vendredi 26 mai 2006

Algérie : salariés, syndicat et privatisations

Voici quelques jours, j'avais rédigé un post sur la privatisation des entreprises publiques en Algérie et les réactions qu'elles induisaient chez les travailleurs comme par exemple dans le secteur portuaire.
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La privatisation ne consiste pas seulement en un changement de propriétaire de l'entreprise, elle en change également la nature et les finalités. Généralement, elle s'accompagne de réductions d'effectifs voire de fermeture de sites. Elle est conforme à la doctrine de l'économie libérale selon laquelle l'Etat est avant tout le garant des règles du jeu de la concurrence et du libre marché.
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Avec la hausse des cours des hydrocarbures, l'Algérie s'est retrouvée dans une situation financière plus aisée au point qu'elle a été en mesure de rembourser par anticipation une bonne partie de sa dette. A quoi s'ajoute l'effacement récent par la Russie d'une dette de plus de 3,5 milliards de dollars.
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Ces informations ne consolent pas forcément les travailleurs que les privatisations inquiètent beaucoup comme en témoigne une importante manifestation dans la zone industrielle de Rouiba, près d'Alger, dans laquelle s'est exprimée toute la colère mais aussi le désarroi des manifestants.
Le gouvernement algérien mène une politique d'infitah et les travailleurs constatent qu'ils s'appauvrissent (inflation, salaires gelés, suppressions de postes, fermetures d'entreprises) tandis que d'autres s'enrichissent ou s'établissent comme entrepreneurs avec des capitaux importants mais d'origine inconnue. Khalifa et le groupe éponyme dont la faillite retentissante avait défrayé la chronique n'était qu'un des avatars de cette nouvelle catégorie d'hommes d'affaires, commerçants ou industriels.
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Les poids lourds du secteur public algérien, comme les entreprises potuaires, les banques, la SNVI (industrie automobile) ou l'ENIE (électronique) etc. n'ont pour la plupart pas encore été privatisés. Agissant dans des secteurs d'activité où la syndicalisation est forte, leur privatisation risque de donner lieu à une contestation que les années de guerre civile avaient placé sous éteignoir. D'autre part, la prospérité apparente du pays, du moins d'après les données macro-économiques, ne peut qu'aiguiser l'esprit revendicatif des travailleurs. Reste à savoir quel rôle jouera l'UGTA, le syndicat non plus unique mais qui reste le seul interlocuteur des autorités. Or ce syndicat qui, après de fortes hésitations, a pris parti pour le programme du président Bouteflika et les privatisations se trouve dans une situation délicate.
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D'autres manifestations sont sans doute à prévoir et on peut se demander combien de temps l'encadrement syndical sur le terrain pourra canaliser la colère et calmer les appréhensions de la base?
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Depuis son éloignement du FLN, c'est peut-être la première fois que l'heure de vérité semble approcher pour l'UGTA. A moins qu'à sa base d'adhérents du secteur public ne s'ajoutent des effectifs importants issus du secteur privé. C'est peut être le calcul, probablement irréaliste, des dirigeants de la centrale syndicale qui, comme le titre le Soir d'Algérie file le grand amour avec le patronat.

mercredi 24 mai 2006

Palestine : projection - débat à Lyon vendredi 2 juin

Transmis par Palestine en marche (Lyon)

PALESTINE

Women in struggle
(Femmes en lutte)
de Buthina Khoury

Femmes en lutte contre l’occupation, quatre femmes parlent de leur combat contre l’occupation israélienne qui leur a valu de passer plusieurs années en prison.
Elles abordent, d’une manière simple et directe, leurs efforts pour préserver leur dignité pendant les années de détention et leur réintégration dans la vie politique et sociale palestinienne.
Plus de 9000 prisonniers politiques palestiniens sont détenus dans les geôles israéliennes. Leur libération est une des exigences centrales du peuple palestinien.


Projection-débat en présence de la réalisatrice
Film en arabe sous-titré en français.

VENDREDI 2 JUIN
à 19 heures
Maison du peuple
Salle Hippolyte Gay
147 avenue General frère Lyon 8ème

Metro : ligne D arrêt Mermoz ou Parilly
Bus : 23 arrêt Grange Rouge

Association Palestine en marche

P.A.F : 2 euros

lundi 22 mai 2006

L'oppression au quotidien et un appel palestinien à des messages de solidarité

Transmis par Palestine en marche (Lyon)
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Il y a près de 10 000 prisonniers palestiniens dans les prisons israéliennes. Il n'y a pas de prisonniers israéliens dans les prisons palestiniennes.
Merci de faire parvenir vos messages de soutien en anglais ou en arabe à Nassim : nashaheenzah@yahoo.com
Merci de me mettre en copie des mails envoyés. Je peux aussi me charger de traduire des messages de soutien vers l'anglais ou l'arabe.
(merci à ZEM pour la traduction)
Omar Somi
English text below...

Témoignage de Palestine occupée

Je m’appelle Nasim Shaheen et je vous écris cette lettre porteuse de tristes nouvelles, en cette période difficile que traverse la Palestine. Beaucoup d’entre vous auront entendu parler de la terrible crise humanitaire qui sévit en Palestine avec son lot de pauvreté, de chômage et de faim. Mais ce que vous ne savez peut-être pas, c’est que les forces d’occupation israéliennes continuent d’arrêter et d’emprisonner des centaines de civils Palestiniens, dont beaucoup sont maintenus en détention depuis des années sans avoir été inculpés ni jugés.

Il y a deux ans et demi, mon frère aîné, Hussam, a été arrêté et est retenu depuis dans des conditions inhumaines dans une prison israélienne. Il a été torturé et toute visite de sa famille lui est interdite. Nous pensions que c’était la pire chose qui puisse nous arriver, mais nous nous sommes mépris.
Le 10 avril dernier, les forces d’occupation israéliennes ont aussi arrêté mon frère Mohammed. Jusqu’à aujourd’hui, il est en détention provisoire. La semaine dernière, mon frère Sufian et ma petite sœur Sawsan ont été arrêtés. Ils sont retenus à la prison de Al Moskobiya à Jérusalem et y sont torturés. Cette souffrance est particulièrement difficile à endurer pour ma petite sœur ; les interrogateurs israéliens sont bien connus pour les mauvais traitements infligés aux femmes retenues prisonnières. Les forces d’occupation israéliennes ont aussi pris pour cible la maison de mes parents, causant de lourds dégâts matériels.

Notre famille endure en ce moment une situation très difficile. Presque tous mes frères et sœur étant en prison, c’est à ma sœur et moi-même de prendre soin de nos parents. Mes parents, et particulièrement ma mère, sont bouleversés par la perte de leurs enfants. Ma mère ne mange plus, ne dort plus. Elle est tourmentée par la pensée de ses enfants emprisonnés et torturés.
Nous avons contacté un avocat, mais il ne peut faire grand-chose pour le moment. Les autorités israéliennes nous ont dit que mes frères et ma sœur seront retenus et interrogés pendant les prochaines semaines, et qu’aucun avocat ou membre de la Croix-Rouge n’était autorisé à les voir.

Notre situation n’est pas une exception. Des milliers de familles palestiniennes ont des membres de leurs familles emprisonnés. Jusqu’à maintenant, plus de 10 000 civils palestiniens ont été arrêtés et sont retenus dans les geôles israéliennes comme prisonniers politiques.

Aujourd’hui je lance un appel à tous les militants des droits humains dans le monde pour protester contre la politique d’arrestation israélienne, ses tortures et ses emprisonnements. Je vous demande d’envoyer des lettres de soutien à mes frères et sœur en prison, détenus uniquement pour avoir exercé de façon non violente leur militantisme politique.

Nasim Shaheen

To Whom It May Concern


My name is Nasim Shaheen and I write to you with sad news during this difficult time in the life of Palestine. Many of you will have heard about the terrible humanitarian situation in Palestine, with more and more people suffering from poverty, unemployment, and hunger. But what you may not know is that during this time the Israeli occupation forces continue to arrest and imprison hundreds of Palestinian civilians, many of whom are held in prison for years without being accused of any crime or standing trial.

Two and a half years ago my oldest brother, Hussam, was arrested and has been held in terrible conditions in an Israeli prison. He has suffered torture and his family has been denied access to see him. We thought that this was the worst thing that could happen to our family, but we were wrong. Last month on 10/4/2006 the Israeli occupation forces also arrested my brother Mohammed, until now he is in investigation room, also last week, the Israeli occupation forces arrested my remaining two brothers –Sufian and my younger sister Sawsan. They are being held in a prison in Jerusalem called Al Moskobiya and suffering from torture. This is especially hard for my sister Sawsan as the Israeli interrogators are notorious in their treatment of women prisoners. On the other hand, when the Israeli occupation forces attack my parent’s house, they damage and destroy all furniture in our house (Family House).

Our family is in a very difficult situation. With most of their sons and daughters now in prison it is up to my remaining sister and I to take care of our parents. My parents, especially my mother, are devastated with the loss of her children. She does not eat and cannot sleep – all she can think about is what is happening to her children inside the prison. We have contacted a lawyer, and there is a little he can do right now. The Israeli authorities have said that my brothers and sister are being held and interrogated for the next few weeks, and no lawyer or official from the Red Cross is allowed to have access to them.

Our situation is not unique. Thousands of families all over Palestine have family members in prison. To date, Israeli has arrested over 10,000 civilians who are now being held as political prisoners in Israeli jails.

Today I am calling upon all of the human rights activists in the world to protest the continued Israeli policy of arrest, torture and imprisonment, and ask that you help by sending letters of support for my brothers and sisters in prison. They are being held simply for being non-violent political activists struggling for their human rights.

http://www.hussamkhader.org/english/internal_eng/shaheen.htm



Sincerely,

Nasim Shaheen
Human Rights Activist

dimanche 21 mai 2006

A propos d'un commentaire

Un internaute a laissé un commentaire sur le post "Je ne suis pas l’Arabe de service" (dit-il), ci-après une copie de la réponse à son commentaire que j'ai rédigé sur son blog (du moins j'ai essayé à deux reprises de le faire!).
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Puisque vous m'avez fait l'honneur de visiter mon blog et de laisser un commentaire, je réponds volontiers à votre sollicitation.

Comme dit la chanson, on ne choisit ni ses parents, ni l'endroit où l'on naît. Personnellement je suis né à Lyon, de parents Algériens. J'ai été Français (de 2ème classe certes) jusqu'à l'âge de quatre ans, puis Algérien depuis. J'ai opté pour la nationalité française assez récemment, avec en tête la question de l'emploi.

Comme vous l'avez compris, je me définis comme Djazaïri (Algérien), mais cette définition n'est nullement exclusive d'autres. J'aime à me définir aussi comme Vénissian (de Vénissieux), Lyonnais. Je suis autant un gône qu'un Djazaïri.

Nous ne nous connaissons pas, mais si vous me connaissiez vous diriez peut-être : "Voilà un bon Français ou un Français comme les autres."

Je travaille, je paie des impôts (beaucoup mais c'est une bonne chose), j'ai un casier judiciaire vierge, j'aide les vieilles dames à porter leurs courses sans me demander avant si elles sont Arabes, blanches, jaunes ou que sais-je encore.

Sur la question de l'immigration proprement dite, il y aurait beaucoup à dire. Ce n'est certes pas une question simple. Je dirais, contrairement à votre affirmation, que 132 ans de colonisation, ce n'est pas rien et permet de comprendre pourquoi l'émigration algérienne a été plus orientée vers la France que vers la Belgique ou le Royaume-Uni. La colonisation, ce n'est pas exactement la France occupée par l'Allemegne (pendant combien d'années au fait?). Ce qui vaut pour l'Algérie vaut pour bien d'autres pays.

On n'arrête pas de nous parler de mondialisation, de l'Europe dans laquelle les nations auraient vocation à se dissoudre (du moins les Etats). Dans le même temps, la France prétend se prémunir contre une immigration "non choisie." Or cette immigration est choisie, elle résulte des choix économiques et politiques fondamentaux effectués par nos dirigeants : favoriser les revenus du capital au détriment de ceux du travail, semer la guerre en Irak, en Afghanistan, encourager les régimes dictatoriaux (au nom de la démocratie bien entendu) dans les pays Arabes, Africains et autres.

Ce choix déja ancien s'est radicalisé depuis la disparition de l'URSS et de la menace communiste. Sa conséquence inéluctable est que l'afflux des immigrants vers les pays développés ne peut que se poursuivre quelles que soient les mesures de restriction prises.

D'autres choix sont possibles et pourraient être discutés mais il est tellement plus simple de flatter une frange de l'électorat en jetant l'anathème sur l'étranger non blanc, non catholique, non chrétien.
Vous écrivez : "accueillir 300.000 Polonais catholiques ou 300.000 Algériens musulmans n'est pas neutre et n'a pas les mêmes conséquences.Malgré cent ans de laïcité, la France reste une terre de chrétienté et c'est TANT MIEUX". Si la France reste une terre de chrétienté (ce qui ne figure pas dans la constitution ni dans aucune loi), quid des Juifs que l'Eglise accusait de déicide? Et puis, si la France reste une terre de chrétienté, il faut être logique et prendre et appliquer le point de vue du Pape sur la question de l'immigration (mais aussi sur la contraception, le PACS etc.).
J'en termine par un aspect moins général qui est la question du visa. Il n'est pas du tout certain que le durcissement des modalités d'obtention des visas soit de nature à restreindre l'immigration clandestine. J'ai tendance à penser le contraire.

Privatisations en Algérie : de la banque à l'activité portuaire

Alors que des pays comparables à l'Algérie, comme la Bolivie ou le Vénézuela, s'engagent dans une politique de nationalisation, au grand dam de puissances étrangères comme l'Espagne ou les USA, l'Algérie s'est lancée depuis quelques années dans une voie inverse.
La privatisation répond à la fois à des choix idéologiques libéraux qui s'expriment depuis longtemps ouvertement dans la sphère gouvernementale mais aussi à des injonctions des institutions financières internationales.
Malgré les injonctions-recommandations de ces institutions, la privatisation a été lente en Algérie. Cette lenteur ne doit pas être comprise comme étant liée à une quelconque résistance de nature idéologique ou à une sorte de nationalisme économique des autorités. Elle tient d'une part à des confits d'intérêts à l'intérieur des catégories dirigeantes et d'autre part à la résistance des salariés des entreprises publiques.
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Ainsi, alors que se profile la privatisation de l'activité portuaire en Algérie, les employés de ce secteur observent une journée de grève : ils ne comprennent pas pourquoi ils ne sont pas associés aux projets concernant leurs entreprises et pourquoi on privatiserait une activité rentable.
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En fait, ce qu'ils devraient comprendre, c'est que ce sont précisément les activités rentables qui intéressent le plus les repreneurs privés. Ce n'est pas un hasard si le FMI insiste sur la privatisation du secteur bancaire algérien avec cette exigence : pas question de céder les banques algériennes à des amateurs, il propose de le faire au profit d’"agents internationaux avérés". Le Crédit Populaire d'Algérie, une banque rentable, est une des premières à figurer sur la liste des privatisables et son dossier a été confié à la banque d’affaires Rothschild-France.
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Malek Bennabi parlait de "colonisabilité" pour expliquer le sort vécu par l'Algérie pendant 132 ans. Une des conditions qui avait fait de l'Algérie un pays "colonisable" était la prise en main intégrale de ses relations économiques et commerciales avec l'extérieur par des opérateurs étrangers; quant aux transactions financières elles étaient gérées par des Juifs (Bacri et Busnach) dont on connaît le rôle dans le différend franco-algérien à l'époque.
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Je sais que l'histoire ne se répète pas, mais...

samedi 20 mai 2006

On ne peut pas être premier partout

Les Suisses portent-ils la France dans leur coeur. On peut en douter en constatant que la quotidien La Liberté publie un petit article sur le résultat d'une "enquête" menée par le site internet WAYN (fondé par un Français!)et dont les résultats ne sont pas flatteurs pour l'hexagone.
Dans l'ensemble, les résultats n'étonnent guère. Peuple peu hospitalier, ça nous le savions depuis belle lurette. Ennuyeux? Bof.
La seule surprise de cette enquête auprès des internautes est que c'est l'Italie qui est créditée de la meilleure cuisine. Tout fout le camp!
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Les Français, peuple le plus ennuyeux et le moins hospitalier

La Liberté (Suisse) le 20/05/2006 à 15:05
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LONDRES - Les Français sont jugés par le reste du monde comme le peuple le plus inhospitalier de la planète, le plus ennuyeux et, pour couronner le tout, celui qui manque le plus de générosité, selon le site internet WAYN. La Suisse elle n'est jamais citée.
Le site internet spécialisé dans les contacts entre voyageurs Where Are You Now (WAYN, Où vous trouvez-vous maintenant?) a interrogé 6000 personnes, dont 46% ont qualifié les Français de peuple le plus inhospitalier. Ils sont suivis par les Allemands qui obtiennent le deuxième plus mauvais score, précisent les journaux britanniques "Daily Express" et "Morning Star".
Les Britanniques n'apparaissent nulle part dans les 10 premières réponses du classement pour les quatre questions posées: quels sont les peuples les plus inhospitaliers, les moins généreux, les plus ennuyeux, les plus cultivés?
Le fondateur de WAYN, le Français Jerôme Touze, s'est déclaré stupéfait: "Je n'aurais jamais imaginé que les Français seraient considérés comme les moins hospitaliers de tous", a-t-il dit.
L'Italie est jugée comme le pays le plus cultivé et doté de la meilleure cuisine, tandis que les Etats-Unis n'ont aucun style et la cuisine la plus mauvaise de toutes. Dans cette dernière rubrique, la France apparaît quand même deuxième.

vendredi 19 mai 2006

Bien vu Djeha

Djeha, c'est ce personnage légendaire de nos contrées. C'est aussi le pseudonyme d'un de mes honorables correspondants qui a l'esprit au moins aussi vif que le personnage de nos contes. Jugez-en plutôt par vous même : Djeha débusque toujours l'hypocrisie et le mensonge.
A Jérusalem, paix de toile contre mur de béton

JÉRUSALEM CORRESPONDANT LE MONDE 18.05.06 15h53

Des tentes imprimées du mot "paix" décliné dans une multitude de langues et d'alphabets seront dressées jusqu'au 25 mai à Jérusalem, non loin du quartier général des Nations unies. Cette installation réalisée par Clara Halter et inaugurée mercredi 17 mai par le ministre français des affaires étrangères, Philippe Douste-Blazy, et par son homologue israélienne, Tzippi Livni, s'insère dans le cadre d'une riche saison culturelle organisée par la France en Israël pour tenter de gagner les faveurs d'une opinion publique souvent critique à son endroit.

Pour la symbolique, les tentes font référence à celle à l'intérieur de laquelle Moïse avait déposé le tabernacle, selon la Bible. Le dispositif est complété par une bâche de plus de 11 000 m² également recouverte du mot "paix" en plusieurs langues déployée à flanc de colline, face aux tentes.

Pionnière d'un rapprochement israélo-palestinien à la fin des années 1960, Clara Halter a souhaité, avec son installation, transformer "un camp militaire en camp de la paix", même si ces tentes peuvent tout aussi bien évoquer celles des camps de réfugiés pour les Palestiniens, qui ont commémoré, le 15 mai, la Naqba, la "catastrophe" qu'a constituée pour eux la création d'Israël. Sur une idée de Nicolas Sarkozy, selon la créatrice, les quatorze "tentes de la paix" sont financées en grande partie par des collectivités locales françaises, des villes (dont Paris, Lyon et Marseille), des régions (dont l'Alsace, l'Aquitaine ou le Nord-Pas-de-Calais) et des conseils généraux (Bouches-du-Rhône, Hauts-de-Seine). Ces collectivités ont acheté 15 000 euros chacune des tentes. Ces dernières ont été dotées d'équipements informatiques permettant d'envoyer et de consulter des messages de paix "venus du monde entier" adressés à un site Internet créé pour l'occasion (http://www.peacetents-clarahalter.jerusalem.muni.il/).

Cette démarche louable s'inscrit cependant dans un contexte local dégradé. La dernière rencontre en date entre les plus hauts responsables israéliens et palestiniens remonte à une année. Ce blocage politique relativise la portée symbolique de cette initiative qui s'ajoute à des dizaines d'autres d'inspiration tout aussi pacifiste, concerts ou rencontres sportives, toujours très médiatisées, surtout en Occident, mais qui tournent à vide en marge du conflit.

Les "tentes de la paix" se heurtent de plus à l'absence de l'un des deux protagonistes du conflit, puisque, à l'exception d'une partie des habitants de Jérusalem-Est, la majorité des Palestiniens n'ont plus librement accès à la ville depuis la construction du mur qui la coupe presque hermétiquement de la Cisjordanie. Le consulat général de France a tenté de combler cette lacune embarrassante en invitant des membres de la société civile palestinienne, mais aucun représentant officiel palestinien, en revanche, ne devrait assister à l'inauguration de l'installation. Le mur de séparation est destiné officiellement à prévenir les infiltrations de porteurs de bombes palestiniens, mais il permet également d'annexer à Israël une partie des quartiers conquis en 1967.

Clara Halter rend d'ailleurs curieusement hommage à cette politique, qui ne fait plus d'une paix négociée une priorité, sur le site Internet dédié à l'installation, puisque son oeuvre, va, selon elle, "à la rencontre du nouveau courant de la politique israélienne initié par Ariel Sharon et soutenu par Shimon Pérès".
Ce mur serpente sur les crêtes alentours et peut être aperçu au loin, barrant l'horizon, à partir de la promenade où ont été installées les tentes. L'impression de puissance dégagée par la muraille de béton renforce a contrario la fragilité et la virtualité du projet artistique.
Une virtualité qui ne devrait pas être atténuée par l'installation de l'une des tentes à Cannes, en marge du Festival, ni par la diffusion simultanée d'un "sac de la paix" réalisé par la styliste Agnès b.

Gilles Paris
Article paru dans l'édition du 19.05.06

MÊME LES CROCODILES PLEURENT!

Bientôt, les Palestiniens seront exécutés avec des fusils sur lesquels les soldats israéliens auront écrit le mot « paix ». La technique est ancienne et bien huilée : Hitler et Westmorland exterminaient sur l’air de la « Chevauchée des Walkyries ». On y ajoutera l’hymne à la paix…

Souvenons-nous:

Un Palestinien paraplégique tué par des soldats israéliens

JERUSALEM, 6 juin 2004 (Reuters) - Le Palestinien de 31 ans en fauteuil roulant tué dimanche par des tirs de soldats israéliens était une figure locale du basket-ball et avait auparavant été par deux fois touché par des tirs lors d'affrontements avec des soldats, a-t-on appris dimanche de source médicale et auprès de témoins en Cisjordanie.


"L'idée, c'est d'imposer une diète aux Palestiniens mais pas de les faire mourir de faim."
(Tzipi Livni)


On s’étonne tout de même de ne pas voir apparaître sur l’estrade de cette farce grotesque les spécialistes industriels de la « paix » et de l’indignation compassée, les pleureuses professionnels, les experts de la larme de crocodile en bandoulière, toute prête pour les caméras, les entretiens entendus et le best-seller déjà sous presse pour le Goncourt, le Renaudot ou le Pulitzer.

A savoir :

Alexandre Adler, l’intelligence service compris…
Philippe Bensoussan,
Roger Cukierman, le parrain
Jean Daniel, le constipé de la Mitidja
Raphaël Draï,
Alain Finkielkraut,
André Glucksmann, spécialisé dans la rentabilité du « marché » Tchétchène
Marek Halter, le Macias de l’Oural (cf. plus bas)
Serge Klarsfeld, et le reste de la famille
Marc Knobel,
Bernard Kouchner, l'intrépide french doctor, Totale-ment au service du pétrole birman
Claude Lanzmann, filme sur tout ce qui dépasse.
Pierre Lellouche,
Bernard-Henri Levy, Le complément d’objet direct de Glucksmann, côté Panshir.
Stéphane Lilti,
Amos Oz,
Enrico Macias, Adore tous les enfants du monde, sauf ceux de Palestine.
Daniel Rachline,
Dominique Strauss-Kahn,
Jacques Tarnero,
Elisabeth Schemla,
Shmuel Trigano,
Pierre-françois Veil,
Simone Veil,
Elie Wiesel, Prix Nobel de la haine.
Hervé Mariton,
… (à compléter)

Et j’en passe…

Il est vrai qu'avec Douste dans le coin, on peut s'attendre à tout!

Djeha

jeudi 18 mai 2006

"Je ne suis pas l’Arabe de service" (dit-il)

Je ne sais pas pourquoi, je n'arrive pas à me faire à l'idée qu'une personne issue de l'immigration maghrébine puisse frayer avec la droite. Pourtant nous avons eu Tokia Saïfi et nous avons toujours Azzouz Begag au gouvernement. Il faut vraiment que je me tienne au courant de ce qui se passe dans le microcosme.
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D'accord, militer au PS me semble à peine plus concevable tant ce parti est pro sioniste. J'ai été définitivement vacciné contre toute idée de voter Jospin après le caillassage de ce dernier par des Palestiniens furieux de l'entendre assimiler, en Palestine même, le Hamas au terrorisme.
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M'enfin, la droite c'est l'ennemi de tous les pauvres, des gens qui ont du mal à joindre les deux bouts, des ouvriers et des employés. Si vous ne me croyez pas, alors prouvez moi que la droite n'est pas du côté des catégories aisées et surtout très aisées.
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Pour l'heure, la plupart des personnes immigrées ou issues de l'immigration appartiennent encore aux catégories sociales à faibles revenus (quand il y a des revenus). Et si par bonheur nous devenions tous riches (on peut rêver) j'ose espérer que nous ne tiendrions pas compte que de notre portefeuille avant d'agir en politique ou tout simplement de voter.
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Si j'avais prêté un peu plus d'attention à Sarkozy et à son parti, l'UMP, j'aurais su que cette organisation disposait d'un secrétaire national chargé des relations avec les associations des Français issus de l’immigration, en l'occurence M. Abderrahmane Dahmane.
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Il faut lire l'interview que A. Dahmane a accordé au quotidien francophone l'Expression. A une question sur le projet de loi sur l'immigration que N. Sarkozy vient de faire voter au parlement, A. Dahmane répond ce qui suit (et qui est sidérant) :


Je tiens d’abord à souligner que cette loi est venue pour harmoniser notre réglementation avec les règles européennes. En cela je n’ai pas de motif d’opposition. Il est vrai, néanmoins, que certaines de ces règles européennes ont été durcies notamment sur la question du regroupement familial et la régularisation des personnes présentes en France depuis dix ans. Cela n’était pas attendu et j’aurais souhaité des dispositions plus en conformité avec le principe de générosité et d’accueil de la France.
Pourtant, je me dois de rappeler qu’il n’y a jamais eu une vraie politique de l’émigration ici en ce sens que l’on n’a pas mis une politique d’accompagnement des arrivants.
Que nous dit-il?
  1. Que la loi sur l'immigration vise à harmoniser la règlementation avec le niveau européen
  2. Qu'il est d'accord.
  3. Les règles européennes se sont durcies
  4. Ce durcissement était inattendu
  5. Il regrette ce durcissement. Pourtant...
J'appelle ça l'art d'être d'accord à tout prix.
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Toute l'interview est dans cette veine. On a un même droit à un discours communautariste du plus mauvais aloi mais qui semble être dans la ligne de l'UMP version Sarkozy. Selon A. Dahmane, "Nicolas Sarkozy est un démocrate qui écoute et qui surtout accepte la critique. C’est l’une des raisons qui font que je l’ai défendu et que je fais tout ce que je peux pour qu’il puisse gagner en 2007".
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Le titre donné à l'interview par le journal, reprenant les propos du secrétaire de l'UMP est d'ailleurs à pleurer : «Le traité d’amitié [entre la France et l'Algérie] sera signé sous Sarkozy.»
Si l'Algérie signe un traité d'amitié avec une France dirigée par Sarkozy (hypothèse à la vérification peu souhaitable), cela signifiera que l'Algérie aura définitivement, non pas tourné, mais arraché une page de son histoire et que la RADP sera à ranger au rayon des sigles usagés.

Appel à manifester

Et en même temps un bien beau texte, même s'il évoque la réalité de l'injustice et de la dépossession dont a été et reste victime le peuple Palestinien.
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Reçu de Getala, le 18 mai 2006
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MANIFESTATION POUR LA SURVIE DES PALESTINIENS
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Le dimanche 4 juin à 15h départ de la place Denfert Rochereau (Paris)
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Ô mémoire ! Dis moi, n’y a t’il plus qu’une mémoire autorisée ?Mettant ainsi de côté toutes les autres mémoires comme celle qui permet de ne jamais oublier qu’on a volé à un peuple son identité, sa terre et sa mémoire…
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Vous avez rassasié votre faim ce matin, ce midi et ce soir encore, votre assiette sera sûrement bien garnie…Vous-vous êtes bien couvert dès les premiers signes froids…Vous-vous êtes senti inquiet dès que votre enfant a manifesté les premiers signes de fièvre et vous vous êtes empressé de le conduire chez un médecin !Vous lui achetez des jouets et vous vous préoccupez de ses études ainsi que de son avenir…Vous appréciez la chaleur et le confort de votre maison et vous mettez tout votre cœur à la rendre plus belle… Vous êtes certainement déjà en train de préparer les vacances d’été que vous vous réjouissez d’avance de passer avec toute votre famille…
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Autrefois,Comme vous,ils avaient un toit qui était le royaume de leurs joies et de leurs malheurs.Comme vous,ils avaient une patrie et leurs grands-mères leur racontaient les histoires quelles avaient elles-mêmes entendues de leurs propres grands-mères.Comme vous,ils regardaient grandir et jouer leurs enfants et souriaient en les écoutant parler de leurs rêves d’avenir.Tout cela, ils l’ont possédé, jusqu’à ce que soit proclamé la déclaration des droits de l’homme, jusqu’à ce que les Nations Unis décident de l’exil, les privant ainsi de leur passé, de leur présent et de leur futur.
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Aujourd’hui,leurs maisons ne sont plus que champs de ruines sous les bombardements quotidiens, rasées comme des châteaux de cartes sous les assauts répétés de monstrueux bulldozers bien décidés à ensevelir leur existence passéeNous interpellons les instances européennes à revoir leur politique de non assistance à peuple en danger et les démocrates du monde entier à se soulever contre la barbarie sioniste qui perpétue un nouveau génocide sous nos yeux.Nous ne pourrons jamais dire : Nous ne savions pas
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Premiers signataires : La Pierre et l'Olivier, Le Comité Cheikh Yassine, L’AZLS, Le Collectif de la Communauté tunisienne en Europe, Le Comité Guantanamo, Dieudonné

lundi 15 mai 2006

Semtex, playtex, c'est pas des explosifs tout ça?

Les Suisses aussi ont des journaux. Dans l'édition électronique du quotidien suisse francophone Liberté, on peut lire l'article que j'ai reproduit intégralement ci-dessous.
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Il est question d'une journaliste Suisse, probablement jolie, contrainte à s'exhiber en petite tenue par des soldats de l'entité sioniste à un poste frontière entre Gaza et l'Etat sioniste.
D'où une protestation du gouvernement suisse qui demande aux autorités de Tel Aviv d'ouvrir une enquête, ce que ces dernières ont promis.
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Chose promise, chose dûe, avant toute enquête, le ministre sioniste de la défense a déja expliqué au gouvernement suisse que le déshabillage de la journaliste est motivé "par la crainte d'attentats terroristes".
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Alors que la corporation journalistique helvète exige des sanctions, on lit également que Reporters sans Frontières a aussi critiqué cet acte.
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Maintenant nous attendons la réaction de BHL, Glucksman et autres Elisabeth Badinter (cette dernière aurait peut-être quelque chose à nous dire sur le rôle des sous-vêtements féminins pour le bien-être du soldat sioniste).
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Journaliste suisse humiliée par des soldats israéliens
Rédigé le 15/05/2006 à 20:54
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BERNE - Berne a officiellement demandé aux autorités israéliennes d'ouvrir une enquête sur l'humiliation vendredi à Erez d'une journaliste suisse par des soldats israéliens. L'Etat hébreu avait déjà promis dimanche qu'une instruction serait réalisée.
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Israël doit prendre les mesures nécessaire pour empêcher qu'un tel incident "inacceptable" ne se reproduise, a expliqué lundi Lars Knuchel, porte-parole du Département fédéral des affaires étrangères (DFAE).
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Karin Wenger, journaliste à la "Neue Zürcher Zeitung" (NZZ), a été contrainte de se mettre en sous-vêtements à plusieurs reprises à chacun de ses passages devant un appareil de détection d'armes et d'explosifs au poste frontière d'Erez, entre la bande de Gaza et Israël.
Dimanche, le ministère israélien de la défense a exprimé ses "regrets pour la détresse morale causée à Karin Wenger" et a promis d'ouvrir une enquête. Il a expliqué les mesures de sécurité draconiennes au poste frontière d'Erez "par la crainte d'attentats terroristes".
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L'association des journalistes suisses impressum a dénoncé lundi contre une "humiliation sexuelle politiquement motivée" et a demandé que les responsables soient punis. L'organisation Reporter sans frontières (RSF) a aussi critiqué cet acte.

dimanche 14 mai 2006

Du boulot d'Ougandais

Une info que je n'ai trouvé que sur le site de l'agence de presse chinoise Xinhuanet, et encore seulement dans la version anglaise de son site.
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"Des employés Ougandais de la base Alasad, au nord-ouest de l'Irak, une de plus grosses bases US, auraient été sodomisés par des soldats étrangers et admis au service médical Gettysburg à l'intérieur de la base, selon un article du Daily Monitor de mardi".
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"Les sources indiquent que deux Ougandais, Enock Bashaija et Geoffrey Kawuka ont sombré dans le coma suite aux agressions sexuelles commises par des officiers étrangers dans la base aérienne Alasad après qu'ils se soient enquis des termes de leur contrat."
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Ces informations n'ont été ni démenties ni confirmées par l'ambassade US à Kampala, capitale de l'Ouganda.
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Ces Ougandais sont salariés de compagnies privées de sécurité, c'est-à-dire que ce sont des mercenaires affectés à la surveillance des champs pétroliers irakiens, de bases US ou d'installations économiques.
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Les mercenaires Ougandais sont rétribués 1000$ par mois, à comparer aux 4000$ mensuels que perçoivent les mercenaires venus d'autres pays.
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Comme le note l'agence Xinhua, les soldats US avaient été remarqués pour leurs agissements sadiques à l'encontre des détenus Irakiens. Apparemment, contraints de se retenir quelque peu avec les Irakiens, les Américains s'en donnent à coeur joie avec les basanés qui leur tombent sous la main et qui, après tout, sont payés et volontaires pour se tenir à leurs côtés.
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Peut-être les Ougandais auraient-ils du lire leur contrat avec un peu plus d'attention.

samedi 13 mai 2006

Israël pourrait verser une aide aux Palestiniens (ou l'art de se moquer du monde)

Non, vous ne rêvez pas : "Israël pourrait verser une aide aux Palestiniens." C'est le titre d'une dépêche de l'Associated Press reprise par Yahoo Actualités.
Ainsi, si on s'en tient au titre de l'article, l'Etat sioniste pourrait faire preuve d'une inhabituelle charité chrétienne vis-à-vis de ces Palestiniens qui cherchent à le détruire.
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Mais s'agit-il vraiment d'une aide?
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Pour le savoir il suffit de faire le (petit) effort de lire l'article dont le contenu contredit le titre. En réalité, l'entité sioniste "envisage de suspendre le gel du transfert de plusieurs millions de dollars de taxes et d'alléger les restrictions qui pèsent sur le transport de biens entre l'Etat hébreu et la Bande de Gaza."
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Voilà donc un geste "généreux" qui ne coûte rien puisqu'il consiste simplement à rendre l'argent qu'on a placé illégalement sous séquestre : je te pique ton argent, je te le rends et dis moi merci. Et toi, opinion publique, apprécie ma générosité envers mon pire ennemi.
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Je ne sais qui de Yahoo ou de l'Associated Press a déterminé le titre de l'article, mais nous avons là un exemple de manipulation de l'information.

vendredi 12 mai 2006

Vivre ensemble à Lyon, en Palestine...

VIVRE ENSEMBLE

L’Union Juive Française pour la Paix vous invite

MARDI 23 MAI 2006 à 20H.30

Conférence – Débat avec

Tamar Avraham


Militante israélienne des Droits de l’Homme
Représentante des Associations


TA’AYUSH : VIVRE ENSEMBLE
MACHSOM-WATCH : FEMMES CONTRE l’OCCUPATION
ET POUR LES DROITS DE L’HOMME
ZOCHROT : SE REMEMORER LA NAKBA
______________________
SALLE : LA FICELLE
65 Boulevard des Canuts 69004 Lyon métro HENON
________________________

AVEC LE SOUTIEN DE :

La CIMADE , du C.M.F. Rhône - Alpes ,de DIVERCITE
Du COLLECTIF 69 de SOUTIEN AU PEUPLE PALESTINIEN ,
D’ENTR’CULTURES , et Des FEMMES EN NOIR

jeudi 11 mai 2006

De l'Arabe en général et de l'Arabe en particulier

Le site Babelmed consacre un article à ce que son auteur appelle "La survie miraculeuse de la culture berbère en Algérie".
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C'est à Alger que se trouve la cour des miracles au cas où vous ne le sauriez pas. Et qu'est-ce qui, selon l'auteur, fait de cette "survie" (le choix du terme n'est pas innocent) quelque chose de miraculeux?
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L'auteur, Yassin Temlali, nous apporte ce qu'il croit être un élément de réponse : "un puissant mouvement d’arabisation, sans pareille [sic] dans les autres pays conquis par les armées musulmanes dès le 7e siècle."
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Voilà : à survie miraculeuse, mouvement d'arabisation sans pareil. Et on parle de l'Algérie! Pas de la Tunisie ou de la Libye, pays où la proportion de berbérophones est bien plus faible qu'en Algérie.
Pourtant ces pays n'ont pas fait l'objet d'un puissant mouvement d'arabisation sans pareil.
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Alors kézaco?
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Je passe sur le fait que Tamlali désigne le berbère par le terme "tamazight." C'est une erreur qui a maintenant force de loi en Algérie et que commet même le président de l'ex-RADP (République Algérienne Démocratique et Populaire). Tamlali ajoute même une erreur de son cru puisqu'il affirme en note de bas de page que "Tamazight" désignait initialement seulement le parler Touareg (le parler Targui est en réalité le Tamachek).
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Je passe encore sur l'égo surdimensionné des Algériens qui ont réussi à conserver une langue malgré un puissant mouvement d'arabisation sans pareil, ce qu'ont été incapables de faire les Egyptiens, malgré leur immense civilisation multimillénaire où les Libanais, qui n'ont fait qu'inventer l'alphabet (ce n'étaient que des Arabes qui s'ignoraient).
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Je passe sur les Kurdes d'Irak ou de Syrie. Eux non plus n'ont pas subi un puissant mouvement d'arabisation sans pareil. Faut pas pousser, nous les Algériens, arabophones ou berbérophones, nous sommes les plus forts (ou sans pareils si vous voulez).
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Quelques vérités sur la diffusion de la langue arabe en Algérie.
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L'arabisation de l'Algérie n'a pas fait l'objet d'un puissant mouvement d'arabisation sans pareil. Elle a grosso modo suivi le même processus que dans d'autres pays désormais arabophones comme la Tunisie ou l'Egypte.
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La première étape est effectivement la conquête musulmane qui fait de la langue arabe la langue de l'administration, de la vie intellectuelle et du commerce. D'où l'intérêt pratique de connaître cette langue et le caractère surtout citadin de l'arabisation.
La diffusion de la langue arabe sur ce mode se poursuit même après que l'Algérie a échappé au contrôle califal (ex : l'Imamat de Tahert fondé par un Persan et dont les sujets étaient en écrasante majorité berbérophones).
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La deuxième étape est l'immigration hilalienne, ces tribus bédouines envoyées vers le Maghreb par les Fatimides du Caire mécontents de la défection de leurs vassaux Maghrébins (on se souviendra que les Fatimides venaient eux-mêmes du Maghreb). L'immigration hilalienne est peu nombreuse numériquement, probablement quelques dizaines de milliers d'individus à l'échelle du Grand Maghreb, mais c'est elle qui va contribuer le plus à arabiser profondément l'Algérie.
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Comment?
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Par un processus particulier. Au Maghreb, les Arabes Hilaliens se trouvent confrontés à de nombreuses populations berbérophones qui ont sensiblement le même mode de vie qu'eux, c'est à dire qu'ils sont nomades et guerriers. Les Hilaliens vont exercer un fort pouvoir d'attraction sur ces populations qui vont s'affilier volontairement, s'apparenter à ces Arabes venus de haute Egypte.
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Ce sont ainsi deux processus distincts qui ont participé à l'arabisation de l'Algérie. Nul puissant mouvement "sans pareil." L'arabisation en Algérie, comme dans d'autres pays a été un processus lent. Avec des nuances, on peut d'ailleurs dire la même chose de l'islamisation qui n'est "achevée" que dans fort peu de pays arabes (en Algérie, c'est la naturalisation par la France des Juifs autochtones qui a pu laisser croire que l'islamisation était achevée dans ce pays).
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Le rôle des Hilaliens dans l'arabisation est terminé. Par contre, le premier mouvement, lié à l'urbanisation et aux échanges se poursuit de nos jours, comme il l'a fait depuis l'islamisation de l'Algérie même pendant la colonisation.
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La seule politique volontariste de diffusion de la langue arabe en Algérie date de l'indépendance et passe par les usages administratifs et la scolarisation. Il s'agissait d'une des revendications historiques du mouvement nationaliste algérien. Cette politique n'a pourtant rien de puissant et "sans pareil," au contraire car elle est menée de manière souvent brouillonne par des responsables qui souhaitent parfois, au fond d'eux-mêmes, son échec.

mercredi 10 mai 2006

En attendant les tirs au but

En allant sur le site Les Ogres, j'ai trouvé cette blague qu'ils ont eux-même récupérée sur le site CAPJPO - Europalestine (lien en bas du texte).

Tout est dit sur ce que vivent les Palestiniens, et pas seulement sur un terrain de foot-ball.

LES RÈGLES DU FOOTBALL AU PROCHE-ORIENT

Publié le 7-05-2006

Voici une des blagues qui circulent en Palestine. Toute ressemblance avec la réalité ne serait que pure coïncidence.
Les 15 règles du football au Proche-Orient
Règle n°1 : Les Israéliens ont le droit de jouer sur les deux parties du terrain ; en revanche, les Palestiniens joueront uniquement sur la leur.
Règle n°2 : Pour des raisons de sécurité, il est interdit aux Palestiniens de faire des passes au sein de leur équipe, le ballon étant en effet susceptible de blesser un joueur israélien.
Règle n°3 : Il n’y aura pas de cage de buts sur le terrain israélien.
Règle n°4 : l’équipe israélienne est autorisée à marquer un but à n’importe quel moment, y compris à la mi-temps.
Règle n°5 : Aucun supporter palestinien ne sera admis parmi les spectateurs. Seule l’équipe israélienne a le droit d’être supportée.
Règle n°6 : C’est aux Israéliens de choisir les journalistes de la presse sportive et le contenu de leurs articles.
Règle n°7 : L’équipe israélienne encourage les joueurs palestiniens à marquer des buts dans leur cage. Ceux qui s’y refuseront seront qualifiés de terroristes et seront interdits de jeu.
Règle n°8 : Les joueurs palestiniens sont autorisés à quitter le terrain ; il leur est en revanche impossible d’y retourner, mais ils peuvent se faire remplacer par des joueurs israéliens.
Règle n°9 : L’équipe israélienne choisit les arbitres et elle leur indique là où ils doivent regarder.
Règle n°10 : Le capitaine de l’équipe palestinienne sera nommé par l’équipe adverse.
Règle n°11 : Ni les fautes des Israéliens, ni les exploits des Palestiniens ne pourront être retransmis à la télévision.
Règle n°12 : Israel est autorisé à récupérer l’argent donné par les sponsors des clubs palestiniens.
Règle n°13 : Seuls les joueurs israéliens ont droit à des rafraîchissements.
Règle n°14 : L’équipe palestinienne devra jouer où et quand Israel le décidera.
Règle n°15 : Naturellement, ces règles ne valent que pour les Palestiniens. L’équipe israélienne est autorisée à changer les règles à tout moment. Il n’est pas nécessaire d’avertir les Palestiniens des changements.

Publié par CAPJPO-EuroPalstine

lundi 8 mai 2006

Marcel, l'artiste militant

J'ai appelé mon blog "Mounadil," ce qui signifie en arabe : militant.
Militant, je ne le suis pas si pour l'être il faut être encarté dans un syndicat, dans un parti politique ou une association. Je n'adhère ni ne participe aux activités d'aucune organisation. C'est peut-être simplement faute de temps.
Militant, je le suis, si pour l'être il faut à chaque occasion parler, manifester pour défendre et soutenir ce à quoi l'on croit.
Pourquoi est-ce que je parle de ça?
Tout bêtement parce que je suis tombé dans Al Ahram Hebdo (magazine en français publié par le prestigieux quotidien cairote) sur un excellent article au sujet du musicien Marcel Khalifé. En fait, c'est à cause de Khalifé que j'ai nommé mon blog "Mounadil." J'invite les internautes qui consultent mon blog à lire cet article et à découvrir ou redécouvrir ce très grand artiste

lundi 1 mai 2006

Mort d'un pourri?

A priori, je suis en vacances dans un pays etranger, en Egypte ou je ne pensais pas m'occuper de mon blog. Je suis tombe par hasard sur un cybercafe et je n'ai pas pu resister a la tentation.
En Egypte, c'est l'influence anglophone qui domime, c'est pourquoi je pianote sur un clvier qwerty arabe latin, alors bonjour les erreurs de frappe et adieu les accents.
En consultant ma boite mail, j'apprends par Djeha, un de mes honorables correspondants, le deces de Jean Francois Revel et les eloges funebres auxquels il a droit.
Le seul regret que pourra avoir sa famille est qu'il est mort trop tot pour assister a l'eventuel debut de l'agression US contre l'Iran.
Le destin nous aura epargne les exultations de cet intellectuel qui q, pqrqit-il ete de gauche. Enfin une bonne nouvelle.