, si elle le perçoit comme un libérateur, la partie est gagnée.
Autant dire que cette situation est rarissime et qu'après les illusions du début, elle n'existe pas plus en Afghanistan qu'en Irak.
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Et comme le titre le Daily Express du 26 mars,
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C'est même pire car, écrit le quotidien britannique :
Les troupes qui combattent en Afghanistan rencontrent la résistance non seulement des talibans mais aussi des gens qu'elles sont venues aider.
Haji Pasha est le responsable de la petite ville de Ghowrak dans la province de Kandahar et voilà ce qu'il dit au colonel britannique venu l'aider en établissant un campement militaire aux abords de sa ville :
"Vous n'avez pas besoin de venir en ville, avec vos soldats qui restent à nous épier, à regarder nos femmes et qui détruisent nos terrains avec leurs véhicules. Allez dans les montagnes pour trouver les Talibans, ne nous dérangez-pas."
Les Afghans ont parfaitement compris que les soldats Occidentaux n'étaient pas là pour les aider mais pour épauler un gouvernement qu'ils honnissent :

"Pourquoi nous ne sommes pas avec vous?" demande de manière rhétorique un autre habitant. "Pourquoi nous ne vous remercions pas pour notre sécurité? Pourquoi devrions-nous faire quoi que ce soit pour notre gouvernement alors qu'il ne fait rien pour nous aider? S'il vous plaît, faites quelque chose pour nous, mais faites le à Kandahar de sorte à ce que notre gouvernement nous serve au lieu de se servir."

Face à ce genre d'arguments, la tactique des occupants est "l'écoute patiente" et la promesse d'aides. Ce qui, d'après le journal, permet d'obtenir le "soutien" de la population. Le quotidien ne nous dit pas en quoi consiste ce soutien mais considère que l'obligation qu'ont les militaires Britanniques de recourir à ces procédés et un bon indice de la "force insidieuse" des Talibans.
Ghowrak n'est pas tant une agglomération qui a besoin d'être aidée qu'un point stratégique sur l'axe de communication qu'empruentent impunément les Talibans vers la province d'Helmand où les forces britanniques leur livrent une difficile bataille terrestre.
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Seules des troupes au sol sont susceptibles de permettre la coupure de ces communications. Dans cette entreprise, les Britanniques ont été précédés de peu par les Américains qui, non contents d'avoir installé leur QG dans la ville, ont fait annoncer par la voix d'un conseiller politique (un ambassadeur, appremment Turc : Gulus Schelama) qu'ils allaient procéder à la destruction des champs de pavot des agriculteurs "sans nuire à leurs moyens de subsistance."
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Rappelons au passage que la culture du pavot n'avait pas été introduite par les Talbans (qui l'avaient même interdite en 2000). Des éléments détaillés sur la culture de cette opiacée en Afghanistan sur ce site.
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Pas à une contradiction près, l'ambassadeur poursuit :
"Je veux vous assurer que nous ne nous en prendrons pas au pavot; nous voulons seulement trouver quelque chose de mieux à cultiver pour vous. A travers le monde les gens sont dans une meilleure situation que vous et ils ne plantent pas de pavot. Vous ne devez pas le faire non plus."
Le diplomate omet de préciser qu'à travers le monde on ne doit pas forcément subir la présence de soldats Américains, Britanniques, Canadiens, Français, Espagnols, Turcs etc. Mais passons car les soldats Américains eux-mêmes reconnaissent se contrefoutre de l'opium et s'inquiéter plutôt des militants Talibans.
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A juste titre semble conclure le Telegraph :
Déloger les talibans et tenir le terrain au milieu du territoire Pashtoun s'avère d'une difficulté incommensurable pour l'OTAN. A Kandahar, l'armée canadienne a dû réduire ses plans ambitieux. Etablir une présence pernanente à 120 miles de la ville était une question de fierté pour l'OTAN, la preuve que la coalition pouvait s'implanter au coeur su territoire Taliban.
Mais l'approvisionnement des troupes dans ce secteur s'est avéré trop dangereux. Les positions de la coalition se sont déplacées vers des corridors autour de la capitale de la province. Les augures pour Ghowrak ne sont pas meilleurs.

vendredi 23 mars 2007

Raymond Barre et le lobby qui n'existe pas mais aurait obtenu de la France un accord nucléaire antidaté

De récents propos de Raymond Barre, ancien premier ministre et ancien maire de Lyon ont suscité une vive polémique.

En effet, au cours d'une sorte de mini plaidoyer en défense de Maurice Papon et de Bruno Gollnisch, membre de la direction du Front national, Raymond Barre s'en est pris au fameux lobby qui n'existe pas, à ce qu'il appelle le "lobby juif", qui est "capable de monter des opérations indignes". M. Barre faisait référence aux attaques dont il avait fait l'objet suite à ses déclarations après l'attentat de la rue Copernic en 1980.

Ses propos ont suscité des réactions d'indignation aussi bien à droite qu'à gauche et même chez ceux qui, tel François Bayrou, se revendiquaient hier encore comme les héritiers politiques de M. Barre. Sans oublier SOS Racisme qui demande au garde des Sceaux d'engager des poursuites contre l'ancien premier ministre.
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Bien entendu, la communauté juive est scandalisée.
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Bon, bon, je sais : en France il n'y a pas de communautés. Mais enfin puisqu'on reproche à Raymond Barre d'évoquer le rôle d'un lobby qui n'existe pas, pourquoi ne pas parler d'une communauté qui n'existe pas?
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Raymond Barre se défend d'être antisémite et il en donne pour preuve, entre autres, sa foi en l'holocauste. Par ailleurs, selon lui, le lobby juif est un lobby de gauche non représentatif de la communauté juive française.
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Raymond Barre n'est probablement pas antisémite (au sens d'anti-juif qu'on lui donne ici).
Mais l'entendre qualifier le lobby en question "de gauche" montre que c'est d'abord un grand naïf au moment où ce lobby se positionne nettement en faveur de la candidature de Nicolas Sarkozy. Et ensuite nous rappelle qu'il est un homme de droite, qui a toujours fait et défendu des politiques de droite.
Sa prise de position en faveur de Maurice Papon est tout à fait cohérente avec son itinéraire politique, sa formation et ses idées. C'est avant tout la défense de ces technocrates qui, après s'être vus confier les rênes de la France à l'époque du maréchal Pétain ont contribué efficacement à l'administration et à la reconstruction de la France libérée de l'occupation allemande. Ceci est bien documenté dans le livre La France de Vichy de l'historien Robert O. Paxton.
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C'est cet héritage qu'incarnait Papon, héritage dans lequel de nombreux technocrates comme Raymond Barre se reconnaissent. Ceux qui critiquent les propos de M. Barre sur Papon sont pourtant les mêmes qui ont tout fait pour que ce dernier ne soit pas jugé pour ses crimes coloniaux, réfutant ainsi l'idée d'une continuité entre la France occupée et la France libérée. Un peu comme si Papon avait été une taupe vichyste infiltrée dans l'appareil d'Etat de la France d'après-guerre et qu'on aurait démasquée sur le tard. C'est aussi sérieux que nous expliquer l'idéologie nazie par l'état mental d'Adolf Hitler.
M. Barre, en vilipendant le lobby qui n'existe pas, a donc suscité de nombreux articles et réactions et est désormais rangé dans la catégorie des antisémites.
Maintenant nous allons voir si cette information pour laquelle on ne trouve que deux liens en langue française sur google actualités va faire couler autant d'encre et de salive :
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Alors lobby ou pas lobby? Je vous laisse le soin de décider.

mercredi 21 mars 2007

L'Egypte humiliée par son gouvernement

On pourrait imaginer un monde où des pays arabes s'enhardiraient à lancer des poursuites judiciaires contre les responsables occidentaux des guerres qui sont livrées contre un des leurs. Je pense à l'invasion de l'Irak par les troupes dites de la "coalition" emmenée par les Etats-Unis.
C'est bien entendu un peu trop en demander à des régimes qui non seulement sont autoritaires mais tendent précisément à se placer sous le parapluie américain. Ils s'apercevront à un moment ou à un autre que la protection assurée par ce parapluie est illusoire mais ce sera trop tard pour eux. Avec un peu de chance, ils n'auront pas eu le temps de précipiter leurs peuples dans le désastre absolu. Du moins je l'espère.
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Qu'ils ne traduisent en justice pas les fauteurs de guerre, soit. Mais on aimerait que ces régimes aient la décence de ne pas honorer les participants à la boucherie irakienne.
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Décence, ce mot qui semble inconnu du régime qui dirige l'Egypte, pays où, rapporte Inter Press Service (IPS) :
Le régime égyptien ignore ce qu'est la décence mais pas la honte puisque si l'information a été publiée en première page du quotidien officieux Al Ahram, c'est seulement sous la forme d'un petit article.
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IPS rappelle que le général John Abizaid a joué un rôle de premier plan en Irak à partir de juillet 2003 en tant que resposable du commandement central US pour une zone comprenant le Moyen-Orient, l'Afrique du Nord, la Corne de l'Afrique, le Golfe persique et l'Asie Centrale.
Abizaid n'a jamais été qu'un simple "technicien" de la guerre, ce qui est impensable pour des officiers de très haut rang. IPS décrit ainsi son positionnement sur les problèmes qui ont justifié les attaques contre l'Afghanistan et l'irak :
Depuis les attentats de 2001 à New-York et à Washington, Abizaid s'est fait l'avocat zélé de la "guerre globale contre le terrorisme" sous la direction des USA. Dans un discours de novembre dernier à l'université de Harvard, il avertissait qu'un échec dans le traitement de l'extrémisme islamique "conduirait à une troisième guerre mondiale." Faisant écho à des déclarations antérieures de George W. Bush, le président US, Abizaid en était venu à comparer l'islam extrémiste avec le fascisme européen de la seconde guerre mondiale.
La distinction du général US n'est pas passée inaperçue en Egypte car, comme le remarque Refaat al-Saeed, du parti d'opposition de gauche Tegemmu :
"Abizaid est méprisé par le peuple Egyptien - et probablement par tous les Arabes - pour le rôle qu'il a joué en Irak. L'honorer de cette manière, c'est comme honorer Ariel Sharon et Benjamin Netanyahu (ex-premiers ministres Israéliens)."
Même hostilité du côté de Hamdi Hasan, porte parole du groupe parlementaire des Frères Musulmans, principale force d'opposition en Egypte :
"Nous sommes fermement contre cette décision. Abizaid n'a jamais rien fait pour l'egypte qui mérite qu'on le distingue. Il n'est pas normal d'honorer ceux qui travaillent à l'occupation [militaire] d'un pays arabe frère."
Cette médaille fait simplement partie du prix à payer par l'Egypte pour l'aide que lui octroient les USA et la relation "stratégique" entre les deux pays même si, comme le note Saad Hagras, un journalisye influent :
"Ils qualifient l'Egypte 'd'allié stratégique' des USA, mais le seul véritable allié stratégique de l'Amérique, c'est Israël."
Bien vu.
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On a en fait une belle unanimité en Egypte pour critiquer l'attribution d'une distinction au général Abizaïd. Et quand on est critiqué, on a deux solutions pour que la critique cesse ou s'atténue : modifier son comportement [sa politique] ou faire taire ses critiques.
C'est cette deuxième solution que le président Moubarak semble avoir choisi puisqu'il veut engager une réforme constitutionnelle qui aura pour conséquence l'interdiction du mouvement des Frères Musulmans, principale force d'opposition parlementaire rappelons-le.
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Le régime prépare donc à son pays des lendemains qui déchantent et sans doute agités.

mardi 20 mars 2007

Les aveux de Khalid Cheikh Mohamed selon le dessinateur Suisse Alex

Détenu par les USA depuis quatre ans, Khalid Cheikh Mohamed vient d'avouer sa responsabilité pour de nombreux attentats dont ceux du 11 septembre 2001.
Ainsi que le montre cette caricature publiée par le quotidien suisse La Liberté, cette information apparemment capitale semble laisser dubitatifs les observateurs de la scène internationale.


vendredi 16 mars 2007

Le cas Willy Brigitte, où de la justice en France et en Australie (pas fameux pour le pays des droits de l'Homme).


Willy Brigitte vient d'être condamné en par un tribunal français à 9 ans de prison pour ses projets d'attentat contre des sites nucléaires et militaires en Australie où il avait été arrêté en 2003 avant d'être extradé vers la France.
Dans son compte rendu du verdict, la presse ne se prive pas de revenir sur le passé de ce Français d'origine antillaise, mais né en région parisienne, et qui a embrassé la religion musulmane en 1997 - 1998.
Oui, mais dans sa version radicale nous explique le quotidien Le Monde qui nous relate que,
Je ne sais comment vous comprenez ces deux phrases mais moi je les lis ainsi : depuis sa naissance Willy Brigitte attendait d'être incarcéré et de retrouver ses juges qui lui ont quand même laissé le temps de se marier trois fois.
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Le Monde oublie de préciser que le droit musulman autorise quatre épouses, mais je pense qu'il laisse au lecteur le soin d'imaginer et de faire le lien entre les multiples mariages de Willy Brigitte, sa conversion à l'Islam "radical" et ses projets d'attentats terroristes.
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Toute personne attentive à la chronologie notera que Brigitte s'est séparé de sa première épouse avant sa conversion à l'Islam et que sa séparation d'avec la deuxième coïncide à peu près avec sa conversion. Et notre journal si bien informé omet de nous rapporter qui a pris l'initiative du divorce dans un cas comme dans l'autre.
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Par contre, et c'est l'objet d'un intertitre en gras du quotidien du soir, nous apprenons que sa deuxième épouse a affirmé aux policiers qu'il était

"devenu un véritable dictateur"

Bon, maintenant je pense que vous voyez le lien entre les idées politico-religieuses du sieur Brigitte et sa trajectoire matrimoniale.
Parce que même si Eddie Barclay a eu au moins trois épouses, il n'était certes pas un dictateur : il se contentait d'en profiter quelques temps avant de les libérer des chaînes du mariage en leur assurant ce petit surcroît de notoriété lié à son nom qu'elles acceptaient bien volontiers de continuer à porter.
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Comme on le voit, la politique c'est compliqué surtout en matière de terrorisme islamique .
Par contre la justice n'a pas trouvé le dossier bien compliqué et Willy Brigitte a été condamné par le tribunal correctionnel de Paris à
L'Express rapporte également ce qui suit :
L'accusation soutenait que Willy Brigitte préparait un attentat, peut-être contre un réacteur nucléaire, ou contre une autre cible, près de Sydney. La défense soulignait que ce point n'était pas étayé par de véritables preuves.
Les seuls éléments à l'appui de cette thèse sont en effet des documents saisis chez lui sur "des mesures de protection et dissimulation", un ouvrage sur l'art de la guerre, des écrits sur l'attitude à avoir dans les lieux publics et un lien vers un site internet donnant des informations sur des installations nucléaires et militaires en Australie.
Ce passage n'est absolument pas mis en valeur dans le corps de l'article, à la différence du "dictateur" placé en intertitre gras par le quotidien Le Monde. Pourtant il renvoie à quelque chose d'essentiel en matière de justice : la question de la preuve. Grosso modo, l'Express nous dit que le dossier d'accusation ne comporte pratiquement aucune preuve et... c'est tout.
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Ce n'est pas Willy Brigitte qui bénéficiera d'un plaidoyer dans le style "J'accuse" d'Emile Zola. Comprenez, trois femmes, une conversion à l'Islam radical, des séjours au Yémen et en Afghanistan [pays où il semble avéré qu'il aurait séjourné dans un camp d'entraînement], faut pas pousser quand même!
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Pourtant Brigitte, condamné avant tout pour des projets d'attentats en Australie, a été arrêté dans ce dernier pays avant d'etre remis aux autorités françaises. Comment se fait-il qu'il n'ait pas été jugé aux antipodes?
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A ma connaissance, la presse française ne se pose pas vraiment la question.
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A la différence de la presse australienne. Ainsi le Sidney Morning Herald titre-t-il :
et écrit que :
La prise en compte de la solidité des preuves peut sembler une question purement académique. Avec la loi anti-terroriste française et sa définition extensive de la "bande organisée," les activités de Brigitte en France, au Yémen et au Pakistan auraient été suffisantes pour obtenir sa condamnation.
avant d'observer que :
Néanmoins, les autorités françaises se sont senties obligées de faire des activités de Brigitte en Australie la pièce maîtresse de leur dossier même si, elles en constituaient probablement la partie la plus fragile.
Le procès Brigitte est bel et bien l'occasion pour le quotidien australien de s'en prendre au système judiciaire français puisque,
En d'autres termes, les preuves australiennes au centre de la condamnation de Brigitte en France étaient probablement insuffisantes pour obtenir une condamnation en Australie.
De plus, Brigitte avait été inculpé de complot en relation avec une entreprise terroriste dès son arrivée à Paris en octobre 2003, suite à son expulsion d'Australie.
Mais il semble que le seul complot terroriste auquel il ait jamais été associé, celui qui qui aurait du constituer la base du dossier français d'accusation, n'avait pas encore été découvert à cette époque.
Et le journal de préciser logiquement que :
D'un autre côté, si la police australienne avait réussi à rassembler des preuves incontestables contre Brigitte avant son expulsion, il aurait été, et aurait du ête jugé en Australie.
Ce sont ces points qui justement incitent l'avocat de la défense, Jean-Claude Durimel, à faire appel de la décision du tribunal.
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Au cours du procès, Brigitte a nié être un activiste, et a affirmé que "Le terrorisme est contraire à ma conception de la vie et aux préceptes de l'islam."
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On peut hésiter sur la sincérité de cette déclaration, pourquoi pas. Il est par contre évident que la justice française témoigne d'une grande aisance quant il s'agit de la qualité des preuves devant certaines catégories d'accusés.

jeudi 15 mars 2007

Lyon - Gaza - Naplouse.... Commémoration de la journée de la terre vendredi 30 mars


30 MARS : JOURNEE DE LA TERRE EN PALESTINE
Démantèlement de toutes les colonies !!

L’occupation sioniste de la Palestine sème la mort et la destruction. Assassinats, arrestations, invasions de villes, de villages et de camps, bombardements.
C’est une situation permanente que vit le peuple palestinien, due à l’occupation et la colonisation.
Pourquoi ?
Parce que, depuis sa fondation, l’Etat d’Israël cherche à s’approprier la terre, toute la terre de la Palestine.
Non satisfait des terres palestiniennes volées pour fonder son Etat (Palestine 48), le mouvement sioniste pratique le nettoyage ethnique systématique
pour s’accaparer de ce qui reste encore de terres aux Palestiniens, dans les frontières de son Etat (Galilée et Naqab, notamment) dans une opération
appelée « judaïsation de la Galilée et du Naqab » et s’est lancé depuis l’occupation d’al-Quds, de la Cisjordanie et de la bande de Gaza, en 1967,
dans une vaste opération de colonisation.
40 ans après cette occupation, la ville d’Al-Quds et la Cisjordanie sont étouffées et morcelées par plus de 200 colonies,
avec un demi-million de colons, sans parler des postes militaires et des soldats de l’armée d’occupation,
des routes de contournement qui relient les colonies entre elles, du mur de l’annexion qui avale les terres,
et des barrages fixes ou volants qui enferment les Palestiniens dans des « bantoustans » plus monstrueux que ceux instaurés jadis en Afrique du Sud.

La vallée du Jourdain, à l’est de la Cisjordanie, subit depuis 1967, le cancer de la colonisation sioniste.
24 colonies la rongent du nord au sud sur des terres confisquées, les plus fertiles.
Ce sont les produits de ces colonies que les consommateurs achètent en Europe et dans le monde : avocats (Carmel, Top), dattes (Jordan Valley, Jordan Plains), fleurs, entre autres.
La commercialisation de ces produits en Europe est illégale car il s’agit de produits en provenance de colonies,
mais les dirigeants européens ont décidé de collaborer à l’occupation et la colonisation sionistes.

Au moment où les dirigeants européens et notamment français collaborent à l’étouffement des Palestiniens,
à la destruction de leur agriculture, aux plans sionistes visant à expulser les Palestiniens de leurs terres et
à maintenir l’occupation de plusieurs régions de la Cisjordanie (al-Quds et vallée du Jourdain, notamment), ils exercent
des pressions sur le peuple palestinien, l’humilient et bloquent les « aides » afin qu’il abandonne sa résistance légitime.

Comment pouvons-nous répondre ?
L’association Palestine en marche agit en France pour diffuser l’information véritable sur ce qui se passe en Palestine :
lutte des Palestiniens de 48, situation des prisonniers, les menaces sur al-Quds et les lieux saints palestiniens, entre autres.
Elle donne la parole aux Palestiniens qui viennent expliquer la situation sur le terrain.
L’association aide concrètement la résistance du peuple palestinien, en soutenant des projets culturels et éducatifs en Palestine.

Pour comprendre la situation et discuter avec notre invité,
pour aider le peuple palestinien à se débarrasser de l’occupation et de la colonisation,
pour discuter de l’appel au boycott des produits israéliens


Participez à la commémoration de la JOURNEE DE LA TERRE

Vendredi 30 Mars 2007, à partir de 18h30
Exposition, projection, débat
Avec Ali Samoudi, journaliste de Jénine
« la colonisation de la vallée du Jourdain et ses conséquences sur le peuple palestinien »
Maison Pour Tous – Salle des Rancy
249 rue Vendôme 69003 LYON, métro Place Guichard/ Saxe Gambetta

palestine_en_marche@yahoo.fr

Organisée par Palestine en marche, et soutenue par CBSP (Lyon), EMF (Lyon) et Génération Palestine (Lyon)

dimanche 11 mars 2007

Exemple d'un journal [algérien] qui souhaite l'alignement de l'Algérie sur les USA

Un avion de transport militaire algérien aurait été victime d'un tir de missile avant son atterrisssage sur l'aéroport de Mogadiscio, la capitale somalienne. C'est du moins ce que rapporte le quotidien algérois Liberté qui indique qu'un incendie s'est déclaré à l'arrière de l'appareil qui a quand même pu atterrir sans encombre et débarquer les militaires qu'il transportait.
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Si les forces des tribunaux islamiques revendiquent le tir de missiles, un "officier" Somalien dément et parle de simple incident technique précise le journal.
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Quoi qu'il en soit, l'incident qui aurait pu coûter la vie aux soldats [étrangers] et à l'équipage [Algérien] donne l'occasion au quotidien Liberté de montrer ce que l'alignement sur les USA, avec certes l'aval de l'Union Africaine, peut donner dans la presse "indépendante" en Algérie.
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On peut ainsi lire :
La guerre s’est aggravée avec l’entrée des “soldats” islamistes du parti dit “Tribunaux islamiques” qui ont pu occuper pendant des jours une partie de la capitale avant qu’ils ne soient chassés par l’armée éthiopienne. L’armée éthiopienne a commencé son retrait avec l’arrivée de la force africaine composée principalement de troupes fournies par l’Ouganda, le Nigeria, le Ghana, le Malawi et le Burundi.
Belle manière de faire porter le chapeau entièrement aux Tribunaux Islamiques, de dorer le blason de l'envahisseur éthiopien et d'omettre le rôle déterminant des Etats-Unis. Ce dernier pays n'est cité que comme proposant, comme l'Algérie, une aide logistique à l'AMISOM [force de maintien de la paix].
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L'omission est criante dans le passage suivant :
L’incident de l’avion de l’AAF [Forces Aériennes Algériennes] vient s’ajouter à la série d’attaques provoquées par les troupes des Tribunaux islamiques qui ont promis de s’en prendre à toute force étrangère. Manipulant la population, les Tribunaux ont réussi à provoquer des manifestations anti-présence étrangère, y compris africaine.
Alors que nous savons que les USA ont dépêché des troupes sur place et sont les instigateurs de l'intervention militaire. De fait, nous avons eu droit en Somalie à une variante de l'intervention sionisto-franco-britannique contre l'Egypte en 1956. Un article de RFI resitue bien cette intervention dans le cadre du nouveau positionnement des USA dans la région, accompagné de la marginalisation du rôle de la France à Djibouti.
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Demain le quotidien Liberté écrira peut-être pour fustiger, dans une Algérie sous tutelle militaire étrangère, ceux qui manipuleraient la population pour l'inciter à s'en prendre aux soldats étrangers, fussent-ils Arabes ou Africains.
Il faut juste savoir que ce quotidien "indépendant" est la propriété du plus important entrepreneur privé algérien, Issaad Rebrab, ce qui nous donne une idée des orientations politiques de l'Algérie une fois qu'ils seront directement aux manettes du pouvoir :
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Vive le Monde Libre! Vive l'Amérique!

mardi 6 mars 2007

Des évêques catholiques qui n'ont pas compris la leçon de l'holocauste.

On nous dit, et on le dit spécialement aux enseignants en France, d'entretenir la mémoire de l'holocauste (celui avec un h majuscule bien évidemment) au moyen de divers supports pédagogiques. Une école qui veut bien faire essaye quand c'est possible de couronner ses actions d'inculcation de la mémoire par une visite à Auschwitz.
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On sait que des élèves ont été surpris à ricaner ou à plaisanter au cours de ce genre de visites, ce qui est du plus mauvais goût et provoque des rétorsions sous forme de sanctions disciplinaires. Mais tout ça est une question de pratique pédagogique, de préparation correcte du voyage nous dit-on...
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Quand on est un responsable politique ou même religieux, c'est un peu pareil sauf que plus qu'Auschwitz c'est le passage par Yad Vachem qui fait foi de son intégration de la mémoire de l'holocauste. Pourtant, il semble que certains, après avoir visité le mémorial de l'holocauste aient trop bien retenu la leçon et désirent appliquer leur nouveau savoir à ce qu'ils peuvent observer de nos jours, et pas très loin du mémorial en question.
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Inefficacité pédagogique du mémorial ou tout simplement pas bonne idée des évêques, l'un d'entre eux, l'évêque d'Eichstaet, n'a pu s'empêcher de déclarer à un journaliste Allemand :
"Dans la matinée nous avions vu à Yad Vashem les photos du ghetto bestial de Varsovie, dans la soirée nous étions dans le ghetto de Ramallah. Ca fait froid dans le dos."
L'évêque d'Augsbourg a de son côté parlé des Palestiniens confrontés à une
"ghettoïsation avec des caractéristiques presque racistes."
Alors la, on voit bien que ça ne va pas du tout et, pressés de confirmer leurs propos, les évêques tentent de trouver des échappatoires qui permettraient à l'opinion de comprendre que le fait d'être choqué par les pratiques sionistes ne signifie pas être antisémite.
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Tâche délicate ainsi qu'en témoigne la réaction de Dieter Graumann, vice-président de l'équivalent allemand du CRIF :
"Avec des amis comme eux, qui a besoin d'ennemis? Toute personne qui compare la
condition des Palestiniens aux souffrances des Juifs dans les ghettos à l'époque nazie n'ont rien appris de l'histoire. Ces remarques avaient un caractère antisémite."
Zéro pointé de la part du maître : les élèves n'ont pas appris leur leçon.
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Car oui, à quoi peut bien se comparer la souffrance des ghettos juifs? L'idée même de la comparaison relève de l'antisémitisme.
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Shimon Stein, l'ambassadeur sioniste en Allemagne a également donné son appréciation qui confirme le zéro attribué par Dieter Graumann en reprenant partiellement ses termes :
"Toute personne qui utilise des termes comme 'ghetto de varsovie' ou 'racisme' en référence à la politique d'israël envers les Palestiniens a tout oublié ou n'a jamais appris et c'est un échec moral." Et d'ajouter que les évêques n'ont rien fait pour la réconciliation.
Je vous laisse décider si cette "réconciliation" concerne Sionistes et Palestiniens ou Juifs et Allemands.
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La conférence des évêques Catholiques Allemands, tout en rejetant les remarques du plénipotentiaire sioniste, rappelle que le chef de l'épiscopat a, à plusieurs reprises, soutenu le droit à l'existence de l'entité sioniste et dénoncé le terrorisme contre sa population. Et rappelle qu'après leurs déclarations faites sous le coup de l'émotion, les évêques ont depuis rectifié leurs propos et fait leur auto-critique.
Si les évêques ont fait leur auto-critique, on peut toujours courir pour entendre celle des représentants du sionisme en Allemagne ou ailleurs.
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Allez, le dernier mot pour le cardinal Joachim Meisner, archevêque de Cologne après avoir été celui de Berlin au temps de sa division par le mur:
"Je n'aurais jamais pensé revoir quelque chose de ce genre de mon vivant"."Ce mur tombera aussi, exactement comme le mur de Berlin."

vendredi 2 mars 2007

Selon la presse sioniste, les Juifs sont toujours ostracisés en France

Et ne le contestez surtout pas car mon quotidien sioniste préféré le Yedioth Aharonot en fournit la preuve irréfutable qu'il a trouvée dans le quotidien Nice-Matin. Voila ce que le Yedioth a trouvé dans le quotidien niçois :

La règlementation municipale [municipal regulation ] de la ville de Nice dans le sud de la France dispose que les acquéreurs de biens immobiliers "possèdent la nationalité française et ne soient pas Juifs."

Selon le quotidien Nice matin, cette règlementation avait été édictée à l'époque de la collaboration française avec les Nazis pendant la seconde guerre mondiale."

Le quotidien a découvert que cette clause figure dans les règlements de copropriété d'environ 1000 immeubles d'habitation de la cité méditerranéenne et restent donc en vigueur à ce jour.

Le CRIF (Conseil représentatif des Institutions Juives de France a réagi avec émotion à ce reportage et a appelé à "l'élimination de ces traces d'un passé indigne."

Comment cet ostracisme institutionnalisé par le régime de Vich a-t-il pu perdurer jusqu'à nos jours dans cette bonne ville de Nice?
Ce que ne dit pas le Yedioth, mais que nous explique Nice-Matin (via Le Figaro), c'est qu'effectivement des règlements de copropriété à Nice comme ailleurs prévoyaient cette clause d'exclusion des Juifs en application des lois anti-juives de Vichy, lois qui ont été abolies à la libération. Ce dont nous parle en fait le journal sioniste qui joue sur l'ambigüité du mot anglais "regulation" qui signifie aussi bien règlement [mesures d'ordre intérieur] que règlementation [lois, décrets, arrêtés] c'est simplement de règlements de copropriété car ce sont des règlements qu'évoque le journal français [et pas de "municipal regulation" qu'on peut traduire par arrêté municipal].
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Outre qu'aucun règlement intérieur ne saurait contrevenir à la loi, ce qui rend ces règlements de copropriété illégaux et obsolètes, Nice-Matin précise ce qui suit :
Il s'agit avant tout d'une question pécuniaire : modifier un règlement de copropriété peut coûter jusqu'à 7000 €, somme rondelette pour annuler des dispositions de toutes façons non applicables car illégales. Dispositions qui n'ont d'ailleurs pas empêché des Juifs de devenir acquéreurs de biens immobiliers sans "être au courant de l'affaire."
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Si le CRIF a raison de demander la modification de ces règlements, il a tort de prétendre que "C'est le comble de l'horreur," car l'horreur serait que ces règlements soient appliqués ce qui n'a manifestement jamais été le désir des copropriétaires. L'auraient-ils souhaité qu'ils seraient de toutes façons tombé sous le coup de la loi.
Pour conclure, on peut dire qu'il est curieux que cette affaire ait été ébruitée à Nice, ville plutôt sûre pour les Juifs à l'époque du régime de Vichy ainsi que le signale incidemment Serge Klarsfeld :
Bon, les copropriétaires [Juifs ou non] en seront de leur poche mais plaindra-t-on nos amis Azuréens qui offrent généralement une image de ce qu'est l'opulence dans la riviera française?