lundi 31 décembre 2007

Mon voeu pour 2008 : être réaliste (et je formule ce voeu pour vous aussi).

J'ai le plaisir de vous proposer un texte d'une grande figure intellectuelle du monde lusophone, du monde tout court. Dans cet article, le professeur Portugais Boaventura de Sousa Santos nous appelle à être réalistes au sens où l'entend la théologie de la libération, c'est-à-dire de refuser de vivre en acceptant l'humiliation qui consiste à accepter l'inacceptable, c'est-à-dire tout simplement l'injustice. A condition bien entendu de prendre conscience de l'inexistence de cet inacceptable humiliant et d'en prendre la mesure.
Boaventura de Sousa Santos nous donne un aperçu de cet inacceptable vu en quelque sorte au microscope : un village de Palestine occupée. Et, fidèle à sa démarche qui a grandement inspiré les altrmondialistes, il met en lien cet inacceptable microscopique avec d'autres inacceptables présents ou à venir.
A méditer dans ces quelques heures qui nous séparent de l'année 2007. Et aussi de quoi réfléchir toute l'année 2008 et les années qui la suivront.
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par Boaventura de Sousa Santos,
La Jornada (Mexique), 30 décembre 2007, traduit de l'espagnol par Djazaïri (le texte original est en portugais)
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Selon un des grands théologiens de la libération, le jésuite Jon Sobrino – qui eut la chance d’échapper aux assassins de don Oscar Arnulfo Romero au Salvador -, le monde actuel exige de nous d’être réalistes. Etre réaliste signifie vivre de manière à ne pas être honteux de vivre dans ce monde. C’est une exigence incontournable tant sont nombreux les motifs pour nous d’avoir honte et quand, pour vaincre la honte, s’imposent des interventions et des changements d’une ampleur telle que l’action individuelle paraîtrait insignifiante sinon ridicule. Mais cette exigence d’être plus réalistes et donc plus radicaux serait encore plus impérieuse si nous avions à l’esprit que beaucoup de motifs de honte nous échappent parce que nous n’en avons pas conscience, parce que les victimes sont invisibles, silencieuses ou réduites au silence.
Parmi tant de motifs de honte, je me sens honteux de vivre dans un monde où existe Al Walajeh. Nous sommes à Noël. A quatre kilomètres de la ville où naquit Jésus Christ se trouve le village palestinien de Al Walajeh ; il ne nous a pas été facile de nous y rendre et il est encore plus difficile à ses habitants d’en sortir : parce qu’ils ne veulent pas en partir définitivement et parce qu’ils ne peuvent pas en sortir quand ils doivent traiter une affaire hors du village.
Avant 1948 et la création de l’Etat d’Israël, Al Walajeh était une belle et prospère communauté agricole bordée par des collines arborant la végétation propre à cette région. Depuis, le village a perdu 75 % de son territoire et nombre de ses maisons ont été démolies sur ordre de la mairie de Jérusalem au prétexte qu’elles avaient été bâties sans permis, et une grande partie du couvert végétal a été rasé pour faire place aux colonies juives construites dans les environs.
Le peu qui restait a fini d’être détruit pour la construction de quelques kilomètres supplémentaires du nouveau mur de la honte qui, lorsqu’il sera achevé, aura une longueur de 730 kilomètres. Al Walajeh est désormais un camp de concentration dont la clôture, au-delà du mur, porte le nom des colonies de Gilo, Har-Gilo et Giv´at Yael. Les démolitions se poursuivent et certaines maisons en ont été victimes à plusieurs reprises. Le but de cette politique d’humiliation systématique et de destruction est d’obliger les 1700 habitants à abandonner leur village. Ils se refusent pourtant à le faire car c’est l’endroit où ils sont nés, et leurs ancêtres aussi.
Al Walajeh est le symbole du système d’apartheid et de nettoyage ethnique que l’Etat d’Israël a consolidé en toute impunité en Palestine. C’est cette impunité qui me fait honte. Et j’ai encore plus honte dès lors que cette monstruosité n’est qu’une première petite partie d’un système bien plus vaste d’un système d’impunités qui s’impose par le fer et par le feu dans tout le Moyen-Orient et demain, peut-être, s’imposera dans le monde entier. Au centre de ce système se trouve Israël avec l’appui inconditionnel des USA, la lâche complicité de l’Union Européenne et la corruption des responsables des Etats arabes de la région.
Ce système est tout près d’un test fondamental : l’Iran. On sait que les trois derniers conflits armés de la région – Afghanistan (2001), Irak (2003) et Liban (2006) – ont beaucoup plus renforcé l’Iran qu’Israël. Pour des raisons en partie différentes – contrôle du pétrole de l’Eurasie ou sécurité militaire – ni les USA ni Israël ne se satisfont d’un Iran fort et indépendant. Mais les stratégies pour contenir ce pays peuvent diverger par moment en fonction surtout de considérations d’ordre intérieur.
Les services secrets des USA – ceux là même qui avaient fabriqué les mensonges de George W. Bush pour imposer à tout prix l’invasion de l’Irak – ont décidé cette fois qu’il serait trop dangereux de risquer une troisième guerre mondiale envisagée par Bush sur la base d’un mensonge de plus : que l’Iran était sur le point de produire une bombe atomique. La réaction violente des autorités israéliennes montre à quel point leur paranoïa sécuritaire, peut être destructrice, cette même paranoïa qui empêchera toujours la création de deux véritables Etats en Palestine et encore plus celle d’un véritable Etat multiculturel (la seule solution juste.) Comme auparavant en Irak et en Syrie, Israël peut agir « en solo,» mais avec des conséquences imprévisibles à l’heure actuelle. Et n’oublions pas que la diminution relative de la violence en Irak est due à l’intervention directe de l’Iran.
Alors, afin d’être réaliste, je dénonce ce qui se passe à Al Walajeh et je proclame le boycott d’Israël et j’offre aux habitants de ce petit village deux signes d’espoir. Dans un rapport de Nations Unies, de février passé, on affirme pour la première fois que les politiques d'Israël « ressemblent à celles de le apartheid”.
Et par ailleurs, pour la troisième fois consécutive ces dernières années, des dirigeants israéliens ont renoncé à débarquer sur certains aéroports européens de crainte d’être arrêtés pour des accusations de crimes de guerre.

dimanche 30 décembre 2007

Les fausses promesses de tante Benazir Bhutto

Ce n'est pas moi qui vais vous l'apprendre, Benazir Bhutto a été assassinée au Pakistan. Mais qui était vraiment cette personne qualifiée souvent de glamour et quel rôle lui était assigné dans l'évolution d'un Pakistan qui vit une phase critique de son histoire, phase qui n'a pas commencé, tant s'en faut, avec son assassinat?
Quelques éléments de réponse fournis par une nièce fort peu affectueuse.
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Les fausses promesses de tante Benazir
Le retour de Benazir Bhutto n'est pas de très bon augure pour le Pakistan – et pour la démocratie dans ce pays.
par Fatima Bhutto, 13 décembre 2007 "LA Times" (USA) traduit de l'anglais par Djazaïri
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KARACHI -- Nous Pakistanais vivons des temps incertains. L'état d'urgence a été imposé pour la 13ème fois dans nos 60 années seulement d'histoire. Des milliers d'avocats ont été arrêtés, certains accusés de sédition et de trahison; le responsable de la justice a été limogé et une réglementation de la presse draconienne – fermant tous les media privés – a été mise en place.
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Le plus bizarre peut-être dans tout ce cirque a été le détournement de la cause démocratique par ma tante Benazir Bhutto, ex premier ministre tombé par deux fois en disgrâce. Tout en concoctant un pacte pour partager le pouvoir avec le général Pervez Musharraf le mois dernier, elle insistait avec constance sur le fait que sans elle la démocratie au Pakistan serait une cause perdue.
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La réalité cependant c'est que personne n'est mieux placé qu'elle pour bénéficier de l'état d'urgence. Elle et les responsables des partis islamistes les plus importants ont été épargnés des conséquences les plus violentes de l'état d'urgence. Certes, il semble qu'elle subisse sept jours d'assignation à résidence, mais qu'est-ce-que cela veut vraiment dire? Alors qu'elle était supposée être assignée à résidence, 50 membres de son parti ont été tranquillement autorisés à la rejoindre. Elle s'est adressée à la presse par deux fois depuis son jardin, sous protection policière fournie par l'Etat, et n'a pas été sanctionnée pour avoir tenu une conférence de presse. (en comparaison, la simple suggestion qu'ils pourraient tenir une conférence de presse a conduit des centaines d'autres militants politiques en véritable état d'arrestation dans de vraies prisons.)
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Le positionnement politique de Mme Bhutto n'est qu'une simple comédie. Ses négociations avec l'armée et son empressement indécent jusqu'à ces derniers jours à prendre part au régime de Musharraf ont signifié une fois pour toutes aux légions de plus en plus nombreuses de fondamentalistes à travers l'Asie du sud que la démocratie n'est qu'un paravent pour la dictature.
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On considère communément que Mme Bhutto a perdu par deux fois le gouvernement en raison d'une corruption massive. Elle et son époux, un homme qu'on en était venu à connaître au Pakistan comme « monsieur 10 %, » ont été accusés d'avoir dérobé plus d'un milliard de dollars au trésor pakistanais. Elle a fait appel d'une condamnation en Suisse pour le blanchiment d'environ 11 millions de dollars. Des procédures pour corruption sont en cours en Espagne et en Grande Bretagne.
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Il a été particulièrement peu séant de la part de Mme Bhutto de demander à Musharraf de contourner les tribunaux et d'abandonner les nombreux dossiers pour corruption qui l'attendent toujours au Pakistan. Musharraf a accepté, créant une ordonnance intitulée odieusement Ordonnance de Réconciliation Nationale dans ce but. Sa collaboration avec lui a été si peu subtile que dans la rue, les gens appellent son parti, le Parti du Peuple Pakistanais, le Parti du Peuple Pervez. Elle veut peut être prendre ses distances avec lui aujourd'hui, mais il est trop tard.
Pourquoi Mme Bhutto et ses amis du PPP ont-ils exigé l'abandon de leurs dossiers pour corruption mais pas la cassation des dossiers des militants arrêtés pendant le régime brutal du dictateur Zia ul-Haq entre 1977 et 1988? Quand son frère Mir Murtaza Bhutto – mon père – est rentré au Pakistan en 1993, il s'est retrouvé devant 99 procédures judiciaires lancées contre lui par le pouvoir militaire de Zia. Ces procédures pouvaient toutes se solder par la peine capitale. Pourtant, en dépit du fait que sa sœur occupait le poste de premier ministre, il ne lui demanda pas la cessation des poursuites. Il revint au pays, fut arrêté à l'aéroport et passa le reste de sa vie à laver son nom, légalement et avec confiance, devant les tribunaux pakistanais.
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Les promesses répétées de Mme Bhutto de mettre un terme au fondamentalisme et au terrorisme au Pakistan provoquent l’incrédulité car, après tout, le gouvernement taliban qui dirigeait l’Afghanistan avait été reconnu par le Pakistan sous son deuxième gouvernement – le Pakistan étant un des trois seuls gouvernements au monde à l’avoir fait.
Et je me méfie de son discours de garantie de la paix [civile]. Mon père était membre du Parlement et un critique résolu de la politique de sa sœur. Il fut tué à l’extérieur de notre maison en 1996 au cours d’une opération d’assassinat soigneusement préparée par la police alors qu’elle était premier ministre. Entre 70 et 100 policiers se trouvaient dans la zone du crime, l’éclairage des rues avait été éteint et tous les accès bouclés. Six hommes furent tués avec mon père. Ils furent tués à bout portant, touchés de plusieurs balles et laissés se vider de leur sang dans la rue.
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Mon père était le plus jeune frère de Benazir. A ce jour, son rôle dans son assassinat n’a jamais été clairement établi même si, saisie après sa mort, la justice en la personne de trois juges respectés, a conclu que le meurtre n’aurait pu avoir eu lieu sans l’approbation d’une « très haute » autorité politique.
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J’ai des raisons personnelles pour craindre les dangers apportés par la présence de Mme Bhutto apporte au Pakistan, mais je ne suis pas la seule. Les islamistes guettent au coin du bois. Ils attendaient la confirmation que les réformes pour lesquelles le peuple pakistanais a lutté étaient une farce ayant l’aval de la Maison Blanche. Depuis la prise de pouvoir par Musharraf en 1999 un profond mouvement populaire pour des réformes démocratiques s’est développé. La dernière chose dont nous ayons besoin, c’est d’être liés à un agenda néoconservateur à travers une « démocrate » fantoche telle que Mme Bhutto.
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En soutenant Bhutto qui parle de démocratie tout en demandant à être portée au pouvoir par un dictateur militaire, la seule chose à laquelle on aboutira sera à la mort d’un mouvement démocratique séculier dans mon pays. La démocratisation sera délégitimée pour toujours et notre marche vers l’adoption de véritables réformes sera stoppée. Nous, Pakistanais, en sommes certains.
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Fatima Bhutto est une écrivain et poétesse pakistanaise. Elle est la fille de Mir Murtaza Bhutto qui a été tué en 1996 à Karachi alors que sa sœur Benazir était premier ministre.

mardi 25 décembre 2007

Djeha d'antan, Djeha d'aujourd'hui, toujours aussi percutant!

Je me permets de gratifier ceux qui n'ont pas la chance d'être sur sa liste de diffusion d'un des derniers messages de Djeha. Pour moi, Djeha est à la fois quelqu'un d'anonyme et de tellement proche. C'est quand même étonnant ces proximités qu'on se découvre sur la toile. Merci à toi Djeha!
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Bon, je vous laisse savourer...
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Bonjour,

Boualem Sansal, a commis hier dans Le Monde du vendredi 21.12.07, un singulier papier. Je ne connaissais pas l’écrivain.
On m’avait dit beaucoup de bien de sa littérature. Je croyais qu'il explorait l'univers des "Harragas" et je découvre qu'il en est.

Je découvre aussi un pleurnichard qui vient larmoyer dans les jupons de ses « amis français ». Comme de nombreux autres - les petits futés qui se sont faits des magots à l'étranger sous Chadli, qui se sont barrés lorsqu'en Algérie les barbus égorgeaient à tour de bras et qui sont revenus à la faveur des marées pétrolières. On entendait alors des YB mendier des demandes d'asiles pour démocrates en perdition.

C’est vrai que la France est l’amie de l’Algérie (comme sa Sainteté qui a consacré à Latran le « président français »). Mais depuis longtemps l’Algérie et encore plus les Algériens n’ont plus d’amis à Lutèce. Pas plus que Benoît XVI n’a salué Sarkozy.

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L’Algérie n’a pas davantage d’amitié à entretenir dans cette entité terroriste et criminelle appelée « Israël », encore moins d’« amitié séculaire ».

« …Israël avec lequel l'Algérie n'a pas de relations diplomatiques mais des liens séculaires par le truchement des juifs d'Algérie installés là-bas. »

Tu parles Charles !

Les Juifs algériens qui ont migré là-bas sont allés conquérir un territoire qui n’est pas le leur, volé un espace vital à des hommes qui y vivaient paisiblement avant l’arrivée des sauterelles. Il y a de très nombreux Juifs qui se sont battus pour l’Algérie indépendante. Mais en 1956, alors qu’à Suez on tentait d’étouffer la liberté, beaucoup d’autres Juifs descendants d’Adolphe Crémieux avaient fait le choix de la « coalition » franco-britannico-israélienne contre le peuple algérien.

"Tuer l'un c'est tuer l'autre" clamaient-ils alors.

De plus, personne n’a mandaté quiconque pour représenter le peuple algérien dans ce no man’s land terrifiant et emmuré qu’est devenue aujourd’hui la Palestine. Même si les gouvernants prennent des libertés avec la liberté... à l’OTAN ou à Annapolis par exemple.

Si le ministre algérien des anciens moudjahidin est loin d’être une lumière recommandable, en revanche les propos qu’il a tenus à propos du lobby sioniste qui a contribué à élire le président français sont partagés par tous les observateurs de la vie politique hexagonale. C’est de notoriété publique. Les Israéliens ont timbré Sarkozy bien avant son élection à Paname.

Quand au chanteur pacifiste arabo-judéo-andalous, s’il n’est pas le bienvenu à Constantine, cela n’a rien à voir avec sa foi, ses origines ou son identité.

Les Constantinois n'ont aucune culpabilité à "amortir".

De nombreux amis juifs viennent régulièrement s’aérer dans la ville de Massinissa, de Hamlaoui, de Baâssous ou de « Ribouh el feinteur » sans déclencher les orages médiatiques.

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Sansal ne se gêne pas à écrire imprudemment : « Depuis l'indépendance, voilà quarante-cinq longues années, nos vies que nous croyions avoir libérées de vieux jougs sont tombées entre les mains d'hommes indignes à tout point de vue. »

C’est qu’il serait prêt à solder l'histoire et à restituer l’Algérie à ceux à qui elle a été arrachée, ma parole !!!

L’insulte est facile quand il n’y a plus grand monde pour défendre ceux qui sont morts pour que ce clown puisse ainsi effrontément étaler sa morve.

Quand à Bouteflika et les 100 Mds de dollars de réserves planqués aux States, il a raison, comme la multitude, mais mal.

Il écrit : « Nous aimerions, par exemple, les [ses petits copains démocrates occidentaux, note de Djeha] entendre suggérer, par la voie diplomatique s'il n'est pas possible d'être plus clair, à M. Bouteflika de respecter notre Constitution et de nous rendre le tablier à la fin de son mandat, en avril 2009. »

Encore un châtré et fier de l’être qui appelle à son secours les chantres de la civilisation démocratique !!!

1.- Personne ne viendra sauver l’Algérie pour les beaux yeux de Sansal. L’Algérie ne sera sauvée que par ses enfants restés au pays. Pas par les expatriés vendus-achetés et revendus sur les marchés parisiens, en attente d’un improbable prix Goncourt…

2.- Je veux bien qu’on nous débarrasse de Bouteflika. Mais à condition qu’on nous trouve un remplaçant qui vaille le coup. Certes, il y a de vrais ploucs au gouvernail du bateau Algérie. On pleurerait à voir son industrie délabrée et prostituée à tous vents. On peut même se demander qui dirige vraiment ce radeau d’hydrocarbures à la dérive.

Je veux bien tout ce qu’on veut, mais à condition qu’on remplace un « système » par un autre meilleur. On nous a fait plusieurs fois le coup du remplacement du mal ou de l’« incompétent » par le vide.

Si c’est pour demander à la France de revenir, bras-dessus-bras-dessous avec Sansal et Sadi en figures de proue avec les troupes de Charles X. Basta ! On a déjà payé pour voir. On laissera ce Boualem Titiche et ses copains deviser sur les « bienfaits de la colonisation ».

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Je vous recommande en revanche l’entretien que Yasmina Khadra a accordé au Quotidien d’Oran ce samedi 22.
Et peut-être les récapitulations de Hadj Ahmed Bey dans le même quotidien aujourd’hui, dans les pages « Débat .»

Presque aussi méchant que Djeha.

Bonne soirée,

Djeha.

samedi 22 décembre 2007

Oui mais est-ce qu'il mord? et si oui, qui mord-il?

C'est l'histoire du type de 58 ans, Roland T., qui n'a plus toutes ses facultés mentales depuis qu'il a été victime d'une lésion cérébrale en 1995. Mais voilà, ce type est Allemand et a la malchance de vivre dans un pays qui 1) est réputé être un pays démocratique 2) qui a lancé une guerre épouvantable en 1939 3) sous la direction d'un certain Adolf Hitler et de son parti national socialiste.
Bref, ce type possède un chien qu'il a baptisé Adolf car, dit-il, son chien est né le jour anniversaire du Fuhrer. Là où se pose un problème pour la justice allemande, c'est que Roland T. n'a pas trouvé de meilleure idée que de dresser son chien à faire le salut nazi avec sa patte. Or le salut nazi est un geste proscrit par la loi en Allemagne.


Roland T. et Adolf levant la patte pour faire le salut nazi. L'article ne nous dit pas si le chien était aussi capable d'aboyer Heil Hitler ni s'il sera euthanasié pour avoir transgressé la loi.
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En conséquence, Robert T. a été arrêté et devra passer cinq mois en prison. La même justice avait pourtant été auparavant clémente avec Robert T. lorsque par exemple il arborait des T shirts pro nazis, ne lui infligeant que des amendes et de la prison avec sursis compte tenu de son déséquilibre mental.
Mais là, trop c'est trop car comment les amis des bêtes pourraient-ils supporter qu'on dresse un chien à faire le salut nazi?
Le chien a été saisi et confié à un refuge de la SPA où les amis des bêtes l'ont renommé Adi. Ouf!
Je vous rassure, en France on peut appeler son chien Napoléon, Massu ou Ariel [Sharon] sans encourir les foudres de la loi.
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dimanche 16 décembre 2007

Un point de vue sur les récents attentats d'Alger

Les récents attentats qui ont endeuillé Alger ont été abondamment couverts par la presse. Ciblant le siège du Conseil Constitutionnel et des locaux de l'ONU, ils ont été revendiqués par al Qaïda au Maghreb. Revendication qui laisse perplexe certains observateurs de l'actualité en Algérie et de marbre M. Zerhouni, le ministre algérien de l'intérieur.
La revendication par al Qaïda a au moins le mérite de faire noircir du papier dans la presse occidentale et de maintenir présent le spectre d'attentats meurtriers dans cette Europe si proche des pays gagnés par le fondamentalisme musulman.
S'il est raisonnable d'analyser les derniers attentats d'Alger comme de sinistres péripéties dans la lutte des clans qui s'affrontent pour le pouvoir, il convient de restituer à cette lutte de clans sa dimension internationale.
En effet, quel est le contexte international dans lequel s'insèrent ces attentats? On peut observer qu'ils interviennent à peine quelques jours avec la visite du président de la république française en Algérie, visite qui a été marquée par deux aspects fondamentaux : le renoncement par le chanteur Enrico Macias à son projet de figurer dans la suite présidentielle de M. Sarkozy et les reproches plus ou moins acerbes adressés par certains en Algérie à une France qui négligerait, en contradiction avec les annonces publiques, le partenariat et l'investissement dans l'économie du pays.
Alger semble apparemment souhaiter un rapprochement avec Paris. Apparemment car il est douteux que ce souhait fasse l'unanimité dans les classes dirigeantes algériennes. Il existe en effet en Algérie des groupements qui militent plus ou moins ouvertement pour un arrimage de l'Algérie non à la France mais aux USA. Les USA sont en effet très présents dans l'économie pétrolière algérienne et les groupements pro USA pensent qu'il est possible d'effectuer un rapprochement avec cette puissance sur la base d'une alliance dans la guerre contre le terrorisme chère à George W. Bush. Ils ont donc tout fait pour accréditer l'idée que l'Algérie est aux premières loges dans le combat contre al Qaïda comme le démontreraient les revendications des attentats de décembre et d'avril par le GSPC présenté désormais sous le nom d'al Qaïda au maghreb.
M. Bouteflika, tout en développant une politique étrangère marquée par un retour aux relations diplomatiques avec l'Iran et à un rapprochement avec la Russie qui s'est notamment traduit par de gros contrats d'armements, n'en a pas moins laché du lest aux partisans des USA ainsi qu'en témoigne la participation d'officiers Algériens à des conférences associées à l'OTAN ainsi que la présence de forces algériennes dans des manoeuvres militaires relatives à la sécurité en Méditerranée, le tout en présence de représentants de l'entité sioniste.
Les groupements pro USA estiment sans doute que ce n'est pas assez et il y a fort à parier que ce sont eux qui ont commandité les attentats de décembre et d'avril. Outre les attentats et la visite de M. Sarkozy, deux informations doivent attirer nore attention qui plaident dans le sens ce cette analyse. La société nationale des hydrocarbures SONATRACH vient de décider de ne pas reconduire le partenariat qui la liait à la firme russe Gazprom avec pour objectif la constitution d'un cartel du gaz. L'importance de cette information est considérable car elle signifie que l'Algérie se prive d'un argument stratégique dans toutes les tractations qu'elle entreprendra avec les divers partenaires européens et qu'à contrario, elle sera plus sensible aux pressions externes. L'importance de ce revirement n'a pas échappé aux observateurs russes, tel le journal Kommersant qui titre : l'Union Européenne ne veut pas de la coopération algéro-russe, ce qui donne pour Ria Novotsi : La Russie perd pied en Algérie .

Si l'Europe a salué comme il se doit la rupture entre Gazprom et Sonatrach, cet événement fait aussi les affaires des Etats-Unis inquiets du regain de vitalité de l'économie et de la diplomatie russes et qui, par ailleurs, veulent acheter du gaz à l'Algérie et non à la Russie.

Kommersant observe que peu avant l'annonce de l'abandon du partenariat entre les deux firmes,
"des fuites du côté algérien avaient fait état de critiques formulées à l'égard de la qualité du matériel de guerre fourni par la Russie. Le plus étonnant, c'est que ces celles-ci n'émanent pas essentiellement des clients directs au sein des forces armées, mais de l'entourage civil du président Abdelaziz Bouteflika".

Les contrats ont même été gelés alors qu'ile étaient au début de leur exécution. Le journal russe interprète ces critiques comme la traduction d'une perte d'influence des militaires dans le pouvoir en Algérie. Cette interprétation ne saurait être retenue tant elle est contraire à l'évidence : les groupements militaires ne sont pas plus unis que leurs associés civils. Il semble surtout que c'est la fraction des militaires qui désire le plus un rapprochement avec l'OTAN qui a eu momentanément le dessus. Les critiques à l'encontre de l'armement russe ne sont en fait que des appels du pied à la présidence pour qu'elle se rapproche davantage de l'OTAN et, en toute logique, envisage d'acheter de l'armement américain.

La dépendance quasi exclusive de l'économie algerienne vis-à-vis du pétrole et du gaz à l'export et des produits occidentaux à l'import l'enchaîne politiquement à ses clients/fournisseurs sauf quand le rapport de forces peut être équilibré par un cartel comme l'OPEP ou celui qui aurait pu être bâti avec Gazprom. La conséquence en sera, sauf sursaut, une dépendance politique accrue vis-à-vis de ces clients/fournisseurs.

La question qui se pose est si l'Algérie sera d'abord sujette de la France , de l'Union Européenne , ou plutôt des USA. Apparemment les clans dominants optent pour les USA mais la partie n'est pas gagnée pour eux.

Ce sera ma conclusion comme c'est, je le pense, la conclusion des sionistes qui gardent eux aussi deux fers au feu. Si ces derniers misent avant tout sur les USA, ils se réservent la carte de la France et de l'Union Européenne au cas où. M. Sarkozy présente par ailleurs l'avantage d'avoir la capacité de rassembler partisans algériens de la France et des USA. Et c'est dans cette optique qu'il faut considérer la volonté d'Enrico Macias de revoir Constantine, sa ville natale, en compagnie de M. Sarkozy et sa requête en vue d'être chargé de mission pour le projet d'union méditerranéenne proposé par le chef de l'Etat français. J'interprétais les demandes de M. Macias comme une tentative pour faire accepter progressivement l'idée d'une normalisation des relations entre l'Algérie et l'entité sioniste. Je ne croyais pas si bien dire puisque la présence de l'entité sioniste est, selon M. Kouchner, une condition de la matérialisation de l'Union méditerranéenne
La présence ou l'absence de l'Algérie au prochain sommet de l'OSCE qui doit se tenir dans l'entité sioniste nous dira si l'Algérie a ou non définitivement tourné le dos à certains idéaux constitutifs du mouvement national algérien.



mardi 11 décembre 2007

Ils le traitent de chien Juif!

L'incident narré ci-après se déroule dans ce pays qui se dit "Etat juif," pour tous les Juifs et qui est en fait une terre de prédilection pour le racisme sous toutes ses formes. Il n'est donc pas surprenant d'y constater fréquemment des actes de cette forme de racisme qu'on appelle l'antisémitisme. Cet incident aurait eu lieu ailleurs, par exemple dans ma bonne ville de Vénissieux, qu'il aurait fait le tour de la terre par agences de presse interposées. A mon avis, pour ce coup là, vous devrez vous contenter de la presse sioniste.
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Des adolescents agressent un garçon ultra orthodoxe et le traitent de « chien Juif. »
Quatre adolescents frappent brutalement un garçon de 12 ans dans une petite ville du sud, dérobent son argent et urinent sur lui. La police soupçonne des motivations antisémites,
par Adva Cohen, Yedioth Ahronoth (Sionistan) 11 décembre 2007, traduit de l'anglais par Djazaïri
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Dans une petite ville du sud, un garçon ultra orthodoxe âgé de douze ans a été brutalement agressé cette semaine par quatre adolescents de la même ville qui lui ont également uriné dessus et dérobé son argent de Hannoukah.
La police enquête sur les motivations antisémites de ce crime et indique que les quatre adolescents ont été impliqués dans des incidents similaires par le passé.

L'incident s'est produit dimanche soir, alors que le garçon était en route pour un cours de religion dans sa yashiva. Tout à coup, quatre adolescents, âgés de 13 à 17 ans, se sont approchés de lui, l'ont jeté à terre et ont commencé à le frapper.
"Tu es un chien Juif, donne nous l'argent," ont-ils hurlé tout en lui donnant des coups de pied et le giflant. Ils ont ensuite fouillé ses poches et pris les 60 nouveaux shekels offerts par son grand père pour Hannoukah.
"J'ai tenté de résister, j'ai essayé de me battre, mais ils étaient plus fort que moi," dira plus tard le garçon à son père.
Avant de le laisser étendu au sol tordu de douleur, un de ses agresseurs a ouvert sa braguette pour uriner sur le garçon terrifié, ce qui a bien amusé les autres adolescents.
Une fois les sévices terminés et ses agresseurs partis, le garçon a couru pour rentrer chez lui. Quand son père a compris ce qui s'était passé, il s'est rendu sur le lieu de l'agression avec son fils et a interrogé des témoins oculaires de l'incident avant de conduire la police dans leur quartier.

Tous quatre ont été arrêtés le même jour.

L'officier chargé de l'enquête à la police de Dimona, le Sergent major chef Eran Cohen a déclaré que deux des adolescents ont avoué l'agression tandis que les deux autres nient toute implication dans le crime.

Une enquête de police a révélé que les agresseurs sont tous des immigrants de l'ex Union Soviétique qui ont déjà été impliqués dans des agressions semblables contre des ultra orthodoxes, apparemment pour des motifs antisémites. Tous quatre seront probablement inculpés pour sévices.

Allez donc faire un tour...

...par ici.

Sincèrement, je lisais ses posts mi sérieusement, mi goguenard. Mea culpa.

samedi 8 décembre 2007

Enrico macias chargé de mi Sion?

Enrico Macias ne s'est pas rendu en Algérie. La question qu'on peut se poser est : aurait-il été moins bavard s'il avait figuré dans la délégation accompagnant Sarkozy de l'autre côté de la Méditerranée.
Car l'annulation de sa participation au voyage présidentiel ne lui a nullement coupé le sifflet. Si, par bonheur, on a la chance de moins l'entendre chanter sur les ondes radio et télé ces dernières années, il a encore assez de voix pour cracher son venin.
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Le quotidien La voix de l'Oranie revient en effet sur les déclarations faites sur France 2 par Gaston Ghrenassia juste après le discours prononcé par M. Sarkozy devant les harkis.
Selon Enrico Macias, «Non, la France n’a pas à faire d’excuses. Il y a eu des victimes des deux côtés!» calquant, comme le note le journal, les propos du président Français.
Certes, il y eut des victimes des deux côtés comme dans tout conflit armé. M. Macias suggèrerait-il par exemple que la 2ème guerre mondiale n'a fait des victimes que d'un seul côté? Ce qui justifierait que les victimes du nazisme soient les seules fondées à obtenir des excuses?

Or, nous savons bien que la 2ème guerre mondiale a fait des victimes militaires et civiles des deux côtés. Cependant personne n'oserait imaginer de ne pas considérer l'Allemagne nazie comme responsable du désastre de cette époque. Et les organisations juives de par le monde ne se privent pas de le rappeler et d'exiger sans arrêt, outre des excuses, des réparations en espèces sonnantes et trébuchantes. Sans toutefois jamais accorder le pardon.
Mais ce n'est pas celà qui va modifier la façon de raisonner de M. Ghrenassia tant il est insensé, à ses yeux, de comparer des Juifs à d'autres groupes de personnes.
Et la mauvaise foi de Gaston n'en reste pas là car, alors qu'il ne fait l'objet d'aucune interdiction de séjour en Algérie [ce que je trouve désolant], il confond son histoire personnelle avec la problématique de la libre circulation entre la France et l'Algérie. Il met aussi sa qualité de persona non grata sur le dos de sa judéité [cequi est faux] et de son soutien à l'entité sioniste [bien vu Enrico]. M. Macias fait comme si, depuis l'indépendance de l'Algérie aucun pied noir, Juif ou pas, n'avait foulé le sol de ce pays. Ce qui est mensonger.
Mais apparemment M. Macias tient absolument à entrer en Algérie comme chargé de mission et il se voit déjà "s’occuper de l’Union de la Méditerranée" que souhaite promouvoir la présidence française. Cet entêtement, selon moi, ne fait que confirmer que Enrico Macias ne conçoit un éventuel retour en Algérie que comme une étape en vue de faciliter une éventuelle normalisation des relations entre l'Algérie et l'entité sioniste, normalisation dont il sait forcément car il est bien informé qu'elle a les faveurs de certains groupes militaires et civils algériens.
Mais si l'Union de la Méditerranée passionne Enrico macias, il n'est pas sûr qu'elle génère le même enthousiasme à Alger et surtout à Berlin. Il se pourrait donc fort que le chanteur, parmi les préférés des terroristes sionistes, n'ait pas de sitôt l'occasion d'effectuer une mission en Algérie.

dimanche 2 décembre 2007

Intégrez vous, qu'y disaient...

Il n'y a a guère que le MRAP pour s'en émouvoir et diffuser l'information à la notable exception de Bellaciao et du Quotidien d'Oran qui titre :

Le MRAP dénonce un acte raciste

L'exploitation agricole d'un Algérien incendiée en France



Le MRAP s'intéresse aux mésaventures d'un paysan d'origine algérienne, Tewfiq Khenouche. D'origne algérienne, car M. Khenouche est né en France et est autant originaire de Kabylie que de Montauban, la ville où il est né et a grandi. D'une certaine manière, on peut dire qu'il est le prototype de l'individu "intégré" puisqu'il a choisi d'exercer le métier d'agriculteur, viticulteur pour être exact et qu'il réussit dans ce métier


Mais alors, qu'est-ce qui a pu pousser des individus à s'en prendre à trois reprises à l'exploitation de ce "paysan arabe" dixit une inscription qui signifiait justement le refus d'un paysan ayant des origines nord africaines?

Le MRAP pointe à juste titre le motif de jalousie de la part d'autres viticulteurs et on sait les difficultés qui touchent la viticulture française.


Ajoutons l' hypothèse que M. Khnennouche n'est pas si bien intégré que ça. En effet, il a le toupet :

1) de s'établir dans une commune nommée Castelarrasin (le château arabe!) même si, selon Wikipedia, les Arabes n'ont rien à voir avec l'histoire de cette ville.

2) de produire du raisin de table et non du vin. Dans ce dernier cas, nous aurions eu une preuve formelle d'intégration.

3) On peut aussi noter que M. Khenouche a choisi de produire une variété de raison peu présente dans la région, le muscat de Hambourg. C'est peut-être aussi l'origine germanique de ce raisin qui a gêné ses ennemis (en fait on ignore l'origine de ce cépage).
Comme de coutume, aucune réaction ni du ministère de l'agriculture, ni de celui de l'intérieur et encore moins de la présidence de la république.
On attend quelques mots de M. Hortefeux au nom de l'identité nationale et du jardin à la française (soit pour justifier soit pour condamner).




jeudi 29 novembre 2007

Le Nouvel Observateur respecte les résolutions de l'ONU jusque dans sa couverture éditoriale du conflit palestino-sioniste

Le numéro daté du 29 novembre du Nouvel Observateur fait sa couverture sur "le jour du partage" en cette date anniversaire du vote onusien qui a accordé aux sionistes des droits sur une partie de la Palestine.
Cette résolution de l'ONU était entâchée d'illégalité et il n'est pas étonnant d'en avoir vu découler les opérations de banditisme à grande échelle du sionisme.
A l'intérieur du magazine, vingt pages sont consacrées à cet anniversaire : des articles rappelant les circonstances, une interview complète d'Elie Barnavi (ex-ambassadeur sioniste en France), un texte d' Elias Sambar (ambassadeur palestinien auprès de l'UNESCO) et divers témoignages de personnes qui ont vécu les événements à l'époque.


Ces témoignages sont au nombre de 10. Pas exactement cinq témoignages palestiniens pour cinq témoignages sionistes mais quatre témoignages palestiniens pour six sionistes. Peut-être que le Nouvel Observateur a considéré que le témoignage d' Ouri Avnery était neutre? On dira que oui, même si Avnery n'a pas vécu les événements côté palestinien mais dans l'autre camp.

A ces documents écrits s'ajoute une importante iconographie : 42 photos de toutes dimensions en comptant celle qui fait la couverture.
Sur ces 42 photos, 27 représentent des sionistes. Une représente Menahem Begin et Anouar es Sadate. Toutes les photos de grande dimension représentent des sionistes exceptée une de 18 X 11 qui représente des civils fuyant Deir Yassin et une autre de 15 X 11,3 où figurent l'Emir Abdallah de Jordanie, T.E. Lawrence [surnommé abusivement Lawrence d'Arabie, lui qui s'est servi des Arabes dans l'intérêt de son propre pays tout simplement] et le général Allenby.


Les sionistes ont droit eux à six photos de grande dimension : la couverture, soit 20,5 X 27,5, deux photos de 21 X 15, une de 21 X 21,5, une de 20 X 16,5 et une de 13,3 X 15,5.



Ci-dessus une reproduction, en petite dimension malheureusement de la couverture de l'hebdomadaire. Il s'agit d'une photo retravaillée. Au premier plan un auguste vieillard qui pourrait être votre grand-père ou le mien et qui semble dégager à la fois une image de sagesse et de résolution. On comprend bien, vu sa tenue vestimentaire, qu'il s'agit d'un Juif peut-être un rabbin ou un érudit. Main gauche, il tient un sac et peut-être vient-il de débarquer d'un bateau comme les personnes qui fugurent à l'arrière plan. Main droite il semble tenir ce qu'on peut supposer être un document d'identité et/ou de voyage et un genre de sacoche avec sans doute des livres que j'imagine sacrés. Les couleurs de ce personnage au premier plan ainsi que sa netteté contrastent avec le flou des autres personnages, en particulier la femme et l'enfant qui se tiennent à sa gauche et qui, compte tenu du peu de distance qui semble les séparer du vieillard, auraient dû ressortir plus nettement. Il s'agit selon toute apparence d'une photo retouchée avec ajout de l'auguste personnage. Et on ne retouche pas une photo sans avoir l'intention de communiquer un message bien précis.

Il y aurait encore à dire sur la manière dont le Nouvel Observateur rend compte de ce triste anniversaire pour le peuple palestinien. Par exemple, la compacité du texte d'Elias Sanbar réparti sur deux pages et illustré de deux photos seulement, en rendant l'abord peu agréable. On comparera avec l'interview d'Elie Barnavi à la présentation aérée sur quatre pages et illustrée de quatre photos plus une carte du plan de partage en quadrichromie sur 11,5 X 24.
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On ne répétera jamais assez que ce plan de partage n'en était pas un : outre qu'il livrait plus de la moitié de la Palestine aux voyousionistes, on ne peut jamais partager que ce que l'on possède. Or la Palestine était... palestinienne et le peuple palestinien a été privé de son droit à l'auto-détermination à une époque où l'ONU était ce qu'elle était, une organisation où ne siégeaient ni l'Algérie, ni la Libye, ni le Ghana ni la plupart des pays Africains.

lundi 26 novembre 2007

Enrico Macias ne se rendra pas en Algérie et c'est tant mieux!

Chahid, un internaute me demande ce que je pense de la visite annoncée du chanteur Enrico Macias en Algérie à l'occasion de la prochaine venue de M. Sarkozy dans ce pays. Cet internaute explique avoir été traité d'antisémite après avoir exprimé son opposition à la présence en Algérie de M. Macias.
Je vous livre volontiers mon point de vue même si les autorités algériennes n'en ont cure.
Il doit d'abord être clair que ce n'est pas la confession de M. Macias qui peut justifier une interdiction de séjour en Algérie. Des Juifs de toutes nationalités séjournent en Algérie sans aucun problème sans parler des quelques Juifs qui n'ont jamais quitté l'Algérie.
De fait, les Juifs d'Algérie sont des autochtones du Maghreb et avaient vocations à devenir citoyens d'un Maghreb décolonisé, ce qu'explique bien
la lettre adressée par le FLN aux compatriotes de confession israélite.
Cependant le FLN n'a jamais été naïf et on peut dire que cette lettre était l'ultime chance offerte aux Juifs Algériens en tant que communauté de choisir le camp de l'indépendancce. Je dis bien en tant que communauté car de nombreux Juifs ont fait, à titre individuel, promptement le choix de la décolonisation. Or la communauté juive avait, par ses organisations dites représentatives, opté résolument pour la nationalité française avant d'aller vers une sorte de neutralisme ainsi que le relève la lettre :
Au dernier congrès mondial juif de Londres, les délégués algériens, contrairement à leurs coreligionnaires de Tunisie et du Maroc, se sont prononcés, à notre grand regret, pour la citoyenneté française.
Ceci est une chose mais ce n'est pas tout. Les Juifs Algériens ont aussi à cette époque été fermement pris en mains par le sionisme. Et l'évolution neutraliste de la communauté était aussi dictée par les impératifs du sionisme : ce dernier était en effet à la fois l'allié de la France qui était à l'époque un de ses premiers soutiens mais avait aussi intérêt à récupérer les Juifs d'Algérie pour judaîser la Palestine. La prise en main des juifs Algériens par le sionisme est évoquée par cet article d'un quotidien sioniste qui parle de
l'organisation de milices juives par le Mossad en 1956.
J'ignore si Gaston Ghrenassia, alias Enrico Macias, qui avait 18 ans en 1956, a participé de près ou de loin à ces milices mais on peut se poser la question car, tout en prétendant chanter et militer pour la paix, son engagement pour l'entité sioniste est bien connu. Personnellement, je connais peu de personnalités militantes de la paix qui ont été décorées par le ministère de la défense d'une puissance occupante, agressive et qui foule aux pieds le droit. C'est pourtant le cas de M. Macias.
Or, d'une certaine manière pour M. Macias et les personnes qui réfléchissent comme lui, le sionisme est une forme de revanche contre une indépendance de l'Algérie qu'ils ont eu bien du mal à accepter. De la même façon, la lutte pour les droits des Palestiniens s'inscrit dans la continuité du combat pour l'indépendance de l'Algérie et d'autres pays arabes.
Il se trouve que des gens en Algérie souhaitent, alors que ce pays a tourné le dos à de nombreux objectifs que s'était assignée la révolution, normaliser les relations avec l'entité sioniste. On sait que
des officiers Algériens rencontrent leurs homologues sionistes au moment de conférences ou de manoeuvres liées à L'OTAN.

On a même eu droit en 2003à une tentative de création d'une association d'amitié Algérie-entité sioniste.
Dans ce contexte, accepter la venue en Algérie d'Enrico Macias c'est ni plus ni moins essayer de faire accepter en douceur l'idée d'une normalisation que certains cercles appellent de leurs voeux et aller encore plus loin dans le renoncement aux idées qui ont conduit l'Algérie à l'indépendance.
Ceci, la majorité des Algériens ne sont, je l'espère, pas près de l'accepter et c'est avec soulagement que j'apprends que
M. Macias ne se rendra pas en Algérie.

Et tant pis pour le quotidien algérois Liberté qui attribue mes réticences et celles des autres à un "nationalisme tardif" et à un "chauvinisme souffreteux."
Ni nationalistes tardifs, ni chauvinistes souffreteux les Algériens partagent par contre les souffrances du peuple de Palestine et n'accepteront jamais, du moins je l'espère, d'entériner les spoliations et les crimes dont ce peuple est victime.

dimanche 25 novembre 2007

Le soutien à l'entité sioniste est dans son ADN. Que ne faut-il pas dire pour être élu?

Les élections australiennes viennent de donner la victoire aux travaillistes qui vont donc désormais gérer ce pays à la place de John Howard et du parti Libéral (conservateur). Les onze années de pouvoir conservateur en Australie ant été marquées par un alignement au millimètre de la politique de ce pays sur celle des USA, aussi bien sur le dossier irakien que sur le soutien à l'entité sioniste et même dans le refus de signer le protocole de Kyoto sur l'émission de gaz à effet de serre.
La signature du protocole de Kyoto et le retrait des soldats Australiens d'Irak ont été deux des thèmes de campagne de Kevin Rudd, le N°1 du parti travailliste. C'est ce dont la presse rend compte en général. Dans quelle mesure sera-t-il capable de tenir sa promesse, on le saura bien vite.
L'hypothèse de l'arrivée au pouvoir de Rudd n'a pas été sans donner quelques frissons aux commentateurs de l'entité sioniste. Pour ces derniers, l'intervention militaire en Irak fait partie d'une guerre globale contre le terrorisme qui se fait dans l'intérêt du régime sioniste avec pour but d'affaiblir voire de disloquer les Etats arabes ou musulmans susceptibles de représenter une menace pour lui.
Voyez donc comment le Jerusalem Post rend compte de l'accession au pouvoir de Rudd. Ce qui compte d'abord c'est la qualité de son appui à l'entité sioniste qui, d'après le Post, ne saurait égéler celui qu'offrait Howard même si le nouveau premier ministre Australien a affirmé que son soutien à l'entité était inscrit dans ses gênes. Il faut dire que les sionistes ont pris leurs précautions et ce n'est pas un hasard si le journal publié à Jérusalem occupée mentionne l'échec électoral de George Newhouse, un avocat Juif Australien qui ne sied guère aux partisans du sionisme. En effet, Rose Jackson qui fait partie du staff de M. Newhouse a commis un grave impair en déclarant sur un forum internet qu'elle était opposée au sionisme car il appelle à la création d'un Etat sur une base religieuse. Ce qui signifie calairement que Mme Jackson est contre tout Etat basé sur une doctrine religieuse, juive, musulmane, chrétienne ou autre si mes neurones fonctionnent bien. Ces déclarations ont été faites avant sa collaboration avec M. Newhouse qui a tenu quand même à minimiser en précisant que la position de Mme Jackson avait évolué depuis et que de toutes façons cette question n'influencerait pas les électeurs.
De fait, Rose Jackson a fait amende honorable puisqu'elle explique que :
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Au fait, appréciez la méticulosité avec laquelle le Post énumère les personnalités qui garantissent un soutien à l'entité sioniste ainsi que, sa manière en quelque sorte de préciser leur degré de judéité.


Un supporter d'Israël évincé du poste de premier ministre
par Dan Goldberg/JTA, The Jerusalem Post (Sionistan), 24 novembre 2007, traduit de l'anglais par Djazaïri.

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John Howard, un allié fidèle d'Israël et de l'Amérique, a perdu le pouvoir après 11 ans de gestion par les Conservateurs suite à la victoire écrasante que les Australiens ont donnée au parti Travailliste samedi soir.
Kevin Rudd, le nouveau Premier Ministre, dirigera un gouvernement qui comprendra deux députés juifs - les premiers Juifs à siéger au gouvernement depuis 1990.
Le parti Travailliste avait besoin de remporter 16 sièges de plus ) la Chambre des Représentants. Après décompte de 75 % des votes, le parti Travailliste avait une avance de 6 %, lui donnant la victoire avec 20 sièges supplémentaires donnant aux Travaillistes ce que Howard a reconnu comme une "victoire écrasante."
La défaite du parti Libéral sera certainement d'aitant plus grave que Howard, qui a exercé le deuxième plus long mandat de premier ministre, a perdu son propre siège qu'il occupait au parlement depuis 33 ans.
Même si Rudd, depuis qu'il est arrivé à la tête du parti Travailliste en décembre dernier, a tissé des liens étroits avec la communauté juive d'Australie, forte de 110 000 membres, on ne s'attend pas à ce que cet homme de 50 ans originaire du Queensland, soit capable de maintenir le soutien à toute épreuve apporté par Howard à l'Etat Juif.
Mais au cours d'une réception privée des dirigeants Juifs à Melbourne le week-end dernier, Rudd a déclaré que son soutien à Israël était "dans son ADN".
Rudd a séjourné en Israël à deux reprises, en 2003 et 2005, des visites organisées par Albert Sadon président de l'Australia Israel Cultural Exchange. Dadon figurait parmi les 500 invités à la réception de Rudd à Brisbane samedi soir.
Les deux candidats Juifs qui ont été élus sont Michael Danby, qui siégeait dans l'opposition depuis son élection en 1998, et Mark Dreyfus QC, qui briguait pour la première fois le siège d'Isaacs, du nom du premier gouverneur général Juif d'Australie, Sir Isaac Isaacs.
Bien que Rudd soit un fervent partisan de l'alliance avec les USA, le parti Travailliste a promis de retirer les troupes australiennes d'Irak et de signer le protocole de Kyoto, ce qui pourrait tendre les relations avec Washington.
Certains analystes ont spéculé sur le soutien moins ferme que les travaillistes pourraient apporter à Israël à l'ONU.
Cependant, Rudd a déclaré que le Président iranien Mahmoud Ahmadinejad devrait être jugé par la Cour Internationale de Justice pour sa déclaration génocidaire parlant de "rayer Israël de la carte." Il a aussi juré de ne pas négocier avec le Hamas "à moins qu'il n'entreprenne un changement radical."
George Newhouse, un avocat Juif défenseur très connu des droits de l'Homme, a échoué à Wentworth dans sa tentative de prendre le siège da Malcolm Turnbull, le ministre de l'environnement. L'électorat juif de wentworth est le plus important au niveau national et Turnbull, un ardent supporter d'Israël, est donné comme candidat à la direction du parti Libéral.
Ont été également élus Mike kelly, un ancien colonel qui a servi en Irak et dont la femme est Israélienne, ainsi que Nicola Roxon dont le père était un Polonais Juif
David Epstein, le directeur de campagne de Rudd, est Juif tandis que Walt Secord, son conseiller principal pour les relations avec la presse, un Amérindien né au Canada, a été journaliste à l'Australian jewish News.
C'est la première dois dans l'histoire de l'Australie que tous les pouvoirs - six Etats, deux territoires et le gouvernement fédéral - sont détenus par les travaillistes.
Le vote est obligatoire en Australie. Plus de 13,5 millions de personnes sont inscrites sur les listes électorales. Les élections ont lieu tous les trois ans.

mercredi 21 novembre 2007

Lu dans la presse iranienne et arabe : cinq raisons de bombarder l'Etat sioniste.

Mille excuses, il fallait lire : Cinq raisons de bombarder l'Iran. C'est en effet le titre d'un édito du Jerusalem Post, un "bon" quotidien sioniste, sous la plume d'un certain Michael Freund. Freund en allemand je crois que ça veut dire "ami."
Ce Freund là en tout cas éprouve tellement d'amitié pour l'Iran qu'il trouve cinq bonnes raisons pour bombarder ce pays. Son pentateuque à lui quoi.
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Je vous énumère ces raisons telles quelles :
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1. Un arsenal nucléaire iranien transformerait la dynamique stratégique de l'ensemble du Moyen-Orient, faisant pencher franchement l'équilibre des forces en faveur du fondamentalisme chiite radical.
Un Iran nucléaire sera capable de menacer la région et le monde entier avec un chantage à la destruction nucléaire, et usera de ce levier pour réaliser ses objectifs fanatiques et révolutionnaires.
En pays civilisé, par exemple les USA ou la France (Chirac ne parlait-il pas de vitrifier Téhéran?), chantage se nomme élégamment dissuasion.

2. Un Iran doté de l'arme nucléaire constituera une menace existentielle pour Israël et, en fin de compte, pour l'Occident également. Les responsables Iraniens ont explicitement promis de rayer Israël de la carte et de frapper les Etats-Unis.
[Suit un passage sur la production par l'Iran de divers missiles capables d'atteindre l'Europe]
Vous l'avez compris, tout l'Occident est bien concerné par la menace perse. L'existence de l'entité sioniste est indissolublement liée à l'Occident. On doit comprendre que sans Occident, pas d'entité mais aussi que sans entité sioniste, plus d'Occident qui serait "vitrifié" par l'Iran.
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3. Si l'Iran se nucléarise, il poussera inévitablement les Etats arabes voisins vers l'extrémisme pour calmer les ardeurs d'ayatollahs dotés de l'arme nucléaire. Même si elles sont limitées, les chances d'attirer quelques Etats arabes dans le camp modéré risquent d'être réduites à zéro assez rapidement.
On comprend donc qu'actuellement aucun Etat arabe n'est réellement dans le camp "modéré."
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4. L'inaction contre l'Iran déclenchera une course à l'arme nucléaire à l'échelle régionale car d'autres pays du Proche-Orient chercheront à atteindre la parité militaire et stratégique.
Un certain nombre d'Etats comme l'Egypte et l'Arabie Séoudite ont déjà annoncé des plans pour construire leurs propres centrales nucléaires et d'autres feront sans aucun doute de même de peur de se retrouver dépassés. Permettre à l'Iran d'accéder au nucléaire ouvre la voie à un Moyen-Orient qui grouillera d'armes atomiques.
Le fait que l'entité sioniste dispose de bombes atomiques ne joue bien entendu aucun rôle dans une prolifération possible à l'échelle régionale. D'ailleurs Freund n'a jamais entendu parler de l'arme atomique aux mains des terroristes sionistes.
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5. Si l'Iran devait développer "la bombe," qu'est-ce qui l'empêcherait de la mettre entre les mains d'une de ces myriades d'organisations terroristes anti Israël et anti américaines qu'il soutient, comme le Hezbollah ou le Djihad islamique? Voulons-nous vraiment courir le risque que des terroristes soient en capacité de mettre la main sur des armes nucléaires? Ce n'est pas un quelconque "scénario cauchemar de néo conservateur" ou de "d'idées toutes faites d'un va-t-en-guerre."
Il faut ici comprendre deux choses. D'abord que M. Freund est un va-t-en-guerre et un néo conservateur, c'est-à-dire un sioniste. Ensuite que les sionistes sont instruits par l'expérience : la France, le Royaume-Uni et les USA n'ont-ils pas aidé les terroristes sionistes à se doter de l'arme atomique?
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Ré écrivons cet article, remplaçons Iran par le nom donné par le gang sioniste à la Palestine et publions le tout dans un journal iranien, au hasard le Tehran Times, sous la plume d'un journaliste qui s'appellerait Rafiq par exemple (puisque Rafiq veut dire ami en arabe comme en persan) et guettons la réaction de la "communauté internationale."
Personnellement je n'ose pas imaginer car ce que les sionistes peuvent avoir le culot de se permettre, nul autre ne le peut (et surtout pas moi).

On ne nait pas escroc, on le devient. mais attend-on l'âge de 80 ans pour devenir escroc?

Cette affaire fait grand bruit aux Etats-Unis. Un Juif héros de l'holocauste vient de tomber entre les mains de la police pour une vulgaire affaire d'escroquerie au préjudice d'une vieille dame. Très précis sur les faits reprochés, l'article qui suit mentionne l'incrédulité des proches de l'accusé mais aussi d'un historien spécialiste es études holocaustiques et d'un écrivain qui a commis un livre d'entretiens avec le même accusé.

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Selon moi, l'article appelle plusieurs remarques.
La première est que, si l'accusation est fondée, il me semble improbable de voir une vocation d'escroc naître à 80 ans. A mon sens, une démonstration de la culpabilité d'Aron Bielski, alias Bell, serait de nature à semer le doute sur une bonne partie de la biographie et des faits d'armes de l'individu. Le groupe de résistance « juive polonaise » auquel Aron Bielski alias Bell appartenait avait, dit-on, la singularité de privilégier le sauvetage de personnes par rapport aux actions de combat proprement dit contre l'occupant Nazi. Le groupe Bielski accueillait en effet dans son campement de la forêt polonaise des centaines de réfugiés fuyant les persécutions nazies. La question qu'on peut aujourd'hui se pose est la suivante : cette aide était-elle gratuite ou intéressée? Simone Veil a son idée sur la question, elle qui a préfacé le livre basé sur des entretiens avec l'escroc Bielski alias Bell. A-t-elle raison ou tort, l'histoire le dira peut-être.
Deuxième remarque : l'article nous indique que « Aucun Juif n'était repoussé » du camp et que « Sauver un Juif est bien plus important que de tuer des Allemands.» Soit, très bonne chose, mais qu'en était-il exactement des non Juifs qui cherchaient refuge?
Car il y eut des non Juifs persécutés par les Nazis, dont la victime (Catholique nous dit l'article) d'Aron Bielski alias Bell qui fut elle même internée avec des Juifs.
Enfin, on relèvera la grave erreur de l'article qui décrit la victime comme une «Catholique survivante de l'holocauste. » Or comme chacun sait, l'holocauste ne concerne pas les Catholiques en tant que victimes éventuelles, ce statut étant réservé à qui de droit.

Tout au plus un Catholique peut-il être un bourreau, un complice (passif ou actif) ou encore un « Juste » parmi les Nations. Les Nations désignant tout ce qui n'est pas Juif et « Juste » tout non Juif ayant sauvé des Juifs (un non Juif ayant sauvé des non Juifs ne saurait bien entendu pas figurer parmi les « Justes » en question).


Un héros de l'holocauste accusé d'escroquerie


par Brian Sokoloff AP, traduit de l'anglais par Djazaïri

Star News online (USA), 20 novembre 2007

En Europe orientale, pendant la deuxième guerre mondiale, le jeune Aron Bielski et ses trois frères aînés avait organisé ce qui fut, à tous points de vue, la plus grande opération armée de sauvetage de Juifs par des Juifs durant l'holocauste.Les frères Bielski furent acclamés comme des héros et leurs exploits ont été relatés dans des livres, un documentaire et une production hollywodienne dont la sortie est prévue l'an prochain. Mais aujourd'hui, le dernier survivant des frères Bielski est désigné sous un nom bien différent, celui d'escroc. Agé de 80 ans et connu sous le nom d'Aaron Bell, il a été arrêté sur l'accusation d'avoir grugé une vieille femme de 93 ans, une Catholique survivante de l'holocauste. Bell et son épouse, Henryka, 58 ans, sont accusés d'avoir rusé pour obtenir de la vieille femme le contrôle d'une somme de plus de 250 000$ qu'elle possédait dans divers comptes bancaires. Selon la police, le couple a alors convaincu la femme de l'emmener pour des vacances dans sa Pologne natale, au lieu de quoi ils l'ont placée dans une maison de repos là bas avant de s'en retourner à Palm Beach pour dépenser son argent, presque jusqu'au dernier centime.

Pour ces accusations, le couple risque 90 ans de prison.

L'avocat de Bell a fermement démenti ces allégations et déclaré que la vieille femme devenait sénile.

Alors que les Nazis envahissaient ce qui était l'Union Soviétique en 1941, tuant ou arrêtant des Juifs par milliers, les frères Bielski avaient fui leurs domiciles près de Stankiewicze, dans la Belarus actuelle, pour se cacher dans la forêt, décidés à résister, à combattre et à sauver des vies. Le campement des frères grossit pour accueillir des centaines de combattants, des familles, des enfants et des personnes âgées. Aucun Juif n'était repoussé. En définitive, leur mouvement de partisans sauva quelque 1200 Juifs.

« Sauver un Juif est bien plus important que de tuer des Allemands, » disait Tuvia Bielski à ses compagnons. La plupart des autres groupes de résistance s'attachaient seulement à pourchasser les Nazis, à tuer des collaborateurs et à chercher vengeance, » explique Christian Gerlach, professeur d'histoire à l'université de Pittsburgh et qui a étudié l'holocauste de manière approfondie. «D'une certaine manière, c'est ce qui faisait du groupe Bielski une unité différente, » selon Gerlach. Tuvia Bielski avait la haute main sur le commandement du camp. Asael Bielski dirigeait principalement le groupe de combat. Zus Bielki était chargé de la reconnaissance. Aron jouait surtout le rôle d'estafette – il connaissait la forêt mieux que personne.
« Des milliers de personnes sont encore sur cette terre grâce aux décisions que lui et ses frères aînés avaient prises, » explique Michael Bielski, 55 ans, le fils de Tuvia Bielski qui vit à Bonita Springs.

Asael fut tué en 1944 dans les rangs de l'Armée Rouge lors de son entrée en Allemagne. Les frères survivants émigrèrent aux Etats-unis dans les années 50, pour s'établir dans la région de New-York où ils exercèrent des métiers manuels avant de réussir dans les activités du taxi et du transport routier. Aaron a pris sa retraite en Floride dans les années 90.
Des proches disent être choqués des accusations portées contre Aaron Bell.« Je n'y crois pas, » déclare Zvi Bielski, le fils de Zus, 56 ans qui réside à New York City. « Ca ne lui ressemble absolument pas. Je l'aime profondément. Il a été très proche de moi. Mon père était comme un père pour lui pendant la guerre. Je n'arrive par à m'imaginer ce qui s'est passé. »

Les autorités indiquent que les Bell se sont liés d'amitié avec la vieille Janina Zaniewska qui avait été à l'époque emprisonnée en Pologne par les Nazis avec des Juifs. Elle résidait dans la même copropriété que les Bell. Les époux l'ont convaincue de leur donner une procuration sur ses comptes en banque, expliquent les enquêteurs.

Selon la police, en mai, les Bell sont partis en Pologne avec Zaniewska au motif fallacieux de l'emmener visiter de vieux amis. Les Bell l'ont déposée dans une maison de repos et sont rentrés à Palm Beach. La police a été contactée en août par par un directeur de banque qui se demandait pourquoi les Bell retiraient l'argent de Zaniewska. La police a par la suite retrouvé Zaniewska dans la maison de repos.
« Dieu merci vous m'avez retrouvée, » a-t-elle dit aux autorités selon la police. Zaniewska est rentrée le 4 octobre. Les procureurs accusent le couple d'avoir voulu escroquer Zaniewska, d'exploitation d'une personne âgée et de vol.

« L'ensemble de la thèse selon laquelle les Bell ont envoyé cette pauvre dame en Pologne de sorte à pouvoir lui voler son argent est tout bonnement absurde, » déclare Steven Gomberg, avocat du couple.Il explique que les Bell étaient très à l'aise financièrement et aidaient simplement Zaniewska en matière financière en raison de ses capacités mentales diminuées.« Nous avons ici des gens, des personnes âgées nonagénaires qui perdent leurs facultés et qui disposent d'avoirs financiers qui doivent être protégés et n'ont malheureusement personne d'autre, » explique Gromberg. Et d'ajouter : « Rien n'a été volé. Elle n'a pas perdu un centime ».

Pour Ewa Chyra, directrice de la maison de repos en pologne, Zaniewska « avait conscience du lieu où elle se trouvait, de ce qui se passait et de qui l'avait emmenée ici. »
Zaniewska a raconté différentes histoires, ce qui pouvait amener quelqu'un à mettre en doute ses dires, » explique Chyra. « Son humeur changeait souvent, de l'euphorie à la dépression, et sa conduite dépendait beaucoup de son humeur. Elle peut être tout autant une personne très sympathique, bavarde, spirituelle... mais aussi basculer à l'exact opposé et être agressive et suspicieuse. »
Pour Robert Montgomery, avocat de Zaniewska, elle a « toutes ses facultés, » mais a été la victime des Bell.« Ils lui ont volé de l'argent, aucun doute sur ce point, ils l'ont pratiquement dépouillée, » déclare Montgomery. « Ils ont profité d'elle.»

Aaron Bell n'a pas répondu à de nombreux messages téléphoniques. Le N° de téléphone de Zaniewski est sur liste rouge et les tentatives pour la rencontrer dans sa copropriété ont été infructueuses.

Peter Duffy, qui s'est entretenu durant des heures avec Aaron Bell pour le livre « Les frères Bielski, » paru en 2003, a déclaré : Je ne peux tout simplement pas accepter que c'est ce qui s'est passé réellement. Ca n'a aucun sens. »

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---Les journalistes d'investigation d'Associated Press Randy Herschaft et Monka Mathur ont contribué à cet article depuis New York et le journaliste d'AP Ryan Lucas depuis Varsovie.

lundi 19 novembre 2007

Aux USA, les mineurs délinquants non blancs ont 10 fois plus de chance d'être condamnés à la prison à vie que les mineurs délinquants blancs

Encore un point commun entre les Etats-Unis et l'entité sioniste : ce sont les deux seuls Etats qui condamnent des mineurs à des peines de prison à vie, surtout des noirs aus USA, des Palestiniens sans nul doute dans ce qu'on appelle à tort l'Etat Hébreu.
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Prison à vie pour des mineurs : les USA en tête
The Age (Australie), 20 nov. 2007, traduit de l'anglais par Djazaïri
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Henry Weinstein, Los Angeles
Les États-Unis ont beaucoup plus de jeunes qui purgent une peine de prison à vie que n'importe quel autre pays : 2387. Israël, le seul autre pays qui emprisonne des mineurs à vie, selon une étude récente du Centre for Law & Global Justice Centre for Law & Global Justice de l'université de San Francisco en détient 7 – et n'a pas prononcé de telle sentence depuis 2004.
Aux Etats-Unis les peines de prison à vie touchent de manière disproportionnée les enfants non blancs qui ont dix fois plus de chance que les blancs d'être condamné à une peine perpétuelle sans possibilité de libération conditionnelle constate le rapport d'étude.
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Intitulée « Condamner des enfants à mourir en prison ,»l'étude a également montré qu'en Californie les jeunes noirs ont vingt fois plus de chances que les blancs de se voir infliger de telles condamnations.
« Pour de nombreux enfants, c'est une véritable condamnation à mort, » explique Michelle Leighton, auteur principal de l'étude qui a constaté que dans 51 % des cas ces enfants n'avaient jamais été poursuivis pour d'autres délits.
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Le gouvernement fédéral des Etats-Unis ainsi que 44 États permettent la condamnation à vie sans possibilité de remise de peine pour les mineurs délinquants.
Selon l'étude, « treize de ces États autorisent la condamnation perpétuelle sans remise de peine d'enfants de tout âge et l'un d'entre eux fixe la barre à huit ans et plus ».
18 États autorisent l'application d'une telle sentence à un enfant d'au moins dix ans et 20 États l'autorisent pour des enfants de douze ans et plus. L'âge minimum est de 14 ans dans 13 autres États.
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L'étude assure que « les sentences sévères prononcées dans des tribunaux pour majeurs ne prennent pas en compte la moindre culpabilité des mineurs délinquants... Du point de vue psychologique comme neurologique, on ne doit pas s'attendre à ce que des enfants, même adolescents, aient pu atteindre le même niveau de développement mental qu'un adulte. »

mercredi 14 novembre 2007

Pourquoi demander quand on peut se servir?

Un moment que je n'étais pas aller fureter dans la presse sioniste? Je sais, j'ai tort car elle propose des lectures édifiantes.
Ainsi cet article paru dans le Jerusalem Post et qui relate l'adoption en première lecture par les députés sionistes d'une proposition de loi qui vise à prélever dans les taxes normalement dévolues à l'Autorité Palestinienne, les sommes correspondant aux frais occasionnés par les roquettes tirées par la résistance palestinienne depuis la bande de Gaza.
Comme les députés sionistes eux-mêmes le disent c'est autant un moyen de soutirer de l'argent que d'envoyer un message aux conférenciers d'Annapolis. D'autant que les représentants Palestiniens présents à cette conférence sont membres de l'Autorité Palestinienne dirigée par Mahmoud Abbas et sont en conflit ouvert avec le Hamas qui contrôle Gaza.
On peut donc dire que les négociations d'Annapolis s'ouvrent sous des auspices prometteurs. Et pour ceux qui ne veulent pas comprendre les députés sionistes viennent aussi d'adopter un projet de loi qui vise à empêcher toute modification juridique du statut de Jérusalem comme "capitale éternelle et indivisible" de l'entité sioniste.
Revenons à ce que nous apprend l'article que je vous offre à lire. Il apprend à certains, pour d'autres ce n'est qu'une énième confirmation, que l'entité sioniste est un régime de voleurs. Les sionistes prétendent s'indemniser en légiférant pour se servir directement dans le porte-monnaie d'autrui, un autrui, les Palestiniens, qu'ils n'ont jamais eu l'idée d'indemniser pour les pertes humaines et matérielles considérables qu'il a subi, pour l'exil, l'expropriation, le statut de minorité de seconde zone dans son propre pays.
D'aucuns affirment que l'entité sioniste est la seule démocratie de la région. J'en doute mais au mieux c'est une démocratie de voyous qui délibèrent démocratiquement de la manière de procéder à leurs rapines et à leurs assassinats, ce qui aggrave leur cas.
Avec les voyous, ils partagent aussi le fait d'agir souvent masqués, affublés de pseudonymes : ainsi Ben Gourion alias Grun, Golda Meir alias Meyerson - née Mabovitz, Menahem Begin alias Volfovitz, Ariel Sharon alias Sheinerman, Yitzhak Shamir alias Jazarnitzky, Abba Eban alias Aubrey Solomon, Shimon Peres alias Szymon Perski etc. sans parler de l'immense majorité dont on ne connaîtra que les pseudonymes tant qu'ils n'auront pas rejoint leurs patries d'origine.
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Israël pourrait bientôt pouvoir exiger de l'Autorité palestinienne qu'elle couvre les frais occasionnés par les dégâts causés par les roquettes Kassam, selon une nouvelle loi adoptée en première lecture par la Knesset réunie en plénière ce mercredi.
La loi, à l'initiative des députés Yisrael Hasson (Israel Beitenu) et Limor Livnat (Likoud) financerait la réparation de tous les dégâts liés aux tirs de Kassam – évacuation des habitants des colonies de la périphérie de gaza, réparation des dommages aux bâtiments, les frais médicaux et de soins psychologiques – avec l'argent des taxes qu'Israël collecte pour le compte de l'Autorité Palestinienne et transfère de manière régulière.
La loi dispose aussi que les coûts de sécurisation des habitations, des abris et des stations d'autobus des colonies du pourtour de gaza soient assumés par l'argent des taxes de l'Autorité palestinienne.
Trente sept députés ont voté en faveur de la loi et 23 contre. Auparavant ce même mois, un comité ministériel avec à sa tête Daniel Friedmann, le ministre de la justice, avait approuvé le texte soumis au vote en plénière.
Hasson avait proposé en outre que la proposition, en cas d'adoption comme loi, soit appliquée rétroactivement à partir du désengagement de Gaza l'an dernier.
En dehors de ses initiateurs, Hasson et Livnat, les députés Shai Hermesh (Kadima) et Matan Vilna'i (travailliste) sont cosignataire du projet.
« Je suis heureux de voir que le bon sens des députés a été plus fort que l'opposition du gouvernement, » a déclaré Hasson après le vote. « Il est important qu'Annapolis [les participants à la conférence de paix) voient aussi la situation difficile des enfants de Sderot. Il est temps pour les responsables concernés d'assumer la responsabilité de leurs actions. »
Le député Livnat a déclaré que « c'est le premier pas pour mettre un terme à cet outrage qui consiste à donner [à l'Autorité Palestinienne] de l'argent qui est ensuite utilisé pour le terrorisme. »

samedi 10 novembre 2007

Le calendrier 2008 Palestine libre est arrivé.

Chers Amis


Le calendrier 2008 Palestine Libre est maintenant disponible.


A l’occasion du 60 ème anniversaire de la Nakba
Ce calendrier donne la parole à des Palestiniens. Ils nous transmettent leur message et leurs espoirs de voir enfin la Palestine libre de l’occupation sioniste.
A Abu Srour, S. Salah, R. Ousseiran, H. Khader, A. Al- Qaddomy, A. Badarneh, A.N. Ferwana, des enfants du camp de réfugiés d’Aida, nous racontent par des images ou par des mots, leur lutte pour la liberté, l’autodétermination et le retour des réfugiés dans leurs foyers, lutte qui dure depuis plus de 60 ans. Ce calendrier, entièrement bilingue -arabe/français- présente chaque mois de l’année sur 2 pages (au format 21*29,7). Chaque mois, un texte et/une photo porte le message de ces Palestiniens et le témoignage de notre soutien à leur résistance héroïque. Ce calendrier est édité par 4 associations : Le Comité Action Palestine, Palestine en Marche, le Centre d’Information sur la Résistance en Palestine, Niort pour la Palestine.

Offrez vous ce calendrier, offrez le autour de vous, faites le connaître pour soutenir notre association dans son combat pour la réalisation des droits nationaux du peuple palestinien.
Nous vous invitons à nous contacter pour vous procurer ce calendrier et contribuer à sa large diffusion. Nous le mettons en vente au tarif de 6€ (5€ à partir de 2 calendriers commandés) + 1€ de frais de port par calendrier si vous souhaitez qu'on vous l'expédie (à voir pour les plus grandes quantités).


Par avance merci

Le demander soit au Comité action Palestine
actionpalestine@hotmail.com
soit à Palestine en marche (Lyon)
palestine_en_marche@yahoo.fr
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Transmis par Palestine en marche, Lyon

La preuve de l'efficacité de la torture : sous la torture nazie, des résistants Français ont révélé les endroits où se cachaient leurs compagnons

Le texte d'Alan Dershowitz que je vous propose vient en soutien à la candidature au poste d'attorney général 'ministre de la justice) de Michael Mukasey. Ce dernier vient d'ailleurs comme Dershowitz l'avait prévu d'accéder à ce poste. Comme Dershowitz, Mukasey est un sioniste notoire mais ce qui avait mis en péril sa candidature n'était pas son sionisme affiché mais son refus de prendre position sur le supplice de la baignoire et dire s'il s'agit ou non selon lui de torture.
Pour sa part, Alan Dershowitz n'est pas embarrassé par cette question. Il répond franchement que oui, le supplice de la baignoire est une torture et que oui, le préssident des Etats-Unis doit avoir le droit d'ordonner légalement des actes de torture non mortels si la torture permet d'épargner des vies humaines (américaines s'entend).
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Dershowitz cite à l'appui les pratiques actuellement en vigueur dans l'entité sioniste et celles qu'affectionnait le régime nazi. Vous me l'enlevez de la bouche : oui, la boucle est bouclée, le sionisme est décidément un cousin du nazisme au point que c'est l'exemple du IIIème Reich qui est venu spontanément à l'esprit de notre distingué juriste.
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J'ai récemment eu l'occasion de discuter de la guerre que mène l'administration Bush contre le terrorisme avec un des anciens responsables de premier plan dans la planification de cette guerre. Il m'a demandé quelles étaient, selon moi, les plus grosses erreurs commises par le gouvernement.
Je lui ai répondu qu'après les attentats du 11 septembre, il n'avait pas fait immédiatement une proposition d'ouverture politique aux Démocrates. Le président Roosevelt avait invité les Républicains à entrer dans son cabinet au moment où les USA se préparaient à combattre les Allemands et les Japonais, et le président Lincoln avait intégré des opposants politiques dans ses efforts pour sauvegarder l'union. La création d'un front politique unifié contre un ennemi extérieur peut amoindrir le bénéfice partisan attendu d'un effort de guerre victorieux mais elle contribue à maintenir la cohésion nationale alors que les disputes partisanes peuvent contrecarrer cet effort.
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Au moment où ils se dirigent vers une reconquête inévitable de la Maison Blanche, les Démocrates semblent faire la même erreur. La plupart des candidats Démocrates à la présidence cherchent à tirer un avantage pour leur parti de ce que de nombreux Américains voient comme des échecs de Bush dans la guerre contre le terrorisme et particulièrement dans son extension en Irak et plus tard probablement en Iran.
Ce positionnement pacifiste veut séduit l'aile gauche de l'électorat démocrate, qui peut avoir une certaine influence sur le résultat des primaires démocrates mais qui a bien moins de chances de déterminer l'issue de l'élection générale. La majorité des Américains – Démocrates, Républicains, indépendants ou indécis – veulent un président à la fois fort et habile sur les questions de sécurité nationale et qui usera de tous ses pouvoirs légaux pour empêcher de nouveaux actes de terrorisme.
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Des centaines de milliers d'Américains peuvent bien regarder les films de Michael Moore ou applaudir dans les manifestations de Cindy Sheehan, mais ils sont des dizaines de millions à vouloir que les Moores et les Sheehans de notre pays aient le moins d'influence possible sur notre politique de sécurité nationale. C'est pourquoi, de manière surprenante, Rudy Giulani semble avoir un bon impact auprès de plusieurs segments de l'électorat, depuis les centristes du Parti Démocrate aux Républicains et même une partie de la droite religieuse.
On peut trouver bizarre de voir qu'un candidat, parvenu à une notoriété nationale en tant que maire de New York, et avec un bilan mitigé dans cette fonction, pourrait être l'objet du choix de tant de personnes sur des questions de sécurité, en dépit de son manque d'expérience au niveau national et international. Mais le Rudy d'après le 11 septembre renvoie l'image de la fermeté et de la légitimité absolue de la défense de l'Amérique.
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Je ne veux pas dire que les candidats Démocrates devraient chercher à imiter M. Giulani. Mais ils ne peuvent ignorer la fermeté de sa position sur la sécurité nationale s'ils veulent remporter l'élection de 2008 qu'on ne doit pas confondre avec les primaires dans certains Etats particuliers. Des candidats démocrates marginaux bénéficient certainement d'un positionnement à gauche sur les questions de sécurité nationale mais les candidats sérieux – les candidats qui veulent avoir une chance réaliste quelconque de dominer l'élection générale - ne doivent pas se laisser éloigner, écarter ou même entraîner loin d'un fort engagement pour la sécurité nationale,
Considérez par exemple la question controversée et émotionnellement chargée du recours à la torture pour obtenir des informations pour empêcher des actions terroristes imminentes – le fameux scénario de la bombe à retardement. Je ne parle pas de l'usage routinier de la torture dans l'interrogatoire de suspects ou des sévices par humiliation sexuelle , infamies qui se sont produites à Abou Ghraib. Je parle de ces rares situations décrites par l'ancien président Clinton dans une interview à la radio publique nationale :
« Vous avez attrapé quelqu'un dont vous savez qu'il est le 2ème adjoint d'Oussama ben Laden. Et vous savez qu'ils préparent une opération aux USA ou dans un pays européen dans les trois prochains jours. Et vous savez que ce type le sait. C'est tout à fait l'exemple le plus clair. Et vous pensez que vous pouvez tirer quelque chose de ce type en le droguant à fond, en le passant à la baignoire ou en le travaillant autrement, »
Il avait dit que le Congrès devrait définir un statut spécial « qui permettrait au président à obtenir des informations dans un cas tel que je viens de le préciser, informations qui dans tous les cas pourraient être soumises à la Foreign Intelligence Surveillance Court. » Le président devrait « prendre la responsabilité personnelle » d'autoriser la torture dans une situation extrême de ce genre. Le sénateur John McCain a dit lui aussi qu'en tant que président il prendrait la responsabilité dans cette situation qui n'a que « une chance sur un million » de se produire.
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Malgré mon opposition personnelle au recours à la torture, je suis certain que n'importe quel président – et même n'importe quel leader d'une nation démocratique – autoriserait en fait certaines formes de torture contre un terroriste capturé s'il était convaincu que c'est la seule façon d'obtenir l'information nécessaire pour empêcher une attaque imminente qui causerait de nombreuses pertes. Le seul sujet à débat est de savoir s'il devrait le faire ouvertement en assumant sa responsabilité ou secrètement en ayant la possibilité de le nier. La première approche semble plus cohérente avec le modèle démocratique, la deuxième avec l'hypocrisie politique typique.
Certains affirment que question de la torture n'a pas à être posée car elle ne marche jamais – elle ne donne que des informations fausses. Ce n'est tout simplement pas vrai comme le prouvent des membres authentiques de la résistance française qui, sous la torture nazie, ont révélé les endroits où se trouvaient leurs compagnons et leurs proches.
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Le genre de tortures dont parlait le président Clinton n'a pas pour but d'obtenir des aveux pour des crimes passés mais au contraire d'obtenir en temps réel des renseignements considérés comme nécessaires pour empêcher un acte terroriste visant à une tuerie de masse. La question posée au terroriste capturé n'est pas « L'as-tu fait? » Au lieu de quoi, on demande au suspect de révéler une information de nature vérifiable comme le lieu où se trouve celui qui va commettre l'attentat.
Récemment, des responsables des services de sécurité israéliens se sont trouvés confrontés à une situation de bombe à retardement. Quelques jours avant Yom Kippour, ils avaient reçu une information crédible selon laquelle un attentat suicide était en préparation contre une synagogue bondée pendant le jour le plus sacré du calendrier juif. Après des échanges de tirs au cours desquels un soldat Israélien avait été tué, le chef de la cellule terroriste à Naplouse avait été capturé. Son interrogatoire avait permis de localiser la bombe destinée à l'attentat suicide sans un appartement de Tel Aviv. Israël nie recourir à la torture et je suis conscient de l'absence de preuves qu'ils l'aient utilisée pour soutirer une information vitale dans cette affaire.
Mais alors, si les méthodes légales d'interrogatoire avaient échoué à découvrir la cache du candidat à l'attentat suicide? Quelles autres formes de pression devraient être employées dans cette situation?
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Ce qui nous amène à la baignoire. Michael Mukasey, dont la confirmation comme attorney général semble désormais assurée, a parfaitement raison de dire, en matière de droit constitutionnel, que le problème de la « baignoire » ne peut pas être tranché dans l'abstrait. Selon les précédents qui font jurisprudence – je suis en désaccord avec certains – la cour doit examiner la nature des intérêts gouvernementaux en jeu et le choc des consciences que pourraient provoquer les actions du gouvernement dans une affaire et ensuite décider au cas par cas. Dans plusieurs affaires impliquant des actions au moins aussi dures que la baignoire, les tribunaux n'ont pas décelé d'infraction aux procédures régulières.
Les membres de la commission judiciaire qui ont voté contre le juge Mukasey en raison de sa réticence à soutenir une interdiction absolue de la baignoire et d'autres formes de torture devraient s'entendre poser cette question directe : Autoriseriez-vous le recours à la baignoire ou à d'autres formes de torture non mortelles si vous aviez la conviction que c'est le seul moyen de sauver la vie de milliers d'Américains dans une situation du genre qu'ont affronté les autorités israéliennes à la veille de Yom Kippour? Si, oui par quels moyens? Si non, seriez-vous prêts à assumer la responsabilité que des milliers d'Américains meurent alors qu'on aurait pu l'empêcher?
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Peut-être les campagnes politiques et les auditions de confirmation ne sont-elles pas les forums adéquats pour mener des débats difficiles et subtils sur les choix tragiques auxquels peut avoir à faire face un président ou un attorney général. Mais ce ne sont pas non plus des cadres appropriés pour des prises de position publiques hypocrites de la part de personnalités politiques qui, en privé, opteraient certainement pour la torture s'ils étaient convaincus de sa nécessité pour sauver de nombreuses vies américaines. Ce qu'il faut, c'est reconnaître que les responsables gouvernementaux doivent trouver le juste équilibre entre la sécurité de l'Amérique et les droits de nos ennemis.
A moins que le parti Démocrate – et particulièrement son candidat éventuel à la présidence – soit perçu comme ferme et habile en matière de défense nationale et de prévention du terrorisme, la Maison Blanche sous Bush aura sans doute prouvé avoir fait le bon choix politique en refusant de faire de la guerre contre le terrorisme une affaire politicienne. Les Démocrates peuvent perdre l'élection présidentielle s'ils sont perçus comme le parti de MoveOn.org, de Michael Moore, de Cindy Sheehan, de Dennis Kucinich et de ces sénateurs qui ont voté contre le juge Mukasey parce qu'ils refusaient de prendre position sur un sujet difficile lié à la sécurité nationale. Ils gagneront s'ils sont perçus comme au moins aussi fermes mais beaucoup plus habiles sur la manière de traiter avec les vraies menaces contre nos intérêts nationaux.
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M. Dershowitz enseigne à la faculté de droit de Harvard. Il a écrit récemment de "Finding Jefferson: A Lost Letter, a Remarkable Discovery, and the First Amendment in an Age of Terrorism," à paraître cette semaine chez John Wiley & Sons.