jeudi 27 avril 2006

Le lobby sioniste c'est ça! Ou comment tuer une deuxième fois Rachel Corrie, cet ange écrasé par l'armée des sauvages.

Article du Toronto Star (Canada), 21 avril 2006 (traduit par Djazaïri, copyleft)
Annulée à New York, la première représentation à Toronto de "Mon nom est Rachel Corrie" est donnée dans un lieu secret.

par Richard OUZOUNIAN, critique de théâtre

Rachel Corrie est née à Washington, a été tuée dans la bande de Gaza, encensée à Londres et censurée à Manhattan.
Maintenant elle est contrainte à la clandestinité à Toronto.

"Mon nom est Rachel Corrie" est une pièce basée sur la vie et les mots d'une militante Américaine de 23 ans qui a péri à Gaza le 16 mars 2003 au cours d'un incident impliquant un bulldozer de l'armée israélienne.
Les amis de Corrie affirment qu'elle a été écrasée délibérément pendant une manifestation politique pacifique. Le côté opposé soutient que le chauffeur du bulldozer ne pouvait pas la voir et que ce n'était qu'un accident.

La représentation new-yorkaise de la pièce a été récemment annulée en raison des craintes que sa position pro-palestinienne n'inquiète la communauté juive dans une période politique difficile.
Cette décision a suscité un débat si vif au niveau international qu'il est devenu nécessaire de garder secret le lieu exact d'une simple lecture du script de la pièce devant une cinquantaine de personnes à l'université de Toronto dans la soirée du dimanche 24 avril.
Mais ce qui étonne dans toute cette affaire est qu'à aucun moment de son histoire cettte pièce n'a été la cause de véritables confrontations ou manifestations.
C'est la crainte de ce qui pourrait arriver qui semble avoir motivé ce qui se passe.
Paul Leishman, qui dirige la lecture de ce dimanche avec la comédienne Marya Delver explique que "la pièce qui visait à explorer la vie d'une jeune fille se retrouve maintenant prise au milieu de problèmes bien plus larges."

Peu de temps après la mort de Rachel Corrie, une série de courriels qu'elle avait rédigés au cours de sa présence à Gaza avaient été publiés dans le journal The Guardian et avaient retenu l'attention du London's Royal Court Theatre. Le théâtre avait alors pris contact avec la famille Corrie qui mit à sa disposition l'ensemble des écrits de leur fille en leur possession depuis ses dix ans.
Le script, compilé par l'acteur Alan Rickman et la journaliste Katherine Viner avait été présenté en avril 2005 à une critique dans l'ensemble enthousiaste.
Dans le Daily Telegraph, Charles Spencer était dans le ton lorsqu'il disait de la pièce qu'elle "était puissante, source de réflexion et profondément émouvante."

Après avoir été jouée à guichets fermés au Royal Court, la pièce est passée dans le West End où elle est toujours à l'affiche. Les droits pour la première création aux USA ont été attribués à James Nicola, responsable du très respecté New-York Theatre Workshop.
Nicola avait programmé la première pour le 22 mars mais, un mois avant cette date, il a écrit au Royal Court pour demander le "report pour une durée indéterminée" de la représentation.
Il s'en est expliqué dans une interview au Guardian : "En écoutant nos communautés à New-York, ce que nous avons entendu est qu'après la maladie d'Ariel Sharon et l'élection du Hamas, nous étions dans une situation délicate. Nous avons réalisé que notre projet de présentation de cette oeuvre pourrait ête perçu comme une prise de position de notre part dans un conflit politique, ce que nous ne voulons pas."
Rickman a été furieux et a immédiatement récupéré les droits, affirmant "C'est de la censure née de la peur."
La bataille qui s'en est suivie s'est menée dans les journaux, à la radio et sur internet.
Certains ont félicité Nicola pour son attitude responsable, l'autres ont vilipendé sa lâcheté."

C'est dans cette atmosphère que Leishman a contacté le Royal Court et a demandé les droits pour une lecture unique - et non pour une durée indéterminée - de la pièce à Toronto.
Leishman est un ancien New-yorkais venu au Canada au milieu des années 90 pour travailler comme assistant de Richard Monette au Stratford Festival.
Après ce travail, il a délaissé quelques temps le théâtre pour exercer dans un cabinet juridique de Toronto.
Mais l'histoire de Rachel Corrie l'a ramené au théâtre.
"Je me rappelle avoir entendu parler de sa mort en 2003" se souvient-il, "comme c'était triste et macabre." Mais il n'avait pas lu le strict avant l'annulation du spectacle et il se l'est alors procuré "pour voir si il y avait quelque chose là dedans pour provoquer toute cette tempête."
Ce qu'il a découvert, c'est "l'histoire d'une jeune femme qui commence par son questionnement sur ce qu'elle devrait faire de sa vie et éprouve un éveil à l'intérêt et à la compassion envers autrui."
Leishman explique qu'environ 40 % du script traite de la vie de Rachel Corrie jusqu'à sa décisin d'aller en Palestine et les 60 % restants du temps qu'elle a passé à Gaza.
Leishman a ressenti qu'il était important que la pièce soit lue dans "une situation neutre de salle de cours car Rachel était étudiante."

Cet espace lui a été donné mais il lui a été demandé de ne pas rendre publics l'heure et le lieu de la lecture, "en raison de l'attraction qu'elle pourrait exercer sur les partisans des deux bords et de leurs réactions imprévisibles."

mercredi 26 avril 2006

Dans l'enfer des prisons israéliennes

Témoignages de Nadi al-asir et appels
Transmis par Palestine en marche (Lyon)

Deux prisonniers palestiniens mineurs enfermés dans la prison de Hasharon (Telmond) ont témoigné sous serment devant l'avocat Hanane al-Khatib avoir été sauvagement traités au cours des interrogatoires infligés par les services de renseignements israéliens.
Les deux prisonniers mineurs sont Abdallah Rafiq Muhammad Daraghme, de Toubas, 17 ans, arrêté le 20 janvier 2006 et Muhammad Muwaffaq Khalil Sharif, 15 ans, de la ville d'al-Khalil, arrêté le 4 avril 2006.
Le détenu mineur Abdallah a déclaré qu'il était sur le chemin vers la vallée du Jourdain. Au barrage de Tayaseer, l'armée d'occupation a arrêté la voiture où il se trouvait avec son ami Ahmad Jaddou', vers 9 heures du matin. Les deux amis sont sauvagement frappés avec les crosses des fusils et piétinés. "Ils nous ont bandé les yeux et attachés les mains dans le dos avec des fils en plastique, et nous ont emmenés vers la colonie de Tayaser jusqu'à 11h du soir, sans nous donner de quoi boire ni manger. Il faisait froid, il pleuvait, mais ils nous obligés à ôter nos manteaux, et nous ont laissé en vêtements légers.
Ensuite, j'ai été transféré au centre de détention de Huwwara, et lorsque le suis arrivé, ils m'ont fouillé à nu, et m'ont enfermé dans une pièce où je suis resté 5 jours. Le centre de Huwwara est très mauvais : ils nous autorisent à aller aux toilettes deux fois par jour, seulement, sinon ils placent une bouteille dans la pièce pour nos besoins.
Puis j'ai été transféré à la prison de Salem, où la situation est encore plus dure qu'à Huwwara. Le nombre de prisonniers était de 10 prisonniers dans la cellule, nous dormions collés les uns aux autres, par terre, les matelas sont sales, nous dormions affamés, car ils nous donnaient très peu à manger. Je suis resté une semaine à Salem. C'est là où j'ai été interrogé, très durement. J'étais interrogé trois heures par jour. J'étais mis en position de shabeh, toute la durée des interrogatoires, les mains et les pieds attachés à une chaise. Au cours de l'interrogatoire, j'étais battu, surtout sur des parties sensibles de mon corps, et les coups pleuvaient dans tous les sens. J'avais très mal. Au cours de l'interrogatoire, aussi, l'instructeur me mettait la tête dans un sac qui sentait mauvais et de temps en temps, il levait le sac puis le remettait. Puis je fus transféré à Ofer, puis Hasharon.

Le second prisonnier mineur, Muhammad, est collégien. "Les forces de l'occupation ont envahi notre maison vers 2 h du matin, elles ont ordonné à tous de sortir, et ont demandé à mon propos. Ils ont pris mon certificat de naissance, et m'ont ligoté les mains à l'arrière par des fils en plastique, et m'ont bandé les yeux.
J'ai été ensuite transféré à Atzion, et au centre de détention, ils m'ont fouillé, tout nu, puis m'ont passé à l'interrogatoire. L'instructeur a commencé, il voulait que j'avoue en échange de ma liberté, et m'a menacé en me disant qu'il me satisferait en me faisant asseoir sur une chaise électrique. J'ai passé deux jours, en position de shabeh, les mains ligotées à l'arrière, avec empêchement de dormir. Chaque fois que je fermais les yeux, ils me réveillaient, je me suis senti très fatigué de ce shabeh pendant deux jours.
Puis j'ai été transféré à la prison de Ascalan, où j'ai passé 5 jours, et l'interrogatoire a duré trois heures par jour. J'étais dans une cellule individuelle, la lumière était allumée 24 heures sur 24, les murs sont rugueux, il est difficile de s'y appuyer. Ils me sortaient pour l'interrogatoire, attaché, et posaient des lunettes noires sur mes yeux.


Participez à la campagne lancée par Defence for Children International - DCI - section Palestine,
et Arab Human Rights Association
pour exiger la libération immédiate des enfants détenus.
Ils sont environ 400 enfants détenus, sans aucun droit, dans les prisons de l'occupation.
Le monde occidental est muet, face à cette grave violation de la part de l'occupant israélien des droits de l'homme, des droits de l'enfant et des conventions de Genève.
http://www.PetitionOnline.com/mzhra/petition.html


La prisonnière Samar Sbeih, détenue alors qu'elle était enceinte de deux mois et torturée par les services des renseignements israéliens, a accouché d'un garçon à l'hôpital Meir / Kfar Saba. L'état de santé du nouveau-né, qui pèse trois kilos, est satisfaisant. Samar a été condamnée à 28 mois de prison. Elle est originaire de Gaza et vivait, avant son arrestation, à Tulkarm. Son bébé sera-t-il aussi emprisonné, comme d'autres bébés avant lui, avec sa mère ?

Signez la pétition exigeant la libération de Said Atabeh, le plus ancien prisonnier palestinien, et tous les prisonniers palestiniens et arabes détenus dans les prisons israéliennes :
Le lien de la pétition est
http://wwwpalestine-solidarite.org/petition_saed.htm

Arrêté le 29 juillet 1977, Saïd est en prison depuis 29 ans, pour avoir résisté contre l'occupation de son pays. Saïd est un combattant de la liberté. Exigeons sa libération immédiate.
Cette campagne pour la libération de Saïd Atabeh est accompagnéé d'une lettre qu'il a adressée à Kofi Anan, secrétaire général de l'ONU, où Saïd questionne sur les raisons du silence international à propos de l'occupation de son pays, des agressions contre les droits humaines. "C'est mon droit de vivre libre dans mon pays", écrit-il dans sa lettre, "Il est incompréhensible de passer cette période si longue en captivité en tant que prisonnier de guerre, rien que parce que le gouvernement israélien tourne le dos aux lois internationales et à la convention de Genève".
Soutenons le juste combat de Saïd Atabeh et exigeons sa libération.

Retour sur la mort d'un ado en Belgique

Le 18 avril j'avais rédigé un post sur la mort de Joe, un adolescent Belge qui avait été assassiné pour un lecteur MP3.
Ce post venait en réaction au commentaire d'un internaute anonyme qui désignait comme coupables probables, en accord avec les premiers témoignages, de jeunes Nord-Africains.
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La police du royaume vient de mettre la main sur un des auteurs et identifié un autre. Il s'agit de jeunes ressortissants Polonais. La presse belge fait le point sur les développements de cette affaire.
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Le racisme anti-arabe perd un cheval de bataille. Espérons simplement qu'il ne lui sera pas substitué un racisme anti-polonais.
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Restent le chagrin d'une famille et une vie détruite.

mardi 25 avril 2006

Pas de Douste c'est tout Boutef

Le discours de Bouteflika à Constantine a suscité une deuxième réaction de Philippe Douste-Blazy, le chef de la diplomatie française.
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Si dans un premier temps il avait surtout évoqué ce qu'il considère être les aspects positifs de la colonisation, cette fois Douste-Blazy s'en est pris plus frontalement aux propos de Bouteflika, lui reprochant de galvauder le terme de génocide, s'appuyant sur les réflexions d'intellectuels comme Primo Levi.
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Certes Primo Levi a été détenu à Auschwitz et à Buchewnwald, ce qui lui donne une légitimité pour parler du vécu en déportation mais ce n'était ni un philosophe, ni un historien non plus qu'un linguiste mais un chimiste. En dehors de la chimie, ses productions sont de l'ordre du témoignage et de la fiction, loin d'une réflexion de type académique ou philosophique sur la notion de génocide.
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Bien entendu, Douste-Blazy s'est fendu de la remarque suivante : "je vois qu'il [Bouteflika] apprécie les médecins français, je vois qu'il apprécie la médecine française, je vois qu'il apprécie les hôpitaux français."
Sur un ton moins amène, Jean-Marie Le Pen, a déclaré à peu près la même chose.
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Il n'est pas indifférent de noter que les propos de Douste-Blazy ont été tenus au cours d'un forum de Radio J. C'est sur le dos de Bouteflika que Douste-Blazy, peu connu pour sa témérité, a pu flatter une fois de plus les sionistes qui contrôlent la plupart des instances et organisations supposées représenter la communauté juive de France.
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Radio J fait partie de l'Association des Radios Juives, dont l'objectif est de "développer le rayonnement du Judaisme, de la culture juive et d'Israel et pour assurer leur pérennité." Il n'est même pas question de la France dans tout ça, du communautarisme exacerbé. Ce n'est pas moi qui le dis, ce sont ces radios qui ne le disent pas.
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Quoi qu'il en soit, la réaction d'Alger n'a pas tardé. Il est intéressant d'observer que cette réaction très dure (il faut dire que l'article de loi sur les aspects positifs de la colonisation a échauffé les esprits en Algérie) n'émane pas d'un membre actuel du gouvernement mais d'Abdelaziz Belkhadem, Secrétaire Général du FLN mais aussi représentant personnel du président Algérien.
Une façon de réagir officieuse qui tout en faisant passer un message clair limite les risques d'une escalade verbale qui serait probablement préjudiciable aux relations entre les deux Etats. Bouteflika est resté un fin diplomate.
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Côté français, comme d'habitude c'est Jacques Chirac lui-même qui s'emploie à limiter les dégâts causés par les impairs de ses coéquipiers ainsi que l'a bien perçu le quotidien algérien L'Expression qui sous-titre un article "Chirac actionne la diplomatie parallèle"

lundi 24 avril 2006

Tony Blair et Georges Bush ont-ils quelque chose à demander à Vanunu?

Saisissez le nom de Vanunu dans la fenêtre recherche actualités de Yahoo et vous obtiendrez seulement cinq entrées.
Vanunu est ce technicien Israélien qui avait dénoncé le programme
nucléaire militaire de l'Etat sioniste. Kidnappé à Rome en 1986 par des agents Israéliens, il a purgé 18 ans de détention. Il n'est actuellement plus prisonnier mais interdit de sortie du territoire.
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"Ca suffit comme ça, Vanunu! Tu ne vois donc pas que nous sommes occupés?"
Dessin de Khalil Bendib

Tout celà bien entendu dans l'indifférence de ces gouvernements et de cette presse qui prétendent que l'Iran défie la communauté internationale en procédant à l'enrichissement de l'uranium, activité autorisée par le Traité de Non Prolifération (TNP) dont l'Iran, contrairement à l'Etat sioniste, est signataire.

Le droit à la vie privée, c'est sacré


Aux USA, on ne plaisante pas avec le droit à la protection de sa vie privée. N'est-ce pas dans ce pays que tous les coups sont permis pendant les campagnes présidentielles?
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La presse quotidienne canadienne expose une sombre affaire d'atteinte à la vie privée. Elle concerne un pilote de guerre US qui, en 2002, avait bombardé par erreur des soldats Canadiens en manoeuvres nocturnes en Afghanistan, tuant quatre d'entre eux et en blessant huit autres.
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Ce pilote intente un procès contre l'armée de l'air de son pays qu'il accuse "d'avoir ruiné sa réputation" en rendant publique la réprimande dont il a fait l'objet. On peut se demander de quelle réputation parle ce pilote? S'il s'agit de sa réputation d'assassin, il devrait au contraire se féliciter de la publicité faite à son action. Comme c'est apparemment un "homme d'honneur" qui estime cette qualité personnelle bafouée, gageons que s'il gagne son procès et obtient les indemnités qu'il demande, il partagera cet argent avec les familles de ses victimes Canadiennes et Afghanes.

dimanche 23 avril 2006

Nicolas Sarkozy n'aime pas la France

Sarkozy, dans sa course éperdue après les électeurs décidés ou tentés par le vote en faveur du Front National ou de Philippe de Villiers a lancé une de ces phrases que son intelligence a le don de sécréter :
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Ces propos visent bien évidemment les personnes d'origine étrangère. Dans sa déclaration ne dit-il pas aussi :
"On en a plus qu'assez d'avoir en permanence le sentiment de s'excuser d'être français. On ne peut pas changer ses lois, ses coutumes parce qu'elles ne plaisent pas à une infime minorité."
De quelles coutumes et de quelles lois ce crétin parle-t-il? Il n'en a pas soufflé mot et pour cause.
Par contre, dans le même discours il évoque l'erreur qu'a été le CPE. Or, il n'a pas échappé à notre ministre que le CPE était cadré par une loi, adoptée certes sans vote mais par une procédure constitutionnelle, avant d'être promulguée par Jacques Chirac puis enterrée définitivement par les députés.
Ce ne sont donc pas ceux qui ont protesté contre cette loi jusqu'à en obtenir le retrait qui sont visés par Sarkozy. Il y a dès lors les gens qui ont le droit de remettre en cause des lois et ceux qui doivent s'en abstenir sous peine d'incitation au départ du territoire français.
Personnellement, je considère que M. Sarkozy n'aime pas la France puisque, entre autres, il a souhaité le changement d'une loi qu'il qualifie lui-même d'erreur. Au cours des mouvements sociaux anti-CPE n'a-t-il pas joué un rôle particulièrement délétère, contribuant à miner l'autorité de l'Etat? Je l'invite donc à ne pas se gêner pour quitter la France, et le plus tôt sera le mieux.

Pour un collège Abdelmalek SAYAD

Sur le site Altermonde, Matthieu Brabant, enseignant et militant à la CGT appelle à signer une pétition en faveur de l'attribution du nom d'Abdelmalek SAYAD au nouveau collège de nanterre. Juste un mot pour dire qu'Abdelmalek SAYAD, ce compagnon de route de Pierre BOURDIEU, est certainement le sociologue qui a probablement le plus marqué les recherches sur l'immigration/émigration et a alimenté les nombreuses réflexions ultérieures sur ce sujet.
Je vous laisse lire ci-dessous l'appel formulé par l'association "Les oranges" qui appelle également à signer une pétition de soutien à la désignation du nouveau collège.

OUI au collège Abdelmalek SAYAD

LE NOUVEAU COLLEGE DE NANTERRE POURRAIT SE NOMMER ABDELMALEK SAYAD
SI MONSIEUR NICOLAS SARKOZY, PRESIDENT DU CONSEIL GENERAL DES HAUTS DE SEINE LE DECIDE.
PATRICK JARRY, MAIRE DE NANTERRE A ECRIT UNE LETTRE LE 25 OCTOBRE 2005 EN LUI PROPOSANT LE NOM DU SOCIOLOGUE DE RENOMMEE INTERNATIONALE POUR LE PROCHAIN COLLEGE A NANTERRE.
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A ce jour, aucune réponse !
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CHERCHEUR EN SCIENCES SOCIALES, DIRECTEUR DE RECHERCHE AU CNRS, SPECIALISTE DES QUESTIONS DE L’IMMIGRATION, IL A ECRIT DE NOMBREUX OUVRAGES DONT « UN NANTERRE ALGERIEN », SUR L’HISTOIRE DES BIDONVILLES. IL NOUS A QUITTE EN 1999.
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TRAVAILLEUR EXEMPLAIRE POUR LA JEUNESSE, ABDELMALEK SAYAD A ETE UN CHERCHEUR QUI A DEPLOYE TOUTE SON ENERGIE A COMPRENDRE LES PHENOMENES DE MIGRATION ET D’EXIL. DURANT TOUTE SA VIE, IL S’EST ACHARNE A RENDRE COMPTE DE SON TRAVAIL AU PLUS GRAND NOMBRE, DES CONDITIONS DE VIE DES HOMMES ET DES FEMMES VENUS D’AILLEURS, AVEC TALENT ET MODESTIE.
ABDELMALEK SAYAD DONT LE NOM MERITE D’ETRE PORTE PAR LE NOUVEAU COLLEGE DE NANTERRE, NOUS LAISSE UN GRAND TRESOR DE SAVOIR ET DE CULTURE.
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SON NOM AYANT VALEUR D’EXEMPLE, PERMETTRA AUX JEUNES D’ETRE FIERS DE CE GRAND HOMME, IL MERITERAIT DE FIGURER SUR UN EDIFICE DE LA REPUBLIQUE.
LE MONDE ASSOCIATIF MAIS AUSSI DE NOMBREUX CITOYENS A TITRE INDIVIDUEL DEMANDENT A MONSIEUR NICOLAS SARKOZY DE REPONDRE FAVORABLEMENT A L’ATTENTE CITOYENNE, EN DONNANT LE NOM D’ABDELMALEK SAYAD AU NOUVEAU COLLEGE DE NANTERRE.
CETTE NOMINATION RECONNAITRA LE TRAVAIL DE CONSTRUCTION ECONOMIQUE AUQUEL LES PARENTS DES FRANÇAIS ISSUS DE L’IMMIGRATION COLONIALE ONT LARGEMENT CONTRIBUE
REFUSER CETTE RECONNAISSANCE, C’EST OCCULTER LA DIVERSITE MULTICULTURELLE DE NOTRE PAYS ET NIER L’APPORT DE FRANÇAIS ISSUS DE L’IMMIGRATION COLONIALE.

L’APPROUVER SERAIT UNE DECISION SYMBOLIQUE QUI ILLUSTRERAIT UNE FRANCE RICHE D’OUVERTURE

vendredi 21 avril 2006

Les mamies vont croquer Bush

J'avais écrit dans mon post du 5 mars 2006 qu'au moins aux USA on avait le sens de l'humour.
Je confirme puisque l'AFP nous apprend que 18 grands-mères Américaines comparaissent devant un tribunal pour trouble à l'ordre public.
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Le délit de ces mamies, opposées à la poursuite de la guerre en Irak, est d'avoir, en octobre 2005, fait mine de vouloir s'enrôler dans l'armée US et d'avoir semé un peu de pagaille dans le bureau de recrutement de Times Square, à New York. C'est donc pour réparer l'outrage fait aux pauvres militaires sans défense de ce bureau que la "justice" doit passer.
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Tout en déplorant la mort de jeunes Américains et Irakiens, ces femmes affirment également que "La guerre en Irak est aussi une guerre contre le peuple américain, parce que les milliards de dollars dépensés privent de fonds les services sociaux, de la santé et de l'éducation".
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Décidément les femmes n'ont ni humour, ni logique.

jeudi 20 avril 2006

Pink Floyd et le mur israélien

Le Britannique Roger Waters, membre du légendaire groupe Pink Floyd, avait prévu de donner un concert à Tel Aviv.
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Connu pour son soutien à la cause palestinienne, le musicien a pris en compte la demande formulée dans une lettre ouverte d'artistes Palestiniens. Ces derniers lui demandaient de ne pas jouer en Israël. Sans aller jusqu'à renoncer à sa prestation en Israël, Waters a décidé de relocaliser son concert dans un village judéo-arabe.
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Comme le titre l'article du website de la Palestinian Campaign for the Academic and Cultural Boycott of Israel (PACBI), Roger Waters refuse d'être une brique de plus dans le mur israélien. Un article en français sur ce sujet ici.

Sortie de crise politique en vue en Irak

C'est du moins le titre d'une dépêche AFP. L'AFP nous raconte une histoire de Chiite contesté par des Sunnites et des Kurdes et qui aurait annoncé être disposé à renoncer à sa candidature au poste de chef du gouvernement. Ouf, le pays échappe au chaos!
Pas comme la France où nous avons un Sarkozy qui conteste un de Villepin, les deux étant l'objet des griefs de Bayrou, Hollande, Royal et Buffet.
En fin de compte, c'est à celà que se résume pour les observateurs occidentaux la problématique irakienne : comment faire pour que des groupes ethno-religieux s'entendent pour la formation d'un gouvernement.
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Pas un mot sur l'occupation US, pays dont le rôle se bornerait à un appel du président Bush à la formation rapide d'un gouvernement d'union nationale.
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Du théâtre de boulevard en somme.

mercredi 19 avril 2006

Sur les propos de Bouteflika à Constantine

A peine quelques jours après la visite en Algérie de Philippe Douste-Blazy, le président Bouteflika a dans un discours à Constantine dénoncé la"colonisation", responsable d'un "génocide contre le peuple algérien (mais aussi contre) notre identité, notre histoire, notre langue, nos traditions". "Nous ne savons plus si nous sommes des Amazighs (des Berbères), des Arabes, des Européens ou des Français."
Les observateurs notent que cette diatribe sonne probablement le glas du traité d'amitié franco-algérien.
Le quotidien Le Monde écrit que, sur ce sujet, le Quai d'Orsay fait profil bas. Il est vrai que dans sa réaction, le ministre Français des affaires étrangères s'applique surtout à évoquer les aspects positifs de la colonisation, ces aspects qui faisaient l'objet d'un article de loi - l'article 4- désormais abrogé.
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Il n'a pas échappé à Lionel Luca, député UMP des Alpes Maritimes que les propos de Bouteflika sont à mettre en relation avec le rapprochement entre l'Algérie et les USA, aux frais de la France évidemment.
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Dans Aujourd'hui-Le Parisien du 19 avril, Max Gallo présenté comme historien et écrivain nous informe que "Il n'y a pas eu de génocide" en Algérie.
Pourtant, si l'on met de côté les aspects tactiques des propos du président Algérien, il faut bien admettre qu'il a raison. Slimane Azzoug, cité dans l'article du Monde peut bien regretter ce qu'il qualifie de "dérive dangereuse," il n'empêche, et sans pour autant exonérer les gouvernants qui se sont succédés depuis l'indépendance, que l'Algérie n'en finit pas de payer les 132 ans de colonisation française.
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Sur la question de l'identité, quand on compare l'Algérie aux autres Etats Maghrébins ou Arabes, ce qui frappe c'est la rupture avec une histoire multiséculaire, la disparition des traditions urbaines et des élites enracinées, un rapport à la langue arabe où se mêle le respect sacral et un mépris tenace. En somme, une disontinuité profonde en forme de blessure.
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Voilà pour le génocide culturel.
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Pour le génocide tout court : oui, la France a pratiqué un génocide en Algérie. A ceux qui le souhaitent nous le démontrerons. Et ce n'est pas l'indignation des élus Français ou de Max Gallo qui changeront quoi que ce soit à celà.
La France, prompte à reconnaître, à tort ou à raison, les génocides commis par les autres ne reconnaîtra jamais de bon gré sa culpabilité, c'est évident. Mais rien ne doit nous détourner d'affirmer la réalité du génocide colonial.

mardi 18 avril 2006

La mort d'un ado en Belgique

Un internaute anonyme écrit ceci en commentaire du post sur le crime raciste de Dortmund : "13/04/06, gare centrale Bruxelles (Belgique)encore un belge tué par la lame d'un arabo-musulman ."
Cet internaute évoque la mort de Joe, 17 ans, assassiné de plusieurs coups de couteaux en gare de Bruxelles et dont les agresseurs semblent être d'origine nord-africaine. Ce crime a provoqué une vive et légitime émotion en Belgique. Je suis de tout coeur avec la famille de la victime.
Je ne sais quelles sont les intentions de cet internaute mais il devrait savoir que stigmatiser les agressions et comportements racistes ne signifie pas absoudre des criminels en raison de leur origine. Et si Joe a été tué au motif qu'il était Belge de "souche," alors la qualification de crime raciste peut et doit être retenue.
Dans ces cas de figure, n'importe quel anti-raciste souhaite que le coupable, quelle que soit son origine nationale ou sa confession soit arrêté, jugé et condamné à une peine conforme au code pénal du pays où se sont produits les faits.

Ni plus, ni moins.

lundi 17 avril 2006

Douste-Blazy compatit avec les sauvages

Un attentat suicide vient de faire une dizaine de morts à Tel Aviv, ce qui justifie de la part de la France une déclaration de condamnation formulée par Philippe Douste-Blazy, le ministre des affaires étrangères qui présente ses condoléances aux familles des victimes.
Pas un mot pour l'auteur qui a sacrifié sa vie, comme si les Palestiniens avaient une tendance naturelle à se faire exploser dans les rues de Tel Aviv.
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Pas un mot non plus au sujet de la féroce répression israélienne qui s'abat de manière ininterrompue sur les Palestiniens et s'est durcie depuis la période électorale. Pas un mot non plus sur le blocus israélien.
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Pas un mot sur les victimes de la sauvagerie sioniste. Quelques exemples sur ce site (âmes sensibles s'abstenir). Aucune n'aura droit à des paroles de réconfort, ni leurs parents à aucune commisération d'aucune sorte.
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Et pour cause, la France et l'Europe qui viennent de suspendre les aides à l'autorité palestinienne au motif de l'élection d'une majorité parlementaire Hamas, sont complices des sionistes.
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C'est ça la France des droits de l'Homme.

dimanche 16 avril 2006

La reprise de France-Soir

Les salariés du quotidien parisien France-Soir sont en grève, en opposition à un plan de reprise par Jean-Pierre Brunois et Olivier Rey qui prévoit le suppression de la moitié des emplois et la transformation de ce quotidien sur le modèle du Sun britannique, propriété du magnat Rupert Murdoch.
En réalité il y a longtemps que France Soir n'a plus de journal que le nom. Son dernier accès de notoriété tient à la publication, au nom de la liberté d'expression bien entendu, des caricatures danoises sur le prophète de l'Islam. Vaine tentative pour remonter l'audience et le tirage d'un quotidien moribond.
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Que les journalistes et autres personnels tiennent à défendre leur gagne-pain, rien de plus normal. Encore faudrait-il qu'ils se gardent d'invoquer à ce propos les valeurs supposées fonder le journalisme.
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Mais comme dans la presse française on n'est pas regardant quand il s'agit de son propre bien-être, les salariés préfèrent au plan Brunois/Roy qui ferait selon eux de France-Soir le "le premier quotidien d'extrême droite en France", le plan de reprise d'Arcadi Gaydamak.
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Il est clair que la reprise du journal par Gaydamak correspond aux critères de l'éthique journalistique à la française, c'est le moins qu'on puisse dire.
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Et dire que ces gens s'étonnent de la diminution de la diffusion payante de la presse quotidienne en France. Que France-Soir disparaisse et bon débarras.

L'Algérie et la francophonie

Le quotidien algérien L'expresion consacre un article intéressant à la position de l'Algérie sur la francophonie, sujet toujours brûlant et source d'incompréhensions au nord de la méditerranée.
L'Algérie indépendante a fait le choix de déclarer l'arabe langue nationale et officielle. La conséquence de ce choix a été d'arabiser progressivement l'enseignement à tous les niveaux, tâche qui n'est pas encore achevée.
Ce choix de la langue arabe était logique puisque cette langue est la langue maternelle de la grande majorité des Algériens, la langue de communication usuelle de tous et la langue civilisationnelle de l'Algérie.
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Cette option de l'Algérie indépendante, inscrite dans le droit fil des tendances lourdes de l'histoire du nationalisme algérien (1, 2, 3) n'a pas été sans susciter des contestations et des oppositions.
Des oppositions internes de la part d'Algériens eux-mêmes formés dans la langue du colonisateur ou d'Algériens dont la langue maternelle n'est pas l'arabe mais le berbère, essentiellement dans sa variante kabyle. Ces deux courants d'opposition n'étant pas exclusifs l'un de l'autre, tant s'en faut.
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Des oppositions externes, en réalité dans l'ancienne métropole coloniale où l'évolution de la politique dite d'arabisation est toujours suivie de près, aussi bien dans les sphères du pouvoir que dans des milieux intellectuels. La position de ces milieux intellectuels vis-à-vis de l'Algérie frappe par la diversité de ses tenants, allant de gens qu'on peut qualifier d'amis de l'Algérie à des gens qui ont toujours été hostiles à ce pays. Ces divers milieux se rejoignent toutefois dans une commune hostilité à la politique linguistique de l'Etat algérien et ne se gênent pas pour apporter leur soutien aux Algériens opposés à la place faite à la langue arabe dans les institutions.
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Le rapport de l'Algérie à la francophonie s'est particulièrement illustré dans le refus algérien d'adhérer à l'organisation internationale de la francophonie. Divers signes récents ont pu laisser penser à la France que l'Algérie allait rentrer au bercail de la francophonie. C'est apparemment loin d'être la cas puisque, en dépit de la participation algérienne à titre d'observateur, aux dernières réunions de la francophonie, l'Algérie regarde cette organisation d'un oeil pragmatique et est soucieuse de ne pas laisser la France et sa langue en tirer les seuls bénéfices.
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Au bout du compte, pour les autorités algériennes, l'espace francophone n'est potentiellement qu'un forum supplémentaire susceptible de faire avancer certains dossiers sur la scène internationale.
L'adhésion de l'Algérie à la francophonie n'est donc pas pour demain et les tensions avec certains milieux hexagonaux ont encore un bel avenir.

jeudi 13 avril 2006

Journée de solidarité avec les prisonniers Irakiens et Palestiniens


A l'occasion du 17 avril, la journée des prisonniers palestiniens


L'enfer des prisons de l'occupation américaine et israélienne:
De Abu Ghrayb à Ascalan

Journée de solidarité avec les prisonniers irakiens et palestiniens
CCO - 39 Rue Courteline - Villeurbanne
Dimanche 16 avril 2006
à partir de 15 heures

Témoignages de prisonniers libérés : Irakien (َAbdel Jabbar Qubaysi) et Palestinien (Munir Mansour, directeur de l'association Ansar el-sageen)
Documentaires, stands, expositions, musique.

Participation de l'écrivain Gilles Munier, secrétaire des Amitiés Franco-Irakiennes, accusé et condamné par les autorités françaises pour son soutien au peuple irakien.

SOYEZ NOMBREUX : Unissons nos efforts contre l'occupation et les visées impériales sur la région

Organisée par
Palestine en marche (membre du mouvement de soutien à la résistance du peuple palestinien, msrpp),
Amitiés Franco-Irakiennes,
Espace Projets Interassociatifs (EPI),
Centre Culturel Arabe et Méditerranéen (CCAM),
ODC (Vaulx-en-Velin)
Avec le soutien de Radio Trait d'Union.

mardi 11 avril 2006

Dortmund, Allemagne : 8ème victime d'un tueur raciste

En nombre de lignes de l'article du Daily Mirror, quotidien britannique à grand tirage, vous pouvez vous faire une idée de ce que vaut la vie d'un Turc en Allemagne et plus largement en Europe.
Vous avez dit pas grand chose? Très juste, en tous cas pas plus que la vie d'un Arabe comme on a pu s'en apercevoir (du moins ceux qui l'ignoraient) après l'assassinat de Chaïb Zehaf à Oullins près de Lyon.

Daily Mirror, 11 avril 2006

Un tueur en série qui cible les restaurateurs Turcs a abattu sa huitième victime.
Le raciste a assassiné un homme de 39 ans dans sa sandwicherie avec le même pistolet que celui utilisé pour les autres crimes.
La polica a déclaré : "Ca a toutes les caractéristiques d'une exécution. Toutes les victimes ont reçu plusieurs balles dans la tête."
Les policiers qui enquêtent sur le dernier meurtre commis à Dortmund en Allemagne sont sur la piste du tueur depuis septembre 2000. Ils pensent que le mobile est raciste.

lundi 10 avril 2006

Conférence à Lyon, organisée par l'association Entr' Cultures




Une association qui fait du bon travail, un travail de fond et qui je l'espère donnera des résultats positifs pour tous, Musulmans ou non. Ce qui ne l'empêche pas d'être dores et déjà diabolisée.

samedi 8 avril 2006

Crimes de guerre israéliens : appel à témoins





Dans le prolongement d'une action en vue d'obtenir l'arrestation d'officiers supérieurs israéliens, lors de leurs déplacements hors d'Israël, plusieurs organisations cherchent à obtenir des témoignages de ressortissants étrangers qui ont été témoins de crimes de guerre au cours de leur présence en Cisjordanie ou dans la Bande de Gaza.
Ces organisations n'ignorent pas que tout étranger qui a séjourné en Palestine aura été témoin de crimes liés à l'occupation, cependant les avocats recherchent des affaires suffisamment documentées pour être présentées en justice et étayées par des témoignages directs de ces crimes.

Les témoignages demandés ont trait aux crimes suivants :
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- Destruction de maisons – particulièrement quand elles ont un caractère systématique ou effectuées délibérément comme forme de punition.
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- Assassinats
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- Torture
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Si vous avez été témoin d'un ce ces événements, envoyez un courriel à l'avocat britannique Daniel Machover à l'adresse suivante : dmachover@hickmanandrose.co.uk.
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Vous devrez indiquer :
< Qui était la victime La date et l'heure de l'événement Ce qui s'est passé avant et après l'événement La plainte éventuelle d'un Palestinien à cette époque et l'avocat ou l'organisation des droits de l'Homme qui a recueilli cette plainte Les preuves éventuelles en votre possession, telles que photos ou films (indiquez si le film a fait l'objet ou non d'un montage).
<
Des dossiers judiciaires sont en préparation dans plusieurs pays, c'est pourquoi votre lieu de résidence importe peu, votre témoignage a de fortes chances de pouvoir être utile dans l'un d'entre eux.
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Vous n'avez pas à décider maintenant si vous irez témoigner au tribunal. Notre projet est à long terme, et il se peut que votre témoignage ne soit jamais utilisé - actuellement les avocats rassemblent des éléments pour constituer les dossiers et ne divulgueront pas votre identité sans votre accord.
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Nous cherchons également des informations sur l'identité des officiers et des unités militaires et sur leurs zones et dates d'intervention (aujourd'hui et dans le passé). Le ou les noms que vous nous fournirez pourraient s'avérer utiles, même si vous n'avez pas assisté à un crime,
Pour en savoir plus sur notre action, cliquez sur le lien ci-dessous
http://www.ynetnews.com/articles/0,7340,L-3221339,00.html
<
Une aide en matière de traduction sera apportée aux non anglophones. Faites suivre ce courriel à tout Palestinien résidant à l'étranger qui a assisté ou a été victime de crimes de guerre et qui accepterait de participer.

Bombardement d'un stade de foot-ball à Gaza (Palestine)

A tort ou à raison, les gens sont très nombreux à se passionner pour le foot-ball au point de s'identifier à leur équipe locale ou nationale.
Les Palestiniens ne dérogent pas à cette règle sauf que, compte tenu de la situation qu'ils vivent, ils ne peuvent pas organiser de championnat ni même offrir à leurs joueurs la possibilité de s'entraîner correctement.
La fédération palestinienne de foot-ball, constituée en 1928, en même temps que la fédération de l'entité sioniste, est même, selon la FIFA, une des plus anciennes du continent asiatique. L'organisation internationale du foot-ball apporte une aide importante au foot-ball palestinien qui semble progresser en dépit de toutes les entraves :
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"la Palestine ne joue pas à domicile, du moins pas dans le sens où on l'entend habituellement. En effet, au cours des deux dernières années, l'équipe a disputé l'essentiel de ses matches à Doha (Qatar). Qui plus est, les internationaux palestiniens n'ont pas la possibilité de s'entraîner dans leur pays. Pour le moment, les rassemblements ont lieu à Ismaïlia (Egypte), une ville située à 120 kilomètres au nord du Caire".
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A ces entraves, s'ajoute le récent bombardement du stade de Gaza par les troupes sionistes, imposant la suspension des matches en attendant la réfection du terrain.
Bien entendu, les sionistes par la voix de leur diplomate posté en Suisse, ont prétendu que le stade était utilisé comme base de lancement de fusées Qassam, ce qui s'est avéré mensonger.
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Il est intéressant de lire la position de Jérôme Champagne, le secrétaire général adjoint de la FIFA :
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"la Bande de Gaza est occupé depuis 1967. la France a été occupée par l’Allemagne trois fois durant les 100 dernières années.""Aucune zone en Israël est occupée par le peuple palestinien, c’est n’est pas juste d’occuper un peuple," a-t-il ajouté au Jérusalem Post.
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Alors que la cause palestinienne semble marquer le pas, voire reculer, dans sa prise en compte par les gouvernements étrangers, notamment ceux des Etats Arabes, cette cause ne cesse d'être mieux appréhendée par les opinions publiques partout dans le monde, et même aux USA.
Les efforts redoublés de la propagande sioniste n'y pourront rien : tout homme doté d'un minimum de sens de la justice ne peut, une fois qu'il est informé qu'admettre que les Palestiniens sont les victimes et les sionistes les agresseurs.
Et que tôt ou tard le criminel devra rendre des comptes.

L'Algérie, l'OTAN et l'entité sioniste

Depuis quelques années, l'Algérie autrefois non alignée, se rapproche de l'OTAN. Les visites de hauts responsables de l'OTAN se sont ainsi succédées à Alger.
Il s'agit apparemment d'un choix effectué par la hiérarchie de l'armée algérienne, dans quel but, c'est pour moi une énigme. Une des clefs de cette énigme tient sans doute à la fragilisation du régime pendant les années terribles qui ont suivi l'interruption du scrutin législatif. Aux abois, les autorités se sont alors tournées vers tout ce qui pouvait ressembler à une bouée de sauvetage et ont par la même occasion montré l'importance négligeable qu'elles accordaient aux valeurs fondatrices du mouvement nationaliste algérien.
Une des conséquences logiques du rapprochement avec l'OTAN est l'établissement par l'Algérie d'une coopération de type militaire avec Israël. Même le quotidien officieux "El Moudjahid" n'en fait plus mystère.
Maintenant l'Algérie et les autres Etats Arabes (Mauritanie, Maroc, Tunisie, Jordanie, Egypte) concernés par cette implication dans l'OTAN et donc également partenaires d'Israël, auront beau jeu de prétendre qu'ils soutiennent le combat du peuple Palestinien.
Qui les croira? Pas les Palestiniens. Pas moi.

vendredi 7 avril 2006

E. Todd, au sujet du CPE : « Un point de non-retour »

Les quotidiens régionaux français sont dans l'ensemble fort médiocres, à l'instar de la presse quotidienne française en général. On peut toutefois à l'occasion y trouver des articles, des interviews intéressants. C'est le cas dans l'édition du 7 avril 2006 du journal lyonnais "Le Progrès" avec cette interview d'Emmanuel Todd, ce démographe aux analyses souvent stimulantes. Ici, Emmanuel Todd donne son point de vue sur la crise sociale française, son point de vue recoupant, en plus étoffé évidemment, mon exposé sur le Contrat Première Embauche (CPE) dans le post sut les incidents de Rive-de-Gier.

L'analyse de l'historien et démographe Emmanuel Todd

- Vos premières conclusions sur la crise du CPE ?
Il commence à être clair que la France ne cédera jamais au chantage des élites sur la flexibilité nécessaire. Elle n'accepte pas le discours néolibéral sur l'adaptation, la réforme, le changement, etc. On nous explique que le peuple français est incapable de s'adapter à la modernité. La leçon de ces événements, c'est que l'idée-même de modernité est en train d'évoluer.
- C'est-à-dire ?
Jamais il n'a été aussi clair que ce sont les jeunes qui refusent l'évolution du système. En novembre dernier, les jeunes des banlieues, aujourd'hui sur le Contrat première embauche, les jeunes en université. Le vrai paradoxe français est que les classes dirigeantes sont remplies de quinquagénaires rassis nous expliquant que les jeunes ne sont pas assez modernes Moi, je suis démographe, je sais que les jeunes sont la modernité, qu'ils se trompent ou qu'ils aient raison.
- Vous faites dans le jeunisme.
Non, c'est une réalité démographique ! Les jeunes qui sont dans les rues savent se servir de leur ordinateur de façon optimale, tandis que les donneurs de leçons de modernité sont en général assez maladroits dans ce domaine On nous dit aussi que la France est le pays qui s'adapte le moins. Mais on oublie qu'elle a l'indice de fécondité le plus élevé des grands pays d'Europe. C'est un pays relativement jeune et très vivant.
- Mais ne doit-elle pas s'adapter ?
C'est le discours des classes dirigeantes, qui ont la prétention d'incarner un projet rationnel et raisonnable. Mais les gens ont appris que cela signifie flexibilité du travail, blocage des salaires en milieu ouvrier et baisse relative pour les classes moyennes, au moment où les bénéfices des entreprises du Cac 40 augmentent de 50 % Si les jeunes ne veulent pas de cette modernité, c'est peut-être parce qu'ils sont, eux, vraiment rationnels et raisonnables. D'autant que cette flexibilité pèse davantage sur eux que sur les vieux, dans la mesure où elle affecte davantage le travail que la capital. Il faut s'y faire, le discours néolibéral et libre-échangiste ne passe pas dans la population. Les libre-échangistes vont donc devoir songer à la suppression du suffrage universel, comme en Chine.
- Le rejet serait si massif ?
Quand j'avais évoqué en 1994 la « fracture sociale », expression forgée par Marcel Gauchet, on était encore dans une proportion de moitié-moitié : 50 % de la population, les milieux populaires et ouvriers, étaient en révolte contre le système, mais les classes moyennes, 30 ou 40 % de la population, restaient sous l'emprise des classes supérieures. Avec le « non » tonitruant du référendum au projet de Constitution européenne, et la révolte des étudiants, nous assistons à une sorte de décrochage des classes moyennes, signe que nous avons atteint un point de non-retour.
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Propos recueillis par Francis Brochet

jeudi 6 avril 2006

Jénine : commémoration d'un massacre

Transmis par les camarades de l'association Palestine en marche (Lyon)

En hommage à tous nos martyrs


Il y a quatre ans, les troupes de l'occupation israélienne commettaient un massacre : celui du camp de Jénine. En direct, la communauté internationale a pu suivre, cette fois-ci, la sauvagerie de l'occupation, la répétition de ce qui fut commis des centaines de fois, sur la terre de Palestine, depuis 1947. A cette époque, les troupes sionistes encadrées et armées par l'armée britannique ont commis des massacres dans les villages pour "vider" la terre de ses habitants et installer les colons sionistes. Depuis, les massacres sont commis dans les villes, les villages et les camps de réfugiés, pour "vider" encore plus cette terre et prétendre qu'il s'agit d'une terre biblique consacrée aux Juifs, depuis les temps les plus anciens.

En hommage aux martyrs et prisonniers du camp de Jénine, et à tous les martyrs et prisonniers de la révolution palestinienne, en hommage aux résistants, ces combattants valeureux qui ont pu défendre le camp, pendant plus d'une semaine, malgré leur nombre et leurs équipements dérisoires, CIREPAL consacre pour cette commémoration plusieurs articles traduits.. Les résistants du camp, animés par leur foi et leur détermination, savaient qu'ils écrivaient, avec leur sang, une des pages les plus glorieuses de la résistance palestinienne.

1 - Le mois d'avril dans le camp de Jénine : des blessures non cicatrisées
par Ali Samoudi, Jénine

Quatre ans sont passés depuis le massacre du camp de Jénine. Umm Khaled al-Fayed, réfugiée, vit toujours dans la souffrance et la douleur, n'ayant pas réussi à retrouver les restes de la dépouille de son fils, handicapé, que les bulldozers israéliens ont ensevelis en avril 2002. Les forces de l'occupation ne l'avaient pas autorisé à le sortir de sa maison, lorsqu'elles ont détruit 455 maisons au cours de leur destruction du camp. Les forces de l'occupation avaient pour objectif de tuer la résistance héroïque du camp, qu'Israël avait nommé "nid de guêpes" mais que la population du camp appelle "capitale des martyrs".
Bien qu'elle vive actuellement dans une nouvelle maison, construite comme d'autres sur les ruines des maisons détruites par les Emirats arabes unis, elle ne pourra retrouver le goût du bonheur car tout mur de sa nouvelle maison, construite sur l'autre, lui rappelle son fils, Jamal Mahmoud Rafiq al-Fayed qui, malade et handicapé, était la lueur de sa vie. Elle dit : "Que je vive dans l'errance, sans toit, mais que Jamal soit vivant ! Que signifie une maison s'il n'est plus là ! Son frère est mort en martyr une semaine plus tôt. Je ne peux ressentir la même amertume, parce que Jamal a été tué de sang-froid. Les soldats n'ont pas tenu compte de son handicap, de ses cris au secours, que j'entends jour et nuit, qui ne cesseront de me hanter tant que je n'ai pas réussi à rassembler ses restes, pour les enterrer en toute dignité".

Au mois d'avril, les blessures sont à nouveau ouvertes, pour se souvenir de ces moments les plus durs de sa vie. Elle a vécu la Nakba (48), la Naksa (67), l'exil, le refuge, les souffrances et la privation, avec son mari, dans le camp. "Tout cela reste minime comparé à la perte de Jamal. Après avoir échoué à liquider la résistance héroïque des habitants et combattants du camp, bien qu'ils aient utilisé tous les moyens de combat, bombardements aériens, obus de chars, malgré nos pertes humaines, les habitants du camp ont refusé de baisser les armes. Les rues sont devenues des scènes de combat, les soldats de l'occupation n'ont pas réussi à faire taire nos armes. C'est pourquoi ils ont intensifié leurs bombardements, les obus tombaient sur nos têtes. Les habitants durent quitter finalement leurs maisons, pour pouvoir rester en vie. L'odeur de la mort avait tout envahi."

L'attaque israélienne sur le camp de Jénine avait commencé à l'aube du 3 avril 2002. Les forces de l'occupation avaient encerclé le camp, bombardé les centrales électriques, les poteaux téléphoniques, détruit les circuits d'alimentation en eau. Malgré cela, les affrontements violents se sont produits entre les combattants et les forces de l'occupation. Celles-ci ont dû renouveler leurs troupes à plusieurs reprises, utilisant les chars pour envahir le camp, les avions pour bombarder les maisons, les mosquées, les écoles, les quartiers. De nombreux martyrs sont tombés, mais du côté israélien, il y avait de nombreuses pertes et des blessés. Finalement, les soldats de l'occupation ont utilisé les bulldozers pour raser les maisons, sans savoir si elles abritaient encore des êtres humains.

L'attaque fut la plus terrible dans la place et le quartier Joura al-Dhahab, où les combattants ont mené une bataille grandiose. Umm Khaled raconte : "Pendant que les avions bombardaient, les bulldozers avançaient, commençant à détruire tout sur leur passage. Ils sont arrivés jusqu'à notre maison. Nous y étions abrités, avec les voisins. Nous avons réussi à fuir vers une maison avoisinante, puis je suis retournée pour prendre mon fils Jamal. Je n'oublierai jamais cette scène : j'ai vu le bulldozer énorme en train de détruire la maison, en une seconde. J'ai crié, ma fille se trouvait près de moi, les soldats ont pointé leur armes sur nous et nous ont demandé de nous en aller. J'ai refusé, j'ai mis un ruban blanc, et je l'agitais, leur criant : Allahu Akbar, arrêtez ! Mon fils est à l'intérieur, il est handicapé. Laissez-moi le faire sortir..."
Umm Khaled est effondrée. Elle poursuit, tout en pleurant, son récit de ces instants : "J'ai vu le conducteur du bulldozer, il était réjoui en détruisant la maison". Les journaux hébreux avaient plus tard expliqué que le conducteur était ivre, pendant qu'il détruisait le quartier, il avait refusé plusieurs interviews à la presse, et refusait d'exprimer son regret pour les crimes qu'il avait commis. "Je lui a crié : mon fils est handicapé, il est à l'intérieur. Laissez moi le sortir, mais ils m'ont chassée. Les soldats m'ont chassée, sous la menace des armes. Ils m'ont empêché de sauver mon fils. Ils nous ont poursuivi jusqu'à ce qu'on soit hors de la zone. J'ai essayé à plusieurs reprises de revenir, les voisins me retenaient. Je leur criais : laissez-moi, je veux aller mourir avec Jamal!".

Les larmes et les cris de cette mère palestinienne n'ont pas remué les soldats de l'occupation qui ont poursuivi leur opération de destruction. Umm Khaled et des centaines d'habitants du camp furent contraints à s'en aller. "Le bulldozer détruisait et les soldats nous ont obligés à quitter le camp. Ils nous ont emmenés, alors que nous étions pieds nus, dans les rues du camp, dans une scène qui m'a rappelé la catastrophe de la Nakba. J'avais encore l'espoir de retrouver mon fils. Je priais, j'invoquais Dieu. Mais quand je suis retournée, après le massacre, je l'ai cherché dans les décombres. J'ai fouillé, avec les mains, sous les décombres, je me suis rendue à toutes les institutions, mais les décombres ont été enlevés, et je ne sais pas ce qu'il est devenu. Son nom n'est nulle part, ni parmi la liste des martyrs, ni parmi la liste des blessés, ni parmi les détenus. Ma vie est depuis un réel enfer.

En cette occasion les blessures saignent à nouveau. "Quatre ans après, nous n'avons pas trouvé ses restes. Malgré notre foi, mon coeur n'est pas tranquille, il ne le sera pas avant je n'enterre mon fils avec les autres martyrs. Tant que le monde est incapable de juger ceux qui ont planifié et commis ce massacre, ceux qui n'ont pas hésité à tuer de sang-froid mon fils handicapé, je vivrai le restant de mes jours à le pleurer".

Traduit par

Centre d'Information sur la Résistance en Palestine

mardi 4 avril 2006

Actions anti-CPE à Rive-de-Gier


Rive-de-Gier est une petite ville du département de la Loire entre Saint-Etienne et Lyon. Comme beaucoup d'autres endroits en France, cette ville est le théatre d'actions de la jeunesse contre le CPE, ce contrat première embauche qui place le salarié dans une période de deux ans d'essai, congédiable à tout moment sans explications.
L'action dans cette ville prend un tour assez spectaculaire comme en témoigne l'article du quotidien Le Progrès que vous pouvez consulter ici.
Le gouvernement de Villepin a réussi ce qu'on croyait presque impossible, remobiliser une jeunesse à priori vouée à la consommation et dressée à la compétition. Il faut dire que le CPE n'est qu'un catalyseur d'un mécontentement beaucoup plus large dont avaient témoigné les émeutes récentes.
S'agissant du mouvement actuel, pas d'état d'urgence car cette jeunesse qu'on croyait anesthésiée n'est pas seulement la jeunesse des banlieues ghettoïsées, c'est aussi la jeunesse des classes moyennes qui voit, avec ses parents, s'effacer une par une les voies supposées mener vers un avenir sinon meilleur, du moins dont on peut dresser des contours à peu-près rassurants.
C'est en effet au quotidien que se marquent aujourd'hui les conséquences de la politique économique et sociale de la présidence chiraquienne. Pour l'heure ce sont les démunis qui en pâtissent le plus, en silence généralement, parfois dans l'émeute que la stigmatisation permet de neutraliser, de ramener à une dimension ethnique voire religieuse.
Avec le CPE, ce sont les enfants des classes moyennes qui se sentent les plus visés : à quoi bon investir dans des études de plus en plus côuteuses économiquement et psychologiquement si le retour sur investissement se fait sous la forme de contrats au rabais?

lundi 3 avril 2006

Tortionnaires Britanniques en Allemagne occupée

On croyait tout savoir, ou presque, de la deuxième guerre mondiale. Les Nazis incarnaient le mal absolu et les alliés le bien, malgré les bémols à ce sujet pour l'URSS.
Représentants du mal, les Nazis internaient, tuaient, volaient, torturaient. C'est en vertu de cette malfaisance que cette guerre nous est présentée comme devant faire l'objet d'un travail particulier de mémoire afin d'éviter la réédition de la barbarie.
Il est vrai cependant, qu'en dehors des épisodes commémoratifs du débarquement, cette guerre a de plus en plus tendance à être résumée à ce qu'il est convenu d'appeler "l'Holocauste."
Voila que nous apprenons, dans un article de Libération basé sur des sources britanniques, que l'armée de sa Gracieuse Majesté s'est livrée dans l'Allemagne libérée de l'emprise nazie à des pratiques de torture que Goebbels n'aurait pas désavouées :


En fait, les horreurs mentionnées dans cet article avaient été précédées, ne l'oublions pas, du bombardement de Dresde par l'aviation britannique. Ce bombardement, sans intérêt militaire avait provoqué la mort d'au moins 200 000 habitants de cette ville. Et tout le monde sait ce qui s'est passé à Nagasaki et à Hiroshima même si la légende mensongère nous dit que l'atomisation de ces deux cités avait pour objectif d'accélérer la fin des hostilités.
Nous verrons sans doute prochainement sortir des informations sur les camps de concentration gérés en Allemagne par les "bons" alliés et le sort fait aux vaincus dans ces camps, par delà le procès emblématique de Nuremberg.
La morale de tout cela est qu'il est très dangereux et présomptueux d'envisager l'histoire en termes moraux. Cette façon de faire constitue in fine un encouragement à la perpétuation de la barbarie comme en témoignent les suppliciés d'Abou Ghraib en Irak ou les victimes Palestiniennes de Deir Yassine ou Sabra et Chatila.

dimanche 2 avril 2006

Lyon - Sétif par avion

La mise en service d'une ligne aérienne entre Sétif et Lyon était attendue depuis longtemps. En effet de nombreux ressortissants Algériens de l'agglomération lyonnaise et de ses environs sont originaires du Sétifois ou de zones limitrophes, comme M'sila qui a auparavant appartenu à la wilaya de Sétif.
En lisant cet article dans El Moudjahid, on constate que l'événement, banal pour ceux qui ne sont pas directement concernés, a mobilisé du beau linge des deux côtés de la Méditerranée. En particulier, côté français, Dominique Perben, ministre des transports, et Azzouz Begag, ministre (de quoi au juste?). Ce dernier, remarqué pour ses dérapages récents, a cette fois ci trouvé les mots pour résumer la symbolique de cette nouvelle desserte.
On notera aussi que, comme de coutume, le chantier de l'aérogare de Sétif a un taux d'avancement de... 65 %. A voir si ces 65 % sont utilisables dans des conditions décentes.